#1154 – CD Lota Schwager : Lamparita

Les ampoules. Le club réside dans la ville de Coronel, centre d’une région de gisements de charbon importants. La première exploitation minière débuta en 1852 avec l’entreprise Compañía Carbonífera de Lota. La production de charbon servait initialement à approvisionner les navires traversant le détroit de Magellan. Puis, l’arrivée du chemin de fer dans la région en 1888 ouvrit de nouveaux marchés vers l’intérieure du pays au XXème siècle. L’exploitation des gisements conduisirent au développement des villes de Lota et Coronel pour accueillir la main d’œuvre nécessaire pour l’extraction du charbon. Cette activité fut rendue possible par les investissements réalisés par des entrepreneurs tels que Matías Cousiño, Jorge Rojas, Guillermo Delano et Federico Schwager. Ce dernier, homme d’affaires anglo-allemand, démarra l’exploitation de mines de charbon en 1859 à Coronel. Vers 1890, il fonda la Compañía Carbonífera y de Fundición Schwager pour consolider ses différentes mines de la région de Lota et Coronel. De l’autre côté, Matías Cousiño et Tomás Garland fondèrent la Compañía Cousiño & Garland en 1852 pour exploiter la mine de Lota Alto. Au fil du temps, le nom de l’entreprise minière changea et devint la Compañía Explotadora de Lota y Coronel en 1870. En 1933, elle s’appela Compañía Carbonifera e Industrial de Lota. Après la Seconde Guerre mondiale, l’utilisation croissante du pétrole et de l’électricité dans les industries et les activités de transport provoqua une baisse continue de la demande qui aboutira à fermer les mines en 1997. Dans cette période, les différentes sociétés charbonnières furent réorganisées, fusionnées, nationalisées puis privatisées. Par exemple, en février 1964, la Compañía Carbonífera y de Fundición Schwager fusionna avec la Compañía Carbonifera e Industrial de Lota, donnant naissance à Carbonifera Lota-Schwager.

Le boom minier fit la fortune de certaines familles, qui financèrent de nombreuses œuvres caritatives et d’embellissement de villes. Assez naturellement, leurs entreprises offrirent des activités sportives et culturelles à leurs personnels. Ainsi, le club de football Federico Schwager était celui de l’entreprise Schwager tandis que la société Compañía Carbonifera e Industrial de Lota supportait le club de Minas Lota. En 1966, deux ans après la fusion des sociétés, les deux clubs prirent le même chemin et donnèrent naissance au CD Lota Schwager. Ce dernier était donc totalement ancré dans la culture minière. Or, les mineurs portaient des casques avec une ampoule dessus, pour les éclairer sous la terre. Dès ses débuts, l’institution reprit la lampe minière caractéristique du bassin houiller dans son écusson.

#1110 – Everton Viña del Mar : los Ruleteros

Les roulettes. Ce club chilien n’a pas eu le plaisir d’accueillir ZZ venu effectuer quelques roulettes dans son enceinte Estadio Sausalito. Pour autant, il fait parti des principaux clubs du pays, avec 4 titres de champion, et avec un nom évocateur. Car, comme certains autres clubs sud-américains (Liverpool FC en Uruguay, Arsenal Sarandi en Argentine, Barcelona SC en Equateur, CSD Rangers au Chili, CA Torino au Pérou), le vieux continent avec ses institutions sportives constituèrent une source d’inspiration. Tout débuta le 24 juin 1909 quand le club fut porté sur les fonds baptismaux de la ville de Valparaíso par un groupe de jeunes mené par les enfants d’immigrés anglais David et Arturo Foxley, Frank et Hugh Boundy, Percy Holmes, Malcon Fraser et les frères « chiliens de souche » Abelardo et Carlos González. La légende la plus répandue prétend que le nom fut choisit en l’honneur du club de Liverpool qui effectuait alors une tournée en Argentine et en Uruguay. Il se peut d’ailleurs que la famille Foxley qui était le principal moteur du projet était originaire de la ville de la Mersey.

Dans les années 1930, la vie du club fut mouvementée avec par deux fois des arrêts prolongés de l’activité. Une première fois en 1933 car le club s’estima lésé par les décisions prises par la ligue de Valparaíso à son encontre suite à une plainte de son rival, Unión Española de Valparaíso. En 1936, le club reprit son activité mais moins d’un an plus, nouvelle pause en raison de problèmes financiers. Il fallut attendre 1942 pour enfin voir le club renaître. La direction entreprît alors d’importants chantiers pour structurer le club et le préparer au professionnalisme. En premier lieu, le club déménagea dans la ville voisine de Viña del Mar. Ensuite, il agrandit son stade de Sausalito et envisagea d’acheter son siège Viana 161 à Viña del Mar. Pour cela, le club emprunta auprès de ses membres et de ses supporteurs mais également avec le soutien du monde des affaires de la cité, dont le Casino de Viña del Mar, qui sponsorisait le club à hauteur de 0,03% de ses revenus. Ce fort sponsoring du Casino fut à l’origine du surnom.

