#1081 – FC Rouen : les Diables Rouges

Fin du XIXème, le football normand se concentrait dans la ville du Havre, avec notamment la présence du doyen, le Havre Athletic Club, et les autres villes ne pouvaient pas laisser perdurer cette hégémonie. Après l’introduction du football vers 1896 à Rouen par un commerçant du nom de Willing, 3 clubs apparurent : US Sottevillaise, US Rouennaise et le FC Rouannais. Mais, pour concurrencer les autres équipes de la région, ces 3 clubs unirent leurs forces et le 10 juillet 1899, le FC Rouennais naquit officiellement. Il semble que le club évolua en rouge dès sa fondation et vers 1909, à l’initiative d’un journaliste local, Charles Hangard, l’équipe gagna alors le surnom de « diables rouges ». A cette époque, le club rouannais commençait à émerger sur la scène régionale. En 1910, l’équipe parvint même à obtenir son premier titre de Champion de Haute-Normandie aux dépends du redouté HAC.

La couleur rouge du maillot s’inspire vraisemblablement des armoiries de la ville de Rouen. Elles se décrivent ainsi : De gueules (rouge) à l’agneau pascal d’argent (blanc), la tête nimbée et contournée, portant une bannerette du même chargée d’une croisette d’or, au chef cousu d’azur (bleu) semé de trois fleurs de lys d’or. La partie principale se compose donc d’un agneau pascal sur fond rouge. L’agneau est le symbole du Christ (dès le XIIème siècle, Rouen fut un centre religieux important. A la fin du Moyen Âge, elle comptait près de trente églises paroissiales et quinze communautés religieuses. Elle accueillait un archevêché et un chapitre cathédrale qui étaient parmi les plus riches de France, le diocèse s’étendant sur 1 300 paroisses. La ville gagna le surnom « ville aux cent clochers ») et représente aussi la puissante corporation des drapiers (de par sa position géographique et son ancienne appartenance à la couronne d’Angleterre, Rouen fut un centre économique important faisant le lien entre l’Angleterre et l’Europe du Sud. Au Moyen Âge, les drapiers comme les autres métiers liés (laneurs, teinturiers) firent la richesse de la ville pendant 7 siècles à compter du XIIIème, en achetant la laine en Angleterre et en vendant dans les foires de Champagne et à Paris leur production renommée de tissus et draps. Leur confrérie était la plus puissante et riche de la ville).

Ces armoiries s’installèrent comme celles de la cité de Rouen à compter du XIVème siècle de façon certaine. Le rouge pourrait venir des armoiries de l’important Duché de Normandie (De gueules à deux léopards d’or) car avant l’apparition du blason décrit précédemment, il semble que Rouen adopta les armes de la Normandie. Si au départ, les léopards (ou des lions) sur fond bleu puis rouge étaient attachées à la personne du Duc de Normandie Geoffroy Plantagenêt qu’il transmit à sa descendance (Henri II Plantagenêt, Richard Cœur de Lion), elles s’ancrèrent comme celles de la Normandie vraisemblablement au cours du XIIIème siècle. Puis donc à Rouen.

#1066 – Gimcheon Sangmu FC : 불사조

Le phénix. L’histoire de ce club coréen se confond avec l’association sportive de l’armée de Corée du Sud. Avant 1982, chaque corp d’armée avait sa propre association de sportifs : celle de l’armée de terre se dénommait 충의 (Loyauté), celle de la Marine était 해룡 (Dragon des mers) et celle des forces aériennes se nommait 성무 (Nébuleuse). Puis le Ministère de la Défense réunifia les 3 unités et le 4 janvier 1984 apparaissait 국군체육부대 (Corps d’athlétisme des forces armées), avec 21 sports pratiqués et 400 athlètes. Sachant que la durée du service militaire était de 18 mois, l’objectif de cette institution était de permettre aux sportifs de haut niveau de ne pas suspendre leur carrière le temps de leur obligation militaire en participant aux compétitions nationales. La nouvelle entité prit le nom de 상무 (Directeur) et le phénix (불사조) comme symbole (noir sur fond orange). Cet animal extraordinaire apparait dans de nombreuses cultures de l’antiquité et à travers le monde. Il s’agit d’un oiseau à la longue longévité et qui a la particularité de de renaître soit de son propre cadavre, soit après s’être consumé dans les flammes. Ainsi, pour l’institution, l’animal mythologique représente, en tant qu’espèce immortel, l’esprit brave, indestructible et sacrificiel d’un soldat qui protège son pays. Il traduit un célèbre proverbe coréen 칠전팔기 qui signifie au travers de ces 4 caractères Hangeul « Même si vous tombez sept fois, relevez vous une huitième fois ».

