#420 – Beitar Jérusalem FC : המנורה

La menorah, le chandelier à sept branches des Hébreux, dont la fabrication est prescrit dans la Bible (le livre de l’Exode). Il devint un des objets cultuels et sacrés du Tabernacle et plus tard du Temple de Jérusalem. Fondé en 1936, le premier nom de l’équipe fut « la Menorah » . Le choix de ce nom n’était pas le fait du hasard car le fondateur du club, David Horn, était également à la tête de la branche du Beitar à Jérusalem. Or, le mouvement sioniste avait opté pour cette Menorah comme symbole. Et le club de Jérusalem était finalement une émanation du mouvement politique. Ce dernier, comme d’autres associations sionistes, souhaitait offrir aux juifs une structure politique, militaire, culturelle et sportive. Les fondateurs du mouvement voulaient sortir de l’image du Juif en exil avec une nouvelle figure du Juif, un homme avec des capacités militaires, courageux. Ainsi, en s’inspirant de cette idéologie et également des bataillons hébreux (bataillons composés de Juifs incorporés dans l’armée britannique pendant la Première Guerre Mondiale), le Beitar adopta l’idée de créer des légions paramilitaires comme une pierre angulaire de sa vision du monde, en tant que force qui conduirait le sionisme à l’indépendance politique. A ce titre, le Beitar choisit comme emblème celui des bataillons hébreux, une Menorah. Ce symbole dépassait le cadre des bataillons car il s’agit également de l’emblème le plus vieux du judaïsme et le plus fort (bien avant l’étoile de David).

#419 – Knattspyrnufélagið Víkingur : Víkingar

Les vikings. Le surnom est bien entendu tiré du nom de l’équipe. Il s’agit d’un des plus anciens clubs de football du pays et fut fondé par des pré-adolescents en 1908 afin de réunir des fonds pour s’acheter un ballon. Les principaux initiateurs habitaient au centre-ville, au plus proche du port. Pour le choix du nom, ils se référèrent à l’histoire de la ville et du pays. S’il est probable que des romains puis des moines irlandais avaient vécus sur ces terres, le développement du pays se réalisa avec la colonisation viking au IXème siècle. L’Histoire nationale veut que le viking d’origine suédoise Garðar Svavarson fut le premier d’entre eux à vivre en Islande. Par la suite, des vikings norvégiens s’installèrent. A Reykjavik, au XIème siècle, les vikings islandais venaient ancrer leurs navires, rassembler leurs forces et s’abriter avant de retourner explorer les océans et piller les terres européennes. Vík signifie en norrois « anse, crique, baie » mais ne serait pas pour autant à l’origine du mot víking. En vieil islandais, il fut utilisé pour la première fois sous la forme víking (mot féminin) dans l’expression fara í víkingu qui signifiait « partir en rapine, en maraude, en piraterie ». Le terme aurait été emprunté très certainement au vieil anglais, où le mot wīcing signifie « pirate », attesté dès le VIIIème siècle.

#418 – AEL Larissa : Βασίλισσα του Κάμπου

La reine de la plaine. Sous l’impulsion de la ligue régionale, 4 clubs de la ville de Larissa (Aris, Iraklis , Larissaikos et Toxotis) décidèrent d’unir leurs forces pour fonder le club de l’AEL le 17 mai 1964. Cette union concrétisa la vision de créer une équipe puissante qui représenterait la préfecture de Larisa (5ème ville de Grèce) dans l’élite, ces 4 clubs n’ayant pas eu individuellement de succès au niveau national. Malheureusement, la réussite ne fut pas au rendez-vous rapidement mais finalement en 1973, le club accéda enfin à la première division grecque. Si les débuts furent laborieux, le club réalisa toutefois un grand exploit demeuré encore unique aujourd’hui. En 1988, l’AEL devint champion de Grèce pour la première et unique fois de son histoire, devenant le premier et encore aujourd’hui seul club qui n’est pas d’Athènes ou de Thessalonique à remporter le prestigieux titre. Cette réussite fut enrichie de deux Coupe de Grèce en 1985 et 2007. La victoire en 1988 fut difficile puisque la Ligue Grecque retira en Mars 4 points au club après la découverte d’un cas de dopage dans l’équipe, le joueur bulgare Giorgi Tsigov. Comme souvent en Grèce, la réaction des supporteurs fut rapide et excessive. Ils bloquèrent l’autoroute (E75 qui relie Athènes à Thessalonique) ainsi que les lignes de chemin de fer pendant plusieurs jours, immobilisant la moitié du pays. Sous la pression des événements, la Ligue harmonisa son règlement avec la législation de l’ UEFA en vigueur, où l’équipe n’est pas déclaré responsable du dopage du joueur et où seul le joueur est pénalisé. À la suite de cette décision, les points furent restitués. 1 mois plus tard, Larissa devint champion en remportant le match face à Iraklis en marquant l’unique but de la rencontre à la 88ème minute.

La Grèce résulte de l’affrontement des plaques tectoniques africaine et eurasiatique, qui ont conduit le pays à être le 6ème plus montagneux d’Europe (entre 70 % et 80 % du territoire grec est montagneux) et compter de nombreux canyons et autres paysages karstiques. En outre, aucun point de la Grèce n’est éloigné de plus de cent kilomètres de la mer, dans le Péloponnèse cette distance n’étant même que d’une cinquantaine de kilomètres. Autant dire que les plaines demeurent un espace rare en Grèce. Or, la région de Thessalie, dont Larissa est la capitale, se caractérise justement par les deux grandes plaines de Trikala et de Larissa, considéré comme les plus grandes du pays. La région apparaît alors comme le grenier du pays.

Avec ce palmarès unique (les autres meilleurs clubs de la région survivent à peine en seconde division) et cette localisation, le surnom de Reine de la Plaine, s’imposa. Parfois, le surnom de Βασίλισσα της Θεσσαλίας (Reine de Thessalie) est également utilisé.