#1061 – CD Antofagasta : el Puma

Le puma. Mascotte du club qui apparaît également sur son blason, l’animal dépasse simplement son rôle de surnom pour être un marqueur de l’identité du CD Antofagasta. Le club fut fondé le 14 mai 1966, fortement encouragé par l’Asociación Nacional de Fútbol Profesional, la ligue professionnelle chilienne. La ville du Nord du pays n’était pas représentée dans l’élite professionnelle et l’un de ses clubs, Unión Bellavista, s’adressa en 1965 à la fédération pour obtenir le statut professionnel. Mais sa demande fut rejetée. Son rival, Portuario Atacama, tenta la même démarche mais également en vain. L’ANFP poussa les deux clubs à s’unir pour créer une force capable de s’imposer face aux structures professionnelles existantes. Il fallut la médiation du Maire de la cité ainsi que toute la pression de l’ANFP pour enfin parvenir à la création du Club de Deportes Antofagasta Portuario.

En 1968, le nouveau club évoluait en seconde division (mais s’apprêtait à remporter ce championnat et enfin accéder à l’élite). La presse de la capitale publiait le classement de la première division chaque semaine sous le titre « Así van los Leones » (Ainsi vont les Lions). Lisant cela, le journal d’Antofagasta, « La Estrella del Norte », prit la même habitude pour présenter le classement de la seconde division. Toutefois, pour différencier les deux étages professionnels, le journal changea d’animal et l’intitulait « Así van los Pumas » (Ainsi vont les Pumas). Alors que la référence animalière s’appliquait à l’ensemble des équipes, les lecteurs de « La Estrella del Norte », qui supportaient Antofagasta Portuario, crurent qu’il s’agissait d’un surnom pour leur équipe favorite. Il faut dire que le nom Antofagasta Portuario était peu plébiscité (tout comme son abréviation AP) par les fans et donc le surnom puma se diffusa rapidement. Se rendant compte de son adoption par les supporteurs, « La Estrella del Norte » entretint le phénomène et en particulier son journaliste Hugo Rivera Quiroga qui accompagnait ses commentaires de caricatures avec un puma portant le maillot de l’équipe. Puis, les autres médias locaux reprirent également le surnom.

#976 – CD Universidad Católica : la Franja

La bande. Le maillot blanc de la Católica se distingue par une bande horizontale bleue au niveau de la poitrine. C’est devenu l’un des déterminants de l’identité du club. Mais, elle n’apparut pas aux origines du club. Les prémices de la section football de l’Université se trouvent dans la participation d’une équipe dénommée Universidad Católica FC à la première division de l’Asociación Nacional de Football (une des ligues chiliennes existant au début du XXème siècle) en 1908. Un an plus tard (1er novembre 1909), l’Universidad Católica disputa l’un des premiers Clásico Universitario face à l’Universidad de Chile avec, semble-t-il, un maillot vert.

En 1927, l’équipe devint membre de la fédération sportive de l’Universidad Católica, qui regroupait les différentes disciplines sportives pratiquées à l’université, qui fut fondée le 30 août de la même année. Il s’agissait d’une première officialisation administrative du club. Les symboles des différentes sections furent définis et institutionnalisés par la fédération le 19 novembre 1927, dont les couleurs évidemment. 3 teintes furent choisies : blanc, bleu et rouge. Le blanc symbolise la pureté immaculée, la vertu et la morale tandis que la croix de couleur bleue représente Jésus-Christ et son royaume céleste. Enfin, les initiales en rouge rappelle le sang divin qui rachète l’homme. Ces 3 couleurs étaient également celles du drapeau chilien et l’Université avait donc la volonté de rappeler son engagement religieux et nationale. A cette date, le maillot devint paré de rayures verticales blanches et bleues. Auparavant, il était plutôt uni et varié du bleu au gris en passant par le rouge ou le blanc.

