#628 – Club Universidad Nacional UNAM : Los del Pedregal

Ceux de Pedregal. Situé sur la Ceinture de feu, le Mexique connut et connait une activité volcanique et sismique dense. Ainsi, on dénombre des centaines de volcans à travers le pays, dont 14 se trouvent être encore actifs. Le 12 Septembre dernier, le volcan Popocatepetl (“La Montagne qui fume” en nahuatl), situé à 70 km de la capitale Mexico, connut d’ailleurs plusieurs explosions qui véhiculèrent gaz et cendres près de la ville. Car, le sud de la ville de Mexico est ceinturé par une chaîne volcanique du nom de Chichinautzin. Un de ses volcans, Xitle (« Nombril » en nahuatl), n’eut qu’une seule éruption mais qui fut à la fois à l’origine de ce conne de cendre d’une hauteur approximative de 3 100 mètres et également d’une grande zone urbaine de Mexico. En effet, autour de 245-315 après J.-C., son explosion entraina une coulée de lave qui s’étala sur 70 km, détruisant au passage la ville mésoaméricaine Cuicuilco. Sur ces terres de lave volcanique parfois fertiles ou arides, dénommées pedregal (coulée, éboulement), la ville de Mexico s’étendit à partir des années 1940. On y trouve aujourd’hui des extremes entre le quartier de Jardines del Pedregal, regroupant de somptueuses demeures bourgeoises, ou encore le Pedregal de Santo Domingo, une des dernières zones disponibles dans l’aire urbaine de Mexico dans les années 1970 et colonisé illégalement en une nuit, en Septembre 1971, par 5 000 familles pauvres, migrant depuis les campagnes du Mexique. En 1943, alors que les bâtiments universitaires de l’UNAM étaient dispersaient dans le centre ville de Mexico, la décision fut prise d’établir le nouveau campus, regroupant l’ensemble de l’université, sur cette espace volcanique, tout près du nouveau quartier en édification de Jardines del Pedregal. L’idée de construite une cité universitaire germait depuis les années 1920. Le Congrès de l’Union approuva ce choix le 31 décembre 1945 et le 11 Septembre 1946, le président Ávila Camacho publia le décret d’expropriation des 7 000 km2 de terrain destinées à la construction de la Cité Universitaire. Le plan d’ensemble du site fut réalisé par les architectes Mario Pani et Enrique del Moral, également directeur de l’Ecole d’Architecture de l’Université et chaque bâtiment fut dessiné par des étudiants de cette école. Edifiée durant les années 1950, la Cité Universitaire, par son mariage de la tradition et du moderne, sa conception harmonieuse et faisant place à la nature, et par l’implication des meilleurs architectes, ingénieurs et artistes du Mexique (dont Diego Rivera), fut déclarée site du patrimoine mondial par l’UNESCO en 2007. C’est dans cette cité que fut également construit naturellement le Stade Olympique (d’une capacité de 72 000 places) en 1952 pour accueillir les Jeux Olympiques de 1968 mais surtout l’équipe de football professionnelle de l’Université.

#627 – Portland Timbers : the Timbers

Les bois. Si le club de Portland dans l’Oregon figure peu sur les palmarès du football américain, il n’en demeure pas moins un club « historique ». S’il rejoint la MLS seulement en 2011, 11 ans après sa fondation, le club reprit l’héritage, notamment symbolique, de celui qui exista de 1975 à 1982 au sein de la défunte NASL. En particulier le nom, l’écusson et les couleurs. Timber signifie donc bois (une fois transformé tel que celui servant pour les charpentes, le plancher ou le papier). L’écusson affiche une hache de bucheron. Enfin, la couleur principale est le vert, représentant les arbres (en particulier le pin ponderosa) et la mousse des forêts de l’Etat de l’Oregon. Situé au Nord-Ouest des États-Unis, sur la côte Pacifique, ce territoire, bercé par un climat océanique, est recouvert pour moitié de sa surface par de vastes forêts (soit près de 122 000 km2). Dès les années 1880, encouragés par une demande forte provenant de la dynamique Californie et le développement des voix ferrés qui facilita les exportations, les migrants du Far West firent de l’exploitation forestière un des piliers de l’économie de l’Etat. Les forêts du Michigan, du Minnesota et du Wisconsin diminuant rapidement à la fin du XIXème siècle, l’État voisin de Washington devint le premier producteur national de produits du bois en 1910, une position que l’Oregon lui ravit en 1938 pour ne plus la quitter. De 2015 à 2019, la production de bois brut de l’Oregon s’élevait en moyenne à 9 millions de m3. L’Oregon est également un leader dans la production de produits en bois tels que le bois lamellé croisé, le bois lamellé collé et les panneaux de contreplaqué. En 2019, 16% de la production nationale (1ère position) de bois tendre et 28% de celle de contreplaqué (également 1ère position) étaient réalisés dans l’Oregon. Enfin, 18 usines de transformation de bois étaient situés dans l’Oregon (contre seulement 6 en Alabama, le deuxième au classement). Mais cette position de leader aux Etats-Unis ne doit pas masquer le déclin de cette activité. Les incendies de forêts, la surexploitation et le durcissement de la réglementation environnementale ont fortement pénalisé l’exploitation conduisant, entre la fin des années 1980 et 2000, à un effondrement de plus de 90% des récoltes dans les forêts fédérales de l’Etat. Des entreprises alors disparurent (Willamette Industries) ou déménagèrent (Louisiana-Pacific) et le chômage crût dans les zones rurales de l’Etat. Dans le même moment, l’économie de la haute technologie (Silicon forest) émergea, devenant le nouveau moteur de la croissance de l’Oregon.

