#33 – Olympique de Marseille : les Phocéens

Marseille est une ville fondée par les grecs aux environs de 600 av. J.-C.. Ces colons venaient de Phocée, en Asie Mineure (aujourd’hui Foça en Turquie). Phocée fut fondée par des grecs ioniens au début du Xème siècle avant J.-C., proche du golf de Smyrne. Elle prit véritablement son envol à compter de la fin du VIIème siècle et au début du VIème siècle avant J.-C.. Etant donné le faible rendement de leurs terres et en revanche, la situation exceptionnelle de leur port, les Phocéens se tournèrent naturellement vers la mer pour assurer leur subsistance. Ils furent donc des pêcheurs, des pirates et des commerçants. Et pour permettre leur développement économique, ils migrèrent et établirent des comptoirs et des cités sur le pourtour méditerranéen. Quand les grecs Hellènes s’étaient prudemment arrêtés sur les côtes de l’Italie méridionale et la Sicile orientale, les Phocéens poussèrent leur élan jusqu’aux côtes de la Gaule et de l’Ibérie. Marseille (dénommée Massalia) fut l’une des premières colonies et l’une des plus importantes. Lorsque les colons arrivèrent sur la côte provençale, Nann, le Roi des autochtones  Ségobriges leur réserva un accueil amical et donna le futur site de Massalia et sa fille Gyptis à Protis, représentant des colons.  Massalia était à l’image de sa cité-mère : un territoire restreint et rocailleux (donc peu fertile) mais ouvert sur la mer. En outre, il favorisait les échanges commerciaux avec les terres via la vallée du Rhône. La cité fit donc le lien entre l’Asie mineure et l’Occident, via ses explorateurs qui parcoururent les côtes africaines et le Grand Nord, et en y important des biens de consommations et des techniques agricoles. La conquête de la ville de Phocée par les perses de Cyrus ne marqua pas la fin de ses colonies dont Massalia, qui poursuivirent et firent fructifier son héritage. En outre, ce lien entre Phocée et Massalia resta fort. Quand en 130 avant J.-C., les habitants de Phocée participèrent à un soulèvement antiromain, Massalia se porta à son secours en défendant sa cause auprès de Sénat. Au IIème siècle après J.-C., Phocée rendait à Massalia un culte particulier avec un prêtre attitré. Depuis, Marseille est dénommé la cité phocéenne et ses habitants, les phocéens. Le club hérita naturellement de ce surnom.

#32 – Aberdeen FC : the Dons

Plusieurs histoires justifient ce surnom, sans savoir laquelle est vraiment à l’origine de ce surnom. En tout cas, il est utilisé depuis au moins 1913. Don signifie professeur, enseignant d’université. Il se pourrait que des professeurs fassent partie des fondateurs d’un des clubs prédécesseurs d’Aberdeen FC. En effet, selon certaines sources, Aberdeen FC fut formé en octobre 1881, à l’initiative de trois enseignants de l’école Woodside.

Plus probablement, ce surnom fait référence au fait qu’Aberdeen accueille 2 universités (University of Aberdeen, and Robert Gordon University) et la ville constitue depuis plusieurs siècle un important centre d’éducation. En 2007, 11% de la population, soit plus de 16 000 personnes, était des étudiants tandis que la moyenne nationale s’établissait à 7%. L’University of Aberdeen trouve ses origines dans le King’s College fondé en 1495 par William Elphinstone (1431–1514), évêque d’Aberdeen et chancelier d’Écosse. D’autres collèges furent par la suite créés et en 186o, par ordre du Parlement, ces différentes institutions furent fusionnées pour donner naissance à l’organisation actuelle. Régulièrement classé parmi les 200 meilleures universités du monde et parmi les 20 meilleures universités du Royaume-Uni, elle constitue la cinquième plus ancienne du monde anglophone et offre des diplômes dans de nombreuses disciplines. Son campus principal se trouve à Old Aberdeen, au nord de la ville, et compte actuellement environ 14 000 étudiants. La Robert Gordon University date de 1750 et s’est vue doté du statut d’université en 1992. Aberdeen abrite également deux écoles artistiques dont la Gray’s School of Art, fondée en 1886, qui est l’une des plus anciennes écoles d’art établies au Royaume-Uni. D’autres institutions d’enseignement supérieur complète ce panel telles que le Marine Laboratory Aberdeen, spécialisé dans la pêche, le Macaulay Land Use Research Institute (sciences du sol) et le Rowett Research Institute (nutrition animale).

