#1164 – Chernomorets Bourgas : Акулите

Les requins. Voici un club qui connut une histoire mouvementée. Fondé en 1919, il disparut au lendemain de la Seconde Guerre mondiale quand les nouvelles autorités communistes réorganisèrent les activités sportives en Bulgarie. Mais, un des nouveaux clubs créés après la guerre se renomma Chernomorets en 1968 afin de faire revivre l’histoire et les traditions de ce club qui avait sa renommée. En 2006, le club fit faillite et une première tentative de poursuivre cette aventure démarra dès 2005 avec le Chernomorets 919 qui devint plus tard le PSFK Chernomorets. Malheureusement, lui aussi croula sous les dettes en 2015. Ainsi, naquit le club actuel en 2015 sur les cendres de ses prédécesseurs, dont il reprit naturellement les couleurs (bleu et blanc) et le surnom.

Chernomorets signifie les hommes de la Mer Noire, ce qui confirme la localisation de la ville de Bourgas et le rôle primordiale que joua et joue encore la mer dans son développement. Et si le requin n’est pas un animal endémique de la région, le surnom rappelle le lien entre la ville, ses habitants et le milieu aquatique. Avec l’avantage que le squale est un poisson qui effraie et domine les eaux. Située à l’extrême ouest de la Mer Noire, Bourgas donne son nom à la baie qui la borde, cette dernière étant la plus grande et la plus profonde de la côte bulgare. La ville est en outre entourée de 3 lacs : Bourgas , Atanasovsko et Mandrensko. La cité abrite l’un des plus grands ports bulgares, qui demeure aussi le seul terminal portuaire pétrolier du pays (Bourgas accueillant la plus grande raffinerie du sud-est de l’Europe). Existant depuis l’antiquité et modernisé à partir de 1894 (l’ouverture officielle se réalisant en 1903), le port se décompose en trois : le port de commerce, le port de pêche et le port pétrolier. Dès 1865, Bourgas s’installait comme le second port de commerce de la Mer Noire. Dépassé depuis par le port de Varna, en 2011, le port de Bourgas traitait encore 3,5 millions de tonnes de marchandises par an et 6,7 millions de tonnes de marchandises en 2020. Sur le premier semestre 2023, les échanges commerciaux à Bourgas atteignaient près de 3 millions de tonnes, avec une hausse de 12% du volume des conteneurs. Abritant la flotte de pêche de la Mer Noire, Bourgas est le centre de l’industrie bulgare de la pêche et de la transformation du poisson. 80% de la pêche bulgare est réalisée par des entreprises de Bourgas. Les chantiers de construction navale demeure aussi un fleuron de l’activité économique de la ville. Enfin, la flotte de la Mer Noire de la marine militaire bulgare stationne dans la base navale de Bourgas.

#1127 – PFC Litex Lovech : Oранжевите

Les oranges. Durant les années 1990 et 2000, le club de la ville de Lovech devint une place forte du football bulgare. Il remporta 4 championnats de Bulgarie (1997-1998, 1998-1999, 2009-2010 et 2010-2011) et 4 coupes nationales (2001, 2004, 2008 et 2009) et réussit même quelques exploits en coupe d’Europe. Mais, avant cette période dorée, malgré une fondation en 1921, la vie du club fut à la fois calme et mouvementée. Calme car le palmarès était vierge et le club végéta dans les divisions inférieures. Mouvementée car le club changea plusieurs fois de nom et de couleurs. De 1921 à 1957, le club se dénomma Hisarya, puis jusqu’en 1979 Karpachev et de 1979 à 1994 Osam (l’équipe évoluait alors en bleu et rouge). En 1994, le club trouva un nouveau sponsor, LEX, qui imposa son nom dans celui du club. Puis arriva Grisha Ganchev.

