#652 – CDP Junior de Barranquilla : el Miura

L’éternel footballeur japonais, Kazu Miura, qui jouait encore à 53 ans en J-League l’année dernière, n’évolua jamais au sein de l’équipe colombienne. En l’espèce, Miura fait référence à une race de taureaux de combat aux caractéristiques uniques forgées par plusieurs générations d’une famille d’éleveurs, dont la ganadería (ferme d’élevage de taureaux de combat) se situe près de Séville. La famille Miura a réalisé depuis 1842 jusqu’à nos jours des sélections de vaches et de taureaux pour arriver à créer cette race populaire, reconnue comme la plus dangereuse et la plus combative. Ils sont généralement hauts en taille. Nombreux taureaux de cette race, par leur bravoure, ont été graciés mais ont également tués des matadors.

En 1948, le club devint professionnel et intégra le tout nouveau championnat professionnel colombien. En fin de saison, l’équipe atteignit une incroyable seconde place à quatre points du champion, Club Independiente Santa Fe. Jusqu’en 1953, cette équipe démontra combativité et bravoure. Or, ancienne colonie espagnole, la Colombie a une passion pour la tauromachie et Barranquilla n’échappe pas à la règle. Résultat, les supporteurs comparèrent ses joueurs avec cette race de taureaux. Malheureusement, en 1953, le club termina 10ème du championnat et fit face à une grave crise économique qui l’obligea à se retirer du championnat. Pendant les 12 années suivantes, le club disparait des tablettes du professionnalisme colombien pour jouer dans les ligues amateurs. Aujourd’hui, ce surnom n’est plus guère utilisé à Barranquilla. Pour ceux qui connaissent l’automobile, vous comprenez également l’origine du nom du célèbre modèle de Lamborghini, la marque au taureau.

#322 – CDP Junior de Barranquilla : el Tiburón

Le requin. L’équipe colombienne de Junior Barranquilla était connu depuis les années 40/50 comme « los miuras » , un race de taureau apprécié pour participer au corralejas (spectacle de tauromachie des régions caribéennes de Colombie où le taureau n’est pas tué à la fin du combat, cf article #652). Mais, en 1978, un fan du nom de Oscar Borrás décida de se rendre au stade avec un costume de requin en papier mâché, fil de fer et carton. L’inspiration fut simple pour ce supporteur puisqu’il était membre d’un club de natation de la ville qui s’appelait « los Tiburones » . Ce costume fut bien accueillit par les autres supporteurs car le requin n’était pas étranger à la ville de Barranquilla. Cette dernière est située sur la côte de la Mer des Caraïbes et est traversée par le Río Magdalena. Justement, l’embouchure de la rivière Magdalena dans la mer des Caraïbes, appelée « Bocas de Ceniza« , abrite des requins. Par ailleurs, ce nouveau surnom correspondait aussi bien avec la nouvelle période qui s’ouvrit pour le club. Si le surnom de los miuras restait attaché à l’équipe courageuse, forte et multiculturelle des années 50, le requin était plus à l’image de la nouvelle équipe de la fin des années 70, emmenée par des argentins (l’entraineur José Varacka, les joueurs Eduardo Solari, Juan Ramón Verón, Juan Carlos Delmenico et Alfredo Arango) qui prônaient la victoire avant tout. Les résultats suivirent puisque le club décrocha en 77 son premier championnat colombien. Et un autre en 1980.

Avec ce déguisement, Oscar Borrás fut la mascotte non-officielle du club pendant près de 30 ans. Mais, dans les années 2000, la direction prit la décision d’officialiser cette mascotte. Ainsi, un costume gonflable fut fabriqué et un autre supporteur du nom de Willy Evaristo de la Hoz Martínez prit la relève. Cette mascotte fut donc nommée Willy. Ayant des traits plutôt sympas, certainement dans un soucis de marketing pour attirer, séduire les jeunes supporteurs, la mascotte Willy fut pourtant plusieurs fois suspendue en raison de comportements inappropriés (frottement contre la mascotte adverse ou les pom-pom girls, déchirage de maillot adverses …). Un requin reste un requin.