#42 – Real Madrid : los Vikingos

Le Real Madrid est connu aussi comme les Vikings. Pourtant, Erik le Rouge ne semble pas avoir déambulé sur Gran Vía. Il existe 3 légendes à propos de ce surnom, moins utilisés de nos jours. La première raconte que dans les années 1960 un journaliste du magazine anglais, Times, compara les madrilènes aux géants du nord. En effet, après la création de la première coupe d’Europe en 1956, le Real Madrid écrasa la concurrence européenne en remportant les 5 premières éditions. Suite à la victoire en finale de la coupe d’Europe 1960 face à l’Eintracht Francfort 7 buts à 3, la 5ème Coupe des Champions remportée par le club, le journaliste écrivit dans son article « Le Real Madrid traverse l’Europe comme les Vikings avaient l’habitude de marcher, détruisant tout sur leur passage ».

La deuxième est née dans les années 1970. Le club du Real Madrid signa à cette époque des joueurs provenant d’Europe du Nord (Allemagne et Scandinavie) tels que Günter Netzer (1973-1976), Paul Breitner (1974-1977), Uli Stielike (1977-1985) ou Henning Jensen (Danemark, 1976-1979), qui affichaient des longues crinières, des moustaches et des visages blancs plutôt nordiques. Leur apparence semblait similaire aux Vikings. Il faut lire également ce surnom en mirroir de celui gagné à la même époque par les rivaux de l’Atlético, les Indiens (cf #269).

Enfin, la dernière histoire se rapporte à la géographie. Les supporteurs rivaux de l’Atlético de Madrid appelaient ainsi les joueurs du Real car le stade de Bernabeu était au nord du stade Calderón (le stade de l’Atlético). Ils venaient donc du Nord.

#41 – Partizan Belgrade : Crno-beli

Les noirs et blancs, le club évolue dans un maillot rayé verticalement en noir et blanc. Créé en 1945, le club se chercha en termes de couleurs dans ses premières années. Il joua dans des maillots entièrement rouges, bleus ou blancs. En 1950, le club adopta brièvement un maillot entièrement blanc avec une bande diagonale bleue À partir de 1952, les premiers maillots rayés apparaissent en rouge et bleu. Enfin, en 1957, le maillot rayé noir et blanc va s’imposer. Le club était en tournée en Amérique du Sud et après un match amical face à la Juventus de Turin, le président du club italien, Umberto Agnelli, fait don au club de Belgrade de deux jeux de maillots noirs et blancs. En effet, les italiens furent séduit par le jeu des yougoslaves. Les joueurs du Partizan furent eux séduits par la qualité et les couleurs des maillots du club italien. Ils demandèrent alors de définitivement porter ses maillots. Et le Partizan ne quitta plus jamais ces nouvelles couleurs.

#40 – Club Universidad Nacional UNAM : Pumas

Le Club Universidad Nacional est le club de football de l’Université Universidad Nacional Autónoma de México (UNAM). Le club hérita du puma comme symbole et donc comme surnom dans les années 1940. En effet, en 1942, l’entraîneur de l’époque, le célèbre Robert « Tapatío » Méndez, décida que le surnom de l’équipe serait Pumas, puisqu’il était convaincu qu’il s’agissait d’un félin qui réunissait les caractéristiques qu’il désirait voir chez tout joueur : fort, agressif, vaillant, rapide et intelligent.

#39 – Club Necaxa : Electricistas

Les électriciens. Le club fut fondé en 1923 par un ingénieur anglais, W.H.Frazer, directeur de la société électrique Luz y Fuerza del Centro. Pratiquant le football dans sa jeunesse et convaincu que le sport était bénéfique pour la santé des travailleurs, il fusionna l’équipe de football de Luz y Fuerza del Centro et celle de la société de transport, Tranvías, au sein de cette nouvelle structure. D’où le surnom des électriciens. En outre, en 1943, alors que le professionnalisme gagnait le Mexique, le club n’y résista pas et se retrouva en quasi-faillite. Soutenu puis repris par le syndicat mexicain des électriciens (Sindicato Mexicano de Electricistas), le club put continuer son existence.

#38 – Alania Vladikavkaz : барсы

Les léopards. Voici un animal puissant, bondissant dont nombre d’équipes aimeraient être comparées. Pourtant, on imagine mal ce félin déambuler dans les montages du Caucase du Nord. Mais, il existe bien un léopard perse ou léopard caucasien que l’on rencontre dans cette région. Le léopard caucasien est l’une des plus grosses sous-espèce de léopard mais malheureusement en voie d’extinction dans le Caucase du Nord. La république d’Ossétie du Nord-Alanie, dont Vladikavkaz est la capital, se situe dans cette région. Animal emblématique, il apparaît sur les armes de la république comme sur celle du club. Normal car le club s’identifie totalement à la république et a hérité de la plupart de ses symboles.

#37 – Torino FC : I Granata

Les grenats. Ce surnom fait référence à la couleur des maillots du club. Plusieurs histoires, dont on ne sait pas laquelle est vrai, expliquent ce choix de couleur. Au départ, le club fut issu de la fusion de deux autres, International Torino et FC Torinese, dont les couleurs étaient le jaune et le noir. Sauf que ces couleurs rappelaient celles des armes de la famille des Habsbourg et du Saint-Empire Germanique, ennemie de la famille de Savoie qui règnait sur l’Italie. Le club opta alors pour le grenat.

