#1152 – FC Saint-Gall : die Espen

Le club de Saint-Gall est considéré comme le doyen suisse, ayant été fondé officiellement le 19 avril 1879. Des recherches récentes démontrent que le Saint-Gall était déjà organisé et des matchs étaient joués dès 1876 dans la commune voisine de Rorschach. Au début du XXème siècle, l’équipe évoluait sur le terrain de jeu situé à Kreuzbleiche. Mais, ce dernier se révélait souvent indisponible et ne permettait pas de faire payer une entrée régulièrement. La nécessité de trouver un nouveau lieu se faisait pressant pour accompagner le développement du club. La municipalité porta un premier projet mais les électeurs rejetèrent la proposition. Résultat, fort de ses 338 membres, le FC Saint-Gall décida de racheter un terrain à la ville et d’y construire son propre aire de jeu. Ainsi, en 1910, le stade qui comprenait des tribunes en bois de 600 places, s’éleva dans le quartier de Heiligkreuz, à l’est de la ville. Le budget initial de 12 000 francs suisses fut dépassé de près de 3 000 francs suisses. La somme avait été réunie grâce à des dons (8 360 francs suisses) et via les recettes dont un match contre l’Internazionale de Milan qui avait permis un encaissement record de 1 050 francs suisses.

Le stade fut inauguré le 16 octobre 1910 par une victoire du FC Saint-Gall face à son rival locale, le SC Brühl. Il fut dénommé Espenmoos, du nom du lieu. Ce mot provient du Moyen haut allemand Ezzisch, signifiant « champ de semences » et qui désignait un champ cultivé qu’une année sur deux. Ainsi, le nom du stade détint sur le surnom de l’équipe. Et même, si cette enceinte fut abandonnée, lors de la saison 2007-2008 au profit du stade moderne du Kybunpark, le surnom est resté du fait du long attachement du club avec son stade.

Une autre version avance que Espen est le terme allemand pour désigner le Tremble ou Peuplier tremble. Son feuillage vert dense associé à son tronc blanc homogène aurait fait penser aux couleurs historiques du club, vert et blanc.

#475 – FC Saint-Gall : les Brodeurs

Le surnom est plutôt utilisé en suisse francophone qu’en suisse alémanique, pourtant là où se situe la ville de Saint-Gall. La tradition du textile à Saint-Gall constitue un patrimoine historique. Jusqu’au XVIIème siècle, les toiles de la région connaissaient une grande réputation. Mais, la concurrence étrangère ainsi que le développement de la filière du coton par un de ses commerçants, Peter Bion, contribua à migrer de la toile vers les produits en coton. Puis, le blocus continental au début du XIXème siècle poussa une nouvelle fois l’industrie textile de Saint-Gall à se tourner vers une autre de ses productions : la broderie. A la fin du XVIIIème siècle, jusqu’à 100 000 personnes étaient employés dans l’industrie de la broderie de Saint-Gall. Au XIXème siècle jusqu’à la veille de la première guerre mondiale, soutenue par le libre-échangisme, la ville devint l’une des principales zones de production mondiale. Ainsi, au début du XXème siècle, presque chaque foyer comptait une personne qui travaillait pour l’industrie de la broderie, ce qui conduisit la ville à représenter 50% de la production mondiale et 18% des exportations suisses. Cette production fit de Saint-Gall l’une des villes les plus riches de Suisse et des bâtiments ostentatoires furent érigés à cette époque. La demande s’effondra par la suite sous l’effet de la première guerre mondiale et des mesures protectionnistes mises en place par de nombreux pays. Aujourd’hui, il demeure encore quelques entreprises de broderies qui perpétuent ce savoir-faire reconnu mondialement.