#669 – SD Quito : los Chullas

Les chullas (mot quichua qui signifie impair) décrivent les habitants de Quito, particulièrement ceux qui vivaient dans la capital équatorienne entre le milieu du XIXème siècle et les années 1930. Au XVIIIème siècle, la colonie espagnole andine connait une crise du textile qui marqua durablement le pays (crisis de los obrajes). En effet, cette évènement économique fut vécut différemment par les différentes régions, certaines trouvant des ressources pour développer de nouveaux débouchés ou de nouvelles activités. Quito put ainsi réorienter sa production textile vers le marché intérieur et développer son économie avec l’exploitation minière. Cette richesse attira des populations appauvries, qui constituèrent les racines des chullas. Car ces nouveaux habitants étaient pauvres mais ne voulaient pas se laisser abattre et le montrer. Ainsi, ils se voulaient élégants, un peu désinvoltes ou bohèmes, malicieux, de bonne humeur, toujours avec un petit mot. Ils maniaient un humour élégant, pince sans rire connu aujourd’hui sous le nom de sal quiteña. Puis, leurs conditions s’améliorèrent et devinrent la classe moyenne, travaillant souvent dans l’administration. Certains disent qu’ils cherchaient par leur élégance à apparaître comme appartenant à la classe supérieure même, si cela, ils portaient quotidiennement leur unique chulla, un tailleur-pantalon, chemise, cravate et chapeau avec des chaussures bien cirées. Le chulla ne se distinguait pas par ses actions extraordinaires, mais par sa philosophie de l’existence, qui résumait l’état d’esprit de Quito. Cette philosophie imprégna les grands mouvements intellectuels de Quito et la plupart des auteurs célèbres de la capitale dans les domaines de l’art, de la poésie et des romans furent des chullas. Dans les années 1930, les chullas se concentrèrent dans le centre ville, autour de la Plaza de San Francisco, la Plaza Grande et principalement la Plaza del Teatro. A partir de cette date, une nouvelle population pauvre venant du Sud du pays investit la capitale, poussant les chullas vers les quartiers du Nord. Ces derniers se moquèrent de ces nouveaux habitants mais, avec ce développement de la ville, les vrais chullas finirent par disparaître. Néanmoins, cette culture existe encore et inspire encore le style de vie des habitants de la capitale. Une chanson populaire de 1947 se nomme chullita quiteño et commence par ces célèbres mots « Yo soy el chullita quiteño, la vida me paso cantando » (je suis un culla de Quito, je passe ma vie à chanter). La chanson a été écrite du point de vue du chulla qui chante la ville et ses lieux les plus emblématiques, où il y avait les divertissements pour les bohèmes de Quito. Il encense également les femmes de Quito, qui lui apparaisse aussi importantes pour la beauté de la ville que son patrimoine architectural. Le SD Quito n’est pas le seul club de football de Quito mais il naquit en 1940 sur la Plaza del Teatro, cœur des chullas. Ainsi, il représente le digne héritier, le dernier messager de cette philosophie, cette culture.