L’histoire la plus largement acceptée est qu’elle fut adoptée en l’honneur du duc Victor-Amédée II de Savoie, qui, après avoir libéré Turin des Français en 1706, choisit cette couleur en référence au mouchoir ensanglanté du messager tué chargé de délivrer la nouvelle de la victoire. D’autres témoignages, jugés moins fiables, parlent d’un hommage au fondateur suisse du club, Alfredo Dick, fan de l’équipe genevoise du Servette qui évoluait en grenat. La couleur aurait pu aussi être adoptée en référence à celle de l’Internazionale Torino qui la porta à ses début, en l’honneur du club anglais de Sheffield FC, le plus ancien club de football du monde. Il est aussi possible que ce choix du grenat fut le fruit du hasard. En effet, le club aurait initialement choisi des maillots rouges mais, à la suite de lavages répétés, ces derniers seraient devenus grenats.

#36 – Juventus Turin : Zebre

Plus rarement utilisé que d’autres surnoms, cet animal n’en est pas moins un symbole du club. Evidemment, Turin ne constitue pas une zone d’habitation du zèbre et ce surnom doit à la couleur et au motif du pelage de l’animal (des rayures noires et blanches) similaires au maillot du club italien. Ce fameux maillot rayé noir et blanc n’a pas été adopté immédiatement par le club. Les premières couleurs du club fut le rose et noir. Mais la mauvaise qualité des maillots fit qu’au fil des rencontres, le rose devient blanchâtre. En 1903, insatisfaits, les dirigeants décidèrent de changer de couleur. Là, les versions diffèrent. Une légende raconte qu’ils commandèrent à leur fournisseur anglais des maillots rouges semblables à ceux du club de Nottingham Forets, et par malheur, une erreur fit qu’on leur livra des maillots rayés blancs et noirs, de l’autre club de la ville, Notts County. L’autre version repose sur John Savage, un négociant en gros de produits textiles à Turin et joueur de football. Après avoir joué pour le Torino, il rejoignit la Juventus en 1901. Originaire de Nottingham, John Savage fournit les nouveaux maillots au club, en prenant ceux de son équipe de cœur, Notts County. Ses nouvelles couleurs furent perçues comme un symbole de « simplicité, d’austérité, d’agressivité et surtout, de pouvoir ». L’association du Zèbre avec le club apparut en 1928. Le 10 octobre 1928, l’hebdomadaire Guerin Sportivo sortit dans les kiosques avec en une, un article se proposant de décrire l’héraldisme des équipes de football italiennes. L’humoriste et illustrateur Carlo ‘Carlin’ Bergoglio avait décidé d’associer aux principales équipes un animal qui devait être leur mascotte. Pour la Juve, le choix fut le Zèbre, pour son pelage donc.

#35 – Le Havre AC : Ciel et Marine

Évidemment, ce surnom fait référence aux couleurs du maillot du club, composé de deux pièces : une en bleu ciel et l’autre en bleu marine. Quoi de plus naturel, pour une ville portuaire, d’avoir un maillot qui reflète le bleu marin de la mer et le bleu ciel du ciel … sauf que ce n’est pas la raison de ce dégradé de bleu du maillot. Tout remonte aux origines du club doyen français. Fondé en 1872 par des employés anglais du port du Havre, le club omnisports rassembla la communauté anglaise de la ville dans ses jeunes années. Le football et le club se structurant au fil des années, il fallut trouver des couleurs au club. Seulement, la plupart des joueurs venaient des universités d’Oxford et de Cambridge et chacun voulait attribuer les couleurs de son université au club. En bon anglais, un compromis pragmatique fut trouvé le 15 avril 1891 en adoptant les couleurs des deux universités : le bleu ciel pour Cambridge et le bleu marine pour Oxford. Depuis cette date, à de rares exceptions, le club évolue avec ce maillot séparé en deux.

#34 – Valence CF : los Murciélagos

Les chauves-souris. Même si les super-héros occupent depuis une quinzaine d’année l’espace (surtout les grands et petits écrans), Batman n’est pas le parrain du club valencien. Car la chauve-souris est l’emblème du club depuis sa création en 1919 et même celui de la ville depuis le moyen-âge (donc bien avant la naissance de Batman en 1939). En général, les villes préfèrent afficher des animaux symbolisant la puissance tels que le lion, l’ours, le dragon. Ce n’est pas le cas donc de Valence qui a préféré faire référence à un moment historique de la ville. En 1230, lors de la Reconquista (la reconquête par les espagnols catholiques de l’Espagne occupé par les maures), Jacques Ier d’Aragon et ses troupes établirent leur campement à Turia afin d’attaquer Valence où résidaient les maures et la dynastie almohade. Ces derniers avaient domestiqué des chauves-souris pour chasser les moustiques. L’animal était même un protecteur de la ville puisqu’une prophétie racontait qu’aussi longtemps que ces petits mammifères voleraient au-dessus de la ville, Valence resterait aux mains des maures. Et pourtant la chauve-souris changea de camp. Au campement de Jacques Ier d’Aragon, une chauve-souris établit son nid sur une des tentes. Lors d’une nuit, durant le sommeil des troupes de Jacques Ier d’Aragon, les maures tentèrent une attaque. Alertés par la réaction de la chauve-souris à cette attaque surprise (cris, battement d’aile), les soldats espagnols furent réveillés et purent répondre à l’attaque. Les maures ressortirent affaiblis par cet échec. Le souverain almohade locale, Abû Zayd, se rendit auprès du roi Jacques Ier d’Aragon et lui prêta même allégeance. Valence était alors libéré.

En valencien, les chauves-souris se disent los rats penat, autre surnom de l’équipe.