#915 – Blackburn Rovers FC : Rovers

Il s’agit du nom du club, qui signifie vagabond. Le terme est peu flatteur mais, comme pour son synonyme Wanderers, il fut utilisé par un certain nombre de clubs anglais (Bolton, Bristol, Cray, Doncaster, Forest Green, Tranmere, Wolverhampton, Wycombe) comme étrangers (Sliema à Malte, Bray, Shamrock et Sligo en Irlande, Albion et Raith en Ecosse, Santiago au Chili, Montevideo en Uruguay) pour souvent signifier leur statut précaire qui les faisait notamment vagabonder d’un terrain à un autre. Non seulement, les terrains pour jouer étaient rares mais en outre, les clubs ne disposaient pas de grands moyens pour les louer (le soutien des collectivités étaient rares), s’ils n’en étaient pas simplement chassés en raison d’un projet immobilier.

Fondé le 5 Novembre 1875, en tant que précurseur, Blackburn n’échappa pas à la règle. Le premier terrain de Blackburn était à Oozehead Ground, près de l’école St Silas à Preston New Road en 1876. Oozehead n’évoquait pas le football de haut niveau vu les installations rudimentaires (pas de tribune) et la piètre qualité du terrain (presque au milieu du terrain se trouvait un ancien bassin de drainage d’une ferme, qui avait été recouverte de planches de bois et d’herbes). Sans surprise, leur séjour ici fut de courte durée et les membres trouvèrent un nouveau lieu d’accueil en 1877 : le terrain de cricket de Pleasington. Mais ce dernier était en très grande banlieu de Blackburn. D’où, un an plus tard, ils déménagèrent à Alexandra Meadows, proche du premier terrain de Oozehead. Pour la saison 1881-82, le club loua un nouveau terrain à Leamington Street, non loin du précédent. Le club investit 500 £ pour fournir des installations aux spectateurs. Mais, en 1890, Blackburn fut obligé de changer une nouvelle fois de terrain car les propriétaires du terrain de Leamington Street augmentèrent le loyer de manière exorbitante. La direction se pencha sur un lieu, dénommé Ewood situé un peu plus au Sud que leur quartier d’origine. Ewood n’était pas inconnu pour le club car l’équipe y joua 4 fois en 1882. À l’époque, Ewood était un terrain de sport polyvalent qui accueillait du football, de l’athlétisme et des courses de chiens. Ce site avait été construit en 1882 par quatre entrepreneurs locaux. Blackburn loua le terrain pendant dix ans pour commencer, à un loyer annuel de 60 £ pour les cinq premières années et de 70 £ pour le reste. Mais, le coût du déménagement (environ 2 700 £) pesait sur les finances du club, les recettes de match étant peu élevées. En 1893, il fut décidé de racheter le stade de Ewood pour 2 500 £, chargeant un peu plus le fardeau financier à court terme mais qui devait permettre à long terme d’assurer l’autonomie financière du club.

#221 – Zénith Saint-Pétersbourg : бомжи

Les sans-abris. Il ne s’agit pas évidemment d’un surnom valorisant pour le club. Plusieurs versions existent et les deux les plus connues sont les suivantes. Durant les années 1980, les fans du Zénith se déplaçaient massivement à travers l’URSS pour suivre les matchs de leur club préféré et furent les premiers à prendre des sacs à dos importés de Suède et de Finlande. Avec ces sacs, les russes disaient qu’ils ressemblaient à des gens qui avaient quitté leurs maisons. En outre, une fois en ville, les fans passaient leur temps dans les gares et les bancs des parcs abandonnés, effrayant les habitants. Les fans des clubs moscovites le prononcent à l’égard des supporteurs du Zénith avec haine et mépris mais ces derniers l’acceptent car ce surnom démontre qu’ils sont à côté de leur équipe en dépit de l’environnement (en sous-entendant que ce n’est pas le cas des supporteurs moscovites). L’autre version mène à l’instabilité du club durant les années 80 puisque l’équipe faisait le yo-yo entre la première division et les championnat inférieur. Une autre hypothèse moins admise est parfois avancée. A Saint-Saint-Pétersbourg, selon les rumeurs, le nombre de sans-abris est plus élevé que dans d’autres villes du pays et qu’ils seraient plus menaçants, agressifs.

