#953 – FK Napredak Kruševac : Čarapani

Les chaussettes. Fondé le 8 décembre 1946, le club résulta de la fusion de Zakić, Badža et 14. Oktobar. Son nom, Napredak, signifie progrès en serbe. Voir du progrès dans les chaussettes paraît un peu étonnant. D’ailleurs, la ville de Kruševac n’est pas le berceau de la chaussette, la première apparition de cette dernière remontant à l’an 2000 av. J.-C. en Syrie. Cette histoire de chaussette est attachée à la ville et ce surnom est devenu le gentilé de ses habitants.

Après la bataille du Kosovo (1389), Kruševac devint la capitale de la Serbie gouvernée par la princesse Milica, puis par le despote Stefan, qui transféra en 1403 la capitale à Belgrade. La ville tomba aux mains de l’Empire Ottoman en 1427 après la mort du despote Stefan. Cette domination turque perdura jusqu’en 1833, après plusieurs soulèvements serbes à compter de 1804. Ce fut lors de cette première révolte pour l’indépendance que les habitants de Kruševac auraient gagné ce surnom. La défaite de la Sublime Porte dans la guerre austro-ottomane de 1788-1791 fit renaître la conscience nationaliste serbe et le Sultan Selim III dut concéder de nombreux droits aux élites locales. Mais, les nouvelles difficultés du Sultan face à Napoléon en Egypte conduisirent les troupes turcs (les janissaires) à réprimer les populations de l’Empire pour maîtriser les velléités indépendantistes. Face aux brimades des janissaires, les serbes menèrent un premier soulèvement qui se transforma en une guerre d’indépendance, s’étalant entre le 14 février 1804 et le 7 octobre 1813. En 1806, les insurgés de Kruševac devaient affronter les Turcs. Selon la légende, la nuit précédant la bataille, ces derniers tentèrent de surprendre les troupes ottomanes. Pour cela, il se faufilèrent près du camp militaire ottoman après avoir enlevé leurs chaussures pour ne pas faire de bruit. Leur courage et leur ruse leur permirent de tuer les soldats Turcs et de remporter la bataille. Comme les Serbes s’étaient présentés en chaussette au combat, ils furent surnommés ainsi. Il s’agit de la version la plus communément admise. Mais, certains racontent cette légende en la resituant à l’époque du Prince Lazar qui combattit l’Empire Ottoman en 1389. Voire ceux qui portaient les chaussettes n’étaient peut-être pas les Serbes mais plutôt les Turcs. En effet, surpris dans leur sommeil, les Ottomans auraient détalés à peine habillé en chaussette. Résultat, on ne peut pas affirmer avec certitude quand et comment les habitants de Kruševac sont devenus Čarapani.

Une autre version narre que le prince Lazar attribua un signe distinctif à ses chevaliers les plus braves et en qui il avait le plus confiance. Ainsi, en intégrant la garde personnelle du prince, ces chevaliers devaient porter des chaussettes rouges qui remontaient jusqu’aux genoux. Le port de ce vêtement était alors un honneur. Au Moyen Âge, la teinture rouge était rare et chère et donc les vêtements de cette couleur était peu répandue, sauf parmi les populations les plus aisées (nobles et riches marchands). Ils étaient même parfois strictement réservés aux membres de la famille du souverain. Ainsi, ces chaussettes ne passaient pas inaperçues parmi la population ou sur les champs de bataille. D’ailleurs, lors de la célèbre bataille du Kosovo en 1389, ces soldats se distinguèrent par leur bravoure. En se renseignant à leur sujet, les gens découvrirent que ces braves provenaient de la région de Kruševac. Or, leur signe si distinctif était suffisant pour leur valoir le surnom de Čarapani.

Enfin, ils existent encore d’autres histoires. Il se pourrait que depuis de nombreux siècles, la coutume veut que les hommes de Kruševac portent de longues chaussettes brodées. Révélant une certaine esthétique et soulignant le caractère unique de leur vêtement traditionnel, ces chaussettes sont devenues le principal symbole de l’ancienne capitale serbe.

#952 – Danubio FC : la Universidad del Fútbol Uruguayo

L’académie du football uruguayen. Un autre surnom équivalent est également utilisé, la cuna de crácks (le créateur de cracks). Ce slogan apparaît clairement en sous-titre du nom du club sur son site internet. Derrière les deux clubs dominants du football uruguayen, Peñarol et Nacional, Danubio est parvenu à se faire une petite place. D’une part par son palmarès. Depuis son apparition dans l’élite en 1948, le club ne connut que 3 saisons en seconde division. Il remporta également 4 titres de champion lors des saisons 1988, 2004, 2006-2007 et 2013-2014. D’ailleurs, il fut le dernier champion uruguayen autre que le Peñarol et le Nacional. D’autre part, Danubio est une véritable usine à champion. En effet, de ces rangs sortirent de nombreux grands joueurs et sa formation est reconnue dans tout le pays. Tout commença avec l’attaquant Carlos Romero qui fut formé à Danubio et y joua toute sa carrière (1947-1962). Il fit parti de l’équipe nationale championne du monde en 1950. Avec lui, Danubio pouvait également compter sur Raúl Bentancor. Il faut aussi citer Héctor « Lito » Silva, Lorenzo Carrabs, Sergio Santín, Eliseo Rivero, Javier Zeoli, Gustavo Dalto, Jadson Viera, Juan Pedro Ascery (qui réalisa une grande partie de sa carrière en France), Ignacio María González, Eber Moas et Pablo Lima Olid. Parmi les footballeurs plus récents, multiples capés de la sélection nationale, il y a les attaquants Marcelo Zalayeta, Ernesto Chevantón, Diego Perrone, Edgar Borges et Cristhian Stuani ainsi que le gardien Fabián Carini et les milieux Walter Gargano et Rubén Pereira. Des joueurs actuels ont également été formé par Danubio comme Cristian Marcelo González, Marcelo Saracchi, Camilo Mayada et José María Giménez. Tous sont des membres réguliers de la sélection nationale. Mais, surtout, 4 grandes stars récentes sont des pures produits de la formation danubienne : les attaquants Edinson Cavani, Diego Forlán (qui passa 3 saisons dans les équipes junior du club même s’il ne débuta pas dans l’équipe professionnelle), Rubén Sosa et Álvaro Recoba.