#193 – Stade Rennais : les Rouge et Noir

Fondé en 1901, le club arborait un maillot rayé bleu ciel et bleu marine. En 1902 débuta le championnat régional dont le premier vainqueur fut le FC Rennais. Puis, le Stade Rennais remporta la seconde édition. Mais, un troisième club l’US Servannaise, club malouin principalement composé de joueurs britanniques, s’avérait être de plus en plus un redoutable rival. Afin de concurrencer l’équipe de Saint-Malo, le Stade Rennais et le FC Rennais décidèrent d’unir leurs forces en 1904 pour devenir le Stade Rennais Université Club. Le nouveau opta pour son maillot pour les rayures du Stade Rennais et les couleurs du FC Rennais, le rouge et le noir. Selon l’historien du club, Claude Loire, ces deux couleurs représentent l’esprit laïque (le rouge de la République française) et la religion catholique (le noir rappelle la couleur des soutanes), deux courants à la base de l’identité du FC Rennais, fondé par des étudiants de mouvance anarcho-syndicaliste. L’union des deux club ne donnat pas à court terme les résultats escomptés. Si les deux clubs se partagèrent les titres régionaux jusqu’en 1914, l’US Servannaise remporta la majorité des titres (8 au total). Parfois de manière assez singulière. Lors de la dernière journée de la saison 1904-1905 les deux clubs étaient à égalité. L’US Servannaise joua son dernier match face au Stade Vannetais qui se termina par un résultat nul. Mais les Vannetais refusèrent de jouer la prolongation (pourtant obligatoire), donnant ainsi sur tapis vert la victoire à l’US Servannaise. Avec ses deux points, le club malouin remporta son premier titre. La saison suivante, l’US Servannaise fut suspendu à un match de la fin et termina dernière du championnat. Le nouveau Stade Rennais fut donné vainqueur. Mais, le 9 avril 1906, l’US Servannaise déposa un appel pour obtenir de rejouer le titre. Devant le refus du Stade Rennais, le titre fut donné à l’US Servannaise. Lors de la saison 1906-1907, l’US Servannaise domina haut la main le championnat au point de se permettre de ne pas jouer la dernière journée contre le Stade Rennais.

#192 – Racing Club : la Academia

L’Académie. Le surnom du club de Avellaneda, dans la banlieue de Buenos Aires, a plus de 100 ans, en remontant à 1915. Si le club semble aujourd’hui en retrait parmi le big five argentin (avec River Plate, Boca Junior, Independiente et San Lorenzo), il demeure l’un des plus anciens de ce club fermé et surtout affiche le plus beau palmarès de l’ère amateur du football argentin. En effet, de 1913 à 1919, le Racing domina la championnat d’Argentine, en remportant 7 titres consécutifs. En 1915, le club réalisa l’exploit d’être invaincu, avec 22 victoires et 2 nuls. Il affligea également une défaite 3-0 à son ennemi de River Plate le 1er août 1915. L’équipe afficha une telle supériorité face à River que ses supporters revinrent vers leurs maisons en marchant dans les rues et en scandant : « Academia, Academia, Academia ». Le club effectivement donnait des leçons à ses adversaires. L’ancrage de ce surnom fut facilité par le fait que cette supériorité commença dès 1913 et se poursuivit jusqu’en 1919 avec ses 7 titres consécutifs.

#191 – Vålerenga IF : Bohemene

Les bohémiens. Beaucoup d’équipes anglo-saxonnes ont été nommées Wanderers ou Bohemians car au début de leurs existences, le club n’avait pas de terrain attitré et errait de stade en stade pour jouer au football. Ce n’est pas le cas du club Norvégien où il est plutôt fait référence à une équipe et à son style de jeu. Au début des années 60, le club d’Oslo intégra une bande de jeunes joueurs, originaire du coin, tels que Einar Bruno Larsen , Terje Hellerud et Leif Eriksen. Sous la houlette du directeur sportif, Helmuth Steffens, et de l’entraîneur autrichien, Anton Ploderer, l’équipe développa un jeu brillant, débridé, offensif. En outre, les joueurs gagnèrent en popularité grâce à leur nonchalance, leurs commentaires spirituels et leur humour. Avec cette équipe, le club connut sa première époque dorée, marquée par le premier titre de champion de Norvège en 1965. Avec la fin de cette génération, le club sombra, en étant d’abord relégué en seconde division en 1968, puis en troisième division en 1970. Cette attitude non-conventionnelle sur et en dehors du terrain, dans un contexte général de montée du « flower power« , donna le surnom de Bohémiens, qui perdure encore aujourd’hui.

