#922 – New York Cosmos : Cosmos

Poursuivons notre hommage au Roi Pelé. La légende ne connut que deux clubs. Il faut dire qu’il ne put mener sa carrière comme il entendait. En 1961, le président du Brésil Janio Quadros publiait un décret déclarant que Pelé était un « trésor national » qui ne pouvait pas être « exporté ». En tout cas, son passage dans ces deux seuls clubs fut décisif. Arrivé à 15 ans à Santos, il le métamorphosa pour en faire l’un des plus grands clubs de l’Etat de São Paolo et du Brésil. Après avoir relevé ce challenge, il fallait au moins un défi de la taille des Etats-Unis pour séduire le Roi (évidemment, l’aspect financier rentra nettement en compte aussi). Il fallait aussi le Roi pour convaincre les américains de se laisser séduire par ce nouveau jeu appelé soccer. C’est ainsi qu’en 1974 Pelé rejoignit le New York Cosmos. Ce ne fut pas la seule star (Beckenbauer, Chinaglia, Carlos Alberto, Neeskens) à être recrutée par ce club qui devint mythique et sent bon la nostalgie.

Deux frères, Ahmet et Nesuhi Ertegun, accompagnés d’autres investisseurs, tous cadres de Kinney National et de ses filiales musicales et cinématographiques, Atlantic Records et Warner Brothers, portèrent le projet de créer une franchise de football à New York dans la jeune ligue NASL (fondée en 1968), ce qui fut fait le 10 décembre 1970. La société qui allait détenir la future franchise fut dénommée Gotham Soccer Club (Gotham étant le surnom de la ville de New York donné par l’auteur Washington Irving). Le premier acte fut de recruter un directeur général qui connaissait le football et ainsi Clive Toye rejoignit le club. Ancien journaliste de Plymouth en Angleterre, ce dernier avait déjà eut une première expérience de General Manager avec la franchise de soccer des Baltimore Bays (qui ne survécut pas à sa deuxième saison dans la NASL). Il fallait maintenant doter la franchise d’un nom. Les frères Ertegun proposaient New York Blues tandis que d’autres propriétaires voulait adopter New York Lovers. Pour s’imposer dans la ligue comme dans la mégalopole, Toye voulait traduire les ambitions du club dans son nom et milita alors pour New York Cosmos. Car, en étant un diminutif de Cosmopolitans, cela surpassait le nom de la nouvelle franchise de base-ball de la ville, les New York Mets (pour Metropolitans). Finalement, le choix fut laisser aux futurs supporteurs au travers d’un concours, ce qui permettait également de faire un coup de pub et de créer déjà un premier lien entre la franchise et ses futurs clients … pardon fans. 3 000 propositions furent déposées. Deux entraineurs sportifs de la Martin Van Buren High School dans le Queens, Meyer Diller et Al Cappelli, proposèrent Cosmos. Ils déclarèrent qu’ils avaient deux raisons de proposer ce nom. En premier lieu, le mot cosmos signifie l’univers, plaçant alors l’équipe à un niveau élevé. Ensuite, cosmos dérivant de cosmopolite, le terme traduisait la vision ouverte et universelle du club et de ses supporteurs. Cela collait bien au melting pot de la grosse pomme. Le nom fut instauré le 4 février 1971.