#1150 – Club Libertad : Repollero

En espagnol, le terme désigne les ramasseurs de balle. Mais, pour le club péruvien, le sens est totalement différent puisque le mot dérive de repollo, qui signifie le chou. Repollero pourrait se traduire comme le producteur de chou. Le 30 juillet 1905, une quinzaine de jeunes fondèrent une « association athlétique pour les exercices physiques », dont les buts seraient de promouvoir le football, ainsi que le développement et la vigueur de la jeunesse. À ses débuts, le club jouait sur un terrain vague appartenant à la famille Andreani. Cette zone fut par la suite dénommée Belvedere, car il y avait un établissement commercial portant ce nom à l’angle des rues Brasil et España (désormais Avenue Pérou). Quelques années plus tard, le club déménagea dans le quartier de Las Mercedes, dans un endroit connu sous le nom de « maison de la famille Schinini ». Dans les années 1920, de nombreux immigrants italiens vinrent s’installer dans ce quartier, fuyant le régime fasciste de Benito Mussolini. Ces derniers cultivaient leur propre potager et la culture du chou y était abondante, en raison du sol qui favorisait ce légume. Cette pratique fit que le terrain du club était entouré de chou. D’ailleurs, le stade fut nommé « La Huerta », le potager. En outre, la mascotte s’appelle Don Nicola (ou Don Pascuale) est un personnage aux larges moustaches, au chapeau à carreaux et portant un panier rempli de choux. En bref : un marchand traditionnel de légumes tano (les immigrants ou habitants d’origine italienne en argot espagnol sud-américain).

#1129 – FC Universitario : Manzanero

Manzanero est un terme qui désigne les animaux qui cherchent les pommiers pour manger leurs fruits. Le club de la ville de Vinto se démarque par sa jeunesse dans le football bolivien. Fondé le 23 Mars 2005, il lui aura fallu moins de 20 ans pour accéder à l’élite du pays. Mais son surnom se puise dans la longue histoire agricole du pays de Vinto.

Aujourd’hui, la ville de Vinto se présente comme « la Gran Manzana de Bolivia » (la grande pomme de Bolivie). Evidemment cette municipalité ne se compare pas avec New York. Plus simplement, la production de pommes demeure un des vieux piliers de l’économie de Vinto. Cette dernière s’est spécialisée dans la variété camuesa. De couleur verte avec des nuances de rouge à maturité, cette pomme présente d’indéniables qualités nutritionnelles et médicinales (elle aiderait à la cicatrisation). Importée par les espagnols lors de la conquête, la culture de la pomme arriva à Vinto avec les propriétaires terriens Martín Lanza Saravia et Darío Montaño qui possédaient dans leurs vergers plus de deux mille pommiers. Mais, après avoir été un des fleurons de l’agriculture locale, la production de pomme baissa dans la région, en raison de la croissance de la zone urbaine, qui a entraîné la disparition des vergers. Au début des années 2010, la culture traditionnelle de la pomme paraissait même menacée. En 2013, la surface agricole consacrée à la pomme s’élevait à un peu plus 1,2 hectares pour une production atteignant près de 8 quintaux. Elle était devancée par la culture de la pêche et du raisin. Toutefois, la ville garde une relation particulière avec la pomme. Un monument, se résumant à une énorme pomme verte surmontée d’un chapeau de paille blanc, trône fièrement dans la ville. En outre, depuis 1989, chaque année, le deuxième week-end du mois d’avril, une fête consacrée à la pomme se déroule dans la cité. La Foire de la Pomme est devenue l’un des emblèmes les plus marquants de cette région où l’on peut admirer et déguster toute la production dérivant de la pomme (patisserie, confitures, liqueurs).

#1079 – CD Irapuato : la Trinca Fresera, los Freseros

Le trio fraise, les fraises. Lorsqu’en 2021 les autorités du football mexicain fermèrent les portes de la Liga de Expansión MX au nez du club bien qu’il eut remporté la Serie A de l’Etat de Mexico, CD Irapuato faillit ne jamais s’en remettre. Mais, après deux ans sans terrain et équipe, il revit le jour en 2023 avec de nouveaux propriétaires. Il ne pouvait en être autrement pour un club historique malgré un faible palmarès. Même s’il fut fondé sous son nom en 1948, par la fusion de plusieurs entités sportives de la cité d’Irapuato, les origines du club remonte à 1911.

