#1067 – Middlesbrough FC : the Smoggies

Le terme est dérivé de smog (brouillard) mais cet article vous permettra de sortir … de ce brouillard. Ce surnom s’attache à tous les habitants de Middlesbrough et ceux de la région du Teesside. Le terme désigne également l’accent local et le dialecte de la région. Il fut un peu plus tard utilisé ironiquement par les supporteurs adverses pour nommer les fans du club de Middlesbrough. Pour comprendre sa signification, il faut revenir à ce qui modela la région : la sidérurgie.

L’histoire de Middlesbrough se confond avec celle de la révolution industrielle et de l’avènement de la Reine Victoria et de l’Empire Britanique. Comme un certain nombre de villes du Nord de l’Angleterre, soutenues par les découvertes de mine de charbon, de fer ou d’autres minerais, Middlesbrough devint au cours du XIXème et XXème un important centre industriel mondial. L’essor de Middlesbrough fut d’ailleurs remarquable puisqu’en 1801, il s’agissait d’un petit hameau de 25 habitants qui se transforma en un siècle en une ville de plus de 90 000 habitants. Avec une infrastructure de transport naturelle (le fleuve Tees qui se jette dans la Mer du Nord) et des riches ressources (la découverte de réserves de fer dans les collines de Cleveland en 1850), la première usine sidérurgique (Henry Bolckow et John Vaughan) s’étendait dès 1864 sur plus de 280 hectares le long des rives de la rivière Tees. Puis, l’entreprise Dorman Long prit le relais et devint le principal producteur d’acier et le plus grand employeur. À l’apogée, 91 hauts fourneaux dans un rayon de 10 milles le long de la Tees fonctionnaient. En outre, le poids économique de la région faisait que le prix mondial de l’acier et du fer étaient fixés dans ce coin de l’Angleterre. Mais, au fil des années, la concurrence poussa au déclin. Dans les années 1960, afin de les sauver, de nombreuses entreprises (dont Dorman Long) furent nationalisées sous l’égide de British Steel. Ceci n’empêcha pas le déclin face à l’acier asiatique et les dernières aciéries fermèrent en 2015.

L’importance de l’industrie lourde et son empreinte dans le développement de Middlesbrough conduit la ville à gagner rapidement le nom d’Ironopolis. Mais, la contrepartie fut des niveaux élevés de pollution, qui se concrétisaient par un épais brouillard recouvrant régulièrement la région. Les supporters rivaux de Sunderland et Newcastle ne manquèrent pas de s’en moquer. A domicile, ils scandaient « What’s it like to smell fresh air ? » (Qu’est-ce que cela fait de sentir de l’air frais ?) et à l’extérieur « smog monsters » (les monstres du brouillard). Ce dernier terme se transforma par la suite en smoggies et finalement, les supporteurs de Middlesbrough se l’approprièrent et le revendiquèrent.

#472 – Middlesbrough FC : Boro

Evidemment ce surnom apparaît comme une version réduite du nom de la ville. Et pourtant il y a une différence minime mais notoire : un « o » en plus dans le surnom qui n’est pas dans le nom de la cité. Ce « o » supplémentaire ou absent a fait et fait encore couler beaucoup d’encre. Surtout que les autres villes de la région telles que Guisborough, Scarborough et Knaresborough affichent ce « o » dans leur nom. Pour rajouter à la confusion, certains habitants prononcent le nom de leur ville Middles-bo-rough. Au début du XIXème siècle, Middlesbrough n’était qu’une petite ferme de 25 âmes. Puis, avec le développement d’un port et la découverte de minerai de fer, la ville connut un formidable essor et sa population se décupla. Résultat, la cité se structura et reçut sa charte en 1853. Seulement, selon la légende, un officier administratif aurait mal orthographié le nom de la ville dans la charte et oublié ce « o ». Si cela constitue un mythe, il n’en demeure pas moins que l’hypothèse d’une faute d’orthographe peut être probable dans la mesure où le nom a de nombreuse fois évolué au fil des temps et surtout que boro et brough proviennent de la même racine. La première version du nom de la ville remonte à l’époque anglo-saxonne et était Mydilsburgh. La racine burgh dérive du proto-germanique burgz, qui signifie « fort, place forte, chateau fort ». On le retrouve dans différentes langue : burgh (écossais), burg (allemand), borg (scandinave), burcht (néerlandais), borgo (italien), bourg (français), burgo (espagnol et portugais). En anglais, il prend plusieurs formes : bury, burgh, brough et borough. Retrouver ce suffixe dans le nom d’un lieu indique généralement qu’il s’agissait autrefois d’une colonie fortifiée (comme dans Bamburgh, Tilburg, Strasbourg, Luxembourg, Edimbourg, Hambourg, Göteborg). Selon un ancien maire de la ville, Middlesbrough aurait était une place forte romaine.