Dans la foulée de la création du 국군체육부대, plusieurs clubs furent fondés afin de permettre aux sportifs évoluant dans des sports collectifs de participer aux compétitions nationales. Ainsi, apparut le club de football de Sangmu FC, le 11 janvier 1984. Le club reprit alors, comme toutes les autres sections sportives, les symboles dont le phénix. Il trône sur l’emblème du club.

#1051 – Atlético Goianiense : Dragão

Le dragon. Si de nombreux clubs ont choisi leurs mascottes bien après leur fondation, l’Atlético Goianiense hérita du choix du dragon de ses fondateurs. Le 2 avril 1937, une bande d’adolescents dont Edison Hermano (premier gardien du club), les frères Gordo – Nicanor (premier président), Afonso et Alberto – Benjamim Roriz, Ondomar Sarti, João de Brito Guimarães et João Batista Gonçalves se réunit dans le salon de l’hôtel Pouso Alto, situé dans le quartier de Campinas. Les fondateurs retinrent le rouge et le noir comme couleurs, en hommage aux deux clubs qu’ils supportaient, le Flamengo et le São Paulo FC. Par ailleurs, ils décidèrent de prendre un dragon pour mascotte. L’animal légendaire était une figure populaire dans le quartier de Campinas dans les années 1930 grâce aux films de kung-fu qui étaient alors projetés dans les cinémas locaux. Dans la culture chinoise, contrairement à l’image violente véhiculée par le dragon européen, cette figure mythologique représente le pouvoir impérial en étant souvent à l’origine des grandes dynasties. Ce symbole de puissance plaisait aux fondateurs. Bien plus tard, la mascotte, qui a les traits des dragons asiatiques (et non européens), reçut le nom de Dragolino, un mot-valise entre Dragão et Lino. Cette décision rendait hommage au défenseur Leandro Lino de Freitas, qui marqua le but qui permit au club de remporter son 13ème titre de champion de l’Etat du Goiás en 2014.

Les autres surnoms associés sont Dragas et Dragão Campineiro.

#1018 – AC Bellinzone : il Biscione

La fameuse créature mythique que vous connaissez depuis l’article #13 se posa également du côté de la ville suisse de Bellinzone. L’écusson du club comporte une vouivre qui provient directement des armes de la cité. Ces dernières présentent un biscione blanc sur un fond rouge et rappellent le lien étroit entre la ville et la famille Visconti. Au XIème siècle, la cité se trouvait dans le giron du Saint Empire qui l’avait concédé à l’évêque de Côme, qui était son fidèle allié. En 1176, l’Empereur Frédéric Barberousse avait des vues sur les Cités indépendantes italiennes et traversa les Alpes avec ses troupes. Après s’être arrêté à Bellinzone, l’Empereur affronta les soldats de la Ligue Lombarde (une union de différentes cités sous l’égide du pape Alexandre III) près de Legnano le 29 mai 1176. Défait par la ligue, l’Empereur dut abandonné ses ambitions d’hégémonie sur l’Italie mais également ses possessions sur Bellinzone. Déchirée entre Côme et Milan, la cité du Tessin passa sous la domination de la famille Visconti, maison ducale de Milan en 1340, après un siège de deux mois où l’armée milanaise contraignit l’irréductible famille de Rusca de Côme à la reddition.

