#1155 – Celta Vigo : Olívicos

Il n’existe pas de traduction officielle mais cela pourrait se rapprocher de « ceux de l’olivier » . L’olivier évoque généralement des images de la Méditerranée et pourtant, Vigo, situé plus au Nord, au bord de l’Atlantique, était connu comme la Ciudad de la Oliva (Ville de l’olive) qui devint au fil des années la ciudad Olívica (Ville de l’olivier). D’ailleurs, dans ses armoiries, un olivier figure à droite d’un chateau. Jusqu’à la guerre d’indépendance (1808-1814), le bouclier de la ville présentait un chateau accompagné d’une coquille Saint-Jacques (pour indiquer que Vigo dépendait de la juridiction de l’Église de Compostelle). En 1813, la municipalité de Vigo demanda au roi de remplacer la coquille, signe de vassalité à l’Eglise par « un magnífico olivo con que de tiempo inmemorial se hallan enriquecidos sus naturales (…) cuia distinguida gracia servirá de eterno monumento a la posteridad y a sus conciudadanos de la más completa satisfacción » (un magnifique olivier dont ses habitants se sont enrichis depuis des temps immémoriaux (…) dont la grâce distinguée servira de monument éternel à la postérité et à ses concitoyens de la satisfaction la plus complète).

Quel est donc cet ancien olivier, symbole des habitants ? Entre le XIIème et le XIVème siècle, les moines de l’Ordre du Temple de Jérusalem, les Templiers, régnaient sur la Collégiale de Santa María et plantèrent dans l’atrium un olivier. En Galice, ainsi que dans d’autres régions atlantiques comme les Asturies, l’Irlande ou l’Angleterre, il était courant de planter un arbre à feuilles persistantes dans l’atrium des églises en signe de paix et de vie éternelle. En 1809, l’explosion d’une poudrière, située dans le château de Castro, provoqua une importante onde de choc qui endommagea gravement la collégiale, obligeant sa démolition et l’abatage de l’arbre. Le fils du maire Don Cayetano Parada y Pérez de Límia, Manuel Ángel Pereyra, enleva une bouture du vieil olivier et la planta dans son jardin. Puis, l’arbre fut transplanté au Paseo de Alfonso, en août 1932. Dans son nouvel emplacement, l’olivier était protégé par une clôture en fer et une plaque de bronze rappelait que « dentro de esta verja, ofrenda de los vigueses a su árbol simbólico, queda hoy depositada por ellos la promesa firme de su amor, de su lealtad y de su abnegación por la ciudad amada » (A l’intérieur de cette porte, l’offrande des habitants de Vigo à leur arbre symbolique, est aujourd’hui déposée par eux la ferme promesse de leur amour, de leur loyauté et de leur abnégation pour leur ville bien-aimée). L’arbre s’y trouve encore aujourd’hui. Selon des tests récents, l’arbre aurait 207 ans aujourd’hui. En octobre 2016, la Mairie de Vigo a de nouveau planté un olivier bicentenaire à côté de la collégiale de Santa María (reconstruite entre 1816 et 1834).

#1152 – FC Saint-Gall : die Espen

Le club de Saint-Gall est considéré comme le doyen suisse, ayant été fondé officiellement le 19 avril 1879. Des recherches récentes démontrent que le Saint-Gall était déjà organisé et des matchs étaient joués dès 1876 dans la commune voisine de Rorschach. Au début du XXème siècle, l’équipe évoluait sur le terrain de jeu situé à Kreuzbleiche. Mais, ce dernier se révélait souvent indisponible et ne permettait pas de faire payer une entrée régulièrement. La nécessité de trouver un nouveau lieu se faisait pressant pour accompagner le développement du club. La municipalité porta un premier projet mais les électeurs rejetèrent la proposition. Résultat, fort de ses 338 membres, le FC Saint-Gall décida de racheter un terrain à la ville et d’y construire son propre aire de jeu. Ainsi, en 1910, le stade qui comprenait des tribunes en bois de 600 places, s’éleva dans le quartier de Heiligkreuz, à l’est de la ville. Le budget initial de 12 000 francs suisses fut dépassé de près de 3 000 francs suisses. La somme avait été réunie grâce à des dons (8 360 francs suisses) et via les recettes dont un match contre l’Internazionale de Milan qui avait permis un encaissement record de 1 050 francs suisses.

Le stade fut inauguré le 16 octobre 1910 par une victoire du FC Saint-Gall face à son rival locale, le SC Brühl. Il fut dénommé Espenmoos, du nom du lieu. Ce mot provient du Moyen haut allemand Ezzisch, signifiant « champ de semences » et qui désignait un champ cultivé qu’une année sur deux. Ainsi, le nom du stade détint sur le surnom de l’équipe. Et même, si cette enceinte fut abandonnée, lors de la saison 2007-2008 au profit du stade moderne du Kybunpark, le surnom est resté du fait du long attachement du club avec son stade.