#190 – US Lecce : Giallorossi

Les jaunes et rouges. Ceci fait référence au maillot rayé jaune et rouge du club. Ce dernier résulta de la fusion de 3 clubs de la ville de Lecce (FBC Juventus , Sporting Club Lecce et Gladiator) en 1928, sous l’impulsion de l’Etat fasciste. Les couleurs adoptées par la nouvelle institution étaient le blanc et le noir mais dès la saison suivante, avec la première accession du club en Série B, ces dernières laissèrent place aux couleurs actuels, le jaune et le rouge. Ces couleurs sont celles de l’ancienne région de Terre d’Otrante (Terra d’Otranto) où se situe Lecce et dont les armes font apparaître un dauphin tenant un croissant sur un fond de lignes verticales jaunes et rouges. Ce fond n’est pas là par hasard évidemment car il s’agit en fait des Barras de Aragon (les barres ou pals en héraldiques d’Aragon), qui se composent de quatre franges verticales rouges sur fond or. Les origines de ces armes ne sont pas clairement définies. La légende veut que Guifred le Velu, considéré comme le premier comte de Catalogne, aurait repoussé une invasion normande au IXème siècle mais aurait été blessé au combat. Le roi de France, Charles le Chauve, lui demanda alors avant son trépas ce qu’il désirait, et Guifred lui répondit qu’il souhaitait un signe d’unification pour son peuple. Le Roi plongea alors quatre doigts dans sa blessure et traça sur son bouclier d’or quatre marques de sang, lui offrant ainsi ses armoiries. Cette histoire semble inventée puisque Guifred le Velu mourut lors d’une bataille mais face au Sarrasin. En outre, les Barras d’Aragon apparurent bien plus tardivement. Il semblerait en fait que les couleurs proviennent de la Rome antique. En tout cas, ces armes furent utilisées par la Couronne d’Aragon, qui les rependît sur un grand nombre de territoires lors de son expansion au XVème et XVIème siècle. Ainsi, on les retrouve dans les armes de la Catalogne, la Communauté de Valence, les Baléares, la ville de Barcelone, la ville de Valence mais également dans les possessions tels que la Sicile, la ville de Palerme, la Provence …. Ce fut aussi le cas de la Terre d’Otrante, qui, sous domination du Royaume d’Aragon, connût un fort développement commercial. Le maillot jaune et rouge fut souvent associé à un short bleu. L’association de ces trois couleurs permet de faire référence à une vielle maxime qui caractérise la région des Pouilles, « lu sule, lu mare, lu ientu » (le soleil, la mer, le vent). Le jaune et le rouge rappelle le soleil, le bleu, la mer. Enfin, le second maillot, souvent blanc, s’associe au vent.

#189 – Deportivo Independiente Medellín : El Poderoso de la Montaña

Le puissant de la montagne. L’origine du surnom n’est pas connue avec exactitude mais il remonte certainement aux années où l’équipe dominait le football colombien amateur. Fondé en 1913, le club est l’un des plus vieux du pays. Avant 1948 et la création de la première division professionnelle, le football colombien était amateur et composé de championnats régionaux puis nationaux. Dès son match inaugural, l’équipe impressionna le public en battant par 11 buts à 0 l’équipe du Sporting (également appelé Los Extranjeros – les étrangers), une équipe de Paisa fondée en 1913 par un groupe de locaux et d’Européens, notamment belges et suisses. Dès sa première année d’existence, l’équipe était respectée par ses rivaux (Antioquia, Unión et Sporting) qui étaient des équipes reconnues et qu’elle avait battu aisément. Le club de Medellín remporta 8 championnats nationaux (1918, 1920, 1922, 1923, 1930, 1936, 1937, 1938) ainsi que 8 championnats régionaux de la Liga Antioqueña (1937, 1938, 1939 1941, 1942, 1943, 1944 et 1945). En 1941, elle sortit même invaincu du championnat régional. En 1924, dans des jeux inter-régionaux, les joueurs de l’Independiente Medellín représentait la quasi-totalité de l’équipe du département d’Antioquia. En 1930, le club fut invitée à un tournoi à Bogota car son équipe était considéré comme étant la meilleure d’Antioquia.

A l’ère du football professionnel, même s’il fut moins dominateur, le club remporta 6 championnats de Colombie (1955 , 1957 , 2002-Clôture , 2004-Ouverture , 2009-Clôture et 2016-Ouverture) et 3 Coupes nationales (1981, 2019, 2020).

Enfin, Medellín est la capital d’Antioquia, un des départements de la Colombie et occupe la vallée encaissée de l’Aburrá. La cité repose sur un sol incliné, entre 1 800 et 1 500 mètres d’altitude et la hauteur officielle est de 1 479 m d’altitude. Un tiers de la région est occupé par des chaînes de montagnes, constituant la partie centrale et occidentale des Andes. Plus 200 sommets importants se détachent dans la région, culminant à des altitudes comprises entre 1 000 et 4 080 m d’altitude. Quand à la cité de Medellín, elle est entourée de plateaux et montagnes qui dépassent les 2 000 m d’altitude. Les principales hauteurs du territoire de Medellín sont l’Alto Padre Amaya (3 100 m d’altitude), l’Alto Patio Bonito (2 750 m d’altitude), l’Alto Boquerón (2 600 m d’altitude), l’Alto Venteadero (2 500 m d’altitude) et l’Alto Las Cruces (2 400 m d’altitude), entre autres.