Le terme ne provient pas d’une des langues de la Côte d’Ivoire mais il s’agit simplement d’un équivalent de bravo. L’Africa Sports remporta le championnat de Côte d’Ivoire lors de la saison 1967, lui ouvrant les portes de la prestigieuse Coupe d’Afrique des clubs champions pour l’année 1968 pour la première fois de son histoire. Le club n’y réussit pas un grand parcours, éliminé dès le premier tour. Ce tour correspondait à des huitièmes de finale (20 clubs participants à cette édition), jouées en match aller et retour. Il est vrai qu’ils tombèrent face au tenant du titre, les zaïrois du TP Mazembe, qui portaient bien son nom de Tout-Puissant.
En effet, le TP Mazembe remporta son championnat local en 1966 en étant invaincu, gagnant également la même année la Coupe du Zaïre, la Ligue du Katanga et la Ligue de Lubumbashi. La saison suivante, nouveau doublé Coupe-Championnat, agrémenté de la première victoire en Coupe d’Afrique des clubs champions. Nouvelle victoire en 1968 et premier club à conserver son titre de champion d’Afrique. Les deux années suivantes (1969 et 1970), le TP Mazembe ne gagna pas la Coupe des clubs champions mais fut deux fois finalistes. En résumé, 4 finales de Coupe des clubs champions d’affilée. Le TP Mazembe était la référence du football africain à la fin des années 1960.
Pour revenir à notre histoire, l’Africa Sports disputa donc son huitième de finale face au TP Mazembe pour l’édition de 1968. Au match aller, les espoirs ivoiriens furent vites douchés. Victoire 2 à 0 du TP Mazembe. Le match retour se joua le 8 octobre. Si le sort de la qualification semblait joué, les deux équipes délivrèrent un superbe et prolifique match. A l’issu de la rencontre, le score fut de 4 buts partout. Face à ce spectacle, les spectateurs zaïrois applaudirent et scandèrent à l’encontre des joueurs « Oyé, Oyé !!! » (ce qui voulait dire bravo, bravo !!!). L’Africa Sports hérita alors de ce surnom. L’équipe ivoirienne comptait dans ses rangs Bernard Gnahoré, Bialy Kallet, Théodore Blé, Drissa Ouattara, Joseph Gnankoury, Bernard Séa, Félix Lago, Joseph Niankoury, Losseni Diomandé et le capitaine Sery Wawa.