#491 – SD Éibar : Armaginak

Les armuriers en basque. Le surnom se dit également en espagnol los armeros. Éibar est une petite municipalité de la région basque de Guipúzcoa, à mi-chemin entre Bilbao et Saint-Sébastien. Sur les rives de l’Ego, proche des Pyrénées riche en minerai de fer, son activité économique s’est tout d’abord développée avec les forges. Puis, de la production de fer, la ville, et la région de Guipúzcoa, se tourna vers des produits manufacturés, particulièrement les armes. La commune voisine de Placencia de las Armas accueillit la fabrique royale d’armes (Real Fábrica de Armas) tandis que cette activité longtemps florissante à Éibar conduisit à la baptiser la villa armera (la ville armurière). Le premier document faisant référence à la fabrication d’armes à Eibar date de 1482 (écrit décrivant l’envoi au Duc de Medina Sidonia de deux canons). En 1538, une commande de 15 000 arquebuses fut passées, soulignant l’importance prises par Éibar dans la production d’armes. Tout au long du XVIIème siècle, l’industrie se développa considérablement et en 1735, la Real Compañía Guipuzcoana de Caracas (une société qui avait le monopole du commerce entre l’Espagne et le Venezuela) intervint pour organiser la production d’armes et son système corporatiste. En 1865, après différentes reprises, ce système syndicaliste disparaît, avec la révolution industrielle et l’amélioration des techniques, au profit de sociétés indépendantes et concurrentes entre-elles. Au début du XXème siècle, Éibar comptait 1 149 armuriers (fabriquant principalement des armes de poing) et connut une croissance vertigineuse. En 1887, 130 000 pièces furent fabriqués à Éibar, puis 200 000 en 1900 et finalement 484 000 huit ans après. La Première Guerre Mondiale constitua à la fois le pic de l’activité mais également sa chute (la fin de la guerre plus la fermeture de certains marchés réduisant les débouchés). Une partie des armureries se reconvertirent alors en fabriquant de bicyclettes ou de machines à coudre. Les autres poursuivirent leur activité qui se réduisit au fil des années, particulièrement au moment des crises des années 1970 et 1980. Avec la fermeture le 27 mai 1997 de la dernière grande usine d’armes STAR, Bonifacio Echeverría SA, la production locale est devenue rare et se concentre sur les armes de chasse de luxe. Un musée de l’armurerie a ouvert en 2007 et la Escuela de Armería (l’Ecole d’Armurerie), ouverte en 1913, continue d’enseigner ce savoir-faire.