#1159 – Degerfors IF : Bruket

Aujourd’hui, Bruket est le nom d’un quartier à l’Est de la ville de Degerfors, qui en fur le cœur économique, car Bruket désigne aussi une usine sidérurgique. Le Degerfors IF a été fondée le 13 Janvier 1907, principalement avec l’appuie des employés et ouvriers de l’usine sidérurgique de la ville. Parmi les initiateurs de ce projet figuraient l’étudiant de l’époque, puis le directeur de l’usine H. v. Kantzow ainsi que l’ingénieur BD Enlund. Dans les premières années, l’athlétisme et le ski de fond dominaient les activités sportives mais la pratique du football y était développée.

Sur la rive orientale de la rivière Letälven, deux forges furent construites par l’entrepreneur Georg Camitz. Originaire de la Silésie autrichienne, Georg Camitz fut recruté en 1648 pour gérer des usines de fonte de Björkborn et Bofors. Puis, il quitta ses fonctions en 1659 pour lancer sa propre activité à Degerfors. Il reçut le privilège de construire une forge à Degerforsen (Nedre Degerfors), près de l’embouchure du Letälven dans le lac Möckeln. Puis, 6 ans plus tard, il reçut le privilège pour une autre forge au sud, appelée Övre Degerfors. Elles constituèrent deux usines sidérurgiques distinctes, exploitées séparément. La famille Camitz posséda Övre Degerfors jusqu’en 1809 et Nedre Degerfors jusqu’en 1855. Un haut fourneau fut mis en service en 1862 puis plusieurs laminoirs furent ajoutés par la suite. Les usines passèrent dans de nombreuses mains au fil des années pour être détenues par le groupe finlandais Outokumpu Oyj aujourd’hui. En Août 2023, les italiens de Cogne Acciai Speciali reprirent une partie des activités. Autour de ces deux usines, toute une ville se construisit au XIXème siècle avec des logements ouvriers, des écoles … qui donna la base de la nouvelle municipalité de Degerfors.

#1126 – Örgryte IS : Lirarnas Lag

L’équipe des champions. Club omnisports (football, bowling , lutte , athlétisme et handball), Örgryte IS est l’un des plus titrés du pays (12 titres de champion) mais surtout le pionner du football en Suède. Le dimanche 4 décembre 1887, des jeunes lancèrent une initiative visant à fonder une association de patinage et créer une patinoire au Sud-Est de Göteborg (à Balders hage). Vers 1890, l’association s’ouvrit au football et finalement, l’ÖIS joua et remporta le premier match de football disputé sur le sol suédois en 1892 (1-0 contre Lyckans Soldater). Le club aime donc à dire qu’il a apprit à la Suède à jouer au football.

Alors que le club domina le football suédois avant la Seconde Guerre mondiale (11 titres de champion + 2 non officiels), l’ÖIS évoluait seulement en seconde division au cours des années 1940 et 1950. Mais, en 1956, le légendaire attaquant Gunnar Gren (agé de 36 ans), qui venait de passer 7 ans en Italie (AC Milan, Fiorentina et Genoa), rentra au pays et signa comme entraineur-joueur à Örgryte. Sous sa houlette et en prodiguant un jeu offensif basé sur les passes, les jeunes joueurs de l’équipe se révélèrent : l’ailier gauche Lennart Wing et les attaquants Rune Börjesson et Agne Simonsson. L’équipe échoua deux années de suite en finale d’accession à l’élite suédoise. Mais, après 19 ans d’absence, Örgryte retrouva la première division en 1959. L’équipe termina alors à la 4ème place mais enregistra une moyenne de 25 507 spectateurs, record d’affluence du football suédois qui tint jusqu’en 2015. Preuve que le football pratiqué était attrayant. Lors de cette saison, Rune Börjesson finit meilleur buteur avec 21 buts et Agne Simonsson termina 5ème au classement du ballon d’or FF et remporta le Guldbollen (meilleur football suédois). En 1960, Örgryte monta sur le podium à la 3ème place, Rune Börjesson étant encore meilleur buteur (24 buts). Gunnar Gren quitta le club en 1959, Agne Simonsson rejoignit le Real Madrid en 1961 et Rune Börjesson la Juventus en 1961. Malgré l’absence de titre, le club gagna le surnom de Lirarnas Lag lors de cette époque dorée.

