#708 – FK Olimpik Sarajevo : Vukovi

Les loups. En 1993, un groupe d’hommes décida en pleine guerre de Bosnie de créer un nouveau club de football. Comme un message de paix et en souvenir d’un moment important de la ville, ils le dénommèrent Olimpik car en 1984, Sarajevo avait accueilli les XIVèmes Jeux olympiques d’hiver. Pour cette olympiade, le comité d’organisation avait opté pour un flocon de neige stylisé sous la forme d’un motif de broderie local comme emblème et un loup comme mascotte. Pour ce dernier choix, un appel à candidature avait été lancé et 836 participants avaient répondus avec 7 454 propositions. Après une première sélection, 6 idées furent soumises aux lecteurs de plusieurs journaux : une boule de neige, un chamois, une belette, un agneau, un hérisson et un loup. Le canidé l’emporta (avec 3 801 votes contre 2 508 votes pour la boule de neige, 547 pour le chamois, 295 pour la belette, 168 pour l’agneau et135 pour le hérisson) car il était à la fois très présent dans le folklore yougoslave et également un animal typique des forêts de la région des Alpes dinariques, où Sarajevo se situe et où les Jeux se déroulèrent en partie. Dessiné par le slovène Jože Trobec, ce loup, nommé Vučko, était souriant, porté une écharpe rouge et une paire de ski, et lors de sa présentation, le loup criait « Sarajevoooooo ». Selon le Comité international olympique, grâce à cette mascotte, l’animal, jusqu’alors considéré comme sanguinaire et dangereux dans cette région, devint sympathique. Il incarnait alors le courage et la force et représentait l’hiver. Le club reprit également ce symbole olympique en faisant apparaître des loups sur son écusson et le surnom fut rapidement attribué aux joueurs comme aux supporteurs.

#306 – SS Lazio : Aquile, Aquilotti

L’aigle, l’aiglet. L’aigle aux ailes déployés a quasiment toujours protégé le blason du club romain et demeure son symbole fort. Il apparut sur le blason vers 1906 (une lettre du 17 mars 1906 émanant du président de l’époque, Fortunato Ballerini, affiche cet écusson surmonté de l’aigle). Mais, la découverte récente d’une photo montrant le joueur Bruto Seghettini avec un badge métallique arborant le fameux aigle permet de penser que ce symbole remonte à l’année précédente (la photo datant du 1er octobre 1905).

Pourquoi avoir adopté l’aigle ? Il semble que le président Fortunato Ballerini en soit à l’origine. La première hypothèse est qu’il aurait voulu s’ancrer dans les idéaux du fondateur, Luigi Bigiarelli, qui voulait, avec la création de la Lazio, rendre hommage à l’olympisme et la Grèce antique. Or, l’aigle était l’animal favori de Zeus, le Dieu de tous les Dieux, le Dieu de l’Olympe. En outre, l’animal était dans la mythologie grecque un symbole de puissance, de victoire et de prospérité. Quoi de mieux pour inspirer l’équipe. Enfin, l’oiseau permettait également de se rattacher aux origines de la ville. En effet, l’aigle à l’époque de l’Empire romain était le protecteur des légions sur le champ de bataille et, selon la croyance de l’époque, favorisait les victoires des anciens Romains au combat. Il représentait l’étendard des troupes (l’aquila) qui ne fallait pas perdre aux combats sous peine de défaite. Il fut introduit par Caius Marius, pendant son second consulat, entre 104 et 102 av. J.-C., décernant l’aigle à ses légions comme distinction honorifique. L’oiseau était également attaché au Dieu des Dieux de la mythologie romaine puisqu’il était le messager de Jupiter. L’animal avait alors toutes les qualités pour représenter le club.

Mais il se peut que Fortunato Ballerini s’inspira d’un autre club sportif. Très investi dans le milieu sportif naissant de la capitale, il fut l’un des fondateurs en 1898 de l’Audax Ciclistico Italiano, une association cycliste dont l’emblème était une roue surmontée d’un aigle. Enfin, une autre hypothèse suppose que Fortunato Ballerini puisa cette idée dans une autre de ses passions : la randonnée. D’ailleurs, la Lazio ouvra en 1906 une section randonnée sous son impulsion. Amoureux de la nature et des grands sommets, Fortunato Ballerini adorait les balades en haute altitude et lors de ces excursions, il admirait souvent le rapace pour sa majesté. Ainsi, il décida de doter le club de ce symbole. Certainement que tous ces éléments jouèrent dans l’adoption par la Lazio de l’Aigle. En tout cas, aujourd’hui, il est bien ancré dans la vie du club. Au point, qu’en 2010, le président Lotito, fit voler un aigle dans le stade avant un match face au Milan AC. Depuis, ce spectacle est devenu une tradition et l’aigle adopté fut nommé Olimpia, en hommage à l’olympisme cher au fondateur. Cette tradition fit même des émules auprès du club bulgare du Ludogorets Razgrad.

#60 – SS Lazio : Biancocelesti, Biancazzurri

Les blancs et bleus ciels, couleurs du club de la Lazio. Contrairement à d’autres clubs, la Lazio n’a jamais changé de couleurs depuis sa fondation en 1900. A cette date, Luigi Bigiarelli, un jeune romain, qui revient de la bataille d’Adua (1896), se consacrait aux mouvements sportifs italiens naissant. Abandonnant la vie mondaine, il participait avec son frère aux différentes courses sportives (course d’endurance ou de vitesse, natation, gymnastique, régate) et voulait absolument fonder un club de course à pied car il le considérait comme le véritable sport moderne. Souhaitant participer au Giro di Castel Giubileo (un semi-marathon de l’époque) prévu le 21 avril 1900 auquel seuls les athlètes inscrits dans les clubs officiels pouvaient participer, il décida de fonder son propre club avec son frère et des amis. Ainsi, le 9 janvier 1900, sur la Piazza della Libertà à Rome, ils fondèrent la Società Podistica Lazio. Pour les couleurs, ce sportif émérite choisit de rendre hommage à l’esprit olympique, ressuscité depuis en 1896, et au pays qui l’inventa, la Grèce. Le blanc et bleu ciel fut donc retenu.

Néanmoins, une autre version avance que les premières couleurs du club furent le noir et blanc. A partir de 1904, le club utilisa le blanc et le bleu clair. Les deux couleurs auraient été choisies par le joueur-entraîneur Sante Ancherani car elles lui apparaissaient douces et élégantes. Le président du club, Fortunato Ballerini, adopta définitivement ces couleurs qui permettaient aussi de rendre hommage aux couleurs du drapeau du Royaume de Grèce, berceau des Jeux Olympiques.