#711 – FC Augsbourg : die Fuggerstädter

Ceux de la ville des Fugger. Ville moyenne de Bavière aujourd’hui, Augsbourg eut son âge d’or du Moyen-Âge jusqu’à la Renaissance. Fondée en 15 avant J.-C. par deux beaux-fils de l’Empereur Romain Auguste, elle connut un premier essor en étant un des points de contact entre Rome et la province de Germanie nouvellement conquise. A la chute de l’Empire et jusqu’au 12ème siècle, la ville était avant tout le siège de l’Evêque, ce qui en faisait un lieu spirituel important sans être une ville significative. Puis, le 21 juin 1156, Augsbourg reçut les droits de cité par l’empereur Frédéric Barberousse, qui furent confirmés presque cent ans plus tard en 1251 par le droit d’utiliser un sceau et de taxer ses citoyens. En 1256, Augsbourg devint même une ville libre d’Empire, ce qui décupla son développement démographique, politique et économique. Plusieurs diètes de l’Empire (assemblée des États de l’Empire, Reichsstände) se tinrent à Augsbourg, en particulier au XVIème siècle, sous Charles Quint. Ce prestige politique découla de la puissance économique de la ville. Au XIIIème siècle, la fabrication de futaine, un tissu de lin bon marché, dominait l’activité commerciale de Augsbourg et, associée à sa position centrale entre les villes hanséatiques et l’Italie, fit sa prospérité. Des commerçants de la ville souabe accumulèrent d’importantes richesses qui leur permirent d’étendre leurs activités, en particulier à l’usure. Ainsi, à Augsbourg, les familles Fugger et Wesler devinrent les principaux argentiers de la noblesse européenne. Les Fugger étaient une famille souabe qui émigra à Augsbourg en 1367. Simple maître tisserand à leur établissement à Augsbourg, les Fugger devinrent des marchands de textile puis les chefs de la guilde des tisserands, et enfin, avec leur fortune, des banquiers. Leur réseau s’étendit d’abord vers le Proche-Orient puis de la Baltique jusqu’à la Méditerranée. En tant que banquiers, ils financèrent la noblesse et les familles royales, en particulier les Habsbourg, pour leurs campagnes militaires et leurs élections (au titre d’Empereur, en particulier Charles Quint). En 1408, les Fugger faisaient partie des 50 plus riches familles de la ville. Au XVIème siècle, le plus éminent de ses membres, Jacob Fugger, rassembla la plus grande fortune privée de l’époque, au point que le nom Fugger était même devenu synonyme de richesse dans toute l’Europe. En 1511, l’Empereur Maximilien Ier anoblit la famille, puis en 1514, les Fugger reçurent le titre héréditaire de comte du Saint-Empire. Aujourd’hui, il est possible d’admirer le Fuggerhäuser, le palais de la famille à Augsbourg, ainsi que le Fuggerei, le premier ensemble de logements sociaux financé par les Fugger. Il existe encore des descendants de la famille et une banque privée allemande porte encore leur nom (Fürst Fugger Privatbank). Leur grande influence dans la vie politique et économique valut à la ville d’Augsbourg et ses habitants le surnom de Fuggerstadt.

#710 – BSC Young Boys : Young Boys

Certes, le surnom n’en est quasiment pas un car il s’agit simplement du nom du club. Mais, d’une part, il est plutôt singulier. D’autre part, il a totalement éclipsé le nom de la ville de résidence du club alors même qu’il s’agit de la capitale de la confédération helvétique et qu’aucun autre club ne la représente si bien et de manière continue au plus haut niveau suisse. Remontons en 1898 lorsque le club fut créé. Au crépuscule du XIXème siècle, la pratique du football était en effervescence. Parti d’Angleterre, il s’épandait dans toute l’Europe et le monde, notamment au travers des écoles où ce nouveau exercice physique séduisait les étudiants. Ainsi, le 14 mars 1898, les lycéens Max Schwab, Hermann Bauer, Franz Kehrli et Oskar Schwab fondèrent le FC Young Boys à Berne. Pour le nom comme les couleurs, ils s’inspirèrent d’un autre club suisse, le Old Boys de Bâle. Partons donc dans le canton de Bâle-Ville. En 1893, le directeur de l’association de gymnastique des élèves de la Realschüler, Adolf Glaz, initia ses étudiants au football pendant l’été et surtout pendant les vacances d’automne. Seulement, à un moment, les étudiants quittèrent l’école et ne pouvaient donc plus jouer dans son club. En conséquence, ils fondèrent leur propre association de football en 1894. Comme ils n’étaient plus étudiants et que la mode à cette époque était de nommer les clubs dans la langue de Shakespeare, ils dénommèrent leur club FC Old Boys Basel (Old boys pour les vieux garçons dans le sens des anciens (étudiants)). Ils arborèrent des maillots rayés jaunes et noires. Ce club bâlois termina vice-champion lors du deuxième championnat suisse en 1899 et avait une belle réputation à cette époque. Séduit par ce club d’anciens étudiants, les bernois fondèrent donc le FC Young Boys (car eux étaient encore étudiants) et adoptèrent également les maillots rayés jaune et noire. Au début du XXème siècle, le FC Old Boys Basel changea de nom pour BSC Old Boys (BSC pour Basel Sport Club). En 1925, le club bernois continua le mimétisme en modifiant son nom pour BSC Young Boys (BSC pour Berner Sport Club). Depuis 1932, le club bâlois est descendu dans les ligues régionales amateurs suisses alors que son « filleul » bernois est monté en puissance pour devenir l’un des principaux clubs suisses (avec 15 titres dont le premier en 1903 ainsi que les 4 dernières éditions). Les vieux devraient donc s’inspirer des jeunes.

