#532 – Galatasaray : Cimbom

Encore un mot qui n’a aucune signification mais qui est aujourd’hui synonyme de Galatasaray. Selon la version officielle du club, ce sobriquet serait né dans les années 1920. Un ancien joueur du club, Sabit Cinol, partit en Suisse pratiquer le football avec le Servette de Genève (pour la petite histoire, il s’agirait du premier footballeur turque à exporter ses talents hors d’Anatolie). Au Servette, évoluait un joueur prénommé Jim. Pour l’encourager à marquer, les supporteurs des grenats criaient « Jim Bom Bom ». Cette association phonétique fonctionnant à merveille, Sabit Cinol la rapporta avec lui en 1924 à son retour au pays et créa un chant aux fans pour donner un tempo aux joueurs. Ainsi naquit le fameux chant « Re Re Re Ra Ra Ra Galatasaray Galatasaray Cim Bom Bom » . Jim se transforma en Cim car la lettre «j» en anglais sonne comme «c» en turc. Une autre légende circule également dans les travées du stade et situe la création du surnom à 1957. Un des leaders des supporteurs du club, dénommé Murtaza, partit en Amazonie à la chasse au crocrodile. Pour lui servir de guide, un australien du nom de Jim l’accompagna dans ses aventures. Murtaza ne parlait pas anglais et pour signifier la présence d’un crocrodile, il interpellait son guide avec « Jim Bom Bom ». Il voulait lui dire qu’il avait vu un crocodile et que Jim devait tirer avec son arme (Bom étant l’onomatopée pour la détonation du fusil). Une fois revenu dans le stade, Murtaza raconta ses aventures en Amazonie aux ultras. A l’évocation du « Jim Bom Bom », les spectateurs prirent des crises de rire et racontaient l’histoire à leurs voisins. Se propageant dans les gradins, ce son conquit les supporteurs qui finirent par l’entonner en chœur.

#531 – FC Lahti : Mustat kuhnurit

Les bourdons noires. Le kit (maillot, short et chaussette) intégralement noir que porte les joueurs contribua à la naissance de ce surnom. En 1996, deux clubs de Lahti, FC Kuusysin et Reipas Lahti, évoluaient respectivement en première et seconde division. Toutefois, ils connaissaient des difficultés financières et, poussés par le Maire de la ville et la communauté des affaires, ils fusionnèrent pour donner naissance au FC Lahti. Le choix de la couleur noire, qui constitue aujourd’hui encore un marqueur fort du club, fut plébiscité par les fans. En revanche, le bourdon n’est pas uniquement noir et l’association avec cette insecte résulte d’un journaliste, qui voulait qualifier la vie du club. En effet, les bourdons mâles (aussi bien les faux bourdons que les bourdons) ont une fonction limitée au sein de la ruche. Alors que les femelles travaillent, les bourdons mâles flânent pour uniquement réussir un accouplement à la fin du printemps. Ainsi, le journaliste-écrivain, Kalle Veirto, dans ses articles au début des années 2000 dans le quotidien Etelä-Suomen Sanom, surnomma les joueurs, les bourdons. En effet, le comportement du club faisait penser à cet insecte. Le FC Lahti débutait les saisons difficilement, mais améliorait son jeu et ses résultats au fur et à mesure que le temps se réchauffait (la compétition se déroule l’été d’avril à octobre). Cette moquerie devint rapidement un symbole pour le club. En 2013, le chanteur Konsta Hietanen, ancien joueur des équipes de jeune, avec le groupe Osmo’s Cosmos, reprit ce symbole en sortant une chanson « Kuhnurit saalistaa » (La chasse aux bourdons) ainsi qu’un dessin de bourdons.