Dans le « Purgatoire » de la « Divine Comédie », Dante Alighieri présentait la Vouivre comme l’étendard de la famille milanaise Visconti. Plusieurs origines sont évoquées. Une légende veut qu’Ottone Visconti, alors commandant dans la croisade de 1187, adopta ce symbole après l’avoir vu sur l’étendard d’un Sarrasin qu’il avait vaincu. Dans la même veine, Boniface, alors seigneur de Pavie et mari de la fille du Duc de Milan partit en guerre contre les Sarrasins. Son fils se vit avalé par un énorme biscione. A son retour, Boniface retrouva la créature, la tua et lui fit recracher son fils miraculeusement encore vivant. Une autre légende veut qu’un membre de la famille Visconti tua un serpent qui terrorisait les habitants. Au final lorsque la famille prît le pouvoir de la ville en 1277, la Vouivre devint aussi l’emblème de Milan. Aujourd’hui, l’animal mythique s’affiche un peu partout dans la ville (sur les murs du Duomo, à la gare Centrale, à l’église Sant’Ambrogio ou encore celle de Sant’Eustorgio). Certaines entreprises milanaises comme l’automobile Alfa Romeo, ou la holding de la famille Berlusconi, Fininvest, l’adoptèrent également dans leurs logos.

#992 – FK Voždovac : Zmajevi

Les dragons. Un beau dragon rouge déployé orne l’écusson du club de la banlieue peuplée de Belgrade (près de 155 000 habitants). Ecrasé par la rivalité Etoile Rouge – Partizan, Voždovac ne fait même pas office de petit poucet dans le football de la capitale, rôle tenu par l’OFK Belgrade. Pourtant, l’équipe évolue dans l’élite serbe, le club est un historique (fondé en 1912) et possède la particularité d’avoir un stade de 5 000 places bâti sur le toit d’un centre commercial.

Ce dragon vise à rappeler les soulèvements serbes du XIXème siècle qui permirent aux pays de s’affranchir du joug ottoman. Pendant près de 400 ans, la Serbie et les territoires voisins étaient des vassals de la sublime porte. Mais, après la défaite contre l’Empire Autrichien au XVIIIème siècle, l’Empire Ottoman ressortit affaibli, offrant l’opportunité aux populations Slaves de tester leurs idées nationalistes. Ainsi, une première révolte des Serbes se déroula entre 1804 et 1813. Ce soulèvement débuta dans la région de Šumadija, au Sud de Belgrade et de Voždovac. Les rebelles Serbes étaient dirigés par Georges Petrović, surnommé Karageorges. L’un de ses lieutenants était Vasa Čarapić, né à Beli Potok, un village au pied de la montagne Avala, à quelques kilomètres de Voždovac. En 1806, alors que Karageorges hésitait à chasser les représentants des Ottomans de Belgrade, Čarapić fut le seul à croire à la libération de la ville et réussit à convaincre Karageorges. Avec ses 3 000 soldats, Čarapić attaqua Belgrade par le Sud mais fut mortellement blessé. Dans la construction du récit national, il devint le héros qui donna sa vie pour la libération de la capitale. Les différentes troupes de rebelles Serbes étaient souvent nommées dragon et leurs chefs héritèrent de ce surnom. Ainsi, Stojan Čupić était Zmaj od Noćaja (Dragon de Noćaj). Vasa Čarapić fut surnommé Zmaj od Avala (Dragon d’Avala).