Une autre version avance que Espen est le terme allemand pour désigner le Tremble ou Peuplier tremble. Son feuillage vert dense associé à son tronc blanc homogène aurait fait penser aux couleurs historiques du club, vert et blanc.

#1129 – FC Universitario : Manzanero

Manzanero est un terme qui désigne les animaux qui cherchent les pommiers pour manger leurs fruits. Le club de la ville de Vinto se démarque par sa jeunesse dans le football bolivien. Fondé le 23 Mars 2005, il lui aura fallu moins de 20 ans pour accéder à l’élite du pays. Mais son surnom se puise dans la longue histoire agricole du pays de Vinto.

Aujourd’hui, la ville de Vinto se présente comme « la Gran Manzana de Bolivia » (la grande pomme de Bolivie). Evidemment cette municipalité ne se compare pas avec New York. Plus simplement, la production de pommes demeure un des vieux piliers de l’économie de Vinto. Cette dernière s’est spécialisée dans la variété camuesa. De couleur verte avec des nuances de rouge à maturité, cette pomme présente d’indéniables qualités nutritionnelles et médicinales (elle aiderait à la cicatrisation). Importée par les espagnols lors de la conquête, la culture de la pomme arriva à Vinto avec les propriétaires terriens Martín Lanza Saravia et Darío Montaño qui possédaient dans leurs vergers plus de deux mille pommiers. Mais, après avoir été un des fleurons de l’agriculture locale, la production de pomme baissa dans la région, en raison de la croissance de la zone urbaine, qui a entraîné la disparition des vergers. Au début des années 2010, la culture traditionnelle de la pomme paraissait même menacée. En 2013, la surface agricole consacrée à la pomme s’élevait à un peu plus 1,2 hectares pour une production atteignant près de 8 quintaux. Elle était devancée par la culture de la pêche et du raisin. Toutefois, la ville garde une relation particulière avec la pomme. Un monument, se résumant à une énorme pomme verte surmontée d’un chapeau de paille blanc, trône fièrement dans la ville. En outre, depuis 1989, chaque année, le deuxième week-end du mois d’avril, une fête consacrée à la pomme se déroule dans la cité. La Foire de la Pomme est devenue l’un des emblèmes les plus marquants de cette région où l’on peut admirer et déguster toute la production dérivant de la pomme (patisserie, confitures, liqueurs).

#846 – Figueirense FC : Figueira

Le figuier. Le surnom n’est pas un diminutif du nom du club comme habituellement. Ce serait plutôt le contraire. En 1921, alors que les principales capitales des Etats brésiliens comptaient déjà au moins une équipe de football (voire plus) qui s’installait durablement dans le paysage sportif, à Florianópolis, les premiers clubs déclinaient les uns après les autres. Jorge Albino Ramos réunissait régulièrement des amis pour parler football et, au fil des discussions, l’idée de créer un nouveau club émergea. Pour choisir le nom de la nouvelle association, un des fondateurs, João Savas Siridakis, plus connu sous le nom de Janga, défendit l’idée que le club devrait s’appeler Figueirense car de nombreuses réunions du groupe d’amis s’étaient tenues sur la Praça XV de Novembro, où trônait un figuier.

Ce figuier est le symbole de la place mais également devenu un célèbre arbre de la ville. Aujourd’hui, comme à l’époque, il est difficile pour les touristes de ne pas venir admirer ce figuier, niché au milieu de la Praça XV de Novembro, dans le centre ville. Centenaire, s’appuyant sur des cannes pour soutenir ses branche, l’arbre est entouré de magie et de mystère. Une plaque placée au pied de ses racines indique : Muito tem sido decantada, em prosa e verso, a nossa tradicional figueira da praça “15 de novembro”, este majestoso pálio verdejante, cuja exuberante copa lhe dá cada vez mais graça e beleza, tornando-a sempre altaneira e esplêndida! Foi numa manhã de verão, cheia de sol e vida, do mês de fevereiro do ano de 1891, que a jovem figueira, contando, talvez, seus vinte anos, foi retirada do Jardim da Matriz, e aqui carinhosamente replantada (On a beaucoup décanté, en prose et en vers, sur notre traditionnel figuier de la place du 15 Novembre, ce majestueux dais vert, dont la couronne exubérante lui donne de plus en plus de grâce et de beauté, le rendant toujours haut et splendide ! C’est par un matin d’été, plein de soleil et de vie, en février 1891, que le jeune figuier, qui devait avoir une vingtaine d’années, a été arraché du jardin du Matriz et replanté ici avec amour). Sa replantation est certainement liée à une vieille croyance de l’époque qui disait que si un arbre était abattu, les sorcières qui l’habitaient pouvaient jeter une malédiction. D’autres mosaïques (47 au total) représentant les traditions culturelles de l’île, des coutumes quotidiennes aux histoires folkloriques, décorent également son parterre. Enfin, selon le folklore local, le figuier de Florianópolis peut réaliser les souhaits, de ceux qui savent tourner autour de son tronc, dans le sens des aiguilles d’une montre. Les « tarifs » sont simples : un tour pour ceux qui souhaitent revenir à Florianópolis, deux tours pour ceux qui veulent trouver un partenaire, trois tours pour ceux qui veulent se marier et sept tours pour tous autres souhaits. Moins cher que jeter des pièces dans une fontaine et plus physique que de regarder une étoile filante.