Oligarque originaire de Lovech, Grisha Ganchev fut un lutteur au lycée sportif avant de faire des études de commerce. Dans les années 1990, il lança son entreprise de négoce en produits pétroliers Литекс комерс (Litex commerce). Litex proviendrait du grec ancien et signifierait Lilas, la fleur étant un des symboles de la ville de Lovech. Prospérant dans le pétrole, Ganchev étendit ses activités à la production de sucre, d’électricité, au tourisme, à la construction et au transport, des milliers d’habitants de Lovech travaillant alors dans ses sociétés. Au point, que la ville de Lovech fut surnommée Ganchev City. Pour assoir son image, Ganchez racheta le club, dont il était supporteur, en 1996, après la déroute financière de son sponsor LEX, et mena deux politiques. D’une part, le club devint à l’image de son empire. Il prit le nom de Litex et opta pour les deux couleurs de l’entreprise, orange et vert. D’autre part, il entreprit un projet sportif ambitieux, en recrutant des joueurs connus et en dotant le club d’infrastructures de qualité. Mais, la belle aventure prit fin au milieu des années 2010. En 2015, Ganchev et ses ressources « infinies » abandonnèrent le Litex pour rejoindre le grand club de la capitale en perdition, le CSKA Sofia. A l’agonie financière, le club de Lovech arrêta sa participation à la première division en Décembre 2015. Le CSKA racheta la licence du club de Lovech et prit sa place au sein de l’élite. Lovech repartit quelques mois plus tard en 3ème division en fusionnant avec un petit club régional. Pas rancunier et surtout nostalgique de cette époque bénie, le club conserva les couleurs et le nom Litex.

#1001 – Tcherno More Varna : моряците

Les marins. Les racines du club remontent à 1909 ou 1913 (selon le point de vue des passionnés) mais il est certain qu’il naquit dans la communauté étudiante. L’association prit son nom actuel qu’en 1959 après de nombreuses fusions entre club. Or son nom, Tcherno More (Черно море) signifie Mer Noire et renvoie, comme son surnom, à la situation géographique de la ville et son fort lien avec la mer.

Situé entre le lac de Varna et la Mer Noire, Varna véhicule l’image d’après la légende répandue dans le pays d’être la capitale maritime de la Bulgarie (même si ce titre est contesté par une autre ville côtière, Bourgas). 3ème plus grande cité du pays, avec plus de 330 000 habitants, Varnas demeure comme une des villes les plus anciennes d’Europe, sa fondation sous le nom d’Odessos ayant eu lieu il y a 2 600 ans par des colons de la ville grecque de Milet. Son développement économique est prospère et robuste : une croissance de 20% de son PIB ces dernières années (représentant 15% du PNB bulgare) et un taux de chômage à peine supérieure à 3%. Sa position favorable le long de la courbe de la baie de Varna, qui en fait un pont entre l’Europe et l’Asie (particulièrement entre l’Ukraine, la Russie et les pays européens), y contribua. La relation de Varna avec la mer est multiple.

Dès l’antiquité, la cité constituait un centre d’activité portuaire. Jusqu’en 1369, Varna était l’un des ports les plus importants du royaume de Tarnovo et constituait un point de passage essentiel et apprécié pour les navires vénitiens et génois. Au XVIème et XVIIème siècle, l’occupation turque tout au long des côtes de la Mer Noire ferma le port au commerce. Il retrouva par la suite son intérêt. Mais, sa libération de la domination turque le 27 juillet 1878 constitua le point de départ du développement important du port, pour devenir le plus grand centre maritime de Bulgarie et de la Mer Noire. La décision de construire un port moderne fut prise par le tout jeune Etat Bulgare en 1888 et le 18 mai 1906, le nouveau port fut inauguré. Il fut agrandi en 1974 avec la construction d’un deuxième terminal (Varna Ouest). Constitué de deux terminaux séparés de 30km, il dispose de 35 postes d’amarrage, 76 142 m² de surface d’entrepôt couvert et 458 870 m² de zone de stockage extérieure. Sa capacité de fret est de 300 tonnes/heure. En 2018, il a traité plus de 160 000 containeurs EVP (équivalent vingt pieds), soit plus de 7,5 millions de tonnes de fret avec 2 240 navires. L’activité de pêche représente encore 11% du trafic avec plus de 400 bateaux. La construction navale demeure un autre pan important de l’économie locale, représentant un cinquième de la production de Varna, soit 1 milliard de lev bulgare. Au moins 100 entreprises, employant près de 3 700 personnes, dont l’usine de réparation navale la plus grande et la mieux équipée du pays, MTG Dolphin, constituent ce fleuron. Enfin, point d’échange entre l’Europe et l’Asie, le port de Varna accueille aussi des passagers et des paquebots (35 en 2015), avec un terminal dédié.

