#415 – KV Mechelen : de Kakkers

Les cacas. Le surnom n’est évidemment pas flatteurs et fut donné aux supporteurs du club de Malines. En 1904, des étudiants de 3 écoles catholiques différentes (l’internat Saint-Victor d’Alsemberg, l’Université de Louvain et le collège Saint-Rombout) se réunirent pour créer un club afin de pratiquer leur sport favori, le football. Puis, le 28 janvier 1906, le club s’affilia à la fédération belge de l’URBSFA et le club élit à la tête de son conseil d’administration le chanoine, Francis Dessain. Le club était alors définitivement associé au mouvement catholique. A l’inverse, l’autre club de la ville, le Racing Mechelen, représentait plutôt celui de la classe moyenne de gauche. Dans les années 20, lors des derbys, les supporteurs du Racing surnommèrent péjorativement ceux du KV les kakkers, en faisant un « jeu de mot » entre katholieke (catholique) et kakker (caca). Cette version paraît la plus probable mais ce n’est pas la seule. Les autres histoires sont en revanche bien plus drôles. Dans l’une, un ancien président du KV Mechelen portait un chapeau haut de forme quand il venait assister au match. Puis, il s’asseyait sur son chapeau en guise de chaise, le long du terrain. La scène fut immortalisée par un photographe qui publia l’image dans les journaux le lendemain. Evidemment, les lecteurs imaginèrent tous la même chose : le président du KV faisait caca. Dans l’autre histoire, nous sommes plus proche de la blague que de la légende mais elle mérite d’être raconté. Les deux clubs furent fondés en 1904 et s’affilièrent à la fédération en 1906. Lors de l’affiliation, un numéro unique d’identification était attribué au club et ceux-ci étaient simplement donnés dans l’ordre de la date d’affiliation. Le représentant du KV Mechelen se présenta à la fédération mais s’en alla aux toilettes faire la grosse commission. Pendant ce temps, celui du Racing arriva et affilia le club. Aujourd’hui, le Racing a le numéro matricule 24 tandis que le KV a le matricule 25. Quelque soit la véritable raison de ce surnom, comme souvent, les supporteurs, dont il était censé se moquer, se l’approprièrent et en sont aujourd’hui fiers, au point d’organiser une campagne dénommée « kakken for life » (caca pour la vie) où étaient vendus des rouleaux de papier toilette aux couleurs du club.

#414 – FC Slovan Liberec : Modrobílí

Les bleus et blancs. Si le club tchèque fut fondé en 1958, le football dans la région des Sudètes (nord de la Tchéquie) puise évidemment ses origines au début du siècle dans la communauté allemande. 90% de la population de la ville était alors germanophone et la région de Bohème faisait partie de l’Empire Austro-Hongrois. Ainsi, à la fin du XIXème siècles, différents clubs apparurent, certain représentant la communauté allemande, d’autres les tchèques. Deux clubs commencèrent à sortir du lot : le Sparta Ober Rosenthal qui changea par la suite son nom en Sparta, pour les allemands et le SK Liberec, le premier club purement tchèque. Le premier jouait en vert et blanc tandis que le second opta pour le bleu et blanc. En 1934, SK Liberec prit le nouveau nom de Slavia Liberec afin de revendiquer son caractère slave à un moment où le régime nazi dans l’Allemagne voisine présentait déjà une menace sérieuse pour l’ex-Tchécoslovaquie. Puis, en 1938, la région devint allemande. A la sortie de la guerre, Liberec s’affirma alors comme une ville tchèque et les deux clubs reprirent leur rivalité. Un nouveau club à l’identité tchèque naquit en 1949, le Sokol Čechie Liberec XI (Sokol était une association créée en 1862 et avait pour objectif de promouvoir l’identité slave et en particulier le nationalisme tchèque). Afin de se renforcer, ces différentes entités commencèrent à fusionner et en 1958, les 2 derniers représentants s’unir pour créer le Slovan. Le bleu et le blanc étaient alors les couleurs qui se retrouvaient dans au moins 2 des 3 clubs. En outre, c’était les couleurs du premier club tchèque de la ville, le SK Liberec. Elles s’imposèrent donc naturellement pour le nouveau Slovan.