Les dragons bleus et blancs. En néerlandais, le terme approprié serait de blauwwitte draken et pourtant, c’est bien le surnom en anglais qui est usité. Et en regardant le blason du club, il paraît logique. Le bleu et le blanc sont bien les couleurs du club tandis qu’une tête de dragon l’orne. D’où provient ce dragon ? Certainement du surnom gagné par la ville de Bois-le-Duc pendant la guerre de Quatre-Vingts ans, qui opposa les 7 des 17 Provinces des Pays-Bas espagnols (soutenus par la France et l’Angleterre) à la monarchie espagnole (soutenue par le Saint-Empire Germanique) de 1568 à 1648.
Au XVIème siècle, les Pays-Bas espagnols, alors possession de Philippe II, Roi des Espagnes, regroupaient de riches villes et régions (certaines villes – Bruges, Gand, Anvers – constituaient des places fortes économiques mondiales), divisées entre les 7 provinces du Nord (actuels Pays-Bas), où le protestantisme dominait, et les Pays-Bas méridionaux (actuels Belgique, Luxembourg et Nord-Pas-de-Calais), plutôt catholiques. Sur fond d’oppositions religieuses, les 7 provinces du Nord se rebellèrent et déclarèrent leur indépendance. En 1648, après 80 ans de combat, interrompu par une trêve de 12 ans, le Roi d’Espagne la reconnut, avec le traité de Münster, qui mit également fin à la guerre. Mais, revenons plus tôt dans le conflit, en 1629 précisément, quand Bois-le-Duc constituait un bastion fidèle au Roi d’Espagne, difficile à conquérir avec ses imposantes fortifications et défenses. Surtout, la ville comptait plusieurs marécages qui l’entouraient et lui donnaient la réputation d’être imprenable. D’ailleurs, en 1601 et 1603, Maurice de Nassau, leader des indépendantistes néerlandais, s’y étaient cassés les dents par deux fois. La ville gagna le surnom de moerasdraak (dragon des marais). Son demi-frère, Frédéric-Henri d’Orange-Nassau, entama un nouveau siège en Avril 1629 avec d’importants moyens humains et techniques (il fit assécher les marais en détournant le lit de deux rivières, l’Aa et le Dommel). Après 5 mois de siège, la ville céda enfin, perdant alors son surnom, et cette victoire porta un coup fatal aux positions espagnols dans le Nord du pays. Aujourd’hui, sur la place Stationsplein, la plus célèbre fontaine de la ville représente un dragon en or, au sommet d’une colonne, et aux pieds de cette dernières 4 dragons crachant de l’eau. Cela pourrait être une allusion à ce surnom tout comme le surnom et l’écusson du club.
L’origine des couleurs bleu et blanche est méconnue. Le club fut fondé en 1965, par la fusion de deux rivaux de la ville, RKVV Wilhelmina (1897) et BVV (1906), afin de constituer un club capable de rivaliser en première division. Wilhelmina évoluait en jaune et noir, tandis que le BVV affichait du rouge et du noir. Peut-être que dans un esprit de conciliation, le bleu et le blanc furent choisis pour créer une nouvelle identité, héritée d’aucun de ses prédécesseurs.