#543 – UR La Louvière Centre : les Loups

L’animal apparaît sur le blason du club et provient directement des armes de la ville, et surtout du nom de la ville. Les armoiries de la ville, qui furent autorisées par un arrêté royal datant du 5 mars 1954, reprend le blason de la célèbre abbaye d’Aulne, sur lequel a été rajouté une louve. Justement l’abbaye d’Aulne possédait des terres importantes qui correspondaient au territoire actuel de la ville et qui était dénommées, dans les chartes du XIIème siècle, en roman, menaulu ou meneilut (ce qui signifie le repère du loup). Ceci paraît logique car ce territoire était constituée de bois, où des loups devaient vivre. Le nom se transforma en latin en luperia en 1157 puis lovaria en 1168, gardant toujours le lien avec le loup. Puis, en 1217, le nom fut retraduit en lovière, puis le lovière en 1284. Enfin, le nom définitif de La Louvière apparût, pour nommer une ferme (La Grande Louvière, dont la Chapelle est encore visible).

#542 – Akademik Sofia : Студентите

Les étudiants. Dans les années 1940, les championnats sportifs inter-étudiants devirent populaires en Bulgarie. En 1947, un groupe d’étudiants de l’Université de Sofia se décida à créer un club de football au sein du plus ancien et plus grand établissement d’enseignement supérieur de Bulgarie (fondé le 1er octobre 1888). À cette époque, près de 14 000 étudiants fréquentaient l’université, avec un corps professorale composé de 182 enseignants et 286 assistants. Avec l’arrivée des communistes au pouvoir, des transformations profondes avaient lieu dans l’université. Trois nouvelles écoles furent fondées en 1947 au sein de l’Université, une sur les forêts , une de zoologie et une d’économie. De nombreux départements firent, dans le même temps, sécession pour former des institutions distinctes. C’est donc dans cet environnement bouillonnant que le club vit le jour, en se référant à l’Université.

#541 – RNK Split : Crveni

Les rouges. Le surnom fait effectivement référence à la présence de la couleur dans le blason du club comme sur le maillot du club (aujourd’hui, le kit du club est même intégralement rouge). Mais, ce surnom fait également le lien avec l’orientation politique du club dont la couleur résulte. Le club fut fondé en 1912 sous le nom de HRŠD Anarch. HRŠD était l’acronyme de Hrvatsko Radničko Sportsko Društvo (Société Sportive des Travailleurs Croate) et Anarh, diminutif de Anarchiste. On comprend immédiatement que le club représentait des idées très à gauche de l’échiquier politique et avait le soutien de la classe ouvrière de la ville (notamment des travailleurs du chantier naval). Le fondateur du club, Šimun Rosandić, déclara « Mi učenici Muške zanatske škole – maranguni – odlučili smo osnovati nogometni klub. Igrali smo za gušt, ali i iz protesta prema svakom zlu. Dugo smo smišljali kako dati ime klubu, meni je prvome palo napamet ime – Anarhist! Poslin smo ga skratili u Anarh. Učinilo mi se da je to najbolje ime, jer je ono u sebi imalo i – ništo drugo! A šta drugo? E, neka to drugi misle! » (Nous, étudiants de l’école d’artisanat pour hommes – Maranguni – avons décidé de fonder un club de football. Nous jouerons pour le plaisir, mais aussi par protestation contre tous les maux. Nous avons longtemps réfléchi à comment nommer le club, j’ai été le premier à penser au nom – Anarchiste !. Il me semblait que c’était le meilleur nom, parce qu’il était tout et rien d’autre ! Et quoi d’autre ? Eh bien, que les autres pensent ça !). Cet engagement politique n’était pas de vains mots. Pendant la guerre civile espagnole, les membres du club tentèrent de monter un bataillon de volontaires pour combattre aux côtés de la coalition antifasciste contre Franco. Lors de la Seconde Guerre Mondiale, de nombreux joueurs et membres du club répondirent à l’appel des communistes pour combattre les occupants.

La première couleur du club n’était pas le rouge. Certains défendent que le maillot était noir (couleur des anarchistes) tandis que d’autres prétendent qu’il était rayé bleu et blanc. Toutefois, dès les années 1920 ou 1930, pour réaffirmer son appartenance aux mouvements ouvriers, le club opta pour le rouge. Tout au long de son histoire, Split modifia le design de son maillot relativement souvent au gré des changements de nom du club, du manque d’argent (qui ne permettait pas d’acheter le maillot souhaité) mais le rouge demeurait la couleur prédominante. Dans la décennie qui a suivi l’indépendance de la Croatie en 1991, la nouvelle direction souhaita imprimer une nouvelle marque et, en 1996, ils optèrent pour un maillot bleu et blanc à rayures verticales, sur le modèle du premier maillot du club. Mais, après quelques années, en 2001, la direction revint à la célèbre couleur rouge du club.

#540 – Real Cartagena FC : los Heroicos

Les héroïques. Ce surnom est avant tout attaché aux habitants de la ville de Carthagène des Indes. Pendant plus de 275 ans, Carthagène était une ville importante de l’Empire Américain Espagnole, notamment en ayant un rôle clé dans l’administration de l’Empire et la traite négrière. Avec l’annexion de l’Espagne par la France au début du XIXème siècle, le sentiment indépendantiste grandit dans l’Empire et Carthagène y joua un rôle essentielle. En 1811, la ville déclara son indépendance et le leader indépendantiste, Simón Bolívar, entama une libération de la Colombie et du Venezuela. Avec le retrait des troupes françaises d’Espagne en 1815, le Roi retrouva des moyens et lança, sous la houlette de Pablo Morillo, une expédition pour rétablir son pouvoir aux Amériques. Le 18 août 1815, Morillo aborda les côtés de la ville de Carthagène et commença le siège de la ville. Jusqu’au 6 décembre de la même année, la ville et ses habitants résistèrent, malgré la faim et les épidémies. A la fin du siège, remporté par les espagnols, 6 000 personnes étaient mortes dans les murs de la ville (sur une population de 20 000) et la ville était quasiment détruite. Carthagène des Indes fut ruinée par le siège et perdit son leadership politique et son rôle de premier plan. Reconquise par les patriotes le 10 octobre 1821, il faudra plus d’un siècle à la ville pour retrouver la population de 1815. À la suite de cet épisode, la ville recevra le titre de Ville héroïque. Depuis, ses habitants sont héroïques.