#709 – SV Zulte Waregem : Essevee

En juillet 2001, deux clubs de la région de Zulte, KSV Waregem et Zultse VV, unirent leurs forces pour donner naissance au SV Zulte Waregem. Ces deux clubs étaient également la résultante de diverses fusions. Le Zultse VV réunissait en 1976 les clubs de Zulte Sportief (fondé en 1950) et SK Zulte (fondé en 1947) mais ne dépassa jamais la 3ème division belge. Le KSV Waregem avait déjà une histoire plus longue et plus riche. En 1946, SV Waregem fut créé par l’association de Waregem Sportief (fondé en 1925) et du Red Star Waregem (fondé en 1928). Puis, le 13 avril 1951, le club reçut le « titre » royal et le nom devient Koninklijke Sportvereniging Waregem, en abrégé KSV Waregem. Pendant 30 ans (de 1966 à 1996), le KSV Waregem joua en première division et, même si son meilleur classement ne fut qu’une 4ème place, participa à plusieurs coupes d’Europe. Mais, à partir de 1996, le KSV connut de mauvais résultats sportifs et des difficultés financières qui l’amenèrent en 4ème division. En 2001, le KSV fit faillite et pour le ressusciter, la fusion avec Zultse VV fut réalisé. Etant donné la réputation du KSV, cette fusion fut plutôt une absorption. La nouvelle équipe reprit les couleurs du KSV (le club portait les couleurs rouge et blanche mais, les dernières années, le vert et jaune fut également arboré en raison du sponsor Molecule, un grand magasin. Zultse jouait également en vert et jaune). Elle déménagea vers le stade du KSV, le Stade Arc-en-ciel. Enfin, le club conserva une partie du nom du KSV, en retirant le Koninklijke (Royal). Or, le SV se prononce essevee en flamand. Cette prononciation s’imposa comme surnom du KSV Waregem et se transmit naturellement vers le nouveau club. Aujourd’hui, le site du club est à l’adresse http://www.essevee.be et le surnom est très régulièrement utilisé par le club, les supporteurs et la presse.

#708 – FK Olimpik Sarajevo : Vukovi

Les loups. En 1993, un groupe d’hommes décida en pleine guerre de Bosnie de créer un nouveau club de football. Comme un message de paix et en souvenir d’un moment important de la ville, ils le dénommèrent Olimpik car en 1984, Sarajevo avait accueilli les XIVèmes Jeux olympiques d’hiver. Pour cette olympiade, le comité d’organisation avait opté pour un flocon de neige stylisé sous la forme d’un motif de broderie local comme emblème et un loup comme mascotte. Pour ce dernier choix, un appel à candidature avait été lancé et 836 participants avaient répondus avec 7 454 propositions. Après une première sélection, 6 idées furent soumises aux lecteurs de plusieurs journaux : une boule de neige, un chamois, une belette, un agneau, un hérisson et un loup. Le canidé l’emporta (avec 3 801 votes contre 2 508 votes pour la boule de neige, 547 pour le chamois, 295 pour la belette, 168 pour l’agneau et135 pour le hérisson) car il était à la fois très présent dans le folklore yougoslave et également un animal typique des forêts de la région des Alpes dinariques, où Sarajevo se situe et où les Jeux se déroulèrent en partie. Dessiné par le slovène Jože Trobec, ce loup, nommé Vučko, était souriant, porté une écharpe rouge et une paire de ski, et lors de sa présentation, le loup criait « Sarajevoooooo ». Selon le Comité international olympique, grâce à cette mascotte, l’animal, jusqu’alors considéré comme sanguinaire et dangereux dans cette région, devint sympathique. Il incarnait alors le courage et la force et représentait l’hiver. Le club reprit également ce symbole olympique en faisant apparaître des loups sur son écusson et le surnom fut rapidement attribué aux joueurs comme aux supporteurs.