Don est également le nom d’une rivière qui passe au Nord du Pittodrie Stadium, le stade de l’équipe depuis sa création et se jette dans la Mer du Nord à Aberdeen. Toutefois, cette rivière n’est pas limitrophe du stade.

Enfin, ce pourrait aussi être la contraction du gentilé d’Aberdeen, Aberdonians. Et là, on retrouve un lien avec la rivière précédemment cité. En effet, les premières colonies de population écossaise se concentrèrent dans la zone connue aujourd’hui sous le nom d’Old Aberdeen, qui se situe au nord du Pittodrie Stadium. Or, cette zone à l’origine s’appelait Aberdon, qui signifie « à l’embouchure du Don », car elle est située à l’embouchure de la rivière Don. Néanmoins, Aberdeen pourrait ne pas venir d’Aberdon. En effet, si le préfixe aber viendrait du celte et signifie « confluence des eaux », « l’embouchure d’une rivière », le suffixe deen parait plus complexe à identifier. En effet, il pourrait faire référence au nom de la ville en latin et grec, Denova. Si ce terme se rapporte bien à une rivière, ce pourrait être aussi bien le Don que le Dee, qui coule au Sud de la ville.

#31 – Standard de Liège : les Rouges, les Roûches, les Rôdjes

Le surnom du 3ème club belge vient directement de ses couleurs. En 1898, le FC Liège décida de fusionner avec le club du Liège FA afin de donner naissance au RFC Liège. Le FC Liège donna en héritage à ce nouveau club ses maillots bleu et rouge, le Liège FA abandonnant ses maillots rouges ornés d’un perron noir. Cette fusion ne fit pas que des heureux. Un groupe de jeunes, catholiques et étudiants au collège Saint-Servais de Liège, membre de l’équipe scolaire du Liège FA rentra en dissidence et décida de créer un autre club, le Standard de Liège. Il se firent alors prêter les maillots rouges du Liège FA. Au final, les fondateurs votèrent et retinrent définitivement le rouge et blanc, comme couleurs du club. Avec l’accent liégeois, rouge devient roûches et en dialecte wallon, rôdjes.

#30 – Blackpool FC : the Tangerines

Les mandarines. Même si Blackpool est une ville côtière, l’économie de la mandarine y est peu développée. En fait, cela fait référence au maillot du club, qui est orange. Blackpool porta pour la première fois un maillot avec une bande orange lors du match d’ouverture de la saison 1923-1924, un nul 2-2 face à Oldham Athletic. Auparavant, comme beaucoup d’autres clubs anglais, l’équipe se chercha concernant ses couleurs et les premiers choix furent plutôt classiques. De sa fondation en 1887 à 1901, le club évolua en bleu, soit avec un maillot rayé, soit avec une chemise unie. Puis, de 1901 à la veille de la Première Guerre Mondiale, le maillot devint rouge et le plus souvent uni. Lors de la saison 1914-1915, le club opta pour la fantaisie avec une chemise rayée horizontalement et tricolore : noir, rouge et jaune. Retour au classique en 1915 avec un maillot blanc uni accompagné d’un short bleu foncé. Cette composition demeura jusqu’en 1923 et ce fameux match face à Oldham. L’un des dirigeants du club, Albert Hargreaves, était également arbitre international. Il avait officié lors d’un match international entre les Pays-Bas et la Belgique. Impressionné par les couleurs des Hollandais, il la recommanda à son club de Blackpool pour se distinguer des couleurs habituelles des clubs anglais. Cette couleur souleva régulièrement des critiques et le club modifia son apparence ou ses couleurs. De 1933 à 1938, la direction opta pour un maillot rayé verticalement, mixant des bandes bleus clairs et bleus marines avec un short blanc. Ce n’est que lors de la saison 1938-1939 que la couleur Mandarine fut définitivement adoptée.

