#555 – CA Nueva Chicago : Torito de Mataderos

Le petit taureau de Mataderos. Situé à Buenos Aires, le CA Nueva Chicago est le club du quartier de Mataderos, où naquit et vécut Justo Suárez, l’une des premières idoles populaires du sport argentin. Ce boxeur gagna son importante popularité grace à ses victoires mais également de par sa vie. En pleine crise des années 1930, le peuple argentin s’identifia à ce destin tragique. Sorti de la misère grace à la boxe, il connut la gloire et l’argent avant de mourir de la tuberculose à seulement 29 ans. Quinzième enfant d’une famille qui en comptait 25, Justo travailla aux abattoirs dès l’age de 9 ans. A 10 ans, il était déjà un boxeur amateur, qui gagnait quelques pesos dans certains galas. Féroce, rapide et puissant mais désordonné, il démolissait ses rivaux et remporta 48 combats en tant qu’amateur (dont les titres de champion argentin et sud-américain des poids plumes). Avec son style et son allure, il gagna le surnom de Torito de Mataderos. Puis, il tenta sa chance avec succès aux Etats-Unis, la Mecque de la boxe. Malheureusement, il n’eut jamais la chance de concourir pour le titre mondial. Atteint de la tuberculose dès 1932, sa carrière commença par décliner. Il se retira à Cordoue en 1935 et vécut ses 3 dernières années dans la misère. Depuis sa mort, Suárez fait parti de la culture populaire argentine. Il existe des tangos, des histoires, des bandes dessinées, des chansons et même des films qui racontent sa vie. Enfin, le nom de la rue où se trouve l’accès principal du stade de Nueva Chicago porte le nom de Suárez. Le club hérita ainsi du surnom de Suárez.

#554 – Anji Makhatchkala : орлы

Les aigles. Equipe inconnue du Daghestan, le club russe fit parler de lui en 2011 avec l’arrivée à sa tête du milliardaire Sulejman Kerimov. Rapidement, l’Anji se renforca avec les arrivées de joueurs étrangers tels que Roberto Carlos, Samuel Eto’o et Lassana Diarra. Difficile de résister à l’attrait du Daghestan et son club réputé, surtout quand les joueurs étaient grassement payés (A 30 ans, Eto’o signa un contrat de trois ans où il émargeait à 20,5 millions d’euros net par an plus 20 000 € par but et 10 000 € par passe décisive). Deux ans après, avec des résultats moyens, Kerimov se lassa de son jouet et coupa les vannes. Dès l’annonce de son retrait, les mercenaires repartirent aussi vite qu’ils étaient venus. Logiquement, le club regagna l’anonymat et évolue aujourd’hui entre la seconde et troisième division russe. Il n’empêche que pour cette petite république russe du Caucase, l’Anji est depuis sa création en 1991 une source de fierté, un vecteur de communication. Résultat, les symboles de la région se sont naturellement fondus dans ceux du club, dont l’aigle. L’écusson du club arbore deux aigles royales, oiseau que l’on retrouve sur les armoiries de la République du Daghestan. De manière générale, l’aigle dans le symbolisme international signifie le pouvoir et la suprématie de l’État. Dans la culture des peuples du Daghestan, il est l’un des animaux les plus vénérés, personnification de l’indépendance et de la liberté, du courage et de la bravoure, de la fierté et de l’endurance. De manière générale Ainsi, l’aigle des armoiries du Daghestan porte les valeurs du pouvoir étatique et également celles du peuple (indépendance, liberté, fierté).

#553 – FC Zurich : die Löwen

Les lions. Le 1er août 1896, des membres de trois clubs locaux (FC Turicum, FC Excelsior et FC Viktoria) s’unirent pour fonder le FC Zurich. Si le palmarès du club est fourni (12 championnats et 7 coupes), il est nettement devancé par son rival du Grasshopper (28 championnats et 18 coupes) tout comme en ancienneté (1886 vs 1896). Pourtant, en termes de popularité, le FCZ bénéficie d’un large soutien à Zurich, certainement car il était le club des couches populaires (Grasshopper étant le club de la haute bourgeoisie). Résultat, le FCZ se présente comme le club de la ville et s’est totalement identifié à elle. Le FCZ arbore un écusson aux couleurs bleues et blanches (les couleurs de la ville et du canton) entouré de deux lions, copie quasi-identique des armes de la cité. Ces dernières remontent au moins à 1389. Le lion en tant que porte-bouclier est un symbole régulièrement utilisé en héraldique et, pour les armoiries de Zurich, l’animal représente les valeurs de courage, de force, d’audace et de bravoure. Le roi des animaux est désormais devenu le symbole de la ville et est appelé Zürileu.

