#1113 – FC Red Bull Salzburg : die Mozartstädter

Les habitants de la ville de Mozart. L’Austria Salzbourg connut ses heures de gloires entre 1993 et 1997. Le club remporta ses 3 premiers titres nationaux (1994, 1995, 1997), 3 super coupes d’Autriche (1994, 1995, 1997) et surtout atteignit une finale de Coupe de l’UEFA (1994) face à l’Inter Milan. Puis, en 2005, le groupe de boisson énergisante, Red Bull, racheta l’Austria pour établir sa première franchise footballistique. Cette acquisition intégrait une stratégie marketing globale de l’entreprise qui visait à assimiler les valeurs du sport avec les bienfaits supposés de la boisson. Résultat, les couleurs, l’écusson tout comme le nom du club changèrent pour reprendre tous les codes de Red Bull.

Un surnom survécut toutefois à cette mutation, die Mozartstädter, car il est plus attaché à la ville qu’à l’ancien club de l’Austria. Le 27 janvier 1756, Wolfgang Amadeus Mozart naquit à Salzbourg au 9 de la Getreidegasse. Même si à partir de 6 ans, Mozart entreprit des tournées à travers l’Europe, Mozart vécut à Salzbourg jusqu’à ses 24 ans et fut même le premier violon du prince-archevêque de Salzbourg, Hieronymus von Colloredo-Mansfeld. Finalement, il mourut à 35 ans après avoir passé ses 10 dernières années à Vienne. La reconnaissance mondiale et intemporelle de son oeuvre considérable (893 œuvres répertoriées) intervint après sa mort (il fut même peu connu de ses contemporains à Salzbourg). Depuis qu’il fut élevé comme un génie de la musique après son décès, Salzbourg tissa un lien fort avec Mozart. Dès 1841, un bâtiment regroupant une école de musique et une collection de documents concernant Mozart fut ouvert et porte aujourd’hui encore le nom de Mozarteum. La maison de sa naissance (et où il vécut jusqu’à ses 17 ans) fut élevé au rang de musée en 1880, tout comme le second appartement, situé au 8 Hannibalplatz (aujourd’hui Makartplatz) où il habita de 17 ans à ses 24 ans. En 1842, malgré les protestations, une statue de Mozart fut élevée sur une des places principales de la ville. En 1849, cette place fut rebaptisée Mozartplatz (Place Mozart). L’aéroport de la ville fut également nommé W-A-Mozart. Depuis la fin du XIXème siècle, de nombreux festivals et manifestations musicales en l’honneur de Mozart se sont développés dans la ville, dont le fameux festivale de Salzbourg (Salzburger Festspiele) depuis 1920.

#1053 – Linz ASK : die Schwarz-Weißen

Les noir et blanc. Le 7 août 1899, à Linz, le Athletiksportklub Siegfried fut fondé mais cette association se concentrait sur l’haltérophilie et la musculation. La section football n’apparût qu’en février 1919, en intégrant les footballeurs du Linzer Sport-Klub (et certains du Germania) dont le club n’avait pas survécu à la Première guerre mondiale. Malgré la jeunesse de la section, le football était si populaire que cette activité prit une importance telle au sein du Athletiksportklub Siegfried, que le 14 Septembre 1919, la direction changea le nom du club pour Linzer Athletik-Sport-Klub. L’article 3 des statuts stipulait que les couleurs étaient le noir et le blanc, comme celles de ses deux « prédécesseurs ». En effet, aussi bien Siegfried que LSK évoluaient en noir et blanc.