Evidemment que la couleur rouge des maillots amena au surnom lié au fruit rouge. Néanmoins, impossible de dire lequel à influencer l’autre. En effet, l’histoire de la fraise à Irapuato débuta au milieu du XIXème siècle quand Nicolás de Tejada, alors chef du district d’Irapuato, ramena de France la célèbre plante. En 1852, il acheta un terrain vers Carrizalito où furent enregistrées les premières plantations de fraises (avec seulement 24 plants au départ). Puis, l’Allemand Oscar Droege forma les agriculteurs aux techniques de production de la plante. Avec l’arrivée du chemin de fer, la production s’intensifia et en 1883, la fraise d’Irapuato s’exportait vers le Texas, le Nouveau-Mexique et à Laredo. En 1900, la première entreprise de confiture et de fraises confites, du nom de Fresva, vit le jour. Avec le temps, la fraise prit une place centrale dans l’économie de la ville et avec l’importance et la bonne qualité de sa production, Irapuato gagna le surnom de Capitale mondiale de la fraise au XXème siècle. Aujourd’hui, plus de 1 200 hectares sont dédiés à cette culture, donnant une production d’environ 80 000 tonnes à l’année. 60% est exporté. Ce pan de l’économie locale génère 22 000 emplois et plus de 8 000 emplois dans le secteur agro-alimentaire. Evidemment, la vie culturelle de la cité tourne autours de la fraise avec notamment un grand festival organisé en été (Festival de la Fresa) qui attire plus de 5 000 personnes. La gastronomie locale aussi s’inspire du fruit rouge avec les Fresas con crema (fraises à la crème) et les Fresas cristalizadas (fraises confites).

Le trio, lui, naquit en 1949. Malgré sa relative jeunesse (le club n’était pas encore professionnel), le club fut invité à un tournoi à Mexico qui regroupait les brésilien du Vasco da Gama, le FC Léon et les Reboceros de La Piedad. A cette époque, Vasco da Gama produisait un des plus beaux football du continent sud-américain avec une équipe connue sous le surnom de Expresso da Vitória (Express vers la victoire) et disposait d’une ligne d’attaque de feu, connue sous le nom de la trinca infernal (le trio infernal). A noter que si le Vasco avait effectivement une magnifique attaque, ce surnom de trinca infernal ne semble pas avoir été utilisé à l’époque. D’ailleurs, elle ne se limitait pas à 3 joueurs offensifs puisque la tactique reposait sur un 4-2-4. On comptait alors comme force offensive en 1949 Ademir de Menezes, Heleno de Freitas, Ipojucan, Maneca, Francisco Aramburu dit Chico et Friaça. Toutefois, la légende raconte que le commentateur Agustín González, connu sous le nom de Escopeta (fusil de chasse), assista à la rencontre entre Irapuata et La Piedad, qui fut un sublime match. Alors qu’il rédigeait la chronique du duel entre León et Vasco da Gama, il déclara « ¡Si el Vazco da Gama tiene una Trinca Infernal, el Irapuato es la Trinca fresera! » (Si Vasco da Gama a un trio infernal, Irapuata a un trinca fraise). Toutefois, comme vous l’avez noté, il semblerait que cette histoire repose sur un trinca qui n’aurait pas existé. D’où, une version marginale avance que si Agustín González serait toujours à son origine, il l’aurait en revanche donné suite à un affrontement contre Querétaro au stade de la Revolución en 1950. Il déclarait « hoy he visto nacer a La Trinca Fresera del Irapuato, que bonito Juegané » (aujourd’hui j’au vu naître la Trinca Fresea d’Irapuato, qu’ils jouent bien).

#971 – FC León : los Panzas Verdes

Les ventres verts. Evidemment, comme les joueurs du FC León portent une belle tunique verte, l’origine du surnom semble évidente. Mais, en réalité, il s’agit également d’un « gentilé » pour les habitants de la ville de l’état de Guanajuato. La couleur du maillot de l’équipe n’a donc pas inspiré ce surnom mais le hasard fait bien les choses. L’explication de ce sobriquet est multiple car je parviens à trouver au moins 3 versions.

