#1162 – FK Jablonec : Galácticos

Les galactiques. Pour tout fan de football, ce surnom fait remonter de bons souvenirs et le transporte directement dans les années 2000 au cœur de la péninsule ibérique, de la maison blanche. Les Zidane, Figo, Beckham, McManaman, Owen ou Robinho illuminaient le Santiago Bernabéu et les autres enceintes européennes. Mais, là, nous sommes perdus dans la campagne tchèque, au Nord de Prague, avec le club du FK Jablonec qui n’a jamais fait trembler la Tchéquie ou l’Europe.

Pourtant, en 2014, le propriétaire du club, Miroslav Pelta, qui était également le président de la fédération tchèque de football, décida de changer de braquet pour son club, qu’il dirigeait depuis 1991. En effet, la saison précédente fut un échec avec une onzième place en championnat, à seulement cinq points des places relégables. Pelta promit aux supporters « rapidní změny a velké posílení kádru » (des changements rapides et un grand renforcement du staff). Il fit d’abord appel au charismatique entraîneur Jaroslav Šilhavy puis il déclencha une avalanche de transferts, parfois onéreux. Le gardien Vlastimil Hrubý de Znojmo, le défenseur polyvalent Milan Mišůn de Příbram, le défenseur Luděk Pernica du Zbrojovka Brno, le latéral droit espagnol José Antonio Romera du Dukla Prague, le milieu Martin Pospíšil du Sigma Olomouc, le célèbre milieu Tomáš Hübschman du Shakhtar Donetsk, l’ailier turkmène Ruslan Mingazov et l’attaquant Tomáš Jun de l’Austria Vienne rejoignirent ainsi le club, offrant à Šilhavy un effectif de joueurs expérimentés et de jeunes talents. Pelta, dans un élan d’enthousiasme, certainement pour justifier sa politique et séduire ses supporteurs, attribua le surnom de galácticos à son équipe. La première saison fut un succès avec une 3ème place mais rapidement le soufflet retomba, le club retrouvant le ventre mou les années suivantes. Un an et demi après le lancement de cette stratégie, Pelta licencia Šilhavy et transféra plusieurs joueurs de cette époque. Il déclara enfin que l’ère des galácticos était terminé.

#875 – 1. FC Slovácko : Synot

Le terme n’est pas traduisible car ce n’est pas un nom commun. Il s’agit du nom de l’entreprise, ancien sponsor du club. L’adversaire de l’OGC Nice en Ligue Europa Conference est un club à la fois ancien et récent. En effet, techniquement, le 1. FC Slovácko naquit en 2000 par la fusion de deux entités : FC Synot Staré Město (fondé en 1927, représentant la vieille ville d’Uherské Hradiště) et FC Synot Slovácká Slavia Uherské Hradiště (fondé en 1894, certainement l’un des premiers clubs de la ville d’Uherské Hradiště). Ces deux clubs partageaient une partie de leur nom, Synot, qui était en fait leur sponsor principal, la société Synot. Créée en 1991 à Uherské Hradiště par l’entrepreneur Ivo Valenta, Synot est une entreprise tchèque présent dans plus de 30 pays et employant environ 3 000 personnes. Son activité se concentre sur les jeux d’argent, en ligne ou non. Ce groupe s’est rapidement développé dans d’autres domaines, tels que la distribution des véhicules BMW, le tourisme, l’immobilier, les médias ainsi que les services informatiques. Actif dans les paris sportifs, le groupe se tourna naturellement vers le sponsoring des clubs d’Uherské Hradiště. En 1994, il prit le contrôle du SFK Staré Město qui devint le FC Synot Staré Město. Vers la même époque, l’autre club, le Slovácká Slavia Uherské Hradiště fut également repris par une entreprise, TIC (Trade Investment Consulting). Mais, rencontrant elle-même des difficultés financières, TIC dut abandonné le club. Une autre compagnie, Joko, prit la relève en 1995, après les deux ans de TIC. Mais, elle ne réussit pas plus à stabiliser financièrement le club, qui connut une relégation en 1997. En 1999, Synot intervint alors dans le club de Slovácká Slavia, celui-ci intégrant le nom de l’entreprise.