#764 – Real Oviedo : los Carbayones

Surnom du club, il s’agit surtout du gentilé des habitants d’Oviedo. Il provient de deux éléments typiques de la région d’Oviedo. Tout d’abord, Carbayón était le nom en asturien (Oviedo étant la capitale de la principauté, de la communauté autonome et de la province des Asturies) d’un chêne centenaire qui se trouvait dans la Calle de Uría, principale artère d’Oviedo ouverte en 1874. Cet arbre, qui atteignaient une hauteur de 30 mètres, dont la cime mesurait 38 mètres de circonférence et agé d’environ 500 ans, était devenu un lieu de loisirs et de promenade pour les habitants d’Oviedo. Mais, il fut abbatu en 1879 car des vers l’avaient colonisé. Une plaque commémorative rappelle aujourd’hui l’emplacement de cet arbre légendaire. Mais, le Carbayón est aussi une patisserie d’Oviedo, créée dans la première moitié du XXème siècle. Entre 1920 et 1923, José de Blas, propriétaire de la confiserie Camilo de Blas, demanda à son maître boulanger, José Gutiérrez, de confectionner une friandise représentant Oviedo. Il s’agit d’une pâte feuilletée renfermant un mélange d’œuf, d’amandes moulues, de cognac ou de vin doux et de sucre, recouverte d’un sirop fait d’eau, de jus de citron, de sucre et de cannelle. Il fut dévoilé lors de la première foire commerciale des Asturies qui se tienait à Gijón en 1924. Comme il devait être symbolique de la région, son nom aurait été tiré de l’arbre.

#683 – CD Tondela : Auriverdes

Les jaune et vert. Il s’agit des couleurs de cette équipe dont les dirigeants devaient être également le 1er décembre 2021 quand toute l’équipe fut isolée suite à un cas positif au Covid. Ce choix de colorie remonte à sa création. Dans les années 1930, la ville de Tondela comptait deux équipes de football : Tondela FC (fondé le 1er janvier 1925) et le Operário Atlético Clube (fondé à la fin 1931). Bien que rivaux, les deux clubs ne s’affrontèrent pas en compétition officielle et ne connurent pas de grande gloire. Le 6 juin 1933, afin de permettre à la ville de Tondela de briller dans les compétitions de football, les deux conseils d’administration décidèrent de fusionner en fondant une nouvelle entité, CD Tondela. Etant donné que ce nouveau club devait être le représentant unique de la ville, le choix des couleurs se porta sur celles affichées sur la bannière et les armes de la ville, jaune et vert. Pour être précis, ce sont les armoiries qui ont donné les couleurs jaune et vert du drapeau de la cité. Sur un fond argent, les armes de la ville présentent un oranger au tronc noir, aux feuilles vertes et aux fruits jaunes. L’arbre fruitier est entouré de deux arbalètes rouges. Cet oranger rappelle l’importance de l’agriculture, en particulier l’arboriculture fruitière, dans cette région du Portugal. Les fruits sont ors pour symboliser la fidélité, le pouvoir et la liberté. Comme l’oranger, identité cette région agricole, à un feuillage vert et des fruits ors, ces deux couleurs furent choisies pour dominer le drapeau.

