Dérivé du nom du club, il n’existe pourtant pas de ville qui s’appelle Gil Vicente au Portugal. En réalité, le club a prit pour nom celui d’un grand dramaturge portugais, considéré comme le premier. Revenons au début de l’histoire. Le club se situe à Barcelos, une municipalité du district de Braga, au Nord du Portugal. Au début du XXème siècle, le football s’implanta dans la cité et des premiers clubs apparurent (Barcellos Sporting Club ou União Barcellense). Le Gil Vicente FC fut fondé le 3 mai 1924 par un groupe de jeunes qui se réunissait régulièrement pour jouer au football sur le Largo do Teatro (aujourd’hui dénommé Largo Doutor Martins Lima). Comme le Largo do Teatro longeait le théâtre de la ville qui s’appelait Teatro Gil Vicente, les garçons nommèrent le club Gil Vicente FC.
Ouvert au public le 31 juillet 1903, le théâtre rend hommage au dramaturge Gil Vicente qui serait né à Barcelos. En réalité, sa naissance demeure un mystère, aussi bien pour la date (1465 est l’année communément admise) que le lieu (Barcelos étant concurrencé par Lisbonne et Guimarães). Sa vie fait l’objet de nombreuses versions. Sa première oeuvre « Auto da Visitação » (La Visitation), connue aussi sous le nom de « Monólogo do vaqueiro » (Monologue du vacher), date de 1502 et, donnée dans les appartements de la Reine Marie d’Aragon, est considérée comme l’acte de naissance du théâtre portugais. A cheval entre le Moyen Âge et la Renaissance, l’oeuvre vincentienne dépeint l’évolution de son temps, passant d’une époque où les hiérarchies et l’ordre social étaient rigides à une nouvelle société où l’ordre établi allait être remis en question et les arts s’épanouir. En 44 pièces, comme le fera Molière un siècle plus tard en France, il critiquait avec humour mais sévèrement les mœurs et principaux travers de son époque. Son chef-d’œuvre demeure la trilogie satirique « Auto da Barca do Inferno » (La Barque de l’Enfer – 1516), « Auto da Barca do Purgatório » (La Barque du Purgatoire – 1518) et « Auto da Barca da Glória » (La Barque de la Gloire – 1519). Outre son talent d’écriture, il serait également l’orfèvre qui réalisa le Custódia de Belém (Reliquaire de Belém). Il serait probablement mort en 1537.