Voulant faire de la ville, une des places incontournables du football tchèque, Synot décida de fusionner les deux institutions en 2000. Le nouveau club prit le nom de son sponsor-actionnaire, 1. FC Synot. L’entreprise et son dirigeant avait l’ambition de se battre pour les premières places dans l’élite tchèque, afin de participer aux compétitions européennes. Dès la fusion, le club retrouva sa place en première division et il termina pour sa première saison à la 11ème place, gagnant sa participation à la prochaine Coupe Intertoto. En octobre 2003, un nouveau stade fut construit d’une capacité de 8 121 places, remplaçant la petite enceinte obsolète de Širůch dans la vieille ville. Jusqu’en 2004, la progression fut constante pour atteindre une 5ème place lors de la saison 2003-2004. Toutefois, cette année fut fatale pour le soutien de Synot et le football tchèque, éclaboussés par des affaires de corruption.

En avril 2004, le directeur sportif du Synot, Jaroslav Hastík, fut arrêté dans une station-service près de Vyškov en possession de 175 000 couronnes tchèques (6 500 euros de l’époque) et en compagnie de l’arbitre Stanislav Hruška. Ecoute téléphonique à l’appuie, l’enquête de la police conclut à une tentative de corruption. D’autres actes furent également découverts par la police. L’arbitre Václav Zejda fut acheté par Jaroslav Hastík (à hauteur de 120 000 couronnes tchèques) pour influencer le match Chmel Blšany-Synot. Un autre arbitre, Eduard Cichý, avait manipulé le match Synot-Teplice contre 200 000 couronnes slovaques (Cichý faisait parti d’un échange entre les ligues tchèques et slovaques). L’implication du président de Synot, Ivo Valenta, dans cette politique de corruption fut également démontrée par les enquêteurs pour au moins deux matchs Zlín–Synot et Synot–Sparta. Cette affaire révéla un système de corruption beaucoup plus large au sein du football tchèque. En effet, au delà de Synot, d’autres clubs de l’élite (FK Teplice, FK Jablonec, Sparta Prague, Slovan Liberec, SFC Opava, HFK Olomouc et Viktoria Žižkov) avaient également soudoyé des arbitres. Des clubs de deuxième division furent également impliqués. Pour Synot, cela se termina par des sanctions plutôt clémentes. La commission de discipline de la ligue décida de ne pas reléguer le FC Synot et de lui infliger une amende de seulement 500 000 couronnes tchèques (18 000 euros) et une perte de 12 points pour le championnat 2004-2005. La direction du club de Synot démissionna, son actionnaire vendit le club et proclama qu’il ne financerait à l’avenir plus aucune activité sportive. Le club changea de nom en 1. FC Slovácko pour effacer toute trace du nom honni. Même si le club fut le plus impliqué dans cette affaire, les supporteurs n’en gardèrent pas de rancœur et continuent de surnommer le club, Synot.

#814 – Slavia Prague : Červenobílí

Les rouge et blanc. Couleurs du maillot de l’équipe depuis sa création en 1895 (bien qu’il y ait eu quelques dérives en bleue, blanche ou en jaune pendant les années 1953-1955 en raison de l’interdiction du maillot traditionnel par les autorités communistes). Lors de la réunion de fondation le 31 mai 1895, les deux couleurs furent choisies pour souligner un peu plus l’identité slave du club. Il faut rappeler que le club naquit à un moment où le nationalisme tchèque était exacerbé alors que la région faisait parti de l’Empire Austro-Hongrois. Avec la diminution de l’influence de l’Autriche dans sa zone traditionnelle (l’Italie et l’Allemagne), son Empereur, François-Joseph Ier, souhaita renforcer son pouvoir en Europe Centrale. Pour conserver la couronne hongroise en 1867, il garantit à la noblesse locale ses privilèges ancestraux en créant un royaume hongrois quasi-indépendant. Toutefois, cet accord avec la noblesse hongroise se fit au dépend de la constellation des autres peuples slaves qui vivaient dans les territoires de la double monarchie (Tchèques, Slovaques, Polonais, Ukrainiens, Slovènes, Croates, Serbes). Les aspirations nationalistes montèrent donc au sein de ses populations. Les mouvements sportifs étaient un moyen de développer les qualités physiques de la jeunesse mais également de diffuser les idées politiques, notamment celle de l’indépendance. Le Slavia se voulut le successeur d’un premier club qui avait été porté par les étudiants de l’association patriotique universitaire Literární a čnický spolek Slavia (Société littéraire et oratoire de Slavia). Tout d’abord, le nom du nouveau club reprenait déjà un premier symbole puisque Slavia provient du latin et désigne dans la littérature médiévale le territoire habité par les Slaves. Ensuite, le drapeau du club copiait celui du Royaume de Bohême : une bande blanche au dessus du bande rouge. Le Royaume de Bohême constituait depuis 1085 le territoire principale des Tchèques. D’ailleurs, aujourd’hui, ces derniers dénomment cet Etat monarchique, Royaume Tchèque. Le rouge et le blanc dérivaient des armes initiales du Royaume qui représentaient un aigle argenté (blanc) sur un champ de gueule (rouge). Outre ce symbolisme nationaliste, la direction donna un sens à chaque couleur. Ainsi, la couleur blanche symbolise la pureté des pensées et l’intention de gagner dans un combat loyal, où l’adversaire n’est pas un ennemi, mais un adversaire reconnu. La couleur rouge est un symbole du cœur que les joueurs mettaient à l’ouvrage à chaque match.