#999 – GIF Sundsvall : Norrlandslaget

L’équipe du Norrland. Le club réside dans la ville de Sundsvall, sur la côte de la mer baltique, au centre de la Suède. La ville appartient à la région historique du Norrland qui couvre tout le nord du pays, comme l’indique son nom (littéralement « le pays du Nord »). Elle est la région la plus grande du pays, avec une aire de 261 292 km², soit 59,1 % de la superficie de la Suède. La région Norrland s’étend le long de la chaîne de montagnes des Alpes scandinaves et l’intérieur des terres, recouverte de forêts, n’est pas favorable à l’agriculture. Finalement, seule la côte a un intérêt et concentre donc la population (63%). Mais, sa position septentrionale la rend peu habitable avec une population s’élevant à 1 188 031 habitants en 2021, soit à peine 11,3 % de la population suédoise. Naturellement, sa densité se révèle faible avec moins de 5 habitants par km². Même si la présence humaine remonte à l’age de pierre, le développement et la colonisation de la région furent longs. L’urbanisation se fit tardivement, les premières villes étant fondées seulement à la fin du XVIème siècle (Sundsvall fut fondé en 1621 sur un pâturage jusque-là non aménagé). La région ne comptait qu’une seule forteresse, château de Gävle, et la littérature au Moyen-Âge, mentionnait que le Norrland manquait de noblesse. Assez pauvre, sa population souffrit de la famine lors des mauvaises récoltes entre 1867 et 1869. En 1880, la densité de population n’était que de 1,5 habitants par km². La présence d’importantes forêts et de ports sur la côte offrit tout de même une ressource économique qui ouvrit la voie au développement de la région, lors de l’ère industrielle au XIXème siècle. Dans le sillage de l’industrialisation, des mouvements folkloriques naquirent. Car par rapport aux autres régions du pays, le Norrland semble souffrir d’un déficit d’identité. Pourtant, la culture du nord existe et GIF y contribua.

Fondé le 25 août 1903, GIF Sundsvall est un club historique de la région. Lors de sa création, le club avait une vocation omnisports avec des sections de bandy, handball, ski de fond, saut à ski ou hockey sur glace. Le football n’apparut qu’en 1919 et le club réussit à s’imposer comme un des meilleurs clubs du Championnat du Norrland (victoire en 1942 et en 1957). Jusqu’en 1953, en raison de leur éloignement et du challenge logistique que les déplacements auraient représenté (le Norrland était doté de réseaux de transport et de communication limités), les clubs de football du Norrland n’étaient pas autorisés à participer au plus haut niveau des ligues de football suédoises (ie pas au-delà de la 3ème division). Grâce à l’amélioration des infrastructures, en 1953, les clubs du Norrland furent donc admis au sein des ligues nationales (seconde division et Allsvenskan), ce qui fut appelé Norrlandsfönstret (fenêtre vers le Nord). GIS accéda immédiatement à la seconde division et en 1965 fut le premier club du Norrland à atteindre l’élite suédoise. Même s’il n’y avait pas de ressenti dur par rapport aux terres du Sud, les habitants et les fans de football du Norrland subissaient cette fracture (aussi bien historique, économique, culturelle que sportive) avec le reste du pays et avaient donc envi de revendiquer leur identité. Depuis cette date, GIS fut donc le digne représentant du Norrland dans la ligue suédoise.

#742 – Landskrona BoIS : Skånes Uruguayare

Les uruguayens de Scanie. La ville de Landskrona se trouve dans la région de la Scanie mais cette dernière n’a aucun lien avec l’Uruguay. En revanche, le club se tissa une connexion avec le pays sud-américain dans les années 1930. En 1932, le meilleur joueur et buteur du club, Harry Dahl, quitta Landskrona après avoir marqué 334 buts en 410 matches (record inégalé à ce jour). Dans la foulée, le club descendit en seconde division. Pour redonner du souffle, la direction engagea Nisse Svensson comme entraineur. Il révolutionna le style de jeu du club en étant tourné vers l’offensive et le porta au sommet de la ligue. En 1938, le club atteignit la 3ème place du championnat tandis que l’année suivante le club accrocha la 4ème place. Suite à victoire de Landskrona 8 buts à 2, un journaliste compara alors l’équipe à celle qui était l’une des meilleures du monde à l’époque, l’Uruguay. En 1930, double championne olympique en titre, l’Uruguay remporta la première Coupe du Monde. Dans les années suivantes, sans les rancoeurs à l’égard des pays européens et l’animosité avec sa rivale argentine qui la détourna de nombreuses compétitions, la Celeste aurait certainement pu enrichir son palmarès et marqué encore plus l’histoire du football dans ces années-là. Néanmoins, elle resta comme l’une meilleures équipes et une des plus belles à voir jouer dans les années 1930.

