#345 – FC Bayern Munich : die Bayern

Les bavarois. Il n’est pas rare en France de voir accoler au nom du club, le nom de sa région ou de son département d’origine, uniquement pour des raisons de sponsoring (en tout cas, cela permet de justifier les subventions données). Pour le club allemand, cette référence à sa région d’origine remonte à la création du club en février 1900. Au-delà du nom, les fondateurs adoptèrent aussi les couleurs de la région, le bleu et le blanc. Pourtant, le club n’avait pas un esprit régionaliste au sein de cet Etat Allemand naissant et dominé par la Prusse. Au contraire, le Bayern fut fondé par 17 personnes qui venaient de Berlin, Fribourg, Leipzig et Brême. Le premier président était le berlinois Franz John et le premier secrétaire, Josef Pollack, était de Fribourg. Jusqu’en 1933, le club reposait sur des valeurs d’ouverture et libérales et était même le point de ralliement pour la pratique sportive des étudiants non-bavarois. Dans l’entre-deux guerre, les rivaux du FC Wacker ou du TSV Munich 1860 étaient les clubs phares de Munich. Mais, la popularité du Bayern grandit avec les succès à compter des années 60. En outre, ces victoires en Bundesliga comme en Coupe d’Europe se construisirent avec des joueurs bavarois tels que Franz Roth, Sepp Maier, Gerd Müller, Paul Breitner, Klaus Augenthaler, Bastian Schweinsteiger, Philipp Lahm, Thomas Müller et le plus grand joueur allemand, Franz Beckenbauer. En 1954, le club incorpora dans son blason le Rautenflagge, le drapeau à losanges bleus et blancs. Le club finit alors par s’ancrer régionalement. On peut ainsi voir les joueurs portaient le lederhose (culotte de peau), costume traditionnel bavarois, lors de la fête de la bière (Oktoberfest). Le club compte plus de 362 000 fans dont plus des deux tiers sont en Bavière. Si on a coutume de dire que les munichois supportent plus l’autre club de la ville, le TSV Munich 1860, il n’en demeure pas moins que sur les 75 000 spectateurs en moyenne à l’Allianz Arena, les trois quarts venaient de Munich et de ses alentours. Enfin, si le site du club s’est internationalisé en s’affichant en anglais, espagnol, chinois, japonais et russe, l’identité régionale ne s’est pas perdue avec des pages en bavarois.

#344 – Al Ahly SC : نادي القرن

Le club du siècle. Le surnom semble mérité après la 9ème Ligue des champions de la CAF, remportée face à son rival du Zamalek, il y a quelques jours de cela. Le club ne s’est pas attribué ce qualificatif même s’il est heureux de le faire figurer sur son blason. En réalité, la Confédération Africaine de Football (CAF) lui décerna ce titre le 31 décembre 2000, et à juste titre. Au niveau national, Al Ahly détient un record de 42 titres de champion national , 36 coupes nationales et 11 super coupes nationales, ce qui en fait le club le plus titré d’Egypte. De plus, Al Ahly n’a jamais été relégué en seconde division égyptienne. Sur le plan continental, le club ne démérite pas non plus ce titre : 9 Ligue des champions de la CAF, record continental, auquel s’ajoute 4 Coupe d’Afrique des vainqueurs de coupe (également le record de l’épreuve) et 6 Super Coupe de la CAF (record). Enfin, le club remporta également un Championnat des clubs afro-asiatiques , une Coupe des champions des clubs arabes , une Coupe des Vainqueurs de Coupe Arabe , deux Super Coupes Arabes, et une médaille de bronze à la Coupe du Monde des Clubs de la FIFA en 2006. Selon les classements, le club égyptien serait le club de football le plus titré au monde avec près de 120 trophées (en 2020). Ce qui plut certainement au supporteurs du club, c’est que ce dernier se vit décerner cette distinction avec comme premier dauphin, le Zamalek, le club rival.

