#726 – Stade d’Abidjan : les Yéyés

Le club d’Abidjan connaît actuellement des heures sombres en végétant en seconde division ivoirienne. Pourtant, alors que la Côte d’Ivoire connaissait ses premières années d’indépendance, le Stade atteignait son apogée nationale et continentale. Fondé en 1936 et renommé Stade en 1959, le club ne tarda pas pour se faire connaître. Champion de Côte d’Ivoire en 1962, sans connaître de défaite, le Stade perdit la couronne nationale en 1963 au profit de l’Asec, avant de la reprendre en 1964 et de la conserver 3 années de suite jusqu’en 1966. Emmené par l’entraineur Ignace Tax, la jeune garde d’Abidjan comptait dans ses rangs, le gardien volant Ezan Emmanuel (à peine 17 ans en 1960), le défenseur Henri « Zabla » Konan (23 ans en 1960), le latéral gauche Mathias Diagou, les milieux François (Zadi et Tahi), les milieux offensifs Guy Sissoko et Joseph Bleziri (20 ans en 1963) et enfin l’attaquant Maurice Déhi (20 ans en 1964). Elle concrétisa son emprise en remportant la Coupe des Clubs Champions d’Afrique en 1966 face au Réal Bamako de Selif Keita (après une défaite 3 buts à 1 au match aller, le Stade renversa le Réal au retour 4 buts à 1). Ce fut la première victoire d’un club ivoirien dans la compétition. La domination de cette jeune équipe coïncida avec l’avènement de l’époque Yéyé. L’expression est dérivée de Yes prononcé Yeah qui ponctuait ou rythmait les chansons américaines de l’époque (Yeah! Yeah!). Courant musical qui regroupait aussi bien le rock que le twist, le terme caractérisa cette jeunesse de baby boomers insouciante, dynamique de l’époque. Les joueurs du club qui étaient également jeunes et branchés héritèrent donc de ce surnom.