#202 – Bohemian FC : the Gypsies

Les tsiganes. Le Bohemian FC est le troisième club le plus titré de l’histoire de la Ligue d’Irlande et le plus ancien de Dublin. Le club fut fondé le 6 septembre 1890. La première résidence permanente du club était située au Polo Ground à Phoenix Park. C’était un petit terrain où il y avait peu d’espace de stockage, ce qui obligeait le club à stocker ses équipements à un autre endroit (Gate Lodge). Au cours de la saison 1893-94, le club déménagea sur un terrain privé sur Jones Road (aujourd’hui connu sous le nom de Croke Park (siège de la Garlic Athletic Association)). Ensuite, le club prit possession d’un terrain à Old Belvedere. Cependant, au début de la saison 1895-96, l’équipe connaît un nouveau déménagement en partant à Whitehall dans le quartier de Glasnerin. Mais les transports en commun ne desservait pas ce terrain. D’où, une nouvelle recherche de stade débuta qui ne prît fin que le 7 septembre 1901, lorsque l’équipe emménagea au Pisser Dignam’s Field, à Dalymount Park, dans le quartier de Phibsboro. Il s’agit encore du stade actuelle du club. Il semblerait que la difficulté à trouver des terrains soit à l’origine du nom du club, Bohemian, qui aurait été proposé par le trésorier de l’époque Frank Whittaker. Mais l’esprit bohème qui animait aussi les membres fondateurs renforça l’idée de ce nom. Forcément, avec ce nom et l’errance du club de terrain en terrain, le surnom de gitans s’imposa.

#191 – Vålerenga IF : Bohemene

Les bohémiens. Beaucoup d’équipes anglo-saxonnes ont été nommées Wanderers ou Bohemians car au début de leurs existences, le club n’avait pas de terrain attitré et errait de stade en stade pour jouer au football. Ce n’est pas le cas du club Norvégien où il est plutôt fait référence à une équipe et à son style de jeu. Au début des années 60, le club d’Oslo intégra une bande de jeunes joueurs, originaire du coin, tels que Einar Bruno Larsen , Terje Hellerud et Leif Eriksen. Sous la houlette du directeur sportif, Helmuth Steffens, et de l’entraîneur autrichien, Anton Ploderer, l’équipe développa un jeu brillant, débridé, offensif. En outre, les joueurs gagnèrent en popularité grâce à leur nonchalance, leurs commentaires spirituels et leur humour. Avec cette équipe, le club connut sa première époque dorée, marquée par le premier titre de champion de Norvège en 1965. Avec la fin de cette génération, le club sombra, en étant d’abord relégué en seconde division en 1968, puis en troisième division en 1970. Cette attitude non-conventionnelle sur et en dehors du terrain, dans un contexte général de montée du « flower power« , donna le surnom de Bohémiens, qui perdure encore aujourd’hui.

#150 – Montevideo Wanderers FC : Bohemios, Vagabundos

Bohémiens, vagabonds. Si vous parlez anglais, vous comprenez immédiatement d’où provient ce surnom puisque wanderers signifie, dans la langue de Shakespeare, vagabond. Ce club de Montevideo, aujourd’hui éclipsé par les mastodontes que sont Peñarol, Danubio et Nacional, demeure un club historique du paysage du football uruguayen. Fondé officiellement le 15 août 1902 (même s’il existe des traces d’une existence dès la fin du XIXème siècle), le club fut instauré par une bande de jeunes étudiants qui ne se retrouvaient plus dans la politique du club de l’Albion FC. Parmi ces étudiants, les frères Juan et Enrique Sanderson, qui lors d’un voyage au sein de leur famille expatriée en Angleterre, découvrit l’équipe des Wolverhampton Wanderers. Pour rendre hommage au vainqueur de la Cup en 1893, ils firent adopter par les membres le nom de Wanderers. Ce choix n’était pas uniquement lié à l’équipe anglaise car il faisait état aussi du dénuement du nouveau club. En effet, l’association manquait de moyens : pas de stade attitré et pas de siège. Les joueurs « vagabondaient » donc d’un lieu à un autre pour jouer à leur sport favori.