Le LSK fut fondé le 25 juillet 1908 par la volonté de Ernst Wengraf, un passionné de football et autour des footballeurs Albert Siems et Otto Zwicker. Siems avait déjà joué pour le Vienna Cricket and Football-Club et Zwicker évoluait au Wiener Sportklub. Ce dernier club, fondé le 24 février 1883, possédait également le noir et blanc comme couleurs, qui étaient donc plutôt à la mode dans le football autrichien. J’émettrais une hypothèse concernant cette mode. A la fin du XIXème, même si l’Empire Austro-Hongrois était puissant, un autre Etat montait en puissance et portait haut la germanitude, sous la houlette de la redoutable Prusse : le Reich Allemand. Or, le Reich adopta un drapeau avec trois bandes horizontales de couleurs noir, blanche et rouge (qui reprenaient les couleurs de la Prusse, noir et blanc, et de la Ligue Hanséatique, rouge et blanc). Et justement dans cet Empire Austro-Hongrois qui regroupait une mosaïque de peuple (autrichien, hongrois, tchèque, slovaque, croate, serbe, slovène, italien, roumain, polonais, ukrainien), il y avait certainement un besoin d’affirmer sa germanitude et elle s’exprima dans le sport. Un nombre certain de clubs autrichiens prirent donc ces fameuses couleurs noire et blanche. A noter que si les couleurs principales du LASK sont le noir et le blanc, le rouge apparait sobrement mais régulièrement sur les tenues ou le blason du club (ce qui renforce mon hypothèse). Au delà de la couleur, d’autres s’inspirèrent de l’Allemagne pour leurs noms. Ainsi, on comptait un Germania Linz (Germanie étant le nom latin de l’Allemagne), Deutschen Jungmannschaft Währing à Vienne (Deutschen signifiant Allemand), Deutsche Fußball-Club Prag, Deutscher Sportverein Troppau … . Or, Germania Linz contribua à la création de la section football du LASK. De même, la section football du Wiener Sportklub qui aurait pu inspirer les fondateurs du LASK, était issue de la fusion du Fußball- und Athletik-Club Vorwärts et du Deutschen Jungmannschaft Währing qui prit le nom de Deutschen Sportverein.

Malheureusement, après avoir joué plus de 100 ans avec ces couleurs, le club succomba aux espèces sonnantes et trébuchantes d’un sponsor, BWT. Fabriquant de systèmes de traitement de l’eau autrichien, BWT imposa sa couleur rose au maillot du LASK. Par petite touche en 2019 puis le troisième maillot intégralement rose en 2020, puis lors des matchs importants ou de Coupe d’Europe le rose est privilégié et enfin, le premier maillot en 2022 devient finalement rose (sans rappel des couleurs historiques). Les supporteurs bataillèrent tout au long de ces années pour s’opposer à ce mouvement mais l’argent fut plus important que les traditions pour les dirigeants. Pour les amadouer, la direction modifia les statuts qui précisent que les armoiries restent exemptes de publicité et les couleurs du club sont le noir et le blanc. Mais ils indiquent aussi que la tenue vestimentaire du club est déterminée par le conseil d’administration. Et donc peuvent ne pas être noir et blanc.

#880 – SV Ried : die Wikinger

Les vikings. Même s’il est de plus en plus rare de trouver des supporteurs du club se balader avec un casque de viking dans les travées du stade, le club entretient le lien avec ce peuple nordique. Tout d’abord, l’équipe réserve se nomme Junge Wikinger (les jeunes vikings). De plus, depuis la saison 2016-2017, la mascotte nommée Siegfried est un viking. Enfin, le camp d’entrainement réservé aux jeunes de 6 à 13 ans organisé par le club s’appelle Wikinger Kids Camps. Pourtant, l’origine de ce surnom s’est perdu même s’il est de création assez récente. Deux versions se sont répandues pour l’expliquer. Au début des années 1990, suite au Festival Viking organisé dans la ville voisine de Pram (à 10km de Ried im Innkreis), certains supporteurs seraient revenus dans le stade affublés d’un casque de viking. L’autre version se serait déroulée également dans les années 2010 avec deux des joueurs emblématiques du club. D’un côté, Michel Angerschmid qui n’a connu qu’un seul club pendant les 14 ans de sa carrière, le SV Ried. De l’autre côté, le meneur de jeu Herwig Drechsel qui joua pour Ried lors de deux passages (de 1995 à 1998 et surtout de 1999 à 2010). Lors du centenaire du club en 2012, Herwig Drechsel a même été élu « joueur du siècle ». Ces deux piliers du club fréquentaient également un pub de la ville, où ils avaient leur table. Cette dernière était appelée la table des vikings par les propriétaires et les habitués de ce bistrot et l’appellation aurait déteint sur les deux joueurs. Puis sur l’équipe entière.

