#148 – Feyenoord Rotterdam : de Trots van Zuid

La fierté du sud. Après 16 ans d’existence et avoir connu une naissance dans les milieux populaires et avec peu de moyens, le club accéda au Graal en remportant son premier championnat des Pays-Bas en 1924. 3 ans auparavant, le club avait déjà remporté l’Overgangklasse qui lui avait permis d’accéder à la première division. Il devint alors la fierté des milieux populaires qui trouvèrent dans cette victoire face aux clubs plus huppés, celle des travailleurs face à la bourgeoisie, des autres villes notamment. Feyenoord fut alors dénommé la fierté du Sud, Rotterdam étant situé au Sud des Pays-Bas et le quartier de Feyenoord au sud de la Meuse qui traverse la ville. Les années qui suivirent renforcèrent cette fierté. Feyenoord remporta 14 autres championnats et 13 coupes des Pays-Bas. Il fut également l’auteur du premier doublé coupe-championnat de l’histoire aux Pays-Bas en 1965. Sur le plan européen, Feyenoord atteint la demi-finale de la Coupe des Clubs Champions, une première pour des néerlandais. Surtout, avant la suprématie de l’Ajax sur l’Europe avec son football total, En 1970, Feyenoord devint le premier club néerlandais à remporter la Coupe d’Europe des Clubs Champions avec des joueurs comme Wim Jansen, Willem van Hanegem et Coen Moulijn (dit Mister Feyenoord), sous la direction du très brillant entraîneur Ernst Happel. L’équipe enchaina avec la victoire en Coupe Intercontinentale. En 1974, Feyenoord s’adjugea la Coupe de l’UEFA, également la première d’un club néerlandais, sous la direction de Wiel Coerver, et avec des joueurs tels que Wim Rijsbergen, Jan Boskamp, Lex Schoenmaker, Jörgen Kristensen et Peter Ressel.

#147 – Real Valladolid CF : Pucela, Pucelos

Les mots ne sont pas traduisibles mais ils désignent le club et surtout la ville de Valladolid et ses habitants, comme un gentilé. 3 hypothèses existent pour expliquer ce surnom. La première version raconte qu’au XVème siècle, certains chevaliers de Valladolid se rendirent en France pour rejoindre Jeanne d’Arc dans sa guerre contre l’Angleterre. Jeanne d’Arc était connue comme la Pucelle d’Orléans et en ancien castillan, le mot jeune fille se disait « pucela » . Résultat, les soldats furent surnommés pucelas.

Une autre des théories repose sur la géographie de Valladolid. Situé dans une zone sèche, la ville est traversée par les rivières Pisuerga et Esgueva ainsi que par le canal de Castille. La ville était alors considérée par beaucoup comme une piscine, qui se dit pozuela. Pucela serait alors dérivé de ce terme.

Enfin, la dernière histoire lie ce pseudonyme avec l’économie locale. A l’antiquité, la ville castillane importait de la ville romaine de Pouzzoles du ciment qu’elle distribuait de manière exclusive. Du fait de ce commerce et du nom de la ville italienne, la ville castillane hérita de ce surnom de pucelos.

#146 – Panionios Athènes : Ιστορικός

L’historique. L’origine la plus lointaine du Panionios est le club fondé par la communauté grec d’Izmir, en Turquie actuel. En effet, le 14 septembre 1890, des jeunes des éminentes familles grecques de Smyrne (Izmir) décidèrent de créer une association dénommée « Ορφεύς Σμύρνης » (Orphée de Smyrne) dans le but d’éduquer ses membres à la musique et la gymnastique. En 1894, certains membres d’Orphée férus de sport formèrent une organisation distincte, Γυμνάσιον Σμύρνης (Gymnasium Club), et créèrent la véritable première équipe de football à Smyrne en 1895. En 1898, ces deux associations fusionnèrent pour donner naissance à Panionios. Ce dernier poursuivit l’oeuvre de ces deux prédécesseur qui visait à promouvoir l’éducation culturelle et sportive de la communauté grecque de Smyrne (Izmir) dans l’Empire Ottoman afin de défendre l’identité grecque. Panionios organisait des championnats ouverts à tous et donna l’impulsion à l’Etat pour rendre obligatoire la gymnastique dans les écoles. Mais, en 1922, après une guerre de 3 ans entre la Grèce et la Turquie, la Grèce perdit la guerre et certains territoires. Cette défaite entraîna aussi un grand échange de population : 1 300 000 Grecs de Turquie émigrèrent vers la Grèce tandis que 385 000 Turcs quittèrent la Grèce pour la Turquie. Arrivée en Grèce en 1922, ces grecs de Turquie se retrouvèrent en créant des associations culturelles et sportives, telles que l’AEK Athènes et le PAOK Salonique (cf articles #74, #118 et #234). Si la plupart furent de nouvelles associations, les membres de Panionios s’installèrent à Athènes et poursuivirent l’oeuvre débutée en 1890. Cette continuité fait qu’aujourd’hui, le Panionios est le doyen des clubs de football grec et donc le club historique.