Une des histoires les plus connues reposent sur une des activités phares de la ville qui en fait sa fierté : le travail du cuir et en particulier la production de chaussures. Afin de préparer la peau à la maroquinerie, les tanneurs passaient par divers processus chimiques. Puis, ils transportaient les peaux d’un endroit à l’autre en les soutenant, vu leurs poids, avec leur abdomen. Or, les substances chimiques utilisées laissaient des traces vertes sur les tabliers des ouvriers. Le mythe veut que les ouvriers partaient directement au stade avec leurs tabliers tachés.

L’autre version se base sur une autre production locale : la laitue. Deux histoires cohabitent avec toutefois le même cadre. Avant d’arriver en ville, les voyageurs en train pouvaient contempler les vastes champs de culture de cette salade qui entouraient la ville dans les premières décennies du XXème siècle. Leur couleur verte aurait alors inspiré tout d’abord l’équipe de baseball de la ville dans les années 1940. Le club de football aurait suivi. Puis, dans les années 1970, l’équipe de basket reprit la couleur mais également se dénomma Lechugueros (nom local de la laitue). Cette légende demeure plus méconnue que la suivante. Dans l’ancienne gare de León, les marchands étalaient leurs marchandises comme des fruits et des bonbons qu’ils tentaient de vendre aux voyageurs en transit et en attente. L’un des produits populaires que les voyageurs raffolaient étaient la laitue préparée avec du piment moulu, du sel et du citron. En manipulant la laitue, les mains des vendeurs se salissaient et ils les frottaient contre leurs tabliers blancs qu’ils portaient pour ne pas tacher leurs vêtements. En raison de la chlorophylle libérée par la laitue, les tabliers devenaient verts au niveau de l’abdomen et la poitrine.

#919 – Unión Magdalena : el Ciclón Bananero

Le cyclone bananier. Ce club réside dans la ville de Santa Marta, capitale du département de Magdalena, et réussit l’exploit en 1968 à remporter le championnat colombien, une première pour une équipe de ce département. Ville côtière au Nord-Est du pays, Santa-Marta baigne dans la Mer des Caraïbes et connaît un climat tropical. De par cette situation, la cité enregistre aussi des vents importants et réguliers (notamment les alizées de nord-est), qui inspirèrent la première partie du surnom du club, ciclón.

L’économie du département de Magdalena est plus agricole que la Colombie dans son ensemble (le secteur agricole contribue à hauteur de 20% du PIB départemental contre 9 % au niveau national) et dans ce secteur, la banane occupe une place exceptionnelle, tant par la surface cultivée, le nombre d’emploi et la génération de revenus. Les bananes sont le principal moteur de l’économie et produit d’exportation du département de Magdalena depuis les premières années du XXème siècle. La première exploitation de bananes débuta en 1887 avec des hommes d’affaires colombiens. La culture de la banane se développa et prévalut sur les autres cultures en raison de divers facteurs: ce n’était pas intensif en capital, les rendements étaient plus rapides (la maturité est de sept mois pour la banane contre 3 ou 4 ans pour le café) et ne nécessitait aucun processus de transformation comme la canne à sucre. Rapidement, des capitaux étrangers investirent dans la région. En 1899, plusieurs sociétés étrangères se réunirent pour former une nouvelle compagnie sous le nom de United Fruit Company (UFC), avec pour objectif de concentrer et gérer l’activité bananière en Amérique centrale et dans le bassin des Caraïbes. Pendant des décennies, UFC contrôla le commerce de la banane dans cette zone et à destination des Etats-Unis. Dans les années 1960, UFC se retira du département de Magdalena pour investir dans d’autres régions. L’économie de Magdalena en souffrit mais la culture de la banane demeure aujourd’hui encore un pilier. Avec 47,1% de la production, la banane représente de loin la première culture du département (suivi par le manioc 20,6% et le palmier à huile 15,9%). Magdalena est le deuxième producteur national de bananes destinées à l’exportation en Colombie après Antioquia, avec une part de 30 % de la production nationale. Pour l’année 2019, la superficie plantée en bananes dans la zone de Magdalena était de près de 17 000 hectares et la productivité moyenne pour cette même année était de 2 155 caisses (environ 20 kg) par hectare. La production de bananes dans la région représente un peu plus de 20 000 emplois directs et environ 45 000 emplois indirects et se situe dans 800 propriétés, réparties sur 6 communes. Au niveau mondial, en 2020, la banane demeurait encore le fruit le plus exporté, avec 21,4 millions de tonnes (soit plus du double de celui de la pomme (7,6 millions de tonnes), second fruit le plus vendu au monde), soit environ 30 % du commerce global de fruits. Les exportations de bananes sont dominées par l’Equateur (380 millions de boîtes en 2021) et les autres principaux pays étaient les Philippines (entre 140 et 160 millions de caisses de bananes), le Guatemala (près de 130 millions de caisse) puis le Costa-Rica (près de 120 millions de caisse). La Colombie, qui était le 3ème exportateur mondial en 2011 (avec 1,7 millions de tonne), occupait en 2021 la 5ème place, avec 110 millions de caisse. A noter que trois des cinq principaux producteurs mondiaux de bananes – l’Inde, la Chine et le Brésil – produisent presque exclusivement pour leurs marchés nationaux.