#801 – Olympiakos Vólos : Αυστριακοί

Les autrichiens. En Grèce, il est difficile de parler de Vólos sans utiliser le mot autrichien, qui est devenu le surnom des habitants de la ville. Aucune explication est définitivement établie pour comprendre son origine et plusieurs versions s’opposent. Deux apparaissent plus probables que les autres. Tout d’abord, ville portuaire importante grâce à sa baie, Vólos connut un important trafic commercial avec l’Empire Austro-Hongrois à compter de la seconde moitié du XIXème siècle. En 1884, l’Autriche était le 3ème pays d’où provenait les marchandises dans le port de Vólos et le premier partenaire pour les exportations (équivalent à 145.000 livres de l’époque vs 90.000 livres avec la Grande-Bretagne). Ce lien fort commercial de Vólos et ses habitants avec l’Autriche convainquit leur voisin de Thessalonique de les appeler les autrichiens. L’autre histoire mise souvent en avant raconte que pendant la Première Guerre Mondiale, un navire de guerre autrichien, pourtant hostile, rentra dans la baie de Pagasitikos et les habitants de Vólos l’auraient accueilli avec fanfares et drapeaux autrichiens. Des salutations étonnantes et une connivence qui laissa donc ce surnom.

Place maintenant aux versions moins certaines mais qui tournent autour de la guerre ou du commerce. En 1877, la Russie déclara la guerre à l’Empire Ottoman pour soutenir les Bulgares. La Grèce tenta de tirer parti du conflit en agitant les populations hellènes présentes dans les régions occupées par les turques. Mais alors que l’armée grecque franchissait la frontière ottomane pour venir en aide aux Grecs des Balkans en 1878, la Russie et l’Empire Ottoman s’entendaient pour mettre fin au conflit, isolant alors la Grèce. L’échec de la stratégie grecque fragilisa la région de Thessalie où se situe Vólos et qui était sous domination des turques. La cité aurait cherché la protection de l’Autriche. Toutefois, les recherches historiques mettent en doute cette version. Une autre hypothèse se situe 20 ans plus tard en 1897 avec les mêmes acteurs. Suite au précédent conflit, la Thessalie finit par rejoindre en 1881 le jeune état grec mais la Crète demeurait sous l’emprise ottomane. Les agitations sur l’île en 1895 relança les tensions entre les turques et les grecs. Résultat, nouvelle guerre et défaite de l’Etat Grec qui conduisit l’Empire Ottoman à remettre la main sur la Thessalie. Les habitants de Vólos auraient alors hissé des drapeaux autrichiens sur ses bâtiments lorsque les Turcs étaient sur le point d’entrer dans la ville afin d’éviter leur représailles. Encore une fois, les références historiques contredisent cette légende.

Dans deux autres histoires, les décisions fiscales de la Grèce seraient à l’origine du surnom. Le gouvernement grec aurait décidé de ne plus autoriser les importations en provenance d’Autriche et les habitants de Vólos auraient refusé de se conformer à cette décision (logique vu l’importance des échanges et des richesses créées). Une autre version avance qu’après l’incorporation de la Thessalie à l’État Grec en 1881, le gouvernement hellène taxa lourdement les commerçants grecs de naissance. Résultat, les habitants de Vólos auraient placé des drapeaux autrichiens sur la devanture de leurs magasins pour se faire passer pour des non-grecs et ainsi éviter la taxation. Rien ne l’atteste historiquement mais la pratique ne serait pas étonnant, étant donné l’aversion à l’impôt des grecs. Il faut savoir qu’aujourd’hui, si beaucoup de maisons en Grèce ne sont pas achevés, c’est pour ne pas acquitter certaines taxes.

Enfin, on peut terminer avec d’autres légendes qui veut que les habitants de Vólos sont radins comme les autrichiens, ou froids comme les autrichiens. Ou alors ils seraient vicieux, indisciplinés voire cruels comme les autrichiens (qui avaient pire réputation que les ottomans). Dans une nouvelle de 1891 nommée Tα Άπαντα et écrite par Alexandre Papadiamándis, l’auteur écrivait à propos d’un personnage « Ήτο Αυστριακός, χειρότερος από Τούρκον » (c’était un Autrichien pire qu’un Turc).