En 1930, la branche football, dirigée par l’ancien joueur Enrique Teuche, commencait à disputer des matchs amicaux contre des équipes semi-professionnelles et professionnelles de la Asociación de Fútbol de Santiago. Le club rejoint également la Club Universitario de Deportes et participa aux Jeux olympiques universitaires. Lors de cette compétition, l’Universidad Católica affronta l’Universidad de Chile et porta pour la première fois une tunique blanche avec une bande horizontale bleue. Ce fut le point de départ de la tradition.

#932 – Club Universidad de Chile : el Romántico Viajero

Le voyageur romantique. Ce surnom du club chilien invite au voyage et au lyrisme, à la poésie mais certainement au football. Il faut expliquer que ce surnom est tiré directement du titre de l’hymne officiel du club. En 1933, un groupe d’étudiants en architecture, appartenant à la Casa de Bello, réalisa un voyage en bateau, à bord du Reina del Pacífico, en direction de la ville d’Antofagasta. Pendant ce voyage, les étudiants se laissèrent aller à clamer leur amour pour leur Universidad de Chile et petit à petit, leurs inspirations se marièrent pour se transformer en une chanson. Cette chanson ne parlait pas de football mais de leur adoration pour leur école, de leurs rêves. En outre, leur chanson se terminait par un mot qui est devenu un célèbre cri au Chili : Ceacheí. Dans ce groupe, figurait Julio Cordero Vallejos qui composa les accords de la chanson et la nomma « Romántico Viajero« . Il enregistra les paroles et la musique de l’hymne à la Bibliothèque nationale, raison pour laquelle il est reconnu officiellement comme son auteur. Toutefois, il a toujours été soucieux de reconnaître qu’il s’agissait d’une oeuvre collective avec ses compagnons de voyage. Pendant quelques années, ce groupe d’étudiants oublièrent la chanson jusqu’au moment où on leur rapporta que la chanson était entonné dans les travées du stade universitaire. En effet, en 1940, elle devint l’hymne officiel du club. Dans les années 1950, Jaime Aranda Farías, chanteur lyrique de l’Académie de chant Lucía del Campo et qui travaillait à Radio Minería, fut choisit pour l’interpréter.

Ser un romántico viajero y el sendero continuar, (Soyez un voyageur romantique et le chemin continue)
ir más allá del horizonte, do remonta la verdad (pour aller au-delà de l’horizon, là où la vérité s’élève
)
y en desnudo de mujer contemplar la realidad
(et dans la nudité de la femme contempler la réalité)

Brindemos, camaradas, por la Universidad (Portons un toast, camarades, à l’Université)
en ánforas azules de cálida emoción. (dans des amphores bleues d’émotion chaleureuse.)
Brindemos por la vida fecunda de ideal (Portons un toast à la vie fructueuse de l’idéal)
sonriendo con el alma prendida en el amor. (souriant avec une âme prise dans l’amour.)

Ser un romántico bohemio, cuyo ensueño es el querer (Être un bohémien romantique, dont la rêverie est de)
ver las amadas ya olvidadas y dejadas al pasar
(voir les êtres chers déjà oubliés et laissés pour compte.)
y en desnudo de mujer contemplar la realidad
(et dans le nu d’une femme contempler la réalité)

Brindemos, camaradas, por la Universidad (Portons un toast, camarades, à l’Université)
en ánforas azules de cálida emoción.
(dans des amphores bleues d’émotion chaleureuse.)
Brindemos por la vida fecunda de ideal
(Portons un toast à la vie fructueuse de l’idéal)
sonriendo con el alma prendida en el amor.
(souriant avec une âme prise dans l’amour.)


La, lará, lará, lará, lará
la ,lará, lará, lará, lalará
ceacheí, ceacheí, ceacheí
CEACHEÍÍÍÍ

#895 – CCDFA Arturo Fernández Vial : los Aurinegros

Les ors et noirs. Si le club de Concepción fut fondé le 15 juin 1903, il trouve ses origines dans une première association du nom de Club Deportivo Ferroviario Internacional (ou International FC selon d’autres sources) né en décembre 1897. Ce premier club regroupait les cheminots de la société nationale Ferrocarriles del Estado. Comme dans beaucoup de pays, en particulier en Amérique du Sud, les chemins de fer furent un vecteur du développement du football. D’une part, la masse des ouvriers constituait un vivier important. D’autre part, le réseau ferroviaire s’étoffa avec le soutien des experts en la matière, les britanniques. Nombre d’ingénieurs et de cheminots venant d’outre-manche émigrèrent dans les contrées sud-américaines et emmenèrent avec eux leur savoir-faire et leurs nouveaux loisirs tels que le football. Ainsi, le Club Deportivo Ferroviario Internacional naquit dans cet environnement (où les lignes ferroviaires se construisaient dans la région) et quelques années plus tard laissa sa place au CCDFA Arturo Fernández Vial (dont le F signifie Ferroviario).