#677 – Cerezo Osaka : 桜

Sakura (桜 / 櫻 / さくら), les cerisiers ornementaux du Japon. Comme tout club de football japonais, Cerezo connut deux vie. Une première, patronnée par une entreprise, Yanmar (fabricant de moteurs), débuta en 1957 pour s’achever avec l’intégration à la J-League au milieu des années 1990. En 1965, le club était l’un des 8 fondateurs de la Japan Soccer League (JSL) aujourd’hui dissoute. Avec quatre titres de champion du Japon à son actif, il demeurait un pilier de la JSL Division 1 jusqu’en 1990. Sa seconde vie, détachée du lien corporate, commença en 1995 pour se poursuivre encore aujourd’hui. En effet, lors de la création de J-League en 1993, ses organisateurs décidèrent que, pour leurs noms, les clubs participants devaient ne plus faire apparaître l’entreprise-actionnaire et accoler celui de la localité où il résidait avec un surnom. Pour assurer le succès de leur nouveau championnat, les dirigeants de la J-League avaient compris à la fois l’importance du marketing (avec le surnom) et la nécessité d’ouvrir les club à un horizon de public plus large que celui de l’entreprise. Il devait donc exister un lien entre le club et sa localité d’attache pour attirer les fans et leur permettre de s’identifier. En 1995, quand Yanmar Diesel Soccer Club souhaita rejoindre la J-League, les dirigeants interrogèrent par sondage leurs supporteurs pour choisir le nouveau nom. Cerezo, qui est le mot espagnol pour 桜 (Sakura), emporta le vote. Sachant qu’il y avait déjà en J-League un club de la ville d’Osaka (Gamba Osaka), le choix des supporteurs étaient judicieux. Non seulement le nom du nouveau club intégrait la ville (Osaka) mais en plus son surnom était directement lié à cette ville puisque le sakura est la fleur/arbre associé à Osaka. Le club prenait un avantage sur son rival dans le futur combat pour la domination locale. Pour aller au bout de cette identification, le rose et le bleu furent choisis comme couleur. Le rose pour rappeler la fleur du sakura. Le bleu, la couleur de la ville d’Osaka.

#598 – KAC Marrakech : فارس النخيل

Le chevalier de la palmeraie. Avec neuf titres dont une Coupe continentale (Coupe de la CAF 1996) et deux titres de champion du Maroc (1958 et 1992), le KAC Marrakech est le 5ème club le plus titré du Royaume Chérifien. Malheureusement, depuis plus de deux ans, le club est retombé en 2nde division et, surtout, connaît une grave crise financière et institutionnelle. Toutefois, il demeure toujours le club phare de la cité impériale, 3ème agglomération marocaine. Pour le surnom, l’un des emblèmes de la ville a été retenu : la Palmeraie. Ecrin de verdure situé au nord-est de la ville, la Palmeraie de Marrakech constitue l’un des plus grands sites historiques et touristiques du Maroc. Composée de plus de 100 000 palmiers sur un terrain de 14 000 hectares, la Palmeraie fut créée à l’époque de la dynastie almoravide au XIème siècle. Le Sultan Youssef Ibn Tachfin, fondateur de la dynastie almoravide, fit de Marrakech la capitale de son nouvel Empire et dota la ville de cette Palmeraie en faisant construire un réseau de canaux souterrains (khettaras) pour l’irriguer. A cette époque, certaines espèces de palmiers étaient vénérées, symboles de la vie. Aujourd’hui, lieu incontournable pour les touristes, la Palmeraie est entourée par des complexes touristiques de luxe. Mais, elle permet aussi la culture de dates et de cœur de palmier ainsi que la production d’huile ou de vin de palme.

#199 – Sheffield Wednesday : the Owls

Les hiboux. Fondé en 1867, le club connut plusieurs surnoms avant de connaître celui-ci : Groveites (car le club jouait sur un terrain dénommé Olive Grove), Blades (les lames, surnom donné à toutes les équipes de Sheffield en l’honneur de l’industrie de la coutellerie. Aujourd’hui surnom de Sheffield United). Finalement, le surnom de Owls apparut avec le déménagement du club, en 1899, de son stade d’Olive Grove vers la banlieue nord de Sheffield, dénommé Owlerton. Si la toponymie de Owlerton aboutit à Owl, les supporters prirent la traduction anglaise (les hiboux). Alors qu’en réalité l’origine est différente puisque Owls ou Owler est un ancien mot du dialecte du Yorkshire pour désigner un aulne. L’aulne se trouve dans de nombreux noms de lieux de Sheffield, ce qui témoigne du fait que la ville était bien boisée au début de son histoire et que l’aulne formait une espèce d’arbre clé de la région. Ignorant la véritable signification du nom Owler, le club inscrit le hibou sur son écusson et le joueur écossais du club, George Robertson, présenta en 1912 une mascotte de hibou, qui ancra définitivement le surnom. Certains avancent qu’en 1907, un dessinateur fit publié dans une gazette locale une caricature de l’équipe sous la forme d’un hiboux. En effet, ce dernier ne maitrisait pas l’accent local et quand il entendit que Wednesday jouait à Owlerton (prononcé ole-ler-tun par les habitants de Sheffield), il fit l’analogie avec le Owl.