Les forces navales de la Bulgarie ont également établi leur amirauté depuis le 13 janvier 1899 dans la base navale militaire de Varna, qui avait émergé deux ans auparavant par un décret princier. Même si depuis son apogée dans les 1980 son rôle a diminué, la base navale de Varna demeure un des postes importants de la force navale opérationnelle de la Bulgarie.

Enfin, la côté offre de très nombreuses plages qui ont fait naitre quelques stations balnéaires courues et huppées près de Varna : Sts Constantin et Hélène, première station balnéaire de Bulgarie à 8km de Varna, Sunny Day et Chayka à 10km et les Sables d’Or à 18km entre autre. Après la Première Guerre mondiale et le traité de Neuilly (la Bulgarie avait rejoint la Triple Alliance), la ville avait perdu de son attrait économique. Le tourisme fut alors apprécié comme une bouée de secours pour relancer le commerce. Ainsi, Varna fut déclaré « Station Balnéaire » officiellement le 10 juin 1921 et lança la construction de bains de mer (achevé en 1925). Les touristes affluèrent rapidement de l’Europe entière, la fréquentation passant de 12 500 personnes en 1926 à près de 50 000 personnes dans les années 1930. Aujourd’hui, Varna demeure la principale station balnéaire de la Bulgarie et le tourisme demeure un secteur clé de la ville, représentant 7% de l’économie locale.

#983 – FK Dunav Ruse : Драконите

Les dragons. Fondé en 1957 par la fusion de clubs locaux, le FK Dunav représente la ville de Ruse, dont le surnom est Малката Виена (la petite Vienne), en raison de sa présence le long du Danube. D’où, en 1957, quand les 5 clubs, Torpedo, Septemvri, Drapeau Rouge, SKNA et Spartak, décidèrent de s’unir, la nouvelle association prit le nom de Dunav qui signifie Danube. L’origine de son surnom est très incertaine mais il est très utilisé. Tout d’abord, le football s’implanta en Bulgarie au début du XXème siècle lorsqu’un enseignant suisse, Louis Ayer, contribua au développement du sport en général dans le pays. A Ruse, selon certains, la culture « football » avançait rapidement grâce au Danube qui draguait de nombreux marins étrangers qui tâtaient le ballon dans la ville dès la fin du XIXème siècle. Le premier club serait créé en 1901 sous le nom de Torpedo. En 1911, un premier club dénommé Danube apparaît. Ces origines sont plutôt floues mais, des journalistes avancent que ce premier Dunav fut fondé par la fusion de 3 clubs locaux dont le plus célèbre s’appelait Dragon. Néanmoins, ce Dunav disparaît au gré d’absorption par d’autres associations sportives qui se désagrégèrent pendant la Seconde Guerre Mondiale. Donc, il n’y a pas de lien direct avec le club actuel. Donc il est peu certain que cette explication soit juste.

D’autres avancent que le club a souvent battu de grosses cylindrés, à l’image d’un dragon qui dévorait ses adversaires. Néanmoins, cette version semble tiré du phantasme de certains supporteurs. En effet, le palmarès du club est assez famélique avec seulement une finale de Coupe de Bulgarie en 1962 et peu de saison parmi l’élite. En cherchant bien, il m’a été impossible de retrouver de grands matchs ou épisodes où Dunav s’imposa face aux grands clubs bulgares. Le Dunav met d’ailleurs encore maintenant en avant un seul grand match : son premier tour de Coupe de l’UEFA en 1975 quand il battit l’AS Roma à domicile (1 but à 0), sachant que la Roma avait remporté le match aller 2 buts à 0.