Le surnom fut donc souvent donné de manière désobligeante à l’encontre des personnes de Vólos par les habitants d’autres villes, et en particulier ceux de Larissa. Mais, comme souvent, ce surnom, si injurieux soit-il, fit parti de l’identité de la ville au point qu’il soit adopté avec fierté par ceux qui étaient moqués. S’il s’applique à l’ensemble des habitants de Vólos, il est exclusivement utilisé dans le monde du ballon rond pour l’équipe de l’Olympiakos (et non pour les autres clubs de la ville). Ceci peut s’expliquer par le fait que l’Olympiakos évolue en rouge et blanc, couleurs du drapeau autrichien.

#691 – FCBW Linz : Blau Weiss

Les bleu et blanc. Facile de comprendre qu’il s’agit des couleurs de l’équipe, qui s’imprègnent jusque dans le nom du club : BW sont les initiales de Blau Weiss. Ok vous vous dîtes que l’article va encore porter sur les couleurs de ce club. Mais, en l’espèce, elles apparaissent importantes. Le 26 Juillet 1946, le SV Eisen und Stahl 1946 Linz (SV Fer et Acier 1946 Linz) fut fondé avec le soutien de l’aciérie locale (l’une des principales d’Autriche) nommée VÖEST et adopta les couleurs noires et blanches de l’usine. En 1949, le nom du club fut rebaptisé SK Voest. En 1972, l’équipa modifia ses couleurs pour le bleu et blanc. La raison m’est encore inconnue. L’entreprise mécène changea-t-elle également de couleurs (son héritière arbore le bleu) ? La volonté de se distinguer de son rivale locale, le Linz ASK, qui évoluait également en noir et blanc ? L’important est que les nouvelles couleurs s’imposèrent vite car le club remporta son premier et unique Championnat d’Autriche en 1974. Malheureusement, entreprise d’Etat, VÖEST fut privatisé au début des années 1990 et ne voulut plus continuer à financer le club (qui s’appelait désormais FC Linz). Sans ce soutien, en 1997, les difficultés sportives et financières apparurent et son président vendit la fusion avec son rival du Linz ASK pour réunir leurs forces et poursuivre leur existence. Toutefois, au lieu d’une fusion, ce fut une absorption et disparition du SK Voest. En effet, le soi-disant nouveau club s’appela LASK et reprit les couleurs noires et blanches. Il était donc clair que pratiquement rien n’avait changé pour le Linz ASK alors que le champion de 1974 disparaissait de la scène du jour au lendemain, ses supporteurs des bleus et blancs étant désemparés. Emmené par un fan et entrepreneur local, Hermann Schellmann, les supporteurs convainquirent un autre club amateur de la ville, le SV Austria Tabak (lui-même soutenu par l’usine locale du cigarettier autrichien qui ne voulait également plus financer ces activités sportives), de devenir le 1er août 1997, le FCBW Linz. Pour établir la continuité avec l’ancien club, quoi de mieux que de reprendre les couleurs auxquels les fans s’identifier, qui n’étaient pas protégées par un quelconque droit de propriété intellectuel (contrairement au blason) et qui ne nécessitait pas d’accord de la fédération. Le sauvetage en urgence des bleus-blancs rencontra un franc succès : lors des matchs à domicile, le stade se remplissait de 1 000 à 2 000 spectateurs (alors que le club repartit en 4ème division) et plus de 400 abonnements furent vendus (plus qu’à l’époque du FC Linz). Seulement, à croire que l’Autriche souhaita imiter la confusion Roumaine (cf articles #687 et #371), en 2013, un nouveau club naquit avec la volonté d’être le successeur officiel du FC Linz. Il prît les couleurs bleus et blanches ainsi que le nom de FC Stahl Linz (Stahl signifiant acier en allemand).

