#867 – CS Minaur Baia Mare : Minerii

Les mineurs. Le club fut fondé en 1948 par la fusion du club Phoenix Baia Mare, appartenant à l’usine chimique, créé en 1932, et Minaur Baia Mare, club des mineurs, créé en 1927. Dans un premier temps, relié à l’industrie métallurgique, le club se plaça sous le patronage de l’économie minière de la région. L’exploitation minière fut l’occupation de base et l’une des principales sources de revenues des habitants de la région de Baia Mare depuis l’Antiquité. Au cours du Néogène (s’étalant entre -23 millions d’années et -2,58 millions d’années), une activité volcanique intense se produisit dans la région, qui offrit le climat propice au développement d’une chaîne de montagnes. Les roches éruptives de ces massifs montagneux contiennent depuis des minerais d’or et d’argent ainsi que des métaux non ferreux (plomb, zinc, cuivre …). La naissance de la ville est certainement due à cette activité minière. Des témoignages écrits apparaissent dès 1329 et décrivent Baia Mare comme un important centre minier et une cité médiévale à majorité allemande. Le premier document qui donne des données plus détaillées sur l’exploitation minière à Baia Mare est le privilège délivré par Ludovic I en 1347, qui renouvelait les privilèges antérieurs de la ville et aussi jetait les bases de l’organisation minière. Au XVème siècle, l’exploitation minière était florissante. Au XIXème siècle, accompagnant la production minière, des industries métallurgiques se développèrent. Après 1918, l’État roumain fit l’acquisition des mines et des usines métallurgiques appartenant à la Hongrie en Transylvanie. Une agence d’État (Regia Intreprinderilor Miniere si Metalurgice ale Statului – Direction des entreprises minières et métallurgiques de l’État) fut créée. Après 1924, des sommes considérables furent investies afin de faire des mines des unités de pointe. En 1945, les opérations minières dans le nord du pays (dont Baia Mare) furent intégrés dans la société Minaur. Après l’établissement du régime communiste, l’apogée de la production dans le nord du pays commença : de nouvelles mines furent ouvertes. Seulement, l’exploitation minière n’était plus rentable et était fortement subventionnée par l’Etat pour répondre aux besoins de l’industrie lourde roumaine. Les réserves d’or de la banque centrale roumaine provenait de cette région. Après la révolution de 1989, les mines commencèrent à décliner. Le 30 janvier 2000, aux alentours de Baia Mare, eut lieu l’une des pires catastrophes industrielles européennes. Une fuite de cyanure provenant de la société Aurul, qui traitait les résidus de l’activité aurifère, se déversa en particulier dans la Tisza et le Danube, provoquant la mort d’une grande quantité de poissons en Hongrie et en Yougoslavie. Cinq semaines plus tard, une autre fuite, cette fois de métaux lourds (zinc, plomb, cuivre), contamina une nouvelle fois les eaux de la Tisza. Désormais, les activités minières ont quasiment disparus.

Néanmoins, elles marquèrent fortement l’histoire de la région comme du club. Après s’être appelé Energia Trustul Miner Baia Mare et Minerul Baia Mare, Minaur apparaît encore dans le nom du club. Du côté de la ville, son nom dérive directement de cette activité. « Baia » signifie une exploitation souterraine, une mine et provient du latin bannea ou du hongrois bánya. « Mare » est un adjectif dont le sens est étendu, vaste et venant du latin mas, mari. Ensuite, la production minière s’inscrivit dans ses armoiries. Sous le règne de Matthias Corvin, vers 1468, sur les pièces frappées à Baia Mare apparaissaient deux marteaux de mineur croisés, qui, plus tard, feront partie à la fois du sceau et des armoiries de la ville. Aujourd’hui, ils ont disparu mais on peut voir sur le blason un mineur sous terre avec une pioche en train de creuser.

