#955 – Olympique de Béja : اللقالق

Les cigognes. Une belle cigogne s’envole sur le blason du club, que l’on retrouve également sur les armes de la ville de Béja. Par ailleurs, à l’entrée de la ville, en venant de Tunis, le visiteur ne peut pas éviter un important monument, représentant trois cigognes aux ailes entrelacées, gardant un épi de blé surmonté d’un grand nid. L’oiseau est le symbole de cette cité du nord-ouest de la Tunisie. Région verte, Béja était connu dès l’antiquité comme le grenier à blé de Rome en raison de l’abondance de ses cultures. Encore aujourd’hui, il s’agit de la région la plus fertile de Tunisie avec comme cultures principales, les céréales, la vigne et le sucre. En outre, la bonne pluviométrie en fait une zone naturellement irriguée, avec de nombreux mares, cours d’eau et oueds. Cet environnement est donc propice pour les oiseaux migrateurs tels que la cigogne afin de se reproduire. Au mois de février/mars, les males, en provenance d’Europe ou d’Afrique subsaharienne, construisent ou retrouvent leur nid à Béja et ses environs, suivis quelques semaines après par leurs females. Ils cherchent à faire leurs nids, à des fins de sécurité, en hauteur, sur les toits des bâtiments, des minarets ainsi que sur les poteaux électriques. Puis, ils s’accouplent (la female pond entre 2 et 5 oeufs) et élèvent leurs progénitures jusqu’à fin Septembre, moment où ils migrent de nouveau vers l’Europe ou l’Afrique subsaharienne. Les cultures et les cours d’eau de la région fournissent en abondance l’alimentation de cet oiseau carnivore (rongeurs, insectes, batraciens …).

Même si leur présence sur les poteaux électriques provoquent des pannes du réseau, les habitants de la région apprécient les cigognes. Ils sont connus localement sous le nom de Hajj Qassem ou Al-Balraj. La légende raconte que la cigogne était tout d’abord un homme pieux dénommé Hajj Qassem. Ce nom signifiait que lorsqu’il voyait des convois de pèlerins faisant le hajj, il les accompagnait et devenait intime avec eux. Faisant ses ablutions avec du lait, l’homme fut transformé par Dieu en cet oiseau aux plumes blanches et bouts noirs. Aujourd’hui, la population locale pense que l’absence de l’oiseau signifie qu’il s’agit de la période du hajj et que tous les oiseaux suivent les pèlerins. En revanche, les habitants de la région de Béja accueillent avec enthousiasme la venue des cigognes, qui est une message d’une bonne saison agricole. Plus basiquement, les cigognes sont un prédateur des nuisibles des cultures et les agriculteurs les protègent.