#29 – Bolton Wanderers FC : Trotters

Les trotteurs ne fait pas référence à une attache du club pour le monde hippique. Son origine est disputée entre plusieurs versions. La première histoire tourne autour du cochon et, là déjà, les déclinaisons sont nombreuses. Tout d’abord, les pieds de porcs ou moutons bouillis, familièrement appelés trotters, sont censés être un met apprécié des habitants de Bolton. Cela rappelle à quelque point l’Angleterre a beaucoup à faire en matière culinaire. Ensuite, les origines de ce surnom pourrait tourner sur la localisation du stade du club et son voisinage, sachant toujours que trotters signifient « pieds de cochon ». Selon une source, le stade de Pike’s Lane (enceinte de Bolton entre 1880 et 1895) se situait près d’une ferme porcine tandis qu’une autre avance que Burden Park (antre du club entre 1895 et 1997), était proche d’une boucherie. Mais, l’influence porcine ne s’arrête pas ici pour les deux versions. En effet, lorsque le ballon sortait des limites de Pike’s Lane, les joueurs devaient « trotter » à travers les enclos à cochons pour récupérer le cuir. Du côté de Burden Park, la boucherie voisine affichait dans sa vitrine ses pieds de porc. Ils auraient créé une telle impression que les Wanderers auraient été immédiatement surnommés les trotters. Plus que séduire les visiteurs du stade, les joueurs avaient aussi pour tradition d’aller se restaurer avant les matchs dans cette charcuterie.

Comme il n’y a pas que le cochon dans la vie, une autre légende, à laquelle l’historien du club, Simon Marland, souscrit, tourne autour du vocabulaire locale. Le terme trotter signifie localement un farceur, plaisantin dont les gens de Bolton ont la réputation d’être. Il est souvent raconté qu’un homme de Bolton défiait les visiteurs à un jeu où le vainqueur était celui qui restait le plus longtemps un pied dans un sceau d’eau chaude. Aucun visiteur ne réussit à vaincre cet habitant de Bolton, jusqu’au jour où on découvrit que ce dernier avait une jambe de bois. Les vaincus devaient eux avoir la gueule de bois. Ce terme a été appliqué aux habitants de toute la ville, et il semble donc tout à fait logique qu’il se soit propagé à l’équipe de football.

Enfin, une dernière version fait état que le terme trotting signifie marcher comme un vagabond (Wanderer).

Il semble que ce surnom ait un peu disparu dans les travées du nouveau stade, University of Bolton Stadium. Dans les années 1930, la marque de cigarette Ogdens intégrait dans ses paquets une carte qui donnait un historique sur un club et son surnom. Pour Bolton, la carte était illustrait avec le dessin d’un clochard et notait « The nickname still survives although it is not as commonly used as some years ago » (Le surnom survit encore bien qu’il ne soit pas aussi couramment utilisé qu’il y a quelques années).

#28 – Chelsea FC : Pensioners

Pensioners, les retraités, fait référence aux vétérans de l’armée qui séjournait au Royal Hospital Chelsea à proximité du stade. Cet hôpital est une maison de retraite et de soin pour les vétérans de l’armée britannique. Tout homme ou femme ayant servi dans l’armée et âgé de plus de 65 ans peut prétendre à devenir un Chelsea Pensioner, ie un résident de l’hôpital, qui peut accueillir 300 anciens soldats. Jusqu’au XVIIème siècle, l’État ne prévoyait aucune disposition spécifique pour les soldats âgés et blessés. Les soins aux pauvres et aux malades étaient assurés par les fondations religieuses mais ces hopitaux religieux avaient pris fin suite à la dissolution des monastères sous le règne du roi Henri VIII. En 1681, répondant à la nécessité de s’occuper de ces soldats et s’inspirant des Invalides en France, le Roi Charles II émit un mandat royal autorisant la construction du Royal Hospital Chelsea. L’idée aurait été suggéré par soit par Nell Gwyn, une actrice renommée de l’époque et surtout maîtresse de longue date du Roi, soit par Sir Stephen Fox, Paymaster of the Forces, responsable du financement de l’armée britannique. En 1651, l’idée d’une institution nationale semblait avoir déjà été pensée par la Chambre des Communes qui avait donné des instructions au Council of State pour veiller à ce que les soldats mutilés eussent un lieu salubre pour résidence. Puis, il existait dès 1677 des pensions pour les Reformed Officers (officiers réformés, c’est-à-dire les officiers des régiments dissous) et les soldats mutilés. Le site choisi, adjacent à la Tamise dans la campagne de Chelsea, fut racheté par le Roi à la Royal Society pour 1 300 £. Sir Christopher Wren fut chargé de concevoir et d’ériger le bâtiment. La première pierre de l’hôpital royal fut posée le 17 février 1681 et les bâtiments furent équipés le 28 mars 1689. En mars 1692, les premiers pensionnaires furent 476 sous-officiers et hommes de rang, dont la plupart avaient été blessés lors de la Bataille de Sedgemoor. La chapelle et le cimetière furent tous deux consacrés par Henry Compton, évêque de Londres, le 30 août 1691. Le financement de la construction comme le coût de son exploitation furent assuré par le Roi, quelques généreux bienfaiteurs (dont Sir Stephen Fox) et un prélèvement sur la solde des soldats. Puis, depuis 1847, l’hôpital est entretenu par des fonds directement votés par le Parlement, ainsi que par des dons. Plusieurs rénovations et nouvelles constructions eurent lieues, dont le dernier achèvement en 2009 est l’infirmerie Margaret Thatcher qui abrite sa tombe et celle de son mari ainsi que 100 retraités. En mars 2009, les premières femmes furent admises comme pensionnaires.