Pour rendre hommage à ce surnom, le club décida cette année d’adopter en deuxième maillot un équipement bleu ciel, au couleur de l’équipe d’Uruguay. Malheureusement, après quelques matchs, la Ligue demanda de retirer ce maillot qui était trop proche de la version domicile (de couleur blanche). Ce qui fut fait au regret des supporteurs.

#672 – Kalmar FF : Smålands stolthet

La fierté de Småland. Fondé en 1910 dans la ville de Kalmar, cette dernière se situe dans la région historique du Småland. Dans cette région au sud de la Suède et bordée à l’est par la mer Baltique, les clubs de football qui portèrent haut ses couleurs ne sont pas légions. On compte Östers IF et Kalmar FF. Les deux clubs se tirent la bourre (4 titres de champion pour Östers contre 1 pour Kalmar) et prétendent être la fierté du Småland. Seulement Kalmar FF hérita de ce surnom après que le club l’ait déposé comme marque en 2013. La direction du club déclara à l’attention de celle de Östers : « Vi i Kalmar FF har använt oss av och levt upp till epitetet Smålands stolthet under flera framgångsrika säsonger i högsta serien. Nu har det kommit till vår kännedom att ni använder er av samma slogan. […] Detta missförstånd har förvirrat den lokala fotbollspubliken och därför har vi valt att registrera och varumärkesskydda vår slogan Smålands stolthet hos Patent- och registreringsverket. » (Chez Kalmar FF, nous avons utilisé et respecté l’épithète Smålands stolthet pendant plusieurs saisons réussies dans la plus haute série. Maintenant, il nous a été rapporté que vous utilisez le même slogan. […] Ce malentendu a dérouté le public local du football et c’est pourquoi nous avons choisi d’enregistrer et de déposer notre slogan Smålands stolthet auprès du Bureau des brevets et de l’enregistrement). Le club l’a donc protégé mais avec un déficit de palmarès, est-ce mérité ? Tout d’abord, Kalmar FF est le club doyen (1910). Ensuite, il remporta donc une fois le championnat (2008) mais également 3 Coupes de Suède (1981, 1987 et 2007) et une SuperCoupe (2009). Au total, KFF a joué 33 années en Allsvenskan (1ère division suédoise) depuis sa première saison en 1949. Le club se trouve à la 13ème place du classement de tous les temps du football suédois, est l’un des 12 clubs de football suédois qui ont été à la fois champion et vainqueur de la coupe, et demeure l’un des 14 clubs qui ont toujours joué dans l’une des trois plus hautes ligues de football nationales suédoises. En 1987, le club réussit l’exploit de remporter la Coupe tout en étant en 2nd division et même relégué à l’échelon inférieur à la fin de la saison. En 1997, alors que le club connaissait des difficultés financières, sur le terrain, l’équipe remporta tous ses matchs de 3ème division (22 matchs, pour seulement 11 buts encaissés). La saison suivante, l’équipe termina 1er de la 2nde division et accéda à l’élite.

#642 – GAIS : Makrillarna

Les maquereaux. Pour une ville portuaire, la référence à un poisson ne constitue pas une surprise. La pêche est une activité historique de la ville de Göteborg et, depuis 1910 et la construction du port de pêche, la criée de Göteborg est la plus grande criée au poisson de Suède. Comme beaucoup de pays des mers du Nord et Baltique, le hareng constitua la principale ressource jusqu’au début du XIXème siècle où sa pêche se réduisit quasiment à zéro. Pourtant, c’est un autre poisson qui prit la place du symbole pour le club, le maquereau (le maquereau commun pour être précis). Le maquereau commun est une espèce qui privilégie les eaux froides et tempérées et est présent en mer du Nord et en mer Baltique. Abondant, le maquereau est pêché de manière industrielle, particulièrement en mer du Nord, en mer Baltique, en mer d’Irlande et en Manche. Malheureusement, la surpêche en mer du Nord a conduit à une forte diminution du stock depuis les années 1960. Si le maquereau s’imposa pour les joueurs de GAIS, c’est plus en raison de son apparence que de l’activité économique qu’il représenta pour la ville. En effet, le maquereau commun est un poisson au corps fuselé, au dos bleu-vert, zébré de raies noires, tandis que son ventre présente des reflets blancs argentés. Or, les joueurs de GAIS portent un maillot rayé vert et noir, ainsi qu’un short et des chaussettes blancs. Une ressemblance frappante. Le choix de ces couleurs par les fondateurs du club n’est pas documenté. A noter tout de même que le maillot n’afficha pas toujours ces couleurs. En 1909, à un moment où le club connut une nouvelle naissance, les membres décidèrent d’opter pour une tenue intégralement noire. Leur motivation aurait été de choisir un équipement qui se salissent moins vite pour le laver moins souvent. Dans les années 1950, l’équipe évolua avec des maillots verts aux manches blanches et un pantalon blanc, dans un style Arsenalesque.