#683 – CD Tondela : Auriverdes

Les jaune et vert. Il s’agit des couleurs de cette équipe dont les dirigeants devaient être également le 1er décembre 2021 quand toute l’équipe fut isolée suite à un cas positif au Covid. Ce choix de colorie remonte à sa création. Dans les années 1930, la ville de Tondela comptait deux équipes de football : Tondela FC (fondé le 1er janvier 1925) et le Operário Atlético Clube (fondé à la fin 1931). Bien que rivaux, les deux clubs ne s’affrontèrent pas en compétition officielle et ne connurent pas de grande gloire. Le 6 juin 1933, afin de permettre à la ville de Tondela de briller dans les compétitions de football, les deux conseils d’administration décidèrent de fusionner en fondant une nouvelle entité, CD Tondela. Etant donné que ce nouveau club devait être le représentant unique de la ville, le choix des couleurs se porta sur celles affichées sur la bannière et les armes de la ville, jaune et vert. Pour être précis, ce sont les armoiries qui ont donné les couleurs jaune et vert du drapeau de la cité. Sur un fond argent, les armes de la ville présentent un oranger au tronc noir, aux feuilles vertes et aux fruits jaunes. L’arbre fruitier est entouré de deux arbalètes rouges. Cet oranger rappelle l’importance de l’agriculture, en particulier l’arboriculture fruitière, dans cette région du Portugal. Les fruits sont ors pour symboliser la fidélité, le pouvoir et la liberté. Comme l’oranger, identité cette région agricole, à un feuillage vert et des fruits ors, ces deux couleurs furent choisies pour dominer le drapeau.

#645 – Kouban Krasnodar : овощи

Les légumes. Créé en 1928, le premier Kouban Krasnodar fit faillite le 30 Mai 2018. Dès Juin de la même année, une nouvelle structure fut fondée pour reprendre le football dans la ville de Krasnodar. Le vice-gouverneur du territoire de Krasnodar, supervisant les sports, Nikolai Doluda annonça le 14 Juin 2018 que ce nouveau club prendra le nom de Екатеринодар (Ekaterinodar, ancien nom de la ville de Krasnodar). Toutefois, le même jour, le président de la Fédération régionale de football, Ivan Peronko, indiqua que le nouveau club était intégré dans le championnat de deuxième division russe de la saison 2018/19 sous le nom de ФК Урожай (FC Récolte). Bel imbroglio. Selon Doluda, tous les documents pour le changement de nom du Kouban Krasnodar étaient préparés avec le nom Ekaterinodar. Mais au dernier moment, pour des raisons inconnues, la décision changea en faveur de Урожай. Pourtant, du 5 au 14 juin, le site Yuga.ru réalisa un sondage auprès de ses lecteurs pour connaître leur préférence quant au nouveau nom du club de Krasnodar. Au total, 2 400 personnes y participèrent et, avec 24,6 % des voix, le gagnant fut « Ekaterinodar ». Les autres propositions K-1928, Живая Кубань (Live Kouban) et Кубанckue kaзaku (Cosaques de Kouban) suivaient avec plus de 20% des voix (mais le terme Kouban ne pouvait être utilisé car il appartenait à l’ancien club en faillite). En dernière place (et nettement derrière) arriva Урожай (Récolte), avec 10,7%.