Pendant une cinquantaine d’année, l’image d’un Pensioner s’affichait sur l’écusson du club. Mais, en 1952, Ted Drake fut nommé entraîneur et décida de moderniser le club. Il estima que le surnom comme l’image du Pensioners sur le blason du club donnait une mauvaise image, laissant penser que le club était une équipe de retraités. Il fit ainsi changer le blason pour faire apparaître un lion, animal plus terrifiant, à la place du soldat pensioner. Puis, il déclara que le surnom de l’équipe n’était plus les pensioners mais désormais les blues (dont l’origine est expliquée dans l’article #210). Toutefois, les liens avec le Royal Hospital demeurèrent et il n’est donc pas rare de croiser dans les travées du stade de Stamford Bridge des pensioners, portant leur célèbre vareuse écarlate.

#27 – CSD Colo Colo : el Cacique

El cacique était un titre de chef d’une tribu des Caraïbes ou d’Amérique centrale. Par extension, ce mot a été utilisé par les chroniqueurs espagnols du XVIème siècle, pour d’une manière générale, désigner les souverains des civilisations précolombiennes. Le Colo Colo fut fondé en 1925, après la dissidence de certains joueurs du club de CSD Magallanes. Pour le nom du club, ils décidèrent de prendre le nom d’un célèbre cacique des Mapuches (peuple amérindiens du Chili et d’Argentine), Colo Colo. L’histoire de ce dernier est floue mais on sait qu’il fut l’un des chefs des soulèvements contre les Espagnols. Son aura provient surtout du poème épique d’Alonso de Ercilla y Zúñiga : La Araucana. Grâce à ce poème, Colo-colo est devenu un symbole de sagesse et d’héroïsme pour les Mapuches comme pour l’ensemble des Chiliens.

#26 – Club Universidad de Chile : la Chuncho

La Chuncho est le hibou de Patagonie. Il s’agit du symbole de club, qui apparaît sur le blason. Ce symbole, version chilienne de l’oiseau de Minerve, provient du « Club Náutico Universitario », le club de natation de l’Université, un des clubs fondateurs du CU de Chile. A la fondation du club de natation, un dirigeant distingué, Pablo Ramírez Rodríguez, avocat et l’un des principaux dirigeants sportifs de l’époque, ramena d’un de ses voyages en Allemagne les écussons de plusieurs clubs de sport. Or, certains utilisaient la chouette qu’il attribua alors à son club. Il déclara que « le chuncho de le U symbolise la sagesse, la connaissance mutuelle, l’harmonie entre le corps et l’esprit, aspiration suprême du sport. ». Depuis, l’antiquité la chouette possède une forte charge symbolique. Toutefois, le hibou a une image tantôt négative, tantôt positive, en fonction des époques et des peuples. D’un côté, comme le hibou a une vie nocturne, un cri stridant et peut voir dans l’obscurité, nos ancêtres pensaient qu’il possédait des pouvoirs magiques et était lié à la mort. Le rapace était l’interprète d’Atropos, la Moire qui coupe le fil de la destinée. Pour les Romains, le cri du hibou présageait une mort prochaine. D’ailleurs, le meurtre de César aurait été annoncé par le cri de hiboux. Des peuples amérindiens l’associaient également à la mort et pour les Aztèques, la chouette symbolisait Mictecacihuatl, le dieu de la mort. Enfin, les Romains associèrent le nom de hibou (strix) avec celui des sorcières (striga), réputation de sorcellerie que la religion chrétienne entretint également au Moyen-Âge. D’un autre côté, la chouette était également le compagnon de la déesse de la guerre et de la sagesse, Athéna, dont son attribution était l’intelligence. Les Romains poursuivirent cette tradition avec Minerve. L’oiseau devenait donc associé à la sagesse et à la connaissance. Du fait que la chouette a une vision perçante et nocturne, le philosophe français René Guénon estimait que cette aptitude symbolisait la connaissance rationnelle (perception de la lumière dans la nuit) par opposition à la connaissance intuitive (perception directe via la lumière solaire). Enfin, le philosophe allemand Friedrich Hegel fit de cet oiseau le représentant de la philosophie. Intelligence, sagesse, connaissance, les valeurs défendues par une université comme celle du Chili.