#707 – Breiðablik Kópavogur : Blikar

Le mot provient de la dernière syllabe du nom du club est fait penser à la splendeur, le scintillement. Mais, il pourrait aussi reposer sur le mot bliki qui désigne le canard mâle en islandais. Plus connu pour son équipe féminine (18 fois championnes du pays) que celle des hommes (1 fois championne en 2010 avec tout de même plusieurs secondes places ces dernières années), le club possède un nom plutôt singulier Breiðablik, sur lequel il convient de se pencher. En effet, ce dernier fait appel à la Mythologie nordique puisque le Breiðablik est le domaine où règne le dieu Baldr. Situé dans les cieux il s’agit d’une contrée où le mal est banni. Dans l’Edda de Snorri Sturluson (dans sa première partie dénommée Gylfaginning), l’auteur explique qu' »en ce lieu rien ne peut être impur » ou « il n’y a pas dans le ciel de plus belle demeure ». Il n’en fallait pas moins pour Baldr, dieu de la lumière, la beauté, la jeunesse et l’amour. Avec comme « parrain » le dieu de la lumière, le club prit pour blason une torche blanche avec une flamme rouge sur fond vert. D’où la référence à la splendeur, au scintillement paraît logique. Comme vous l’aurez noté, la couleur principale de Breiðablik est le vert. Or, le canard colvert, qui arbore un superbe plumage vert au niveau de son visage, demeure certainement le plus connu et reconnaissable de tous les canards. Le surnom joue donc certainement sur ces deux aspects.

#706 – Estudiantes de Mérida FC : Rojiblanco

Le rouge et blanc. 2021 marque le cinquantenaire du club vénézuélien. L’occasion parfaite pour se plonger dans ses racines. Le 4 avril 1971, 58 personnes se réunirent dans la ville andine pour approuver les statuts et élire le conseil d’administration d’un club de football. Avec de nombreux membres fondateurs ayant étudié au Colegio San José, le maillot rayé rouge et blanc s’imposa pour rappeler les couleurs du collège. Dans les années 1920, les prêtres de la Compagnie de Jésus (les jésuites) débarquèrent au Venezuela et fondèrent plusieurs institutions éducatives dont le Colegio San Ignacio à Caracas (8 janvier 1923) et le Colegio San José à Mérida (1927). Dans leurs valises, ils apportèrent bien entendu des bibles et des crucifix, mais, ce qu’ils considèrent aussi importants que les objets spirituels, des ballons de football. En effet, les religieux étaient des passionnées de football et, trois mois seulement après avoir ouvert les portes du collège de Caracas, ils avaient déjà constitué une équipe de football, sous le nom de Loyola, qui existe encore aujourd’hui. En 1927, la même Compagnie de Jésus implanta son projet éducatif à Mérida et tout comme à Caracas, l’équipe de football suivit immédiatement. Les prêtes, qui s’était forgés cette passion sportive dans leur Bilbao natal, dotèrent le collège et l’équipe d’un écusson (et donc de maillots) aux couleurs rayés de celles de leur club de cœur, l’Athletic Club de Bilbao. Bien que le Colegio San José ferma ses portes en 1962, les anciens élèves de ce collège lui rendirent donc hommage 9 ans plus tard en reprenant ses couleurs pour le club d’Estudiantes.