Dans la tradition du monde ferroviaire sud-américain, le club retint comme couleurs le jaune et le noir. Pourquoi ? Il s’agit de rendre hommage à l’une des premières locomotives à vapeur, the Rocket (la fusée). Construite en 1829, elle fut conçue par l’ingénieur anglais George Stephenson, considéré comme l’un des « pères fondateurs » du chemin de fer à vapeur. Elle combinait plusieurs innovations de précédentes locomotives pour donner la machine la plus avancée de son époque et qui demeura la base de la plupart des moteurs à vapeur au cours des 150 années suivantes. Remportant le concours du Rainhill Trials, cette locomotive traînait treize tonnes à presque 25 km/h et pouvait atteindre la vitesse record de 56 km/h (sans charge). Elle fut exploitée sur la nouvelle ligne Liverpool-Manchester et sa fiabilité et ses performances aidèrent à l’expansion du chemin de fer. Stephenson choisit de peindre sa locomotive en jaune et noir. Il se serait inspiré des diligences les plus rapides de l’époque qui affichaient ces couleurs et ainsi il pensait suggérer vitesse et fiabilité.

Les surnoms máquina aurinegra et el Auri sont également utilisés.

#872 – CSD Concepción : León de Collao

Le lion de Collao. Ce surnom a une histoire particulière car il fut d’abord attribué à un joueur. Puis, au fil du temps, il se rependit et se confondit alors avec le club. Dans les années 1960, le CSD Concepción recruta un défenseur nommé Haroldo Peña. Il évolua de longues années sous les couleurs lilas du club et avec qui il parvint à atteindre l’élite chilienne. Après un match contre l’Universidad Técnica del Estado, l’entraineur de ce dernier déclara « si perdimos fue porque ellos tenían un león y al medio » (Si nous avons perdu, c’est parce qu’ils avaient un lion au milieu) ou alors que Haroldo Peña défendait comme un lion. En effet, il se battait sur un terrain avec ferveur et détermination. Collao est le nom de l’avenue où se situe le stade du club, Municipal Alcaldesa Ester Roa Rebolledo, et c’est devenu le surnom de l’enceinte. Puis, le surnom fut popularisé par le journaliste de « El Sur » Luis García Díaz. En 1998, les dirigeants de Concepción décidèrent de changer le blason du club. Ne se sentant pas soutenu par la municipalité, ils supprimèrent de l’écusson les armoiries de la ville et rendirent hommage à l’une des grandes idoles de l’histoire des lilas, Haroldo Peña, le León de Collao. A partir de là, le maillot du club affichait la figure du roi des animaux (visage regardant droit devant) dans un cercle blanc. Depuis, le club a modifié son blason pour revenir aux armoires de la ville avec l’aigle impérial de Charles Quint.

#735 – CDU Concepción : los del Campanil

Ceux du campanile. Si le club omnisport (et sa section football) est assez jeune avec une création en 1994, il dépend de l’Université de Concepción, la troisième plus ancienne université du Chili, fondée le 14 mai 1919. L’université rassemble près de 30 000 étudiants et 1 300 professeurs sur 3 sites, dont le principal est celui situé dans la ville de Concepción. Construit en 1919, s’étendant sur 1 500 hectares, ce campus a été reconnu comme un site du patrimoine national en 2016 par le Conseil des monuments nationaux du Chili. En 2010, les autorités en charge de célébrer le Bicentenaire du Chili distinguait déjà le campus comme l’une des infrastructures les plus remarquables de la première moitié du XXème siècle. Les habitants de Concepción le considèrent comme une icône de la ville de Concepción et un lieu de promenade. Deux monuments demeurent emblématiques de ce campus : l’Arche et le Campanile. Inspiré par les campus américains, le fondateur de l’Université, Enrique Molina Garmendia, proposa la construction d’un campanile en 1941. Achevée en 1943, cette tour, haute de 42,5 mètres, fut influencée par le design de la célèbre Tour Sather de l’Université de Californie à Berkeley construite entre 1914 et 1917. Enrique Molina Garmendia avait présenté ce projet comme le symbole universitaire par excellence, un signe de droiture et d’élévation. C’est ce qu’est bien devenu le campanile, un patrimoine architectural et un symbole de l’Université et de la ville. Il est souvent repris sur des timbres, des fresques … . Il s’affiche également et logiquement sur le blason du club sportif de l’Université.