#668 – CD Cobresal : los Mineros

Les mineurs. Vainqueur de la Coupe du Chili en 1987 et du Championnat en 2015, le club réside dans la petite ville d’El Salvador, qui compte un peu plus de 8 000 habitants, et qui se situe dans la région minière d’Atacama. En effet, le Chili dispose d’importantes ressources de minerais, en particulier de cuivre. Le pays demeure le premier producteur de la planète (plus de 30% de la production mondiale) et plus de 5,6 millions de tonnes de cuivre ont été extraits en 2013. L’activité minière représente plus de 50% de ses exportations et près de 20% de son PIB. L’extraction du cuivre s’effectue surtout au nord du pays, dans le désert d’Atacama où se situe 4 grandes mines, dont celle d’El Savador. L’extraction de cuivre était déjà réalisée par le peuple précolombien des Atacamas mais ce fut en 1959 que la mine actuelle fut mise en service par la société américaine Andes Copper Mining. La découverte de ce filon permit de trouver du travail pour les mineurs de la ville de Potrerillos, dont la mine était épuisée. La ville d’El Salvador (le sauveur) fut alors créée de toutes pièces et organisées dans le seul but de servir les besoins de la nouvelle mine de cuivre. En 1971, l’industrie du cuivre fut intégralement nationalisée par Pinochet au sein de la compagnie publique, Codelco. En 1979, la Codelco soutint la fondation du club de football, qui reprit dans son blason (casque de mineur et la croix Ânkh, symbole utilisé par les alchimistes pour le cuivre et logo de la Codelco) et ses couleurs (orange, couleur du cuivre et de la Codelco) les représentations de cette activité économique. Codelco finança en partie la construction du stade du club, qui se nomme El Cobre (le cuivre). L’apogée de la mine fut atteint au début des années 1980. L’épuisement des réserves conduisit la Codelco à prendre la décision de fermer la mine au milieu des années 2000. La production commença alors à réduire mais en 2010, la présidente du pays décida la prolongation de l’activité de la mine au moins jusqu’en 2021. En 2020, 56 302 tonnes de cuivre était extrait de cette mine et 1 438 personnes y travaillaient.

#286 – Zagłębie Lubin : Miedziowi

Le cuivre. Les joueurs évoluent dans un maillot orangé qui peut évoquer la couleur du cuivre. Ce surnom comme ce maillot orange sont liés à l’une des principales activités économiques de la ville de Lubin : l’extraction minière de Cuivre. En 1957, la découverte de gisement de cuivre en Basse-Silésie conduisit à ouvrir deux mines importantes : une à Polkowice et une autre à Lubin. Lubin représente l’une des plus grandes réserves de cuivre et d’argent de Pologne avec des réserves estimées à 347 millions de tonnes de minerai en 2010. En 2018, la production annuelle était d’environ 7 millions de tonnes de minerai polymétallique (cuivre, argent, nickel, cobalt, molybdène) pour une surface minière de 158 km². Cette activité donna naissance en 1961 à la société dénommée KGHM, active encore aujourd’hui en Pologne mais également au Chili et en Amérique du Nord. Fondé en 1945, le club gagna avec l’arrivée de KGHM un nouveau riche sponsor qui aida au développement. Le club changea alors de nom d’abord pour Gornik (Mineur) puis Zagłębie (bassin minier). KGHM continue encore à être le principal sponsor du club.

#231 – CD Cobreloa : los Naranjas

Les oranges. La couleur des premiers maillots du club était rouge (accompagné d’un short blanc) mais ce choix résultat d’une improvisation pour permettre de jouer un match. Très rapidement, le club mua vers un kit orange. Il existe plusieurs versions pour expliquer ce choix.

Selon l’un des premiers présidents, José Gorrini Sanguinetti, le club opta pour l’orange afin de rendre hommage à l’équipe de football des Pays-Bas. Le club fut créé en 1977 et à cette époque, Cruyff, Rensenbrink, Repp et autre Neeskens faisaient rêver le monde du foot. L’équipe des Pays-Bas était alors surnommé « l’orange mécanique ». Une autre version raconte que l’orange fait référence à la couleur du cuivre et de la société minière Codelco, éléments indissociables de la région de Calama (où réside le club). L’extraction du cuivre est un des piliers de l’économie du pays. Le Chili est en effet le premier producteur de la planète (plus de 30% de la production mondiale) et plus de 5,6 millions de tonnes de cuivre ont été extraits en 2013. L’activité minière représente plus de 50% de ses exportations et près de 20% de son PIB. L’extraction du cuivre s’effectue surtout au nord du pays, dans le désert d’Atacama, et notamment à Chuquicamata, plus grande mine à ciel ouvert du monde, situé à 15 km de Calama. Cette activité est contrôlée par Codelco, société d’État chilienne et plus grande entreprise mondiale d’extraction du cuivre. Or, le football à Calama a toujours été soutenu par Codelco. D’ailleurs, l’entreprise fut largement associée à la création du club, son directeur adjoint, José Gorrini Sanguinetti déclarant que la société Codelco soutiendrait pleinement l’initiative afin de « donner aux travailleurs de l’entreprise un bien-être, via des activités de loisirs et de loisirs sains ». Une autre version avance également une hypothèse liée aux entreprises de la région. En choisissant la couleur orange, le club cherchait à obtenir le soutien financier de la compagnie aérienne Ladeco. Disparue en 1998, Ladeco était la compagnie aérienne dédiée au transport du fret et des passagers des camps miniers du nord et du centre du Chili, principalement ceux appartenant à Codelco. D’autres versions indiquent que la couleur orange fut choisie, sous l’influence de Pierre Kerkhoffs Nijstens, l’un des fondateurs de Cobreloa et qui descendait d’une famille néerlandaise. 

Quelque soit la véritable raison, le choix fut certainement influencé par l’activité minière et son représentant Codelco ainsi que par les Pays-Bas. En tout cas, le club a depuis lors toujours conservé cette couleur.