#546 – SK Rapid Vienne : die Grün-Weißen

Les verts et blancs. Le Rapid joue en vert et blanc et fait parti des rares européens à porter ses couleurs (comme le Sporting Lisbonne, le Betis Séville, le Werder Brême, le Celtic Glasgow et l’AS Saint-Étienne). Pourtant, le club viennois adopta à sa fondation en 1897 une combinaison de couleurs plus classique, le rouge et le bleu. Les raisons de ce choix sont inconnues. Ces couleurs furent conservées même après le changement de nom en 1899. Finalement, le vert et le blanc, couleurs traditionnelles désormais, ne s’imposèrent qu’en 1905. Selon l’auteur du livre Rapid-Chronik, Roland Holzinger, ce changement fut suggéré par des nouveaux membres du club, Anton Müllner, Hans Devide et Ernst Steinfellner. Toutefois, Holzinger ne fournit pas d’informations détaillées sur les raisons de cette décision. Selon lui, elles pourraient simplement s’inspirer des couleurs vert et blanc figurant dans les armoiries du district de Rudolfsheim, le quartier du Rapid à l’époque. Dans une interview accordée au magazine de football Ballesterer, Thorsten Leitgeb, conservateur du Rapideum (le musée du club) estime toutefois qu’une autre explication peut être avancée. Au début du XXème siècle, les lignes de tramways viennois n’étaient pas identifiées par des numéros mais des couleurs. Or, le tram qui se rendait à Hütteldorf, le nouveau quartier où s’installera le club, avait le vert et blanc comme combinaison de couleurs pour l’identifier. Pourtant, dans cette hypothèse, le hic réside dans le fait que le club ne s’installa qu’en 1911 à Hütteldorf. En tout cas, le nouveau jeu de couleurs fut très bien accueilli par les fans. Lors d’un match, le 24 juin 1906, l’équipe se présenta pour la première fois avec sa nouvelle tenue à rayures horizontales vertes et blanches. Elle fut saluée par de vifs applaudissements et le bleu et le rouge d’origine furent définitivement enterrés. Désormais, ces dernières couleurs apparaissent sur le maillot extérieur.

#493 – Wolfsberger AC : die Wölfe

Les loups. Il n’est pas difficile de comprendre que le loup apparaissant sur l’écusson du club provient de celui qui s’affiche sur les armes de la ville, ces dernières étant parlante vu le nom de la cité, WOLFsberg. Même si des objets de l’âge du bronze ont été retrouvés et que l’existence d’une colonie romaine est attestée, la cité est surtout mentionnée à compter du XIème siècle. Elle appartenait alors à l’évêché de Bamberg et le chateau y fut construit vers 1178. Les armes de l’évêché représentait un lion, ce fameux lion de Bamberg devenu un symbole en héraldisme. Résultat, Wolfsberg porta à l’origine les armoiries de l’évêché de Bamberg, un lion en flèche barré obliquement, attesté par un document daté du 14 juillet 1295. Pour une raison inconnue, à la fin du Moyen Âge, l’animal héraldique se transforma en un loup. Certainement que le nom de la vile y joua. Pour conserver une trace du lion, le loup fut affublé d’une queue de lion. A Wolfsberg et dans la région de Carinthie, marqué au nord par les Alpes et ses forêts, l’aire était propice aux meutes de loups. Mais, menace pour l’homme et son bétail, il fut chassé et disparut de la région. Depuis le début des années 2000, il réapparait en Carinthie. Le retour du loup en Autriche peut provenir de trois populations environnantes : la population des Alpes, par la Suisse et l’Italie, la population des Balkans, par la Slovénie et la Croatie, et enfin la population de l’Europe centrale, par la Pologne et la Slovaquie. Protégé par la Convention de Berne, le loup figure en Carinthie sur la liste des espèces gibiers protégées toute l’année. 

#446 – FC Admira Wacker Mödling : Admiraner

Le surnom est dérivé du nom du club, Admira. Il s’agit du terme latin pour « admirer ». Comme nous en avons parlé dans plusieurs articles, le nom des clubs de football fondés à la fin du XIXème siècle et au début du XXème associait souvent un terme anglais, pour rappeler la patrie d’origine du football ou s’inspirer des noms des clubs anglais, ou un terme latin pour rendre le nom plus chic ou aristocrate (cf article #111). Ce fut peut-être le cas du club créé à Vienne et qui émigra dans les années 1960 à Mödling. En 1905, un nouveau club fut fondé dans le quartier viennois de Jedlesee, par la fusion de deux anciennes associations, Burschenschaft Einigkeit et Sportklub Vindobona. Il s’avéra difficile de trouver un nom lors de la première réunion du club. Finalement, un homme qui revenait des Etats-Unis proposa de retenir le nom du navire sur lequel il fit son voyage transatlantique, « Admira ». Cette suggestion remporta une large approbation et cloua le débat.