#343 – The Strongest : el Tigre

Le tigre. Le club hérita de ce surnom lors de son 33ème anniversaire. En effet, le 8 avril 1941, le président de la Fédération de Football de La Paz , M. Max de la Vega, déclara un discours des célébrations où il baptisa le club du surnom de Tigre : « TIGRES! Yo les llamo Tigres!, porque lleváis en la piel los colores máximos del Club, que en las sombras densas han recibido el beso del sol, para, con sus rayos luminosos, hacer de la penumbra el emblema gualdinegro. Yo les llamo « Tigres »!, porque en los campos de la lid, vuestra garra y tesón me recuerdan al tigre feroz.Yo les llamo « Tigres »!, porque cuando el score os es adverso, lucháis, cual « Tigre » herido, para reconquistar el laurel » (TIGRES! Je les appelle des Tigres!, Parce que vous portez les couleurs du Club sur votre peau, qui dans les ombres denses a reçu le baiser du soleil, pour, avec ses rayons lumineux, faire sortir l’emblème noir et or de l’obscurité. Je les appelle « Tigres »! Parce que dans les champs de combat, ta griffe et ta détermination me rappellent le féroce tigre. Je les appelle « Tigres »!, Car quand le score vous est défavorable, vous vous battez, comme un « Tigre » blessé, pour reconquérir le laurier). Le président de la Fédération ne puisa pas bien loin pour y trouver cette inspiration. En effet, en portant un maillot rayé or et noir, la référence au tigre devenait naturelle. D’ailleurs, l’équipement du club donna la surnom d’atigrados (tigrés). En outre, avec un nom comme The Strongest (les plus forts), le club ne pouvait s’identifier qu’à un animal qui se rapproche des valeurs du club : force et courage. Parfois, le pseudonyme est précisé en indiquant le quartier dont est originaire le club, el tigre de Achumani.

#342 – PAS Giannina : Άγιαξ της Ηπείρου

L’Ajax d’Épire . Cela paraît naturel pour une équipe grec de faire appel à un héros de l’antiquité pour se constituer un mythe. Sauf que, pour ce club, il a fallu que des hollandais les inspirent. Fondé en 1966, à Ionnina, capital de la région d’Épire, le club se morfondait en seconde division, quand, au début des années 70, il connut son premier age d’or en recrutant un entraineur portugais, Gomez De Faria. Lorsqu’il tenta de faire venir des footballeurs grecs au club, il constata que leur valeur marchande était excessive, sans rapport avec leur qualité footballistique. Le problème, à l’époque, sous le régime dictatorial des colonels, les joueurs devaient être grecs ou d’origine grecque pour évoluer dans le championnat. Cette contrainte restreignait le marché des transferts et faisait prendre de la valeur à tous joueurs possédant un passeport grec. Gomez De Faria en conclut qu’avec l’argent demandé pour un footballeur grec, il pouvait acquérir une douzaine de joueurs argentins à potentiel. Il intégra donc plusieurs joueurs argentins dont les origines grecs était réelles ou phantasmées. Leurs noms étaient Edward Rigkani, Alfredo Gklasman, Jose Pasternak, Edward Lisa, Juan Montes et Oscar Alvarez. Les équipes grecques jouaient simplement : un grand ballon devant en espérant qu’il parvienne jusqu’à l’avant-centre. Les joueurs argentins modifièrent le jeu de l’équipe de Giannina, en apprenant à jouer dans les espaces, à temporiser pour trouver la faille. Certes, ce jeu n’était pas l’équivalent du football total de l’Ajax d’Amsterdam, mais comme les néerlandais au niveau européen, PAS révolutionna le jeu en Grèce et fut donc comparé au club hollandais. Les résultats ne furent pas également au niveau du triple champion d’Europe mais, tout de même, le club accéda à la première division pour la première fois en 1974 et atteignit plusieurs fois la 5ème place du championnat (1976 et 1978), son meilleur résultat.