#626 – Huachipato FC : los Acereros, los Siderúrgicos

Ceux de l’acier, les sidérurgistes. Basé dans la ville de Talcahuano, le club fut fondé le 7 juin 1947 par des salariés de la société Compañía Siderúrgica Huachipato qui détient l’usine sidérurgique de Talcahuano. En raison du coût élevé des produits provenant de l’aciérie vieillissante de Corral, la société chilienne de développement (CORFO) décida de soutenir la construction d’une nouvelle aciérie à Talcahuano. L’usine fut construite en 1947 et officiellement inaugurée en 1950. Principale usine sidérurgique du Chili, sa capacité de production a été multipliée par plus de huit, atteignant aujourd’hui 1 450 000 tonnes d’acier liquide par an. Huachipato est un terme qui vient de la langue mapuche et signifie « piège pour la chasse aux canards ». Grand employeur de la ville, la Compañía Siderúrgica Huachipato encouragea le développement auprès de ses salariés de domaines aussi variés que l’éducation, le sport, l’art et la culture. Ainsi, l’entreprise soutient le club de football mais également la Corporación Cultural Artistas del Acero, une association culturelle créée en 1958 par des ouvriers de l’usine.

Le lien avec le monde de l’acier étant important, l’écusson du club intégra le steelmark. Ce symbole, constitué d’un cercle blanc dans lequel se trouve 3 étoiles ayant la forme d’une astroïde, de couleur jaune, rouge et bleu, fut créé à l’initiative de la société US Steel puis reprit en janvier 1960 par l’American Iron and Steel Institute pour promouvoir les industries de l’acier américaine. Il devait rappeler aux consommateurs l’importance de l’acier dans leur vie quotidienne. Les 3 astroïdes signifient : l’acier allège votre travail, illumine vos loisirs et élargit votre monde. Ils représentent également les trois matériaux utilisés pour produire l’acier : le jaune pour le charbon, le rouge pour le minerai de fer et le bleu pour la ferraille. En 1962, le fabricant d’acier Republic Steel proposa à l’équipe de football américain, Pittsburgh Steelers, de porter sur leur casque le steelmark. Ceci était logique au vue du nom de l’équipe et constituait une bonne publicité pour les producteurs d’acier. CD Huachipato suivit le mouvement et rendit hommage ainsi à ses origines.