#705 – Plaza Colonia : el Leicester Uruguayo

Le Leicester uruguayen. Le lien avec le club anglais ne remonte pas aux origines du club qui ne fut pas fondé par ou avec le soutien d’immigrés anglais provenant des Midlands. Plaza Colonia connut simplement son heure de gloire au même moment où Leicester conquit pour la première fois et à la barbe des cadors anglais, la Premier League, en 2016. Et les commentateurs trouvèrent quelques similarités dans les épopées des deux clubs. Lors des saisons 2012-2013 et 2013-2014, le club de la ville de Colonia del Sacramento luttait en seconde division pour ne pas être rétrogradé. Puis, lors de la saison 2014-2015, après un départ loupé, l’équipe entrainée par Eduardo Espinel, finit par terminer à la seconde place et gagner son accession en première division. A l’aube de leur retour dans l’élite uruguayenne, le club ne visait que le maintien et le tournoi d’ouverture confirma leur inquiétude. L’équipe finit à la 13ème place (sur 16). Puis, la situation s’inversa totalement pour le tournoi de clôture. Luttant avec les deux clubs historiques et prestigieux de Peñarol et Nacional, Plaza Colonia leur ravit le titre à l’avant-dernière journée du championnat, en remportant une victoire au stade Campeón del Siglo, domicile de Peñarol. C’était la première ligne significative du club et surtout il s’agissait de la première fois qu’une équipe ne résidant pas à Montevideo gagnait le championnat uruguayen. Jusqu’à ce tournoi de clôture 2016, seuls les clubs de Nacional, Peñarol, Defensor Sporting, Progreso, Danubio, Central Español et Montevideo Wanderers avaient remporté le titre suprême. Cette magnifique histoire se solda malheureusement par une défaite en demi-finale face à Peñarol, vainqueur du tournoi d’ouverture la même année, et qui fut officiellement déclaré champion. Au classement cumulé, le club de Colonia termina à la 4ème place, ce qui le qualifiât tout de même pour la Copa Sudamericana. L’exploit du petit club de province ne parvint pas jusqu’en Europe où l’épopée de Leicester monopolisa l’attention de la presse. Mais, en Amérique du Sud, cette réussite fut saluée. L’un des principaux journaux sportifs argentin, Canchallena, titra Otra historia de David y Goliat (une autre histoire de David et Goliath), soulignant qu’un seul joueur de Peñarol gagnait plus que le budget mensuel total de Plaza. Pour sa part, le journal chilien, El Gráfico Chile, qualifiât le couronnement de l’équipe comme une sorpresa mayúscula en el fútbol de Uruguay (surprise majeure du football uruguayen). En Colombie, le portail Fútbol Red salua le triomphe de humilde equipo ante el todopoderoso (l’humble équipe contre le tout-puissant) Peñarol. ESPN remarqua également le triomphe de Colonia (Plaza Colonia hizo historia / Plaza Colonia est entré dans l’Histoire). Même en Indonésie, via le portail CNN, la consécration de Plaza fut notée et le club fut nommé el Leicester Uruguayo, surnom que d’autres journaux sud-américains utilisèrent aussi.

#704 – St James’s Gate FC : the Gate

La porte. Simple de reprendre, comme surnom, le nom de son club et ce n’est pas la porte ouverte à toutes les interprétations. Cette porte de Saint James (autre version du nom de Saint Jacques en ancien français) indique évidemment le quartier d’origine du club. Détruite en 1734, elle marquait l’entrée Ouest de la ville de Dublin au Moyen-Âge et correspondait au point de départ traditionnel du pèlerinage de Dublin à Saint-Jacques-de-Compostelle. Elle donna naissance au quartier qui porte son nom. Mais, si le club affiche sur son écusson une porte, ce n’est pas celle du Moyen-Âge. Il s’agit de l’une des entrées d’un de ses bâtiments remarquables, la St James’s Gate Brewery. En effet, traversé par le fleuve Liffey, le quartier de St James vit de nombreuses brasseries s’installer et devint associé à ce commerce depuis le XVIIème siècle. A vrai dire, au XIIIème siècle, les moines qui résidaient à St James’s Gate réalisaient déjà leur propre brassage. En 1759, un brasseur du nom de Arthur Guinness, qui fabriquait des bières à Leixlip, dans le comté de Kildare, loua la brasserie de St James’s Gate pour 9 000 ans. De là, l’empire Guinness se déploya. En 1838, l’usine devint la plus grande brasserie d’Irlande. En 1868, le site était passé d’environ 1 acre à plus de 64 acres. Enfin, en 1886, elle était la plus grande brasserie du monde, avec une production annuelle de 1,2 million de barils. Dans cette révolution industrielle du XIXème siècle et du XXème siècle, où le paternalisme fleurissait parmi le patronat, les grandes usines ne limitaient pas leurs influences au mur de leurs sites. Ainsi, la brasserie de St James’s Gate possédaient sa propre centrale électrique et les bâtiments environnant pour louer des logements à ses employés. La famille Guinness fit preuve également de générosité envers la ville de Dublin en finançant la construction de bains publics, de logements sociaux et en faisant don du parc St. Stephen’s Green. Comme souvent, ce patronat paternaliste offrit à sa masse d’ouvriers et d’employés de ses usines des distractions et activités sportives. Sous l’impulsion du médecin-chef de la brasserie, John Lumsden, l’équipe vit le jour en 1902, comme un club corporatiste.