#983 – FK Dunav Ruse : Драконите

Les dragons. Fondé en 1957 par la fusion de clubs locaux, le FK Dunav représente la ville de Ruse, dont le surnom est Малката Виена (la petite Vienne), en raison de sa présence le long du Danube. D’où, en 1957, quand les 5 clubs, Torpedo, Septemvri, Drapeau Rouge, SKNA et Spartak, décidèrent de s’unir, la nouvelle association prit le nom de Dunav qui signifie Danube. L’origine de son surnom est très incertaine mais il est très utilisé. Tout d’abord, le football s’implanta en Bulgarie au début du XXème siècle lorsqu’un enseignant suisse, Louis Ayer, contribua au développement du sport en général dans le pays. A Ruse, selon certains, la culture « football » avançait rapidement grâce au Danube qui draguait de nombreux marins étrangers qui tâtaient le ballon dans la ville dès la fin du XIXème siècle. Le premier club serait créé en 1901 sous le nom de Torpedo. En 1911, un premier club dénommé Danube apparaît. Ces origines sont plutôt floues mais, des journalistes avancent que ce premier Dunav fut fondé par la fusion de 3 clubs locaux dont le plus célèbre s’appelait Dragon. Néanmoins, ce Dunav disparaît au gré d’absorption par d’autres associations sportives qui se désagrégèrent pendant la Seconde Guerre Mondiale. Donc, il n’y a pas de lien direct avec le club actuel. Donc il est peu certain que cette explication soit juste.

D’autres avancent que le club a souvent battu de grosses cylindrés, à l’image d’un dragon qui dévorait ses adversaires. Néanmoins, cette version semble tiré du phantasme de certains supporteurs. En effet, le palmarès du club est assez famélique avec seulement une finale de Coupe de Bulgarie en 1962 et peu de saison parmi l’élite. En cherchant bien, il m’a été impossible de retrouver de grands matchs ou épisodes où Dunav s’imposa face aux grands clubs bulgares. Le Dunav met d’ailleurs encore maintenant en avant un seul grand match : son premier tour de Coupe de l’UEFA en 1975 quand il battit l’AS Roma à domicile (1 but à 0), sachant que la Roma avait remporté le match aller 2 buts à 0.

Enfin, un journaliste, Georgi Hristov, donna sa vérité dans un article du journal YTPO. Le surnom serait apparu en 1992, quand après la chute du communisme, les clubs bulgares auraient adopté les traditions occidentales en adoptant un surnom (même si certains en possédaient déjà un avant). Le directeur du journal Русенски новини demanda à ses journalistes de chercher un surnom pour le club de Ruse. Georgi Hristov indique qu’il chercha un club qui évoluait dans les mêmes couleurs de Dunav (bleu et blanc) et il pensa à Porto. Or, l’emblème de Porto est le dragon (cf. #6). Selon lui, le surnom eut du mal à s’imposer car si les supporteurs l’aimaient bien, la presse ne voulut pas l’utiliser pour ne pas donner un écho à une innovation d’un concurrent. Finalement, le surnom serait réapparut il y a une dizaine d’année par nostalgie.

#857 – Stade Briochin : les Griffons

Fondé en 1904, le club costarmoricain connut une belle période au début des années 1990, en grimpant rapidement les échelons de la DH en 1990 à la 6ème place de D2 en 1994. Malheureusement, le déficit se creusa et en 1997, le dépôt de bilan fut inévitable. Depuis, petit à petit, il a reconquit le terrain perdu et se retrouve désormais en National.

Dès sa création, les fondateurs identifièrent leur club avec la ville. Ainsi, le blason et les maillots s’inspirèrent directement des armoiries de Saint-Brieuc. D’une part, l’équipement se basa sur les couleurs jaune et bleu des armes municipales. D’autre part, le blason de l’association reprit intégralement celui de la ville, « d’azur au griffon d’or, armé, becqué et lampassé de gueules » (ie un griffon jaune, avec griffes et bec rouges, sur un fond bleu). Naturellement, l’animal légendaire, avec le corps d’un aigle (tête, ailes et serres) greffé sur l’arrière d’un lion (abdomen, pattes et queue), donna son surnom au club. Apparu au IVème millénaire avant notre ère dans les mythologies en Mésopotamie, Egypte et Grèce, le griffon s’imposa dans l’héraldisme européen au moyen-âge. Comment atterrit-il sur les armoiries de Saint-Brieuc ?