#476 – Helsingborgs IF : Mjölkkossan

La vache à lait. Fondé en 1907, Helsingborgs est un club historique de la ligue suédoise et participa à sa création en 1924. Il fut l’un des principaux animateurs du championnat, le remportant à 4 reprises dans ces premières années (1929, 1930, 1933 et 1934) et finissant régulièrement dans les 4 premières positions. L’équipe attirait alors les foules aussi bien à domicile qu’à l’extérieure. Dans les années 20-30, pour les clubs qui recevaient Helsingborgs, c’était une garantie de percevoir une recette importante. Le club était une vache à lait. La situation a bien changé avec les années. Même si le club s’est constitué un solide palmarès (notamment en réalisant un triplé historique : Super Coupe, Coupe de Suède et l’Allsvenskan en 2011), le nombre de spectateurs s’est réduit ces dernières années. En 2015, Helsingborgs connut de grave difficulté financière. Le budget était tablé sur 10 000 spectateurs mais à peine 6 000 au plus se rendaient dans le stade. Une souscription fut lancée et permis de sauver le club financièrement. Mais sportivement, il fut relégué la saison suivante en seconde division et financièrement, la situation était restée tendue.

#413 – IF Elfsborg : di Gule

Les jaunes. Le sextuple champion suédois évolue en jaune et noir, dans la ville de Borås. Borås est une ville situé à 60 km de Göteborg qui fut fondé par le Roi de Suède, Gustave II Adolphe, en 1621. L’objectif du Roi était tout d’abord de créer un marché officiel où les commerçants locaux pourraient vendre leurs marchandises (et ainsi permettre au Roi de percevoir des taxes sur ce commerce). Ensuite, à cette époque, à l’ouest, la Suède avait un accès à la mer limité via un couloir étroit à l’embouchure de la rivière Göta. Toute la partie occidentale de la Suède actuelle était alors danoise. Göteborg, principal port sur la mer de Cattégat et fondée la même année que Borås, avait besoin de soutien. Ainsi, le Roi dota, en 1624, Borås d’un régiment dénommé Älvsborg. Ce régiment d’infanterie exista et demeura à Borås entre 1624 et 1998. Le régiment a porté un certain nombre de drapeaux au fil des ans mais quasiment tout au long de son existence, les couleurs jaunes et noires furent présentes et considérées comme les couleurs de la garnison. Elles furent naturellement reprises par le club de foot en 1904.

#356 – IFK Norrköping : Snoka

Voici un surnom qui a plusieurs interprétations et traductions possibles. Il existe deux versions principales qui découlent de la rivalité avec l’autre club de la ville, l’IK Sleipner. En effet, dans les deux cas, le surnom fut donné par les rivaux et au final, fut adopté par les supporteurs de l’IFK. Pour la première version, Snoka dérive de Snokar, qui signifie serpent. Sleipner était l’équipe de la classe ouvrière tandis que l’IFK représentait les écoliers aisés. Les partisans de Sleipner déclarèrent que les joueurs de l’IFK était comme des serpents, c’est à dire qu’ils tentaient de paraître dangereux mais en réalité ils étaient tout à fait inoffensifs.