Enfin, un journaliste, Georgi Hristov, donna sa vérité dans un article du journal YTPO. Le surnom serait apparu en 1992, quand après la chute du communisme, les clubs bulgares auraient adopté les traditions occidentales en adoptant un surnom (même si certains en possédaient déjà un avant). Le directeur du journal Русенски новини demanda à ses journalistes de chercher un surnom pour le club de Ruse. Georgi Hristov indique qu’il chercha un club qui évoluait dans les mêmes couleurs de Dunav (bleu et blanc) et il pensa à Porto. Or, l’emblème de Porto est le dragon (cf. #6). Selon lui, le surnom eut du mal à s’imposer car si les supporteurs l’aimaient bien, la presse ne voulut pas l’utiliser pour ne pas donner un écho à une innovation d’un concurrent. Finalement, le surnom serait réapparut il y a une dizaine d’année par nostalgie.

#948 – FC Montana : Славата

La gloire. Le club a une longue histoire (on verra un peu plus loin que sa date de naissance exact est débattue mais en tout état de cause le club a au moins 75 ans) mais son palmarès ne parvient pas à expliquer son surnom. En effet, la vitrine des trophées demeure bien vide et les rares titres apparurent il y a moins d’une quinzaine d’année. On y trouve une simple finale de Coupe de Bulgarie lors de la saison 2015-2016 (face au CSKA Sofia) ainsi que des titres de champion de deuxième division (2008-2009 et 2014-2015). Ce n’est pas avec ce palmarès famélique qu’on se constitue une renommée de champion.

Le club affirme qu’il naquit le 20 mars 1921 par la fusion de plusieurs clubs et organisations sportives amateurs de la ville de Montana. Pour autant, le club comme d’autres sources rappellent que si le club provient bien de la fusion de plusieurs associations, cette opération se déroula plutôt après la seconde guerre mondiale. En 1946, 3 clubs de la ville, dénommés Ботев (Botev), Юнак (Yunak) et le Спартак (Spartak), fusionnèrent et créèrent ЮБС 45 (YBS 45 – Yunak-Botev-Spartak). Un an plus tard, le 20 mars 1947, le YBS 45 s’unit avec 3 autres organisations pour donner naissance au Христо Михайлов (Hristo Mihaïlov), du nom du militant qui dirigeait le parti communiste locale quand eut lieu l’insurrection du 23 septembre 1923 et qui mourut en 1944 après avoir dirigé l’armée populaire de libération des insurgés (НОВА). Choix de nom judicieux car, dans une Bulgarie désormais communiste, un héros révolutionnaire local était un élément fédérateur pour la population comme bien vu par les autorités. En outre, depuis 1945, les communistes bulgares avaient rebaptisé la ville du nom de Mihaïlovgrad (ville de Mihaïlov). À l’automne 1949, sous l’influence de la vie politique du pays, de nouvelles organisations virent le jour et finalement fusionnèrent avec Христо Михайлов pour un nouveau club dénommé Септември (Septembre). Le mois faisait référence au soulèvement de 1923 qui avait donc été mené à Montana par Hristo Mihaïlov. 4 ans plus tard, le nom fut de nouveau modifié avec l’ajout de слава (qui se prononce Slava et donna le terme Славата qui signifie gloire). Avec la fin du régime communiste au début des années 1990, un vent nouveau balaya tous les symboles passés. Dans le football bulgare, cela se traduisit par plusieurs changements dont la modification des noms des équipes qui avaient une connotation trop rouge. En 1990, Септември слава changea pour ФК Монтана (FC Montana), revenant au nom antique de la ville (Castra ad Montanesium), qui fut officialisé en 1993 (Mihaïlovgrad redevint Montana par décret présidentiel). Seulement, le nom слава était bien trop ancré dans la population pour qu’il disparaisse purement et simplement et ainsi il donna le surnom de l’équipe.

