#800 – Rupel Boom FC : de Steenbakkers

Les briquetiers. Situé au sud d’Anvers, bercée par la rivière Rupel, la cité de Boom comptait deux clubs à l’orée des années 2000. D’un côté, Boom FC, fondé en 1913, avait fait les « riches » heures footballistiques de la ville. Mais, au début des années 1990, le club passa brièvement de l’élite aux divisions provinciales en raison de difficultés financières récurrentes. De l’autre, Rupel SK, créé en 1934, connut ses heures de « gloire » dans les années 1950 en accédant trop peu de temps à la seconde division belge. Au début des années 1990, le club était retombé dans l’anonymat dans les plus basses divisions du pays. Pour donner un nouvel élan à leurs clubs, les deux directions décidèrent de fusionner. Résultat, le nouveau club hérita des surnoms de ces deux prédécesseurs : de Steenbakkers (les briquetiers) pour Boom et de Pitbulls (les pitbulls) pour Rupel.

Ce surnom de briquetiers avait pour objectif de rappeler l’héritage ouvrier de la ville et en particulier sa longue histoire avec la fabrication de briques. Si, de nos jours, cette industrie demeure réduite dans la région, elle fut un des grands pans économiques de la cité qui était reconnu dans tout le pays. Il faut dire que l’art architectural belge a toujours mis avant la brique (rouge en particulier), au point qu’un adage dit « Le Belge a une brique dans le ventre ». Fabriquée à base d’argile, les grands centres de fabrication belges se concentrèrent près des sites d’extraction d’argile. Ce fut notamment le cas pour la région de Boom. L’industrie de la brique a démarré précocement le long de la rivière Rupel car les premières mentions datent du XIIIème siècle. Le développement constant de la proche ville d’Anvers favorisa la croissance de l’industrie de la brique à Boom, porté par le creusement du canal Rupel-Bruxelles qui facilita le transport de la production vers Anvers comme vers Bruxelles à partir de 1561. Au XVIème siècle, Boom était devenu le centre de l’industrie de la pierre. Durant la révolution industrielle, l’activité se consolida mais dans les années 1980, la production s’éteignit presque. Désormais, il demeure deux sites des fabricants Swenden et Wienerberger, tandis que le patrimoine est entretenu. Ainsi, la briqueterie de la famille Frateur (Steenbakkerijmuseum ‘t Geleeg), arrêtée en 1986, a vu ses bâtiments de 1721 restaurés pour devenir un musée.