#625 – Red Star FC : l’Etoile Rouge

La traduction française de son nom est un symbole fort du club et de ses supporteurs. Même si le club évolue en vert et blanc (et que le rouge n’a jamais été une couleur marquante de ses équipements), l’étoile rouge orne fièrement depuis sa création son écusson. En outre, si le club changea de nombreuses fois de nom au gré des fusions avec d’autres associations, le terme Red Star y demeura toujours et sévèrement ancré (Red Star Club Français, Red Star Amical Club , Red Star Olympique, Red Star Olympique Audonien, Stade français-Red Star, Red Star FC, AS Red Star, AS Red Star 93, Red Star FC 93, Red Star FC). Installé à St Ouen, l’étoile rouge semblerait assez logique. En effet, la commune comme son département de Seine-Saint Denis se sont mariés à la cause rouge lorsque la banlieue Est parisienne accueillit des usines et sa cohorte d’ouvriers dès le XIXème siècle. A la fin de ce dernier, les partis de gauche ravirent la mairie de St Ouen, et de 1945 à 2020, la municipalité fut même dirigée par seulement 3 maires et mairesses, tous d’obédience communiste. St Ouen était alors au cœur de la Ceinture Rouge, ce cordon communiste entourant la bourgeoise capitale parisienne. Supporté par les ouvriers et les syndicalistes du coin, le club adopta également une conscience de gauche. On peut encore entendre aujourd’hui, dans son vieux stade, des chants politisés (« flic, arbitre ou militaire, qu’est-ce qu’on ne ferait pas pour un salaire ? »). En Septembre 21, des rumeurs de cessions apparaissent et mettent le feu aux poudres entre la municipalité et la direction, le maire (PS) arguant que la vente pourrait se faire au profit d’un partenaire financier (gros mot dans la bouche de gens de gauche) qui ne serait pas en phase avec les valeurs de la ville et du club.

Pourtant, ce lien entre l’Etoile Rouge et les mouvements politiques de gauche résulte d’un malentendu. Tout d’abord, le club adopta l’étoile rouge dès sa fondation en 1897 avant que ce symbole soit accaparé par l’Internationale ouvrière ou les régimes communistes (elle apparût sur le drapeau de l’URSS en 1922). Ensuite, le club à sa naissance et pendant quelques années fut un repère bourgeois. En effet, il naquit et établit son siège dans un bar au croisement de la rue de Grenelle et de l’avenue de La Bourdonnais, au sein du chic et aristocrate 7ème arrondissement de Paris. Ses fondateurs, les frères Modeste et Jules Rimet (l’instigateur de la Coupe du Monde de Football), Jean de Piessac, Georges Delavenne, Ernest Weber et Charles de Saint-Cyr (un des éminents membres du Racing Club de France), étaient tous issus de famille bourgeoise. Même si leur volonté était, au travers des valeurs du sport, de créer un club qui rapprochent les classes sociales, leur association n’attira d’abord que les fils de bonne famille sur le Champs de Mars voisin. Dans un monde sportif dominé par les anglo-saxons (tous les nouveaux sports venaient d’Outre-Manche), les fondateurs cédèrent, comme beaucoup de club à l’époque, au snobisme britannique en dénommant le club Red Star. Rimet raconta plus tard que le choix de ce symbole provenait de sa gouvernante anglaise, Miss Jeny, qui avait proposé de reprendre le nom de la compagnie britannique Red Star Line qu’elle empruntait souvent pour retourner au pays. Au XIXème siècle, plusieurs compagnies de transport maritime apparurent et dont les navires se différenciaient en mer par leurs drapeaux et les couleurs de leurs cheminées. Un des symboles largement repris par ces compagnies (car facilement reconnaissable) étaient l’étoile et chacune choisit sa couleur. Ainsi, naviguaient la White Star Line (qui exploita le Titanic), la Blue Star Line et donc la Red Star Line. Une autre légende était racontée par le capitaine emblématique du club, Lucien Gamblin (joueur du club de 1907 à 1923). Selon lui, l’Etoile Rouge aurait été inspirée par la présence d’un cirque américain sur le Champs de Mars. Par n’importe quel cirque, celui de William Cody, mieux connu sous le nom de Buffalo Bill. Son attraction connut un grand succès à Paris en 1889, lors de l’exposition universelle. Or, Buffalo Bill arborait une étoile rouge qui aurait alors inspiré Jules Rimet.