#530 – Los Angeles Galaxy : Galaxy

Avec les franchises américaines ou nippones, il n’est pas nécessaire de se casser la tête pour trouver un surnom. Il suffit de reprendre leur nom. Lors de la création de la MLS en 1993, Los Angeles ne pouvait pas ne pas posséder de franchise. Deuxième agglomération des États-Unis, Los Angeles avait déjà vu défilé d’autres franchises de soccer qui avaient porté haut les couleurs de la ville (LA Kickers, LA Aztecs). Après avoir été porté par le propriétaire d’une chaine de restaurants, le club fut repris en 1995 par le groupe AEG (Anschutz Entertainment Group), qui se transformait à cette époque en un organisateur d’évènements culturels et sportifs. AGE décida de renommer le club, qui s’appelait alors Salsa. Comme le groupe AEG se développait dans l’entertainment, il relia le nom du club avec cette industrie qui faisait la notoriété de Los Angeles. Outre la production cinématographique (avec les 5 grands majors Universal, Paramount, Warner Bros., Walt Disney et Columbia, et plus de 500 films produits par an), cette économie intègre aussi dans la ville la production audiovisuelle, musicale et de jeux vidéo. Centre mondial du cinéma des années 1920 jusqu’en dans les années 1960, Hollywood attira de nombreuses stars dans la ville. Aujourd’hui encore, Los Angeles, grâce à sa qualité de vie (mer et soleil) et cette industrie rayonnante (même si elle n’est pas dominante), accueillent nombre de personnalités. Ainsi, le nom de Galaxy faisait référence à la constellation de célébrités vivant à Los Angeles.

#529 – Goiás EC : O Clube dos 33

Le club des 33. Comparativement aux autres États du Brésil, le football s’installa plus tardivement dans l’État de Goiás. Les deux premiers clubs de football fondés dans l’État le furent dans les villes desservies par le chemin de fer de Mogiana, soit la ville de Catalão et celle de Pires do Rio. Ainsi, le Clube Recreativo e Atlético Catalano apparut en 1931 et le Pires do Rio Futebol Clube en 1935. D’autres clubs émergèrent dans les années 30. En 1939, le besoin de structurer cet environnement sportif bouillonnant mais naissant se fit sentir et la fédération régionale de football fut créée. Dans ce mouvement, le Goiás EC se forma encore plus tardivement, le 6 avril 1943. Sa naissance, poussée par les frères Carlos et Lino Barsi, se fit humblement, sur le trottoir, sous les lumières d’un vieux réverbère. D’autres clubs dans la ville de Goiás existaient déjà (Goiânia Esporte Clube (1936) et Atlético Clube Goianiense (1937)). Résultat, si sa naissance se fit sous un réverbère, les plus anciens clubs de la région faisaient de l’ombre à ce nouveau venu. Sans argent, au structure modeste, sans résultat sportif, Goiás était un petit club, qui n’attirait pas les foules. Ses rivaux commencèrent donc à le surnommer péjorativement O Clube dos 33 pour signifier que Goiás ne comptait que 33 supporteurs, les 33 fondateurs. Pendant ses 20 premières années d’existence, les seuls éclaires de génie de Goiás venaient de son attaquant Tão Segurado qui joua de 1954 à 1961 pour le club. En 1956, il réussit à terminer meilleur buteur du championnat de l’État avec 22 buts et dédia cette performance aux fameux « 33 fans » du club. Dix ans plus tard, Goiás remporta son premier titre et ainsi commença la saga qui ferait de lui aujourd’hui la plus grande équipe de football de l’État. Goiás fit alors du terme, qui était une plaisanterie, une fierté et le nombre 33 est un symbole fort du club.