#552 – Júbilo Iwata : ジュビロ

Júbilo, toujours l’avantage avec les clubs japonais et nord-américain de prendre comme surnom, le nom de la franchise. Il s’agit d’une franchise historique de la ligue japonaise qui participa à la deuxième saison en 1994. Appartenant initialement à l’entreprise Yamaha, conglomérat fabricant principalement des motos et des moteurs de bateau. Avec l’avènement de la ligue, les clubs durent se séparer de leur entreprise et Iwata se surnomma Júbilo. Comme pour les franchises américaines, l’idée était de trouver un nom qui deviennent une marque. Les dirigeants de l’époque retinrent alors le mot Júbilo, qui signifie aussi bien en espagnol qu’en portugais, la joie. Certainement le sentiment que le club voulait donner à ses supporteurs en le voyant jouer. Cela va être le cas pendant 7 ans. De 1997 à 2003, le club remporta 3 championnats (1997, 1999 et 2002) et termina second les autres années (à l’exception de la saison 2000 où il finit à la 4ème place). En 1999, ils furent également sacrés champions d’Asie.

#551 – EC Taubaté : Burro da Central

L’âne du centre. Ce surnom apparût en 1955 suite à une belle bourde du club. Il évoluait alors en 2ème division du championnat paulista. Le 1er Mai 1955, l’équipe remporta un match contre Comercial FC 6 buts à 3, victoire qui fut réduite à néant quelques jours après. La Fédération de football pauliste se rendit en effet compte que Taubaté avait fait rentrer en cours de match l’attaquant Alcino, qui n’avait pas été enregistré par la direction du club auprès de la fédération. Ayant pris connaissance de cette erreur, Comercial fit appel et la Fédération n’eut pas d’autre choix que d’annuler la victoire et les points acquis par Taubaté. Ce genre d’erreur administrative arrive parfois dans le football (en 1996, Paris faillit ne pas se qualifier face au Steaua pour une raison similaire. S’il n’avait pas rectifier le tir au match retour, le club de la capitale n’aurait pas accédé à la Ligue des Champions cette année-là. Comme quoi l’amateurisme ne se trouve pas uniquement dans les clubs brésiliens de seconde division).

Tout comme Paris, cette défaite sur tapis vert n’était pas sans conséquence pour Taubaté. Le tournoi de seconde division débuta en 1954 avec 19 équipes concourant dans 3 poules. A l’issue de cette phase, un nouveau championnat était organisé avec les deux premiers de chaque poule pour déterminer les équipes qui accéderaient à la première division. Après un investissement important dans l’équipe, Taubaté réalisa une première partie de championnat quasi-parfaite (15 points sur 20 possible) et s’imposa comme un candidat sérieux à la montée. La phase finale débuta contre Comercial le 1er mai 1955. La victoire 6-3 semblait donc idéal pour lancer la campagne d’accession de Taubaté … sans la négligence des dirigeants. Le journaliste Thomaz Mazzoni de Gazeta Esportiva caricatura le club sous la forme d’un âne. A côté de cette âne, deux personnage se moquaient de l’animal. L’un des personnages qualifia le club de Burro da Central tandis que l’autre déclarait « clube que ganha no campo e perde na secretaria é…burro » (un club qui gagne sur le terrain et perd au secrétariat est… idiot). Au final, Taubaté ne parvint pas à monter en première division. Malgré cet épisode tragique pour le club et l’ironie associée à l’âne, les supporteurs s’approprièrent le surnom. Enfin pas tous car certains racontent à leurs rejetons que l’origine du surnom est la présence d’ânes à côté du stade du club, que parfois on entendait braire lors des matchs.