#703 – CD Tenerife : los Chicharreros

Le terme est dérivé du poisson Chicharro qui est le mot insulaire pour désigner une sorte de maquereau. Rien de plus normal pour une équipe qui représente l’île de Tenerife d’avoir pour surnom un poisson. En réalité, ce surnom est devenu depuis le XIXème siècle une sorte de gentilé des habitants de Santa Cruz de Tenerife, qui leur fut attribué péjorativement par ceux vivant dans la ville voisine de San Cristóbal de La Laguna. Au XIXème siècle, San Cristóbal de La Laguna était la capitale de l’île de Tenerife et des Canaries. A l’inverse, Santa Cruz de Tenerife demeurait un petit port où les habitants étaient de modeste condition. Pour vivre, ces derniers péchaient et se nourrissaient principalement de chicharros, une sorte de maquereau, un poisson bon marché. Par décret royal du 28 août 1803, le roi Charles IV accorda au modeste port le droit d’établir son propre conseil municipal, ce qui signifiait son émancipation administrative de la municipalité de San Cristóbal de La Laguna. La rivalité entre les deux cités commença à augmenter. Les habitants hautins de la capitale s’amusaient alors à dénigrer ceux du petit port en les appelant chicharrero. Seulement, une étape décisive fut franchie sous le règne de Ferdinand VII. En 1833, Santa Cruz accéda au statut de capital de la nouvelle province des Canaries, au dépend des villes de San Cristóbal de La Laguna et de Las Palmas. Cette reconnaissance dopa la fierté des habitants de la ville qui transformèrent cette moquerie en une identité. Depuis, chicharrero est donc le gentilé de Santa Cruz qui s’est même étendu à tous les insulaires de Tenerife. Le dictionnaire de l’Académie Royale espagnole considère chicharrero comme un adjectif familier, dont le sens est équivalent à celui de tinerfeño (adjectif qui qualifie les habitants de Tenerife). Pour la petite histoire, la population de San Cristóbal de La Laguna ne lâcha pas le morceau et, à la fin du XXème siècle, trouvèrent un nouveau surnom péjoratif, rambleros. Ce dernier fait référence à la vie nocturne agitée, animée dans la nouvelle capitale et ses ramblas où les discothèques pullulent (l’Avenida de las Asuncionistas, la Rambla Pulido et la partie supérieure de la Calle Ramón y Cajal).

#702 – Helsingfors IFK : Tähtirinnat

La poitrine avec l’étoile. Bien que les joueurs évoluent dans un maillot rouge, ils arborent sur leur poitrine le célèbre écusson du club, bleu et blanc. Surtout, ce dernier présente la date de création du club, 1897, le sigle IFK ainsi qu’une étoile à 4 branches. Si la section football apparut en 1907, le club omnisport débuta son existence en 1897 par le ski. Puis, il se développa vers l’athlétisme, la natation, le patinage de vitesse, la lutte, le kayak et la gymnastique. Mais, revenons à sa création. Le sigle IFK signifie Idrottsföreningen Kamraterna et se réfère au mouvement sportif suédois. En 1895, deux étudiants, dont Louis Zettersten, créèrent ce mouvement IFK (Camaraderie d’associations sportives, en français) et publièrent une annonce dans le journal « Kamraten » exhortant les jeunes à créer des clubs sportifs pour filles et garçons. Ainsi, plusieurs clubs se créèrent sous l’égide de l’IFK en Suède mais le mouvement se propagea également dans les autres pays scandinaves. Il faut rappeler qu’à la fin du XIXème siècle, la Norvège était unie à la couronne suédoise et la Finlande, sous domination russe, était auparavant intégrée à la Suède jusqu’en 1809. Le journal Kamraten fut donc certainement lu en Finlande et l’appel de Louis Zettersten trouva un écho au sein des étudiants du Ruotsinkielisen Reaalilyseon, lycée de langue suédoise, à Helsinki. Georges Doubitsky, un élève de 15 ans du Lycée, contacta alors la Suède pour approuver la création de la filiale d’IFK à Helsinki. Comme tout club s’inscrivant dans le mouvement IFK, celui d’Helsinki reprit ses couleurs (bleu et blanc) et son symbole (l’étoile). Cette dernière se compose de 4 branches qui décrivent les quatre valeurs cardinales du club : la persévérance (Ihärdighet), l’habileté (Färdighet), la puissance (Kraft) et la camaraderie (Kamratskap). Toutefois, l’étoile du HIFK est doré tandis que celle de l’organisation est blanche.