#528 – SC Bastia : i Lioni di Furiani

Les lions de Furiani. Ce surnom donna naissance à une mascotte. Arpentant le terrain comme mascotte dans les années 90, le lion disparut dans les années 2000 pour enfin revenir de nouveau comme mascotte en 2012, sous le nom de Pistellu. Son origine n’est pas connu mais il semble que dans les années 60 et 70, ce surnom n’était pas utilisé. Il serait né lors de l’épopée européenne du club lors de la saison 1977-1978. La saison précédente, l’équipe bastiaise termina à la 3ème place du championnat, obtenant le droit de disputer la Coupe de l’UEFA. Meilleure attaque du championnat (82 buts), l’équipe reposait également sur son solide libéro, Charles Orlanducci, surnommé le Lion de Vescovato. Natif de Vescovato, Orlanducci réalisait de grande chevauché, ses longs cheveux donnant l’effet d’une crinière. Sa rudesse et son courage n’était pas non plus étranger à ce surnom. Avec le meneur Claude Papi, ils étaient les symboles corses de l’équipe bastiaise, au milieu de joueurs étrangers (Johnny Rep, Abdelkrim Merry) et continentaux (Félix Lacuesta, Jean-François Larios et François Félix). Avec son stade bucolique de Furiani, Bastia réalisa une superbe campagne en atteignant la finale face au PSV Eindhoven. Certes, l’équipe fut défaite en finale mais elle réussit l’exploit d’enchainer 7 victoires d’affilée auparavant face à des bastions européens tels que le Sporting Portugal, Newcastle et le Torino (qui était invaincu sur son terrain depuis 2 ans). La 7ème victoire fut  un cinglant 7-2 affligé au Carl Zeiss Iéna. Son jeu offensif (avec de longues courses agressives ou des une-deux), sa détermination, son courage, son capitaine surnommé le lion, l’équipe fut surnommé par la presse les lions. A l’issue de la demi-finale, Onze Mondial fit sa une avec l’équipe bastiaise et le titre « Les lions en finale ». Puis, lors de finale aller, « Les Lions sont lâchés » titra France Football. Surtout, le journaliste corse, Victor Sinet publia un livre sous le nom « Les lions de Furiani » qui entérina le surnom. Aujourd’hui, le club estime que ce symbole véhicule les valeurs du club : identité, force, combativité et respect.

#527 – CD Leganés : los Pepineros

Le terme dérive de pepino qui signifie « cocombre » . Ce pseudonyme original remonte à l’époque où Leganés était une ville agricole où les cultures et les fermes proliféraient. Pendant une grande partie du XXème siècle, la ville, située à une quinzaine de kilomètre de Madrid, était le principal grenier de produits agricoles de la capitale. A cette époque, Leganés comptait environ six mille habitants, la plupart travailleurs agricoles, et le concombre était le produit phare de la région. Mais, l’expansion de Madrid transforma Leganés en une ville dortoir (la population de la ville tripla en moins de dix ans, comptant aujourd’hui environ cent quatre-vingt-dix mille habitants) et également industriel (avec des usines de Roche Farma, Tapon Corona, Makro ou RVI). La tradition agricole n’a donc pas survécu à ce développement. Mais ses habitants maintiennent fièrement le surnom de pepineros, qui est utilisé pour tout ce qui touche à la ville, comme l’équipe de football ou son stade.

#526 – AC Monza : Biancorossi

Les blancs et rouges, couleurs du club. En 1912, la fusion de plusieurs clubs de sport donna naissance au Monza FC. Le club jouait alors avec des maillots aux couleurs blanches et bleues. A la fin des années 20 (saison 1928-1929) ou au début des années 30 (saison 1932-1933), le club changea de couleurs pour celles devenues traditionnelles aujourd’hui, blanc et rouge. Les raisons de ces choix, soit au moment de la fondation, soit lors du changement, ne sont pas documentées et sont donc inconnues. Mais, il est possible d’avancer une théorie. Tout d’abord, j’en écarte une. Le club résultant de la fusion de plusieurs associations, le bleu et blanc auraient pu être la conjugaison des couleurs des anciens clubs. Mais, il est peu probable que deux couleurs suffirent pour symboliser les différents clubs. Les couleurs bleus et blanches proviendraient, à mon sens, de celles des armes de la ville. Suite à une fusion, retenir les couleurs de la ville qui était le point commun des différents clubs serait justifié. Le changement vers le rouge et blanc s’expliquerait aussi au travers de la bannière de la cité lombarde. Cette dernière affiche les armes bleues et blanches de la ville sur un fond composé d’une bande rouge et d’une bande blanche. L’origine de ces différentes couleurs sont peut-être à trouver dans le premier sceau connu de la cité (XIIIème siècle) : un croissant de lune rouge avec un demi-cercle blanc en dessous, sur un fond bleu. Selon les historiens, la lune est un symbole du pouvoir impérial, reflété dans le soleil blanc qui fait référence au pouvoir papal.