Consulter le site du footichiste pour son article dédié au Red Star

#624 – Panserraikos FC : Λιοντάρια

Les lions. Le club de la ville de Serrès s’est choisi pour emblème le lion qui apparait donc sur son blason. Même s’il garde sa stature imposante, il n’est pas rugissant, ni rampant mais assis sur un bloc de pierre, comme une statue. En réalité, l’emblème du club est le Lion d’Amphipolis, l’un des monuments les plus importants de la région de Serrès. Haut de 5 mètres (et de plus de 15 mètres avec son socle), l’imposant lion en marbre fut découvert par morceau à partir du début du XXème siècle. Lors de la première guerre des Balkans, des soldats grecs qui campaient dans la région entre 1912 et 1913 furent les premiers à découvrir des morceaux du lion suivis par des soldats britanniques en 1916. Au début des années 1930, lors de travaux d’assèchement d’une partie du lac Kerkini, de très gros morceaux du lion furent mis à jour. En 1937, grâce au soutien de Lincoln MacVeagh, ambassadeur des États-Unis en Grèce, le Lion d’Amphipolis put être restauré et ainsi prit sa forme actuelle. Généralement, les statues de Lion se trouvaient généralement sur le site d’une bataille, comme celui de Chéronée, ou était associée à un grand soldat. En l’espèce, les historiens considèrent qu’aucune bataille majeure se déroula vers la cité d’Amphipolis à l’époque de la construction du monument. Datée du IVème siècle avant J.-C., la statue aurait donc été probablement érigée près de la sépulture de Laomédon. Originaire de Mytilène sur l’île de Lesbos, il s’installa dans la ville d’Amphipolis, alors importante base navale du Royaume de Macédoine, et devint l’un des grands amiraux d’Alexandre le Grand, qu’il accompagna dans ses conquêtes. Néanmoins, d’autres historiens avancent que ce lion fut érigé en l’honneur de Néarque, crétois qui s’établit Amphipolis et devint également un amiral et fidèle compagnon d’Alexandre. Découvert près des rives du Strymon, il aurait été déplacé de sa position originelle peut-être par les Romains qui conquirent Amphipolis vers 168 avant J.-C. et voulurent le ramener à Rome. Mais, la version la plus probable serait que la statue fut détruit par les Bulgares vers 1204.

#623 – K Lierse SK : Pallieters

On peut avoir 112 ans d’existence et remporté 4 Championnats de Belgique et deux Coupes nationales, cela ne constitue pas pour autant un paravent contre la faillite. Surtout en Belgique, où le football professionnel a beaucoup souffert depuis l’Arrêt Bosman (faillite ou fusion des clubs fondés avant 1930 : RFC Seraing en 1996, Boom FC en 1998, K. Beerschot en 1999, Entente Sambrevilloise en 2000, RCS Saint-Josse en 2001, Stade Leuven et RRC Tournaisien en 2002, RWD Molenbeek et RFC Athois en 2003, KVK Waaslandia en 2004, KV Ourodenberg-Aarschot en 2007, KFCV Geel en 2008, RAA Louviéroise en 2009, Excelsior Mouscron et SRU Verviers en 2010, Vilvoorde FC en 2011, KV Hemiksem en 2013, Ans FC en 2014, R. Albert Elisabeth Club Mons en 2015, K. Sportkring Halle en 2017, KSV Roulers en 2019, KSC Lokeren en 2020). La liste n’est évidemment pas exhaustive mais elle traduit assez bien l’hécatombe.

Fondé en 1906, le club de la ville de Lier fit pour sa part faillite définitivement en 2018 et partageait son surnom Pallieters avec les habitants de la ville. Ce terme flamand, qui n’a pas de traduction en français, caractérise une personne qui prend la vie facilement, un bon vivant, quelqu’un qui profite du jour présent et provient du titre du roman de Felix Timmermans (paru en 1916). Né à Lier en 1886 et mort dans cette même ville en 1947, Timmermans était profondément attaché à cette cité et fut un grand défenseur de l’identité culturelle flamande. Considéré comme l’un des plus grands auteurs flamands, il connut le succès grâce au roman Pallieter traduit en quarante langues, et qui fut adapté au cinéma en 1976. Le livre à l’intrigue décousue décrit les aventures d’un adulte assez banal dans sa région de Netheland, près de Lier. Profitant des choses simples et parfois éphémères, le « héros » glorifie la nature et s’extasie naïvement de la vie en général. Timmermans imagine un Netheland comme un paysage paradisiaque dans lequel vit son héros simplement et au rythme des saisons, au sein d’une communauté joyeuse, solidaire et unie par la nature. Ainsi, l’écrivain mit en valeur le monde rural flamand et utilisa de nombreux mots et expressions du dialecte de Lier. La renommée du roman, qui célèbre la vie quotidienne et la culture de la région de Lier, conduisit à surnommer les habitants de la ville et les joueurs du club Pallieters.