#743 – FK Mladá Boleslav : Bolka

Bolka est une variante tchèque du prénom Boleslav comme d’autres tels que Bolek, Boleček, Sláva et Slávek. Provenant certainement du latin Magnus, Boleslav est un prénom masculin d’origine slave et que l’on retrouve en Russie, Slovaquie, Bulgarie et aussi en Pologne, sous la forme Bolesław. Le nom a été formé à partir du terme bolje signifiant « grand, haut » et de slav signifiant « glorieux ». Ainsi, le prénom se traduirait pas « plus glorieux » . Mladá Boleslav, ville de Bohême centrale, fait donc référence à Boleslav II, duc de Bohême de 967 à 999, surnommé le Jeune (en opposition à son père Boleslav I), membre de la maison Přemyslides. Territoire nouvellement acquis, Boleslav II y fonda une ville en décidant de construite un chateau pour défendre la région et y établir un centre administratif. Mladá Boleslav se développa ainsi autour de ce chateau. Comme il y avait déjà une ville connue sous le nom de Boleslav près de Prague, le chateau s’appela Novým Boleslavem (Nouveau Boleslav), sous la forme latine Nouo Bolezlau. Puis, la nouvelle cité fut nommée Město Boleslava Mladého (La ville de Boleslav le Jeune), qui fut plus tard abrégée en Mladá Boleslav (Jeune Boleslav) pour la distinguer de l’ancienne ville de Boleslav. Cette dernière devint connu à compter du XVème siècle sous le nom de Stará Boleslav (Vieux Boleslav). Ce qui est étonnant est que Mladá est à la forme féminine en tchèque de jeune alors que le fondateur était un homme. Alors qu’au XVème siècle, les habitants nommaient leur ville aussi bien Mladý (forme masculine) et Mladá (forme féminine) Boleslav, l’adjectif Mladá s’imposa au XVIème siècle. L’origine de cette féminisation serait à chercher à nouveau du côté du chateau originel. En effet, au Xème siècle, le terme utilisé pour désigner la forteresse était Boleslavův (chateau de Boleslav) qui était féminin.