#697 – CD Santiago Wanderers : el Decano

Le doyen. Vous savez d’où vient ce surnom. Le club de Santiago Wanderers est le doyen du football chilien. Selon l’histoire du club, il fut fondé le 15 août 1892 par 27 jeunes garçons créoles de la ville (pour d’autres 30). Toutefois, cette date demeure débattue car, après le tremblement de terre, qui frappa Valparaiso en 1906, détruisit le siège du club et fit disparaître les documents officiels de sa création. Certains chercheurs avancent donc que le club fut créé plutôt autour de 1895 ou 1896. Santiago Wanderers n’est pas le premier club créé au Chili. Il semblerait que la première association s’établit également à Valparaiso mais au sein de la communauté britannique. Au début du XIXème siècle, Valparaiso était une simple crique mais avec l’indépendance qui gagna le continent sud-américain au milieu du XIXème siècle les marchands britanniques s’établirent au Chili. Ils industrialisèrent le jeune pays, notamment en développant Valparaiso, qui devint le premier port du pacifique. Dans leurs bagages, cette immigration britannique amena aussi ses coutumes et les sports qui émergèrent outre-manche, dont le football. Ainsi, au sein de l’école The Mackay and Sutherland School de Valparaiso naquit la première équipe de football du Chili, Mackay and Sutherland Football Club, en 1882. Dans la foulée, d’autres clubs portés à la communauté britannique apparurent en particulier à Valparaiso (Valparaíso FC, Valparaíso Wanderers, Chilian FC). Les créoles observèrent ces nouvelles pratiques et furent séduits. Santiago Wanderers émergea donc en 1892, en étant le premier club où les joueurs chiliens étaient majoritaires. De plus, il se démarqua pour être l’une des premières entités sportives à rédiger tous ses procès-verbaux et publications en espagnol, alors que les autres clubs de l’époque le faisaient en anglais (du fait de leur origine et direction britannique). Enfin, les fondateurs auraient opté pour le nom de Santiago (le nom de la capitale chilienne alors que le club réside à Valparaiso) pour lui donner une attache, une identité nationale. Aujourd’hui, les autres clubs fondé avant les Wanderers ont disparu, souvent dans les années 1910. Pour certains, comme leurs membres et joueurs étaient issus de la communauté britanniques, ces derniers partirent combattre avec l’armée de leur pays lors de la Première Guerre Mondiale. Malheureusement, les clubs ne se relevèrent pas de ces départs et surtout de leurs décès.

#668 – CD Cobresal : los Mineros

Les mineurs. Vainqueur de la Coupe du Chili en 1987 et du Championnat en 2015, le club réside dans la petite ville d’El Salvador, qui compte un peu plus de 8 000 habitants, et qui se situe dans la région minière d’Atacama. En effet, le Chili dispose d’importantes ressources de minerais, en particulier de cuivre. Le pays demeure le premier producteur de la planète (plus de 30% de la production mondiale) et plus de 5,6 millions de tonnes de cuivre ont été extraits en 2013. L’activité minière représente plus de 50% de ses exportations et près de 20% de son PIB. L’extraction du cuivre s’effectue surtout au nord du pays, dans le désert d’Atacama où se situe 4 grandes mines, dont celle d’El Savador. L’extraction de cuivre était déjà réalisée par le peuple précolombien des Atacamas mais ce fut en 1959 que la mine actuelle fut mise en service par la société américaine Andes Copper Mining. La découverte de ce filon permit de trouver du travail pour les mineurs de la ville de Potrerillos, dont la mine était épuisée. La ville d’El Salvador (le sauveur) fut alors créée de toutes pièces et organisées dans le seul but de servir les besoins de la nouvelle mine de cuivre. En 1971, l’industrie du cuivre fut intégralement nationalisée par Pinochet au sein de la compagnie publique, Codelco. En 1979, la Codelco soutint la fondation du club de football, qui reprit dans son blason (casque de mineur et la croix Ânkh, symbole utilisé par les alchimistes pour le cuivre et logo de la Codelco) et ses couleurs (orange, couleur du cuivre et de la Codelco) les représentations de cette activité économique. Codelco finança en partie la construction du stade du club, qui se nomme El Cobre (le cuivre). L’apogée de la mine fut atteint au début des années 1980. L’épuisement des réserves conduisit la Codelco à prendre la décision de fermer la mine au milieu des années 2000. La production commença alors à réduire mais en 2010, la présidente du pays décida la prolongation de l’activité de la mine au moins jusqu’en 2021. En 2020, 56 302 tonnes de cuivre était extrait de cette mine et 1 438 personnes y travaillaient.