L’autre version se concentre sur les années 1940 et 1950, age d’or de l’IFK Norrköping, et signifie « les fouineurs » . Le club de Sleipner remporta en 1938 le premier titre de champion de Suède de la ville de Norrköping mais l’équipe ne capitalisa pas sur cette victoire. Dès la saison 1940, le club descendit en seconde division. Les raisons de ce déclin étaient certainement multiples mais l’une d’elle fut l’incapacité du club à former de nouveaux talents. En 1938, l’autre club de la ville gagna aussi son championnat, moins glorieux car il s’agissait de la seconde division mais ce titre lui procura son billet pour la ligue principale. Au contraire de Sleipner, 1938 fut le point de départ de l’age d’or de l’IFK. En effet, entre 1943 et 1963, l’IFK remporta 11 titres de champion de Suède et 2 Coupes nationales. Un splendide palmarès qu’il se forgea avec l’entraîneur hongrois Lajos Czeizler et le recruteur « Nalle » Halldén. Ce dernier fut un joueur du club et devint à la fin des années 30, son recruteur (il fut même président entre 1952 et 1955). Il commença par nettoyer les finances d’IFK puis il changea la façon dont le club travaillait avec le recrutement des joueurs. Dans un premier temps, il se détourna de l’université, qui était un viviers naturel pour le club (vu qu’il fut fondé en son sein). Halldén commença à sillonner la Suède en long, en large et en travers et se constitua un réseau solide de superviseurs. C’est ainsi qu’il « fouina » des nouveaux talents et inconnus qui allaient devenir les piliers du club et de la sélection nationale. L’IFK dénicha par exemple, Gunnar Nordahl, Knut Nordahl, Nils Liedholm, Torsten Lindberg et Birger Rosengren qui furent ensemble médaillés d’or olympiques à Londres en 1948. Gunnar Nordahl et Nils Liedholm constituèrent aussi un célèbre trio avec un autre joueur (Gunnar Gren mais non-formé à l’IFK), « Gre-No-Li », qui fera les belles heures de l’AC Milan.

Il existe une troisième version plus rarement mentionnée. Cette théorie portait sur le fait que les joueurs qui étaient recrutés par le club se voyaient proposer également des emplois dans la ville, façon de contourner l’obligation d’amateurisme de l’époque. Ils se retrouvaient ainsi comme pompiers, policiers ou douaniers. Dans ses voyages, « Nalle » Halldén était en effet accompagné par le chef de la police pour proposer des emplois au futur recruté. Or, le surnom de Snoka aurait alors son origine dans le fait que les douaniers étaient communément appelés tullsnokar (les douaniers serpents/fouineurs).

#219 – Boca Juniors : la Azul y Oro

La bleu et or, les couleurs du club de Boca. En réalité, le club chercha ses couleurs durant ses premières années d’existence, comme beaucoup d’autres clubs. Créé en 1905, Boca arbora d’abord un maillot rose, seulement pour ses deux premiers matchs. Il faut dire que si aujourd’hui porter un maillot rose présente un certain style, à l’époque, il fut difficile à assumer par les joueurs de Boca, la couleur étant objet de raillerie. Mais, l’existence de ce premier maillot rose est contesté.

L’histoire officielle affirme que le premier maillot de Boca Juniors était blanc avec de fines rayures noires. Ce modèle avait été réalisé par la sœur de Juan Farenga, l’un des fondateurs. Puis, le club opta pour un maillot azur mais un autre club argentin, Nottingham d’Almagro, portait le même maillot. Les deux équipes jouèrent alors un match afin de définir qui porterait ce maillot. Comme Boca Juniors perdit le match, le club choisit de nouvelles couleurs : un maillot blanc à fines rayures bleues (1906).

En 1907, Boca porta enfin le maillot bleu et or. En tant que travailleur portuaire lui-même, l’ancien président du club, Juan Brichetto, suggéra d’adopter les couleurs du pavillon du premier navire qui arriverait à Buenos Aires le lendemain. Le premier bateau aperçu battant pavillon suédois, le maillot Boca Juniors devint bleu et or. On pense qu’il s’agissait du cargo dénommé « Drottning Sophia », un navire en provenance de Copenhague. D’autres historiens estiment que le Drottning Sophia n’était pas arrivé à Buenos Aires en 1907 mais en 1905. D’où, le navire serait l’Oskar II de Nordstjernan / Johnson Line, arrivé au port le 5 février 1907.

Si la bande jaune fut au départ en diagonale, elle s’amarra rapidement horizontalement (1913). La maillot du club avec ces couleurs est intouchable. En 1996, lors de l’accession de Mauricio Macri à la présidence du club, deux bandes blanches furent ajoutées autour de la ligne jaune. Inadmissible pour le dieu vivant Diego Maradonna qui menaça de ne plus jouer mais il finit par céder. En revanche, en 2004, Coca-Cola abdiqua face à la direction et son logo dut passer au bleu et jaune sur la tunique du club (il est vrai que le rouge et blanc du célèbre soda américain est similaire aux couleurs du rival de River Plate).