#684 – Dukla Prague : Dukla

Ce club de la capitale tchèque végète depuis de nombreuses années dans les divisions inférieures après avoir failli disparaître (suite à un déménagement) à la fin des années 1990. Pourtant, il s’agit d’un des plus grands clubs tchécoslovaques (11 Championnats et 9 Coupes nationales ainsi que deux demi-finales de Coupe d’Europe) qui a vu évoluer le plus grand joueur tchèque du XXème siècle, Josef Masopust (finaliste de la Coupe du Monde 1962 et Ballon d’Or la même année). Pour son surnom, rien de plus simple que de reprendre son nom, qui demeure particulier. En effet, Dukla est un col de montage, situé à la frontière entre la Pologne et la Slovaquie et également près de la frontière occidentale de l’Ukraine. Ce col est donc à plus de 710 km (et 8 heures de route) de Prague et pourtant il lui a donné son nom. En 1948, dans une Tchécoslovaquie qui sortait de la guerre en basculant dans le monde communiste, l’armée populaire du pays souhaita unifier ses différentes équipes (11 équipes de football) au sein d’une structure. Ainsi naquit le club sous le nom de ATK Prague (Club sportif de l’armée). En 1953, le club fut rebaptisé ÚDA Praha (Maison Centrale de l’Armée) en raison d’une réorganisation de la politique sportive du pays mais il demeura toujours dans le giron de l’armée. Puis, en 1956, l’armée décida de renommer le club Dukla en l’honneur des combats de la Seconde Guerre Mondiale qui se déroulèrent dans ce col. En effet, entre le 8 septembre et le 6 octobre 1944, les armées Nazis, soutenues par des régiments Hongrois, affrontèrent les troupes soviétiques et des soldats tchécoslovaques qui venaient aider la rebellion slovaque. Cette bataille serait considérée comme parmi les plus sanglantes de tout le front oriental lors de la Seconde Guerre Mondiale et de l’histoire de la Slovaquie, avec près de 80 000 morts. Au cœur des combats entre le 10 et le 20 Septembre, le contrôle de la colline changea plus de 20 fois.

Le footichiste a consacré un article au Dukla.

#549 – FC Viktoria Plzeň : Viktorka

Victoire en tchèque. Par dérivé, les joueurs du club s’appellent Viktoriáni (les Victoriens). Le nom du club, Viktoria, est une adaptation du mot latin victoria qui signifie victoire. Dans la Mythologie romaine, Victoria était le nom de la déesse de la victoire (équivalent de Nike dans la Mythologie grecque). Dès la réunion de fondation du club le 11 juin 1911, les membres optèrent pour le nom Viktoria. Il aurait été donné en l’honneur de la victoire de l’équipe représentant la Bohème au Championnat d’Europe amateur à Roubaix, la même année. En 1911, la ville du nord de la France organisa une Exposition Internationale du 30 avril au 6 novembre. Les nations se retrouvaient à ce genre d’évènement dans le cadre de la compétition mondiale qui prévalait avant la Première Guerre Mondiale. Naturellement, des compétitions sportives s’organisaient en marge de ces expositions, comme un autre exutoire de cette affrontement entre nations. Pour les sports naissant de la fin du XIXème siècle, les expositions internationales étaient une belle vitrine pour se faire connaître. Ainsi, l’UIAFA (Union Internationale Amateur de Football Association), une nouvelle rivale amateur de la FIFA, profita de l’exposition internationale de Roubaix pour créer un tournoi dénommé « Grand Tournoi européen de football association » du 25 au 29 mai. Il regroupait 4 nations : France, Angleterre, Bohème et Sélection du Nord (en remplacement de la Suisse qui renonça à participer). La Bohème faisait parti de l’Empire Austro-Hongrois mais, dans cet Etat multinational, le football au début du XXème siècle était le lieu des revendications nationalistes de chaque peuple slave (slovène, tchèque, serbe …). Ainsi, des équipes « nationales » slaves se constituèrent au grand dam de l’Empire. A partir de 1905, sous la houlette de John Madden, un écossais triple champion d’Ecosse avec le Celtic, la sélection de Bohème-Moravie devint une place reconnue du football continental. Ainsi, en 1908, les Tchèques reçurent la sélection olympique d’Angleterre et s’inclinèrent 4 buts à zéro, une défaite en réalité flatueuse face à l’équipe la plus forte du moment (et de loin) et qui venait d’étriller les Autrichiens 11-1 et les Hongrois 7-0. Lors de ce fameux tournoi de Roubaix, qui fut vu comme un championnat d’Europe amateur, la sélection de Bohème bâtit en demi-finale 4 buts à 1 l’Equipe de France et surtout remporta le finale face à une sélection anglaise 2 buts à 1. Battre l’Angleterre (même si ce n’était pas la sélection officielle car composée de joueurs amateurs – mais à cet époque, tout joueur britannique était généralement supérieur à tout footballeur du continent) était un grand exploit et eut donc son retentissement parmi les fondateurs du club.