#902 – PFK Beroe Stara Zagora : зелено, зелено-белите

Les verts, les vert et blanc. Le club s’affilie avec le premier club qui fut fondé dans la ville de Stara Zagora en 1916. Sa vie ne fut pas un long fleuve tranquille et les fusions et scissions furent multiples avant d’arriver en 1959 au club actuel. Outre le nom qui varia de nombreuses fois, les couleurs changèrent également. En 1916, le premier club réunissait deux équipes qui s’affrontaient. L’une des équipes portait un haut blanc et un short blanc, tandis que l’autre arborait une tenue intégralement noire. Parfois, pour accentuer la différence entre les deux équipes, les joueurs pouvaient placer des bandes de tissus colorées sur la poitrine ou le bras ou même des cravates. Mais l’élégance s’arrêtait là car certains se coiffaient de bonnets, non pas pour imiter les fameuses caps portés par les joueurs anglais, mais pour amortir le ballon lors de coups de tête. Entre 1951 et 1959, l’un des prédécesseurs de Beroe se nommait Udarnik et évoluait avec des maillots rouges et blancs à rayures horizontales, des shorts blancs et des chaussettes rouges. En 1960, Udarnik, devenu entre temps Botev après sa réunion avec Spartak et SKNA, fusionna une nouvelle fois avec le club du Lokomotiv de la ville pour donner naissance à Beroe, de l’ancien nom thrace de Stara Zagora. Les joueurs portaient alors un maillot blanc (avec Beroe écrit en bleu sur la poitrine), des shorts bleus et des chaussettes blanches. En 1963, la tenue vira au blanc intégral. L’année d’après le short devint rouge. En 1966, au rouge et au blanc, une troisième couleur vint se marier : le vert. En 1972, retour au blanc intégral mais les supporteurs étaient attachés au vert et les drapeaux de cette couleur flottaient dans les travées du stade. En 1973, le tricolor revint et la combinaison était alors, chemises vertes, shorts blancs et chaussettes rouges. Enfin, en 1976, fin des essais de couleurs, le club opta définitivement pour le vert et le blanc. Si le vert s’imposa finalement assez tardivement, la couleur est totalement indissociable du club aujourd’hui. Mais pourquoi le vert ?

Sans qu’il n’y ait une explication documentée, ce choix n’est pas anodin et provient certainement de la ville, dont c’est également la couleur. Le blason actuel remonte à 1979 où le vert est l’une des couleurs principales. Elle est censée représenter la vie et la mort ainsi que l’espoir et le bonheur. Elle est surtout le symbole des champs fertiles qui entourent la ville. En effet, Stara Zagora est le centre de la riche région agricole de Zagore, célèbre pour sa culture du blé mais également de diverses céréales et de raisins. Avant 1979, le vert était déjà présent dans le blason mais moins prédominant. Cette couleur est totalement attachée à la ville dont les transports en commun, le mobilier urbain, le journal de la ville s’affichent en vert. A la fin des années 2010, alors qu’un projet de réhabilitation de la gare ferroviaire de la ville était à l’étude, plusieurs associations des citoyens militèrent pour que sa façade soit peinte en verte (et non en jaune, couleur des chemins de fer bulgare NKŽI).