Résultat étonnant quand on connaît l’histoire du premier Kouban Krasnodar. En effet, il fut créé en 1928 sous l’égide du NKVD (l’ancêtre du KGB) et prit donc le nom de Dynamo (le syndicat sportif dépendant du NKVD). Puis, en 1954, il changea de dénomination pour Нефтяник, le nom du syndicat pétrolier. De 1958 à 1960, il se dénomma Kouban, du nom de la région de Krasnodar, étant passé dans le giron du syndicat sportif régional des ouvriers. Puis, de 1960 à 1962, il intégra le syndicat national des travailleurs du tertiaire et de la culture et prit donc le nom de Спартак (Spartak). En 1963, il repassa dans l’escarcelle des syndicats régionaux et reprit le nom de Kouban. Enfin, en 1971, le club fut définitivement affilié à l’intersyndical régional des ouvriers d’Etat ruraux, Урожай (Récolte). Certes, le club ne modifia pas une nouvelle fois son nom mais il hérita, de l’organisation sportive, ses couleurs puis le blason du club intégra des épis de blé, symbole du syndicat. L’effondrement de l’URSS en 1992 ne bouleversa pas la symbolique du club. Résultat, en 2018, quand le club fit faillite, les dirigeants du nouveau, qui étaient tous issu de l’ancien, voulurent certainement bénéficier de la notoriété du Kouban en reprenant ses couleurs, en intégrant des épis de blé au blason et en lui attribuant le nom de l’ancien syndicat (malgré les préférences des supporteurs). Dernière étape le 24 Juillet 2020, le club adopta de nouveau le nom de Kouban Krasnodar (en n’ayant pas le droit officiellement d’afficher ou récupérer l’héritage sportif du club disparu en 2018).

Situé dans le Sud de la Russie, Krasnodar demeure l’un des plus grands centres économiques du pays et le poumon de la région du Kouban. Pendant plusieurs années, le magazine Forbes a nommé Krasnodar la meilleure ville pour les affaires en Russie. En 2015, elle représentait plus de 45% du PNB de la région du Kouban, un tiers des entreprises industrielles, 70 % de la production et de la distribution d’énergie, environ 45 % du chiffre d’affaires du commerce de détail. Son activité commerciale est fortement développée (par habitant, Krasnodar a le plus grand nombre de centres commerciaux en Russie) ainsi que son secteur industriel, où plus de 40% se concentre dans l’agro-alimentaire et la production d’engrais. Ce n’est pas un hasard si ces dernières industries sont importantes à Krasnodar et si le club fut longtemps dans le giron du syndicat des ouvriers agricoles. En effet, composée des fameuses terres noires (épaisses, très fertiles en raison de la forte proportion d’humus), le Kouban s’impose comme la région agricole la plus importante du pays (1ère place en Russie). En 2018, le Kouban produisit plus de 10% de la production agricole de la Russie. Le territoire de Krasnodar est le leader de la culture de céréales (10 % du total du pays) et de betterave sucrière (17,3 %), l’un des principaux producteurs de graines de tournesol (15 %) et de vins (37 %), et est également le principal producteur de thé russe. Parmi les cultures de légumes peuvent être identifiées tomates, choux, concombres etc. Pour les fruits, on retrouve pommes, melons, poires, cerises, pêches … En 2021, la récolte atteignit un record avec plus de 10 millions de tonnes de blé, 850 000 tonnes de riz, 800 000 tonnes de légumes, 180 000 tonnes de raisins. Sur les 7,5 millions d’hectare de superficie de la région de Kouban, 63% est consacré à l’agriculture, comprenant environ 7 000 exploitations employant environ 400 000 personnes. Enfin, Krasnodar accueille depuis 1922 l’une des plus grandes universités agricoles du pays (22 000 étudiants et 4 000 enseignants).