La ville de Saint-Brieuc n’exista ni pendant la période celte, ni à l’époque gallo-romaine. L’immigration des bretons insulaires au Vème siècle (fuyant l’invasion saxonne) conduisit à la fondation de la ville. Parmi eux, un missionnaire (irlandais, gallois ou de cornouilles, ses origines étant floues) du nom de Brieuc édifia un monastère à l’emplacement actuel de la cité. Par la suite, la domination religieuse de la ville se confirma en devenant un évêché en 848 au temps de Nominoë, roi de Bretagne. L’évêché retint alors des armoiries à fort charge symbolique : une crosse d’évêque, en l’occurrence, celle de Saint Brieuc frappant un dragon. Cette image représentait la foi (la crosse) terrassant le diable (le dragon). Certains avancent que le choix du dragon est lié au fait que Saint Brieuc se fête le 1er mai. Or, cette date correspondait aussi à la fête celtique de Beltaine, qui marquait le début de l’été. Durant ces festivités, les druides allumaient des feux purificateurs par lesquels le bétail passait. La crosse terrassant le dragon pouvait donc signifier l’évangélisation réussit de terres païennes. Quoi qu’il en soit, le dragon n’est pas un griffon. Au Moyen-Âge, la ville se dota d’armoirie où figurait un aigle déployé. Selon la municipalité, les croisés auraient découvert la férocité du lion au cours de leurs périples et voulurent l’intégrer dans les armes de la cité pour rappeler leurs aventures en terre sainte. Ainsi, le lion aurait été incorporé à l’aigle, donnant naissance à un griffon. Une autre histoire raconte que ce griffon serait le mariage du lion de la maison des Montfort avec l’aigle de la maison de Penthièvre. Toutefois, je ne retrouve pas trace de ces animaux dans les blasons de ces deux célèbres familles. Finalement, le blason briochin fut remis officiellement à la ville en 1698 par le Garde des Sceaux. A la révolution, le pouvoir temporel se sépara du pouvoir spirituel ce qui conduisit à une véritable indépendance de conseil municipal par rapport à l’autorité religieuse. Les armoiries anciennes furent ainsi conservées mais en y retranchant la crosse pour bien marquer l’affranchissement de l’administration laïque.

#781 – Ayr United FC : the Honest Men

Les hommes honnêtes. L’air de rien, le surnom est tiré d’un poème célèbre du XVIIIème siècle. Ecrit dans un mélange d’anglais et de dialecte scot par le poète écossais Robert Burns en 1790, « Tam o’ Shanter », comme se titre ce poème, raconte les mesaventures d’un fermier nommé Tam, qui, suite à une nouvelle nuit de beuverie, rencontrera le diable et des sorcières. Il est alors témoin de scènes fantastiques où les socières l’enchantent, le séduisent mais dès qu’il est conquis, elles se mettent à le chasser. Il s’agissait en quelque sorte de la première campagne de prévention contre l’alcool. Long d’environ 228 vers et principal oeuvre du poète, Robert Burns redigea cette histoire de sorcières suite à sa rencontre avec l’antiquaire Francis Grose. Ce dernier écrivit plusieurs livres sur les monuments anciens du Royaume-Uni, illustrés avec ses propres croquis. En 1789, il entama une deuxième tournée en Ecosse pour identifier des bâtiments remarquables. Burns suggéra à Grose d’inclure les ruines de l’Eglise Alloway Auld Kirk dans son livre. Né à Ayr, le poète connaissait bien les lieux puisque son père, sa mère et sa soeur avaient leur sépulture dans le cimetière adjacant. Grose accepta à condition que Burns fournisse un conte de sorcières pour accompagner son dessin. Cette ruine se situait dans le South Ayrshire et donc le poète Burns installa son histoire dans la ville d’Ayr. Ainsi, commence son poème « Auld Ayr, wham ne’er a town surpasses/For honest men and bonnie lasses » (le bon vieil Ayr, bien supérieur à toutes les autres villes en honnêtes hommes et jolies filles). Ce vers donna ainsi le surnom de l’équipe. Mais pas que. Le titre de ce poème est devenu maintenant le nom du berret écossais.