#622 – EC Vitória : Rubro-Negro

Les rouge et noir. Fondé le 13 mai 1899, l’EC Vitória figure parmi les 5 plus anciens clubs du Brésil. Le club naquit à l’initiative des frères Artur et Artêmio Valente avec dix-sept autres jeunes. Issus d’une famille bourgeoise bahianaise, ils étudièrent en Angleterre et, à leur retour à Salvador de Bahia, ramenèrent dans leur bagage les nouveaux sports britanniques, en particulier le Cricket. Sauf qu’à la fin du XIXème siècle, à Salvador, le Cricket était une affaire réservée aux immigrés anglais qui ne laissaient au brésilien que le rôle de ramasseur de balles. Lassés de cette discrimination, les 19 jeunes se réunirent pour offrir aux brésiliens une association qui leur permettrait de pratiquer ce sport. L’assemblée constituante se déroula dans la maison des frères Valente, située dans le quartier Vitória. Se voulant un club pour les brésiliens, les membres fondateurs choisirent certains symboles pour le rappeler. Ainsi, pour le choix du nom, des suggestions patriotiques furent avancées telles que Club de Cricket Baiano ou le Club de Cricket Brasileiro. Finalement, Artêmio Valente opta pour le nom du quartier où tout le monde vivait, Vitória, en ajoutant un c pour y donner une consonnance anglaise : Victoria Cricket Club. La volonté nationaliste s’exprima autrement, dans le choix des couleurs puisque le vert et le jaune, couleurs principales du drapeau brésilien, furent retenus. Mais, des tissus de ces teintes étaient difficiles à trouver pour le club, aussi bien dans la garde-robe des ses joueurs que pour son intendant. Juvenal Teixeira suggéra alors les couleurs noir et blanche car il s’agissait de coloris très communs qu’il était facile de se procurer. En conséquence, en 1901, le noir et le blanc s’affichèrent sur le maillot de la première équipe de football du club (le club se concentrait d’abord sur le cricket puis s’ouvrit à d’autres sports comme l’aviron (1902), l’athlétisme (1905), le tennis (1906) et le tir sportif (1908)). Puis, 6 mois plus tard, le rouge remplaça le blanc. Ce changement aurait été proposé par le Dr Cesar Godinho Spínola, qui venait de Rio de Janeiro et était un ancien rameur du Flamengo (dont les couleurs sont le noir et le rouge). Il fut à l’initiative de l’ouverture de la section nautique du club.

#621- Gimnasia y Esgrima La Plata : los Triperos

Les tripiers, les bouchers. Le football argentin se construisit dans ses villes par une opposition entre deux clubs. A Buenos Aires, Boca s’opposa à River quand Racing combattait Independiente. A Rosario, Central et Newell’s étaient les ennemies intimes. A La Plata, les deux clubs qui émergèrent de leur quartier pour régner sur la ville et au-delà furent Gimnasia y Esgrima d’un côté et Estudiantes de l’autre. Seulement, au début du XXème siècle, de par son nom, Estudiantes enrôlait ses supporteurs principalement au sein de la communauté étudiante de la ville et s’interdit même en 1916 de recruter ses joueurs hors des murs de La Plata. Résultat, le club limita sa zone d’influence géographiquement et socialement aux couches aisées de la ville. Gimnasia y Esgrima, à l’inverse, s’ouvrit aux autres quartiers tels que El Mondongo et à la banlieue tels que les vieilles villes d’Ensenada et de Berisso. Très vite, les habitants de ces quartiers et villes constituèrent le gros du bataillon des supporteurs comme des joueurs du club. Au début des années 1920, 25% des joueurs des différentes sections du club provenaient d’Ensenada et de Berisso. Or, Berisso abritait les abattoirs de la société Swift y Armour où travaillaient les populations de Berisso ou de El Mondongo. Avec dédain, les supporteurs et joueurs de Gimnasia y Esgrima héritèrent alors du surnom de triperos.

#620 – CA Osasuna Pampelune : los Rojillos

Les petits rouges (Gorritxoak en basque). La naissance du club souffre de quelques incertitudes mais tous s’accordent à penser que le CA Osasuna résulte de la fusion de deux clubs, Sportiva Foot-ball Club et New Club, en 1920. Concernant le premier jeu de maillot, certains avancent qu’il était blanc, accompagné d’un short noir, comme ceux du Sportiva FC (probablement que par manque de moyen, le nouveau club reprit l’équipement de l’ancienne équipe). Mais, dès l’année suivante, le blanc aurait été remplacé par le rouge. D’autres affirment que le club a toujours évolué depuis ses débuts avec un maillot rouge et un short bleu. En tout cas, depuis longtemps, les statuts du club ont fixés ces dernières comme les couleurs officielles. Ce choix, qui s’affiche naturellement aussi sur l’écusson du club, pourraient venir des couleurs des armes de la ville, qui représentent un lion blanc sur fond bleu et une bordure rouge portant les chaînes des armoiries du Royaume de Navarre. Ce blason fut codifié pour la première fois en 1923.