#838 – OFK Vihren : гладиаторите

Les gladiateurs. Le 24 mai 1925, le club de Vihren (sous le nom de FC Ustrem) fut fondé dans la ville de Svéti Vratch. En 1949, les autorités communistes donnèrent un nouveau nom à la ville, Sandanski, en l’honneur du révolutionnaire bulgare Iané Sandanski. Néanmoins, un autre révolutionnaire fit la réputation de la ville et donna son surnom au club :  le chef du plus grand soulèvement de l’Antiquité, Spartacus. D’origine thrace, Spartacus serait né dans cette ville bulgare vraisemblablement aux alentours de l’an 100 avant J.C.. Si la rebellion qu’il mena fut relatée par les auteurs latins, sa vie précédent ces évènements demeure peu documentée et repose sur de nombreuses hypothèses ou déductions. Il serait un Thrace libre de la tribu des Maides. Ces derniers s’établissaient entre Paionia et Thrace, soit l’actuel sud-ouest de la Bulgarie (où se situe la ville de Sandanski). Les romains commencèrent à conquérir ces régions à l’époque de Spartacus. Ses qualités de combattants et son éducation laissent supposer qu’il était d’une condition élevée, aristocratique. Certainement capturé au cours de la campagne de Caius Scribonius Curio en Dardanie en 75 avant J.C., il fut acheté par un laniste de Capoue qui en fit un gladiateur. En 73 avant J.C., 70 gladiateurs de cette école s’évadèrent et se réfugièrent en Campanie, sur les pentes du Vésuve. Avec ses lieutenants gaulois Crixus, Gannicus, Castus et Œnomaüs, Spartacus prit la tête et organisa ces rebelles, qui étaient renforcés par des esclaves et ouvriers agricoles. Il conduisit cette révolte, qui devint la 3ème guerre servile. En effet, deux rebellions d’esclaves contre la République romaine avaient déjà eu lieues et matées. Toutefois, contrairement aux précédentes guerres, les troupes de Spartacus connurent quelques succès et menacèrent directement la République et ses citoyens durant deux ans (entre 73 et 71 avant J.C.). Spartacus et ses troupes remontèrent jusqu’en dans la plaine du Pô et battit de nombreuses armées consulaires. Face à ces succès, le Sénat Romain envoya finalement une dizaine de légions commandées par le riche et intransigeant Crassus qui finirent par anéantir les rebelles et tuer Spartacus. Cette révolte modifia que légèrement les conditions des esclaves mais avantagea les carrières politiques de Crassus et de Pompée, qui devinrent Consuls. Le XIXème siècle, qui voyait les théories sociales s’affirmer, fit de Spartacus la figure d’un révolutionnaire. Bien que les véritables raisons de cette révolte (volonté d’être affranchis ou de fuir leurs conditions ou d’abolir l’esclavage) sont méconnues, Spartacus devint pour les idéologues du XIXème siècle le symbole de la lutte contre l’esclavagisme et pour l’auto-émancipation des classes sociales opprimées.

#804 – PFK Levski Sofia : отбора на народа

L’équipe du peuple. Pour le club d’un pays qui fut une démocratie populaire de 1946 à 1990, cette dénomination apparait logique. Pourtant, l’origine du surnom plaiderait pour le contraire. Tout d’abord, il faut rappeler le formidable palmarès du club de la capital. Même s’il ne l’a pas remporté depuis 2009, le club possède dans son armoire à trophée 26 titres de champions de Bulgarie. Il a gagné également 26 coupe nationale, dont la dernière lors de la dernière saison 2021-2022. Au niveau européen, Levski est parvenu plusieurs fois en quart de finale (2 en Europa League et 2 fois en Coupe des Vainqueurs de Coupe). Et ces titres ne concernent que la section football. Car, club omnisport, Levski affiche également un beau palmarès avec les équipes de Volley-ball et de Basket-ball. Evidemment, ces victoires lui ont permis de conquérir le cœur de nombreux bulgares au point qu’il est le club le plus suivi en Bulgarie. Une blague circule en racontant que sur 7 millions d’habitants en Bulgarie, 8 millions sont supporteurs du Levski. Mais, cette renommée ne s’est pas acquise avec seulement les victoires. Tout d’abord, lors de la création du club en 1914, les fondateurs choisirent pour nom Levski en l’honneur de l’apôtre de la liberté, Vasil Levski. Etant l’un des principaux acteurs de la lutte pour la libération de la Bulgarie, Vasil Levski est considéré comme le plus grand héros national bulgare et possède donc une grande aura au sein de la population. Ensuite, Levski fut l’un des seuls à être fondé de la volonté du peuple (des jeunes étudiants âgés de 15 à 17 ans) alors que ses principaux rivaux de la capitale ont été créé par décision des institutions communistes (CSKA) ou fortement soutenu par elles (Lokomotiv). Cette « indépendance » du pouvoir rendit le club encore plus populaire et ses victoires comme celles du peuple face à l’Etat.