#583 – FC Spartak Trnava : Bíli andeli

Les anges blancs. Le club de Trnava est historiquement l’un des plus prestigieux de Slovaquie. Il remporta le Championnat de Tchécoslovaquie à 5 reprises et la Coupe de Tchécoslovaquie à 4 reprises, et attint également la demi-finale de la Ligue des Champions en 1969. Le club connut une longue histoire depuis sa fondation en 1923, ponctuée de nombreuses fusions avec d’autres clubs de la ville. Résultat, les couleurs du club changèrent passant du bleu-jaune au rouge-noire. Mais, pendant sa période dorée, à la fin des années 1960 et au début des années 1970, l’équipe portait régulièrement un maillot blanc. Cette couleur inspira un célèbre membre du staff, Dežko Rašla, masseur de l’équipe. Outre ses qualités de masseur, Dežko avait conquis le vestiaire avec ses rêves prémonitoires et ses prédictions. Par exemple, l’équipe était à Chypre et se promenait sous un magnifique ciel ensoleillé. Dežko déclara soudainement à la surprise de toute l’équipe que le match n’aurait pas lieu en raison d’intempéries. Personne ne le crut. Après le déjeuner, l’équipe se rendit au stade et se prépara. Mais, à un quart d’heure avant le début du match, une énorme averse débuta et gorgea le terrain d’eau. Le match fut annulé. Lors de la fameuse épopée en Ligue des Champions, l’équipe affronta les grecs de l’AEK Athènes en quart de finale. Au match aller, le 26 février 1969, le terrain de Trnava était boueux. Avant le match, Dežko dit à la star de l’équipe, Stanislav Jarábek, que personne ne mettrait le ballon au fond des filets sauf lui qui marquerait de la tête. Au final, Trnava remporta le match 2 buts à 1 grace à des buts de la tête marqués par Jarábek et Kabat. Enfin, lors d’un autre match, Dežko se rappela d’un de ses rêves où il voyait les footballeurs de Trnava, tout de blanc vêtus, voler au-dessus du terrain « comme des anges blancs ». Cela fit bien évidemment rire les joueurs mais, avec les bons résultats du club, les spectateurs adoptèrent ce surnom.

#560 – AS Cannes : les Dragons

Dans les années 1990, le centre de formation de l’AS Cannes sortit un certain nombre de grands joueurs français tels que Patrick Vieira, Johan Micoud, David Jemmali, Peter Luccin, Sébastien Frey, Jonathan Zebina, Julien Escudé et surtout Zinédine Zidane mais cette génération ne fut pas surnommée les dragons. Ce surnom provient de l’ancien stade où évoluait l’équipe entre 1920 et 1975. Le stade Louis-Grosso était surnommé le stade des Hespérides car il était situé le long de l’avenue des Hespérides. Dans la mythologie grecque, les Hespérides étaient un jardin qui se trouvait sur les pentes du mont Atlas. Héra, déesse du foyer, sœur et femme de Zeus, se vit offrir un pommier par Gaïa ou Zeus, qui donnait des fruit en or et le planta dans son jardin des Hespérides. Elle en confia la garde aux Hespérides, nymphes du Couchant. Mais, Héra se rendit compte que ces dernières volaient les pommes. Elle plaça alors un dragon, Ladon, autour du pommier pour en interdire l’approche. Cette créature était dotée de cent têtes, chacune parlant une langue différente. Et voilà donc le dragon, surnom du club et qui apparaît sur son blason. Ce dragon fut tué par Héraclès lors de son onzième travaux. Pour le remercier de ses loyaux services, Héra plaça sa dépouille dans le ciel, là où se trouve désormais la Constellation du Dragon.