#1015 – Gil Vicente FC : Gilistas

Dérivé du nom du club, il n’existe pourtant pas de ville qui s’appelle Gil Vicente au Portugal. En réalité, le club a prit pour nom celui d’un grand dramaturge portugais, considéré comme le premier. Revenons au début de l’histoire. Le club se situe à Barcelos, une municipalité du district de Braga, au Nord du Portugal. Au début du XXème siècle, le football s’implanta dans la cité et des premiers clubs apparurent (Barcellos Sporting Club ou União Barcellense). Le Gil Vicente FC fut fondé le 3 mai 1924 par un groupe de jeunes qui se réunissait régulièrement pour jouer au football sur le Largo do Teatro (aujourd’hui dénommé Largo Doutor Martins Lima). Comme le Largo do Teatro longeait le théâtre de la ville qui s’appelait Teatro Gil Vicente, les garçons nommèrent le club Gil Vicente FC.

Ouvert au public le 31 juillet 1903, le théâtre rend hommage au dramaturge Gil Vicente qui serait né à Barcelos. En réalité, sa naissance demeure un mystère, aussi bien pour la date (1465 est l’année communément admise) que le lieu (Barcelos étant concurrencé par Lisbonne et Guimarães). Sa vie fait l’objet de nombreuses versions. Sa première oeuvre « Auto da Visitação » (La Visitation), connue aussi sous le nom de « Monólogo do vaqueiro » (Monologue du vacher), date de 1502 et, donnée dans les appartements de la Reine Marie d’Aragon, est considérée comme l’acte de naissance du théâtre portugais. A cheval entre le Moyen Âge et la Renaissance, l’oeuvre vincentienne dépeint l’évolution de son temps, passant d’une époque où les hiérarchies et l’ordre social étaient rigides à une nouvelle société où l’ordre établi allait être remis en question et les arts s’épanouir. En 44 pièces, comme le fera Molière un siècle plus tard en France, il critiquait avec humour mais sévèrement les mœurs et principaux travers de son époque. Son chef-d’œuvre demeure la trilogie satirique « Auto da Barca do Inferno » (La Barque de l’Enfer – 1516), « Auto da Barca do Purgatório » (La Barque du Purgatoire – 1518) et « Auto da Barca da Glória » (La Barque de la Gloire – 1519). Outre son talent d’écriture, il serait également l’orfèvre qui réalisa le Custódia de Belém (Reliquaire de Belém). Il serait probablement mort en 1537.

#426 – Gil Vicente FC : Galos

Les coqs. Le club évolue dans une ville au nord du Portugal, Barcelos, connue pour ses activités artisanales, en particulier les objets en céramique. Un des objets ou motifs décoratifs le plus produit est le coq, le fameux galo de Barcelos, emblème de la ville et même du Portugal. Traditionnellement, il est représenté avec un plumage noir, une belle crête rouge, des pieds bleus et des ailes recouvertes de cœurs. Pourtant, la ville n’est pas connue pour ses élevages de ce volatile et, pour comprendre son origine, il faut connaître une histoire légendaire qui remonterait au XVIème siècle. Un jour, un crime horrible se déroula dans la ville de Barcelos mais aucun coupable ne put être identifié. La population, mécontente et ayant soif de justice, mit la pression sur les autorités pour retrouver le coupable. Un pèlerin en route pour Compostelle fut alors arrêté, accusé, jugé coupable et condamné à la pendaison bien qu’il clamait son innocence. La veille de l’execution de la sentence, le pèlerin demanda une dernière faveur, en souhaitant rencontrer le magistrat qu’il l’avait condamné. Ce dernier accéda à cette requête et le reçut au moment du diner. Sur la table, le condamné aperçut un poulet rôti et proclama « Si je suis innocent, le coq chantera ! ». Le magistrat et ses invités rirent évidemment mais le coq mort se leva et chanta. Face au miracle, le magistrat, une personne croyante, accorda la grâce au pèlerin. Pour rendre grâce à Saint Jean de Compostelle et à la Sainte Vierge, le pèlerin revint à Barcelos et érigea une sculpture en l’honneur du coq. Depuis, le coq devint un symbole de foi, de morale et de justice. Il trône fièrement sur l’écusson du club, dans une version plus sobre que celle traditionnelle.