#777 – PFC Slavia Sofia : Белите

Les blancs. Même si le noir est une des couleurs officielles du club qui apparait dans le blason et sur l’équipement du club, le club évolue principalement en blanc (maillot et short), depuis sa création. Fondé le 10 avril 1913, le Slavia est actuellement le plus ancien club sportif de Sofia et l’un des deux seuls clubs du football bulgare à n’avoir jamais été relégué de l’élite nationale. Au début du XXème siècle, dans le centre de Sofia, près du Monument Russe, deux clubs de quartier existaient : le Ботев (Botev), fondé en 1909 et Развитие (Razvitie), créé l’année suivante. Les jeunes du Botev pratiquaient le football dans les rues du quartier tandis que leur voisin de Razvitie s’exercaient dans de meilleures conditions à la gymnastique. Entammées en 1912, les discussions portant sur le rapprochement entre les deux structures se concluèrent le 10 avril 1913 par la fondation du Slavia. Dans une région balkanique qui se libérait à peine du joug ottoman (indépendance de la Bulgarie en 1878 et première guerre balkanique de 1912 à 1913) et avec l’émergence d’un mouvement panslave (à compte du congrés de Prague en 1848), le terme Slavia surgit de la bouche Georgi Grigorov-Furlanata. Non seulement ce mot affirmait l’identité du club, ancré dans ses racines bulgares et slaves (ce qui permettait de rassembler, de faire adhérer la population plus facilment) mais en outre le terme Slave provient certainement du vieux-slave slava, qui a le sens de « renommée », « gloire » (de quoi placer la nouvelle association sous les meilleurs auspices). En outre, le club tchèque du Slavia de Prague commencait à posséder une certaine réputation en dehors de ses frontières. Du côté des couleurs, les joueurs s’équipèrent d’un maillot blanc et d’un short noire. Certes, un autre membre fondateur, Pavel Grozdanov, proposa la couleur blanche pour sa portée symbolique (elle représente la pureté et la lumière). Les maillots devaient donc aider à attirer la « lumière » sur leur équipe. Mais surtout, il était facile et pas cher de se procurer des maillots blancs.

D’autres surnoms suivirent avec la référence à la couleur бялата лавина (l’avalanche blanche) et Бялата дама (la dame blanche).

#695 – PFK Levski Sofia : сините

Les bleus. Le grand club bulgare évolue dans un maillot bleu mais ce choix ne remonte pas à sa fondation. Dès 1911, des jeunes de l’école Todor Minkov de Sofia se réunissaient régulièrement pour jouer au football et le 24 mai 1914, ils formèrent la base des 20 à 30 lycéens de Sofia qui créèrent un nouveau club de sport et de football. Après avoir choisi le nom du club, Levski, l’assemblée constituante ne se positionna pas sur les couleurs du club. Finalement, la direction prit la décision quelques temps plus tard. Après avoir étudié les couleurs portées par les autres clubs de la capitale bulgare, la direction décida d’opter pour le jaune et rouge. Les fondateurs collectèrent de l’argent et réunirent un montant juste suffisant pour acheter 12 maillots, un équipement de gardien et un ballon. À l’automne 1914, avec l’aide du père de Petar Stojanovic (membre fondateur et attaquant de l’équipe), qui était le directeur de la poste à Sofia, ces articles furent commandés auprès d’un fabricant roumain de Bucarest. L’équipement était composé d’un maillot rayé jaune et rouge, accompagné d’un short noir. Jusqu’en 1919, le club évolua dans ces couleurs. Puis, en 1921, l’équipe changea de couleur et opta pour des maillots bleus avec des shorts blancs ou noirs. Les raisons de cette modification ? Il semblerait qu’il était difficile pour le club de se procurer ses maillots jaune et rouge et la direction préféra se tourner vers des équipements plus simples. Depuis, le bleu est la couleur principale du club. Pendant les périodes 1945-1948 et 1950-1956, le club revint temporairement à ses couleurs originelles. Le blason du club reprend ces différentes couleurs. Les supporteurs surnomment aussi l’équipe синята лавина (l’avalanche bleue).