#25 – São Paulo FC : Tricolor

Comme pour beaucoup d’équipe, ce surnom, les tricolores, provient des couleurs du club : blanc, rouge et noir. Le 25 Janvier 1930, le club fut fondé par la fusion de l’AA de Palmeiras et du CA Paulistano. En mémoire de ces deux clubs, les couleurs du club furent choisi en unifiant les couleurs de ces derniers : le maillot blanc à ceinture rouge du CA Paulistano et le maillot blanc avec une rayure noire de l’AA de Palmeiras. Ceci symbolisait l’union des deux équipes en une plus grande. Mais, cela tombait bien aussi car ces trois couleurs sont celles de l’Etat de São Paolo.

A la fin de l’Empire du Brésil (1825-1889), plusieurs républicains essayaient d’imposer, de promouvoir la création de nouveaux symboles (dont les drapeaux des Etats) qui soutiendrait l’affaiblissement de la monarchie et l’avènement de la république. Dans ce contexte, l’écrivain et journaliste républicain Júlio Ribeiro, fondateur et rédacteur en chef du journal « O Rebate », publia dans sa première édition du 16 juillet 1888, une série de critiques de la bannière impériale et proposa un nouveau drapeau républicain pour l’Etat de São Paolo. Son projet ressemblait au drapeau de la démocratie voisine des Etats-Unis. Des bandes noires et blanches avec un carré rouge dans son angle en haut à gauche dans lequel se trouvait quatre étoiles et le dessin de l’Etat. Les 3 couleurs principales avaient une symbolique particulière, alors que l’esclavage vennait d’être aboli en 1888. Il décrivit ainsi dans son journal que son projet « simboliza de modo perfeito a gênese do povo brasileiro, as três raças de que ela se compõe – branca, preta e vermelha. » (symbolise parfaitement la genèse du peuple brésilien, les trois races dont il est composé – blanche [les Européens], noire [les Africains] et rouge [les Amérindiens]).

Deux autres surnoms : Tricolor Paulista (tricolor pauliste, gentilé des habitants de São Paolo) et Tricolor do Morumbi (le Morumbi étant le nom du stade où évolue le club).

#24 – Atlético Mineiro : Galo

Le coq. Il s’agit du symbole du club puisque c’est à la fois son surnom et sa mascotte. Il fut choisi par Fernando Pierucetti (mieux connu sous le pseudonyme de Mangabeira). Álvares da Silva, secrétaire du quotidien Folha de Minas, qui délivrait l’une des pages sportives les plus importantes et dynamiques de la presse du Minas Gerais à cette époque, décida d’imiter son confrère de Rio de Janeiro, Jornal dos Sports, qui avait décidé quelques années auparavant de personnaliser les équipes cariocas au travers de personnages de bande dessiné. Flamengo était Popeye, Fluminense était Pó-de-arroz, Vasco était Almirante, Botafogo était Donald Duck et America était le Diable. Álvares da Silva confia à Fernando Pierucetti, professeur de dessin et illustrateur du supplément littéraire et de la page pour enfants du journal, la réalisation de ces mascottes qui devaient puiser leur source dans l’univers des fables d’Ésope et de La Fontaine, mais en utilisant des animaux de la faune brésilienne. Pierucetti dessina alors la mascotte des 3 grands clubs de la ville : Atlético, Cruzeiro et América.

L’inspiration pour trouver les animaux représentatifs des clubs vint d’éléments qui faisaient déjà partie de l’imagerie populaire. L’Atlético avait une réputation de « bon combattant », de ne jamais abandonner comme un coq de combat et son uniforme noir et blanc ressemblait à un coq de la race carijó. L’Atlético apparut donc sous les traits de Mangabeira en un coq de combat, au bec crochu et toujours prêt à déchirer la chair de son adversaire. L’animal s’ancra rapidement dans l’esprit des supporteurs. On raconte que Zé do Monte, l’idole de l’Atlético dans les années 1940 et 1950, entrait sur le terrain avec un coq sous le bras. D’autres surnoms en sont dérivés : Galo das Américas (coq des Amériques), Galo Doido (coq fou).