En 1948, avec l’avènement du communisme en Tchécoslovaquie, le Comité d’action du Front national décida que toutes les associations sportives devaient fusionner en une seule organisation sportive nationale, dénommée Sokol. Cette association unifiée s’appuya sur les syndicats et ainsi Viktoria Plzeň devient Sokol Škoda Plzeň. Jusqu’en 1992, le club connut alors différents noms (Sokol, Spartak, Škoda). En 1993, avec la fin du communisme et la séparation en deux de la Tchécoslovaquie, le club reprit son nom historique de Viktoria Plzeň.

#537 – FC Zbrojovka Brno : Flinta

Les pistolets. Le club fut fondé le 14 janvier 1913 par un fils de fabricant de farine, Cyril Lacina. Après la Seconde Guerre Mondiale et l’avènement du communisme en République Tchécoslovaque, le club passa sous le patronage de Zbrojovka Brno, une usine de fabrication d’armes. Créée en 1918 par absorption de la branche armement léger de Skoda, la société, dénommée alors Československé závody na výrobu zbraní v Brně (Usine d’armes tchécoslovaque à Brno), réparait, à l’origine, des voitures, des fusils, du matériel de communication et ferroviaire. Dans les années 1920 et 1930, elle étendit également son activité à la construction automobile et aux machines à écrire Remington. Mais, son activité principale, qui fit sa renommée, fut la fabrication de pistolets puis de fusils militaires et mitrailleuses ainsi que des armes de chasse, exportés dans le monde entier. La société fit finalement faillite en 2006. Le club sorta du giron de l’entreprise avant la faillite (au début des années 90) et changea de nom pour Boby Brno. Mais, en 2010, la nouvelle direction revint aux sources pour donner un nouveau souffle au club qui venait de chuter en seconde division après plus de 20 ans dans l’élite : Zbrojovka réapparut donc dans le nom du club. Il faut dire qu’à la fin des années 1970, sous le patronage de l’usine, le club écrivit les plus beaux chapitres de son histoire. Sous la houlette de l’entraîneur Josef Masopust, Brno remporta son seul titre de champion de Tchécoslovaquie lors de la saison 1977/78 (le club termina 3ème la saison suivant et 2ème la saison 1979/1980). Un beau tir groupé.

#487 – FK Teplice : Skláři

Les verriers. Fondé juste après la Seconde Guerre Mondiale, en 1946, le FK Teplice se construisit sur les bases de l’ancien club de la ville, disparu en 1939, Teplitzer FK. Jusqu’en 1966, le club changea régulièrement de nom (Slovan, Sokol, Tatran), accompagnant également les changements de sponsor. En 1966, le club modifia une nouvelle fois son nom pour intégrer son nouveau parrainé, l’entreprise de verre, Sklo Union. Cette société, créée en un an auparavant, avait son siège à Teplice et visait à unir toutes les verreries tchèques et moraves produisant du verre pressé. Ces usines se trouvaient à Rosice, Hermanova Hut, Nemsova, Rudolfova Hut et Libochovice, les deux derniers étant les plus proches de Teplice. Au début des années 90, la société se retrouva démantelée et privatisée, conduisant à sa liquidation en 1996. Aujourd’hui, le principal sponsor du club est l’entreprise AGC, société belge, filiale du groupe japonais Asahi Glass Co., fondée en 1907 et leader mondial en verre plat. AGC fabrique du verre pour la construction, pour les constructeurs automobiles et des industries spécialisées telles que transports et électroménager. L’industrie du verre en Tchéquie et en particulier à Teplice relève d’une longue tradition et bénéfice d’une certaine renommée. Dès l’antiquité, les populations celtes établies en Tchéquie produisaient de verre de qualité.  À partir du 8ème siècle, l’industrie du verre redémarre timidement en Tchéquie et Moravie. Puis, avec l’arrivée des allemands au XIIIème siècle, la fabrication s’améliora au point d’atteindre un premier age d’or au XVIème siècle, concurrençant alors les verres de Venise. La guerre de Trente ans marqua un coup d’arrêt et, seulement au XVIIème siècle, la région regagna ses lettres de noblesses avec un verre si transparent qu’il se fit connaître sous le nom de « cristal tchèque ». Entre 1720 et 1750, le verre tchèque atteignit son apogée, en ayant supplanté le verre vénitien. Puis, les usines de verre se modernisèrent avec la révolution industrielle au XIXème siècle, des innovations furent réalisées mais leur production ne dominait plus le marché (les goûts des consommateurs ayant évolués). Jusqu’à cette époque, les produits tchèques se limitaient à la vaisselle et aux objets décoratifs et étaient à la fois des objets de la vie courante comme des oeuvres d’art. A l’issue de la Première Guerre Mondiale, plus de 90% de l’industrie verrière de l’ex-Autriche-Hongrie rejoignit la nouvelle République Tchécoslovaque. Sous le communisme, l’industrie fut nationalisée et les verreries tchèques gagnèrent en renommée avec le verre pressé (que Sklo Union gérera), en remportant notamment un prix lors de l’Exposition Universelle de 1958 à Bruxelles. Depuis, la vague de privatisation du début des années 1990, l’industrie du verre tchèque continue de prospérer grâce à son niveau de qualité. La production actuelle se concentre surtout sur le verre plat pour la construction et le transport, suivi par le verre d’emballage pour les industries alimentaire et chimique. La production de verre spécial, en particulier d’optiques de précision, a également une part importante.

