#919 – Unión Magdalena : el Ciclón Bananero

Le cyclone bananier. Ce club réside dans la ville de Santa Marta, capitale du département de Magdalena, et réussit l’exploit en 1968 à remporter le championnat colombien, une première pour une équipe de ce département. Ville côtière au Nord-Est du pays, Santa-Marta baigne dans la Mer des Caraïbes et connaît un climat tropical. De par cette situation, la cité enregistre aussi des vents importants et réguliers (notamment les alizées de nord-est), qui inspirèrent la première partie du surnom du club, ciclón.

L’économie du département de Magdalena est plus agricole que la Colombie dans son ensemble (le secteur agricole contribue à hauteur de 20% du PIB départemental contre 9 % au niveau national) et dans ce secteur, la banane occupe une place exceptionnelle, tant par la surface cultivée, le nombre d’emploi et la génération de revenus. Les bananes sont le principal moteur de l’économie et produit d’exportation du département de Magdalena depuis les premières années du XXème siècle. La première exploitation de bananes débuta en 1887 avec des hommes d’affaires colombiens. La culture de la banane se développa et prévalut sur les autres cultures en raison de divers facteurs: ce n’était pas intensif en capital, les rendements étaient plus rapides (la maturité est de sept mois pour la banane contre 3 ou 4 ans pour le café) et ne nécessitait aucun processus de transformation comme la canne à sucre. Rapidement, des capitaux étrangers investirent dans la région. En 1899, plusieurs sociétés étrangères se réunirent pour former une nouvelle compagnie sous le nom de United Fruit Company (UFC), avec pour objectif de concentrer et gérer l’activité bananière en Amérique centrale et dans le bassin des Caraïbes. Pendant des décennies, UFC contrôla le commerce de la banane dans cette zone et à destination des Etats-Unis. Dans les années 1960, UFC se retira du département de Magdalena pour investir dans d’autres régions. L’économie de Magdalena en souffrit mais la culture de la banane demeure aujourd’hui encore un pilier. Avec 47,1% de la production, la banane représente de loin la première culture du département (suivi par le manioc 20,6% et le palmier à huile 15,9%). Magdalena est le deuxième producteur national de bananes destinées à l’exportation en Colombie après Antioquia, avec une part de 30 % de la production nationale. Pour l’année 2019, la superficie plantée en bananes dans la zone de Magdalena était de près de 17 000 hectares et la productivité moyenne pour cette même année était de 2 155 caisses (environ 20 kg) par hectare. La production de bananes dans la région représente un peu plus de 20 000 emplois directs et environ 45 000 emplois indirects et se situe dans 800 propriétés, réparties sur 6 communes. Au niveau mondial, en 2020, la banane demeurait encore le fruit le plus exporté, avec 21,4 millions de tonnes (soit plus du double de celui de la pomme (7,6 millions de tonnes), second fruit le plus vendu au monde), soit environ 30 % du commerce global de fruits. Les exportations de bananes sont dominées par l’Equateur (380 millions de boîtes en 2021) et les autres principaux pays étaient les Philippines (entre 140 et 160 millions de caisses de bananes), le Guatemala (près de 130 millions de caisse) puis le Costa-Rica (près de 120 millions de caisse). La Colombie, qui était le 3ème exportateur mondial en 2011 (avec 1,7 millions de tonne), occupait en 2021 la 5ème place, avec 110 millions de caisse. A noter que trois des cinq principaux producteurs mondiaux de bananes – l’Inde, la Chine et le Brésil – produisent presque exclusivement pour leurs marchés nationaux.