#159 – Boavista FC : os Axadrezados

Les damiers. Boavista, l’autre club de Porto, est connu principalement pour deux choses. La première est d’avoir réussi en 2000/2001 à remporter le Championnat du Portugal au nez et à la barbe du triumvirat du Benfica Lisbonne, FC Porto et Sporting Portugal qui trustait les titres depuis 54 ans. La seconde est le fameux maillot du club qui arbore un damier noir et blanc. A la création du club en 1903, la tenue fut intégralement noire et faisait la fierté des jeunes britanniques et portugais vivant dans le quartier de Boavista, Puis, une short blanc remplaça le noir. La tenue ne faisant pas encore l’unanimité (le noir étant encore trop dominant), le maillot adopta des rayures noires et blanches en 1920.Toujours pas satisfait, un changement radical fut opéré en 1928 avec un maillot à rayure bleu, rouge et blanche, un short noir et des chaussettes à rayures horizontales blanches et noires. Mais, il fut rejeté par les supporteurs et la presse. Suite à un séjour en France où il vit une équipe française jouait avec un maillot à damier, le président du club, Artur Oliveira Valença, proposa d’adopter cet équipement à damier noir et blanc. Le 29 janvier 1933, lors d’un match amical face au Benfica, le club arbora pour la première fois ce maillot et remporta ce match 4-0. La victoire aidant, le club adopta définitivement cette unique tunique.

#158 – FC Spartak Moscou : гладиаторы

Les gladiateurs. Le Spartak Moscou fut fondé en 1922 sous l’impulsion de Nikolaï Starostine, l’aîné d’une fratrie de 4 frères, fans de football. Le club changea plusieurs fois de dénomination en fonction des consignes données par les autorités. Dans un premier temps, le nom devait se rattacher à l’origine géographique du club. Le club s’appela alors Красная Пресня, du nom du quartier de Krasnopresnenski à Moscou. Puis, les club devaient être patronnés par une entreprise ou un syndicat. Le club se rattacha d’abord au syndicat des travailleurs agricoles et prit le nom de Пищевики. Puis il rejoignit les mouvements de coopératives de consommateurs et changea de nom pour Промкооперация. Enfin, en 1934, avec l’aide de Alexander Kosarev, secrétaire du Komsomol (Union communiste de la jeunesse), Nikolaï Starostine créa une société de culture physique et sportive (à l’instar des Dynamo, CSKA, Lokomotiv) qui, dans les différentes localités du pays, soutenaient et structuraient des clubs de sports au sein des populations qui dépendaient de cette administration ou syndicat. Le club de Moscou servit de base pour cette nouvelle organisation mais devait changer de nom pour illustrer ce grand mouvement. Plusieurs options furent envisagées telles que Атака (Attaque), Вымпел (Fanion), Звезда (Etoile), Промкооп (du nom du syndicat qui soutenait déjà le club), Сокол (Faucon, ce qui aurait fait le lien avec le club dont émana le Spartak et qui était en lien avec le mouvement panslave Sokol), Стрела (Flèche), Феникс (Phénix) et Штурм (charge). Mais aucun consensus ne fut trouvé. Starostine tomba accidentellement sur le livre de l’Italien Rafaello Giovagnoli « Spartacus », très populaire en URSS. Il proposa alors le nom de Спартак (Spartak), qui signifie Spartacus en russe. D’un côté, le romantisme et l’héroïsme antique du rebelle gladiateur qui se souleva contre Rome plaisaient. De l’autre, c’était idéologiquement cohérent car en Union Soviétique et au sein des mouvements communistes européens, Spartacus était devenu le symbole de la lutte prolétarienne. Le nouveau nom fut approuvé et le Spartak réunissait les  travailleurs de l’industrie, des services publics, de la culture, des véhicules et de l’aviation civile. Dans le sport, Spartacus inspira également un événement sportif international, dénommé Spartakiade, promu par le mouvement sportif russe, créé en opposition aux Jeux olympiques.