#414 – FC Slovan Liberec : Modrobílí

Les bleus et blancs. Si le club tchèque fut fondé en 1958, le football dans la région des Sudètes (nord de la Tchéquie) puise évidemment ses origines au début du siècle dans la communauté allemande. 90% de la population de la ville était alors germanophone et la région de Bohème faisait partie de l’Empire Austro-Hongrois. Ainsi, à la fin du XIXème siècles, différents clubs apparurent, certain représentant la communauté allemande, d’autres les tchèques. Deux clubs commencèrent à sortir du lot : le Sparta Ober Rosenthal qui changea par la suite son nom en Sparta, pour les allemands et le SK Liberec, le premier club purement tchèque. Le premier jouait en vert et blanc tandis que le second opta pour le bleu et blanc. En 1934, SK Liberec prit le nouveau nom de Slavia Liberec afin de revendiquer son caractère slave à un moment où le régime nazi dans l’Allemagne voisine présentait déjà une menace sérieuse pour l’ex-Tchécoslovaquie. Puis, en 1938, la région devint allemande. A la sortie de la guerre, Liberec s’affirma alors comme une ville tchèque et les deux clubs reprirent leur rivalité. Un nouveau club à l’identité tchèque naquit en 1949, le Sokol Čechie Liberec XI (Sokol était une association créée en 1862 et avait pour objectif de promouvoir l’identité slave et en particulier le nationalisme tchèque). Afin de se renforcer, ces différentes entités commencèrent à fusionner et en 1958, les 2 derniers représentants s’unir pour créer le Slovan. Le bleu et le blanc étaient alors les couleurs qui se retrouvaient dans au moins 2 des 3 clubs. En outre, c’était les couleurs du premier club tchèque de la ville, le SK Liberec. Elles s’imposèrent donc naturellement pour le nouveau Slovan.

#330 – SK Sigma Olomouc : Modrá Lavina

L’avalanche bleue. Fondé en 1919, le club opta pour la couleur bleue seulement à la fin des années 60. A sa fondation, par manque de moyen, les joueurs apportèrent leurs propres équipements et épinglaient simplement un écusson siglé FHK (FK Hejčín était l’ancien nom) sur leur vêtement. Quelques années après, le club s’équipa grace au soutien d’un ancien légionnaire tchèque, Alois Trefil. Les maillots étaient alors noirs, avec des cols et des poignets blancs. En 1947, le club s’associa une première fois à son sponsor, l’usine sidérurgique, Moravské Železárny (MŽ), en changeant de nom, TJ MŽ Olomouc. Puis, en 1966, si le club voulait jouer aux supérieures, il fallait qu’il se lia à une entreprise économiquement forte. Sigma, une société spécialisée dans les pompes industrielles, apporta son soutien financier au club. En échange, le nom du club intégra celui de l’entreprise. En outre, le club adopta les couleurs de l’entreprise, bleue et blanche. Pourtant, dans les 40 qui suivirent, le club osa quelques nouveautés vestimentaires, rouge, orange voire même des maillots verts et noirs à rayures horizontales. Mais, ces excentricités ne durent jamais très longtemps car ces couleurs n’avaient aucun lien avec l’histoire du club.