#525 – AS Douanes : les Gabelous

Le surnom était évident vu le nom du club. En 1980, l’administration des douanes sénégalaises, qui souhaitait jouer un rôle sociale, décida de créer une association omnisport pour encourager ses agents à pratiquer le sport. La création du club permettait également de modifier l’image de cette administration et de permettre à ses agents de créer des liens d’entente, de camaraderie et de solidarité. Devenu le porte-drapeau de cette administration, il est également un pilier du football et du basket sénégalais. Présidé par le Directeur général des Douanes et directement incorporé à cette administration, les joueurs héritèrent naturellement du sobriquet de gabelous. Ce terme est devenu un synonyme de douanier. Sous l’Ancien Régime, en France, les douaniers étaient des percepteurs d’impôts. En particulier, ils collectaient la gabelle, l’impôt sur le sel. Cet impôt était considéré comme le plus injuste car il portait sur une denrée incontournable pour conserver les aliments, le sel. De gabelle fut dérivé en ancien français le terme gabeleur, pour nommer les douaniers en charge de la collecte. Dans certains dialectes, le terme devint gabelous et par extension est devenu le mot familier pour désigner les douaniers.

#524 – Jomo Cosmos FC : Ezenkosi

Les princes. Ce club de Johannesburg connut la même naissance que le club de Kaizer Chiefs. En 1983, l’ex-joueur professionnel Ephraim Sono, surnommé Jomo Sono, revint en Afrique en Sud après sa carrière menée aux Etats-Unis. Il joua pour le New York Cosmos, les Colorado Caribous, les Atlanta Chiefs et le Toronto Blizzard. Au Atlanta Chiefs, il évolua au côté d’une autre star sud-africaine, Kaizer Motaung qui au début des années 1970, fut le fondateur des Kaizer Chiefs. Jomo Sono racheta le club de Highlands Park en 1982. Pour le nom de son équipe, il décida d’associer son propre surnom Jomo et Cosmos, en l’honneur de son ancienne équipe new-yorkaise. Lorsqu’il évoluait en Afrique du Sud, aux Orlando Pirates, Sono reçut le surnom de Jomo (qui signifie « Flèche brulante ») par un fan, qui voyait en lui les mêmes qualités de leadership que celles de Jomo Kenyatta, alors président du Kenya. Jomo Sono s’investit totalement dans sa nouvelle équipe en étant à la fois son président et l’entraineur depuis 1983. Les flèches brulantes auraient pu constitué le surnom de la nouvelle équipe. Mais, finalement, elle hérita du surnom de Prince, autre surnom de Jomo Sono. En effet, pendant sa carrière, il était aussi qualifié de « Prince noir du football sud-africain ».

#523 – Club Bolívar : los Celestes

Les bleus ciels. Le 12 avril 1925, un groupe de jeunes fonda un nouveau club sportif dans la capital de La Paz. Créé l’année du centenaire du pays, les membres fondateurs voulaient donner un nom hispanique au club, contrairement aux autres clubs boliviens de l’époque qui avaient adopté des noms britanniques (The Strongest, Always Ready, Blooming …). Ils l’appelèrent ainsi Bolívar en l’honneur du grand libérateur sud-américain Simón Bolívar. Pour le choix des couleurs, ils optèrent pour l’originalité avec du bleu clair, peu répandue à l’époque. Elle reflétait la couleur du ciel au dessus de La Paz. Capitale la plus haute du monde, elle connaît des hivers particulièrement secs et ensoleillés.