#539 – FC Libourne : les Pingouins

Un beau pingouin s’affiche sur l’écusson du club mais son apparition comme emblème demeure une inconnue. Heureusement les versions ne manquent pas. D’ailleurs, ce pingouin serait en réalité un manchot, ce qui expliquerait la première version. Dans le pays du rugby, une querelle de bars ou de clochers devaient certainement s’inviter dans ces légendes. Les rugbymen, qui utilisaient leurs mains pour tater le ballon, surnommaient les footballeurs les manchots car ces derniers ne se servaient que de leurs pieds. Les footballeurs auraient alors eu suffisamment d’auto-dérision pour prendre l’animal comme symbole. Cette version ne plait pas à tout le monde et d’autres préfèrent avancer une filiation avec le Racing Club de France. En 1936, peu de temps après sa création, les membres fondateurs voulaient placer le club sous d’heureux auspices. A cette époque, le Racing Club de France était un club dominant du football français et qui venait de réussir l’exploit de faire le doublé Coupe-Championnat. Résultat, les dirigeants sollicitèrent le parrainage du club francilien et l’obtinrent. L’emblème du Racing était un pingouin que le club girondin reprit donc à son compte. Comme « jamais 2 sans 3 », une troisième version fit son apparition. Au tout début, le club évoluait sur un terrain qui était un vrai champ de patates. Lors d’un jour d’hiver, en découvrant le terrain gelé, les adversaires auraient dit « Mais sur cette banquise, on va jouer contre des pingouins ! ». L’animal serait resté.

#538 – FC Winterthour : die Löwen

Les lions. Le club suisse possède un écusson avec deux lions rouges, qui est une copie quasi-exacte des armoires de la ville de Winterthour. Ces armes remontent au XIIIème siècle et proviennent d’une importante famille noble régnant sur la région à cette époque, la Maison de Kybourg. Au Xème siècle, les Udalrichingers, dont les représentants étaient également connus sous le nom de comtes de Winterthur, dominaient la ville. Au XIème siècle, la cité fut apportée en dot lors du mariage de Hartmann I von Dillingen (de la Maison de Kybourg) et Adelheid, la fille du dernier seigneur de la ville, Adalbert II von Winterthur. Winterthur devint alors la capitale du nouveau Comté de Kybourg et les Kybourg sont considérés comme les fondateurs de la cité. La Maison de Kybourg avaient des armoiries composés de deux lions et d’une barre en diagonale les séparant. Ce sont ces armes qui furent reprises par Winterthour dès 1252, peu de temps avant l’extinction de la Maison de Kybourg. La présence des lions sur les armes des Kybourg s’explique probablement par l’union des deux familles, celle des seigneurs de Winterthur (Adelheid, la fille d’Adalbert) et de celle de Dillingen (Hartmann I. von Dillingen). Ces deux familles avaient des lions dans leurs armoiries. Les armoiries de Kybourg ont servi de base à de nombreux blasons de localités suisses, telles que le canton de Thurgovie et les villes Diessenhofen, Andelfingen, Kybourg et donc Winterthour.

#537 – FC Zbrojovka Brno : Flinta

Les pistolets. Le club fut fondé le 14 janvier 1913 par un fils de fabricant de farine, Cyril Lacina. Après la Seconde Guerre Mondiale et l’avènement du communisme en République Tchécoslovaque, le club passa sous le patronage de Zbrojovka Brno, une usine de fabrication d’armes. Créée en 1918 par absorption de la branche armement léger de Skoda, la société, dénommée alors Československé závody na výrobu zbraní v Brně (Usine d’armes tchécoslovaque à Brno), réparait, à l’origine, des voitures, des fusils, du matériel de communication et ferroviaire. Dans les années 1920 et 1930, elle étendit également son activité à la construction automobile et aux machines à écrire Remington. Mais, son activité principale, qui fit sa renommée, fut la fabrication de pistolets puis de fusils militaires et mitrailleuses ainsi que des armes de chasse, exportés dans le monde entier. La société fit finalement faillite en 2006. Le club sorta du giron de l’entreprise avant la faillite (au début des années 90) et changea de nom pour Boby Brno. Mais, en 2010, la nouvelle direction revint aux sources pour donner un nouveau souffle au club qui venait de chuter en seconde division après plus de 20 ans dans l’élite : Zbrojovka réapparut donc dans le nom du club. Il faut dire qu’à la fin des années 1970, sous le patronage de l’usine, le club écrivit les plus beaux chapitres de son histoire. Sous la houlette de l’entraîneur Josef Masopust, Brno remporta son seul titre de champion de Tchécoslovaquie lors de la saison 1977/78 (le club termina 3ème la saison suivant et 2ème la saison 1979/1980). Un beau tir groupé.