A compter du Xème siècle, autour du village originelle romain nommée Navarreria, habités par des basques, s’établissait un premier bourg, San Cernin, occupé par des francs. Au XIIème siècle, un autre bourg franc, San Nicolas, apparût. Bien que sous l’autorité de l’évêque, chaque bourg avait sa propre administration et ses privilèges. Cette organisation donna donc lieu à de nombreux et réguliers désaccords et heurts entre voisins. Finalement, le 8 Septembre 1423, afin de régler définitivement les différends, le Roi Charles III le Noble signa un traité, Privilegio de la Unión, qui regroupait les 3 bourgs en une commune, unie sous un seul blason, une seule bannière, une seule fiscalité et un seul régent. En outre, les murs d’enceinte de 3 bourgs devaient être abattus pour permettre l’édification d’une seule barrière extérieure. Ce traité, en son article 15, dotait la ville de ses premières armoiries encore utilisées aujourd’hui.

#619 – FC Bayern Munich : der Rekordmeister

Le maître des records. La question se pose souvent de savoir quel est le plus grand club du monde. Et pour parvenir à réaliser le classement, le niveau de remplissage de la salle des trophées demeure l’un des principaux indicateurs. A ce jeu, en Allemagne, la réponse est vite trouvée tant le Bayern Munich écrase toute la concurrence : 31 Championnats d’Allemagne (record national, dont 30 à l’ère Bundesliga et 9 d’affilé, série en cours), 20 Coupes d’Allemagne (record national), 9 Super Coupe d’Allemagne (oui encore record national) et 6 Coupes de la Ligue (faut-il préciser qu’il possède le record national). Voilà sur le plan national, le Bayern possède le plus de titres dans chacune des compétition. Il faut aussi rajouter 6 Ligues des Champions, 1 Coupe de l’UEFA, 1 Coupe des Vainqueurs de Coupe (l’un des rares clubs à avoir remporter les 3 Coupes d’Europe historiques), 2 Super Coupe d’Europe, 2 Coupes Intercontinentale et 2 Coupe du Monde des Clubs. N’en jetez plus, la Coupe est pleine. Tant en Allemagne que sur le plan international, le Bayern possède l’un des palmarès les plus beaux et des records à foison. Pourtant, le club au 121 années d’existence, connut des premières années sans relief puis quelques succès pendant les années 20. Champion d’Allemagne pour la 1ère fois en 1932, il ne put en profiter longtemps car martyrisé par les Nazis (ils considérèrent le Bayern comme club juif car son président et un certain nombre de membres l’étaient). Il faillit même disparaitre à la sortie de la guerre (les alliés interdisant toutes les associations existantes). Après quelques années de yo-yo, le Bayern s’installa en Bundesliga définitivement en 1966 sous l’impulsion de sa première génération dorée : Sepp Maier, Franz Beckenbauer et Gerd Müller. La victoire en Coupe d’Allemagne en 1966 lança ainsi une décennie exceptionnelle : Coupe d’Europe des vainqueurs de coupes et Coupe d’Allemagne en 1967, 4 Championnats d’Allemagne (1969, 1972, 1973, 1974), 2 autres Coupes d’Allemagne en 1969 et 1971. Enfin, Beckenbauer et sa bande dominèrent le football européen en remportant 3 Coupes d’Europe des clubs champions consécutivement en 1974, 1975 et 1976. Dans les années 1980 et 1990, les grands joueurs se succédèrent (Karl-Heinz Rummenigge, Paul Breitner, Klaus Augenthaler, Lothar Matthäus, Jean-Marie Pfaff, Stefan Effenberg …) et les titres nationaux s’accumulèrent (10 Championnats et 4 Coupes). Mais, l’Europe leur échappa à tous malgré 3 finales de C1 (dont une cruelle face à Manchester United en 1999). Seule une Coupe de l’UEFA en 1996 évita 20 années sans trophée européen. Puis, le nouveau siècle consacra encore le Bayern sous l’égide de Kahn, Élber, Scholl, Ballack, Lizarazu, Lahm, Ribéry, Robben. L’Allemagne réunifiée est alors sous son écrasante domination (16 titres de champion et 11 Coupes) et l’Europe n’y résiste pas (3 C1 en 2001, 2013 et 2020). Plus les années passent, plus le Bayern est intouchable et rien ne semble l’arrêter dans sa quête de records.