#599 – Ismaily SC : المانجاوية

Les garçons mangues. Le surnom du 3ème club le plus titré d’Egypte fait référence à l’une des cultures les plus connues de la ville d’Ismaïlia : la mangue. Ce fruit représente l’une des plus importantes cultures fruitières en Egypte, avec 30 variétés cultivées sur plus de 90 000 hectares. L’Égypte a récolté quelque 2 millions de tonnes de mangues en 2020 et 53 000 tonnes ont été vendues à l’étranger, devenant pour l’agriculture égyptienne le 2ème fruit d’exportation après les agrumes. En 2019, les exportations des mangues représentaient seulement 15 211 tonnes. Les mangues égyptiennes sont expédiées vers plus de 50 pays, les principales destinations étant l’Europe, le Moyen-Orient, l’Asie et la Russie. Originaire des forêts de l’Inde, la mangue est cultivée depuis plus de 4 000 ans et s’est répandue rapidement sur la planète. Elle fut importée en Egypte en provenance du Sri Lanka. En 1825, Mohamed Ali Pacha, souverain d’Egypte, fit planter les premiers arbustes en Egypte, dans ce que l’on appelle aujourd’hui le jardin de la faculté égyptienne d’agriculture de l’université Ain Shams. La région d’Ismaïlia est devenue la principale région productrice de mangues, ces dernières ayant la réputation d’être les meilleures d’Egypte. Son sol fertile (car proche du canal de Suez) et son climat sont particulièrement favorables à la culture des mangues. En 2020, la région d’Ismaïlia a produit 260 000 tonnes, soit près de 12 % de la production totale égyptienne de mangue. Le député de la région déclarait, il y a peu, à un journal que « la culture de la mangue est l’épine dorsale de l’économie de cette ville » . Malheureusement, en 2021, en raison de la hausse des températures, les producteurs de mangues d’Ismaïlia ont perdu plus de 80 % de leur production.

 

#580 – CA San Luis : los Tuneros

Le mot provint du terme tuna qui désigne le fruit issu du cactus connus sous le nom de figuier de barbarie. Cet espèce est originaire du Mexique, où elle est appelée nopal, et est si endémique au pays, qu’elle figure sur le drapeau du Mexique. L’Europe ne connaîtra ce fruit qu’avec la découverte des Amériques. La région de San Luis Potosí est l’un des grands centres de production de la figue au Mexique. Selon le Ministère du Développement Agricole et des Ressources Hydrauliques (Sedarh), à fin 2020, San Luis Potosí se positionnait comme la 5ème région productrice de figue de barbarie de tout le pays avec 17 045 tonnes par an, soit 5% de la production nationale. On dénombre 710 producteurs de figues de barbarie (sur 20 000 fermes au Mexique, représentant 48 000 hectares) dans 20 municipalités situées principalement dans l’Altiplano et la zone centrale de San Luis Potosí. La gastronomie de cet Etat propose également quelques plats à base de figue. Le queso de tuna (fromage de figue) est un dessert fabriqué à la main en utilisant le jus de la figue comme seul ingrédient. Cuit pendant 12 heures ou plus, le jus est réduit et épaissi, sous la surveillance d’un cuisiné équipé d’une pelle en bois pour que la substance ne colle pas ou ne brûle pas. Autre douveur : El colonche. Il s’agit d’une boisson fermentée traditionnelle qui se déguste entre juillet et octobre (la saison de récolte du tuna) et qui existait dans le monde préhispanique.

Ce surnom qualifiait l’ancienne équipe de la ville, San Luis FC, fondé en 1957 et disparu en 2013. Dès cette disparition, le nouveau club du CA San Luis se créa, en transférant à San Luis Potosí le club de Veracruz. Le CA ne reprit pas totalement les symboles de l’ancien club, notamment pour le surnom. En particulier, quand le club espagnol de l’Atlético de Madrid prit une participation dans le CA qui amena à changer les couleurs du club, les surnoms du club espagnol s’imposèrent à San Luis. Toutefois, même si le fait d’utiliser los Tuneros fit débat, il reflète tellement la région et est si associé au football local qu’il continue à être utilisé.

#527 – CD Leganés : los Pepineros

Le terme dérive de pepino qui signifie « cocombre » . Ce pseudonyme original remonte à l’époque où Leganés était une ville agricole où les cultures et les fermes proliféraient. Pendant une grande partie du XXème siècle, la ville, située à une quinzaine de kilomètre de Madrid, était le principal grenier de produits agricoles de la capitale. A cette époque, Leganés comptait environ six mille habitants, la plupart travailleurs agricoles, et le concombre était le produit phare de la région. Mais, l’expansion de Madrid transforma Leganés en une ville dortoir (la population de la ville tripla en moins de dix ans, comptant aujourd’hui environ cent quatre-vingt-dix mille habitants) et également industriel (avec des usines de Roche Farma, Tapon Corona, Makro ou RVI). La tradition agricole n’a donc pas survécu à ce développement. Mais ses habitants maintiennent fièrement le surnom de pepineros, qui est utilisé pour tout ce qui touche à la ville, comme l’équipe de football ou son stade.