#428 – SK Sturm Graz : die Schwoazn

Les noirs, les deux couleurs officielles du club étant le noir et le blanc. L’origine de ce choix de couleurs n’est pas connue précisément mais des hypothèses crédibles peuvent être avancées. Le club vit le jour le 1er mai 1909 et opta immédiatement pour le nom de sturm (Tempête). Une légende romantique prétend que ce choix rappelait la tempête qui faisait rage ce jour là. Toutefois, il apparaît plus probable que les fondateurs reprirent le nom du club tchèque DBC Sturm Prague qui joua à Graz quelques jours plus tôt (le 18 et le 19 avril 1909). Le DBC Sturm Prague était un club de la communauté allemande de Prague, alors en territoire Austro-Hongrois, et inspira le club autrichien au-delà du nom. En effet, le premier écusson du Sturm Graz était un drapeau rayé noir et blanc au vent, exactement celui du DBC Sturm Prague. Alors les couleurs aussi ? Les joueurs du club tchèque évoluaient en bleu et noir. Ce n’est certes pas le blanc et noir de Graz mais il y avait une couleur commune qui inspira peut-être les fondateurs du club autrichien. Mais, ces derniers choisirent plus vraisemblablement ces couleurs noires et blanches car elles étaient à la mode parmi les cercles sportifs germanophones. En effet, elles faisaient référence à l’Ordre Teutonique, un ordre de chevaliers germaniques aux temps des croisades. Les chevaliers de l’Ordre portaient un bouclier blanc avec une croix noire. Déjà, à l’époque des guerres napoléoniennes, les clubs de gymnastique allemands portaient ces couleurs en homage à l’Ordre. Au début du XXème siècle, l’Allemagne se constituait, sous l’emprise de la Prusse (dont les couleurs étaient également le noir et le blanc pour les mêmes raisons) et le choix à cette référence historique puissante était très symbolique. Ainsi de nombreux clubs de football allemand et autrichien les reprirent. A Graz, en plus de Sturm, les clubs de SK Gabelsberg, Akademische Sportverein et Eisenbahner Südbahn jouèrent dans cette combinaison de couleurs. Enfin, les équipes nationales d’Allemagne et d’Autriche firent de même. Deux autres surnoms sont également utilisés pour le club : Blackies (les noirs en anglais) et Schwarz-Weißen (les noirs et blancs).

#387 – SKN St. Pölten : die Wolfe

Les loups. Un surnom assez répandu avec une explication assez logique. Le canidé apparaît férocement sur le nouvel emblème du club, dont il a tout de même toujours fait partie au fil des époques. Il est tiré des armes de la ville de St. Pölten où un loup se dresse. Dans le district de St. Pölten, ce n’est pas la seule ville à intégrer un loup dans ses armes. Le loup est une figure héraldique assez connue mais lorsqu’il se dresse, il est dénommé Loup de Passau. Car la ville bavaroise de Passau ou son diocèse ou son évêché affichait un loup dressé rouge sur leurs blasons. Et effectivement, le loup de St. Pölten est une référence à celui de Passau. Revenons aux origines. A compter du Ier siècle, le site de St. Pölten était une colonie romaine, relativement importante dans la région, du nom d’Aelium Cetium. A compter du Vème siècle jusqu’au VIIIème siècle, la ville disparaît quasiment, ses habitants migrant vers d’autres zones. Puis, à la fin du VIIIème siècle, l’Empire Franc de Charlemagne chassa de la région la population locale des Avars et importa avec lui le christianisme. De nouvelles colonies et monastères émergèrent alors en Basse-Autriche, y compris à St. Pölten, qui connut alors une renaissance. Ainsi, un premier monastère bénédictin bavarois, dépendant de Tegernsee, fut construit et recevant les reliques de St Hippolyte de Rome, qui donna le nom à la ville (St Hippolyte deviendra St. Ypolit puis St. Pölten). Un autre monastère augustinien sous l’influence du diocèse de Passau s’établit. Avec ces présences religieuses, la ville se développa et obtint plusieurs droits. Puis l’évêque de Passau, Konrad, accorda une charte aux citoyens de St. Pölten dès 1159, élevant St. Polten alors au rang de cité. La dépendante à l’évêché de Passau se confirma au fil du Moyen-Âge (l’évêque de Passau était même le seigneur de la ville) et se refléta dans les armoiries et le sceau de la ville (un loup debout tenant une crosse dans sa patte à l’époque).