Enfin, le terme Central ne vient pas de la localisation de la ville. Certes, Taubaté se situe à une position stratégique, quasiment au milieu des deux plus importantes villes du Brésil (Saõ Paulo et Rio de Janeiro), et entre l’océan Atlantique et les montagnes. Mais, ici, le journaliste faisait allusion à la compagnie de chemin de fer, Estrada de Ferro Central do Brasil, qui était l’un des principaux réseau ferré du Brésil, reliant les provinces de Rio de Janeiro, São Paulo et Minas Gerais. La gare de Taubaté était desservie par ce réseau.

#550 – Cagliari Calcio : Rossoblù

Les rouges et bleus. Les couleurs du club sont le rouge et le bleu depuis sa fondation le 30 mai 1920. Pourtant, pour son premier match, l’équipe porta un kit tout blanc. Le fondateur, Gaetano Fichera, chirurgien de son état, réadapta des blouses blanches de l’hôpital pour confectionner le premier kit. Assez rapidement, le club se pourvut de maillots rouges et bleus, sous différentes design (à rayure, partagé, façon ajax …) durant les 5 premières années d’existence. Puis, le 25 janvier 1925, lors d’un match contre une sélection militaire (issue des rangs du 46ème régiment d’infanterie), le club arbora pour la première fois un maillot rayé noir et bleu et le conserva jusqu’en 1928. A compter de la saison 1928-1929, le maillot rossoblù fut définitivement adopté et en 1930, le club opta pour le maillot partagé horizontalement, d’un côté bleu et de l’autre rouge (couleurs inversées dans le dos). Depuis, cette tunique constitue l’un des symboles du club sarde.

Les raisons du choix des couleurs rouges et bleus ne sont pas à aller chercher bien loin. Ce sont en effet celles du drapeau et des armes de la ville. A l’origine les couleurs de la ville, tirées de celles des armoiries, étaient le rouge et l’or (couleurs du Royaume d’Aragon dont dépendait la Sardaigne). En 1718, à la suite de la guerre de Succession d’Espagne, la Sardaigne passa de la domination Espagnole à celle de la Maison de Savoie, dont le Duc était également Prince du Piémont. Ainsi, de cette date à 1861, Sardaigne et Piémont constituèrent un nouvel Etat dénommé le royaume de Piémont-Sardaigne. Au fil des années, la bannière et le blason de la ville reprirent donc les couleurs de la Maison de Savoie et de celles du Piémont. Depuis le XIIème siècle, les armoiries de la famille de Savoie se blasonnent « de gueules (rouge) à la croix d’argent (blanche) ». Cette croix blanche sur fond rouge devint naturellement le blason du Piémont et avec l’unification se répandit également sur les armes de Cagliari (et sa couleur rouge à sa bannière). Le bleu provient aussi de la Maison de Savoie puisque c’est sa couleur traditionnelle. Deux histoires alimentent l’explication de ce choix. Le 20 juin 1366, Amédée VI, Comte de Savoie, partit en croisade afin d’aider son cousin, Jean V Paléologue, Empereur Byzantin. Il exigea que ses bateaux arborèrent un pavillon bleu à côté de l’étendard de la Savoie, en l’honneur de la Vierge (le bleu est la couleur de la Vierge Marie). Une autre histoire se déroule au XVIème siècle. Emmanuel-Philibert, Duc de Savoie et Prince du Piémont, décida de changer la couleur des manteaux des chevaliers de l’Ordre suprême de la Très Sainte Annonciade du rouge vers le bleu, devenant par la suite la couleur de la dynastie de Savoie. Profondément restructuré par le duc Charles III de Savoie, en 1518, l’ordre prit son actuel et fut encore plus consacré à la Vierge, expliquant peut-être le choix de changer la couleur du manteau pour le bleu.

#549 – FC Viktoria Plzeň : Viktorka

Victoire en tchèque. Par dérivé, les joueurs du club s’appellent Viktoriáni (les Victoriens). Le nom du club, Viktoria, est une adaptation du mot latin victoria qui signifie victoire. Dans la Mythologie romaine, Victoria était le nom de la déesse de la victoire (équivalent de Nike dans la Mythologie grecque). Dès la réunion de fondation du club le 11 juin 1911, les membres optèrent pour le nom Viktoria. Il aurait été donné en l’honneur de la victoire de l’équipe représentant la Bohème au Championnat d’Europe amateur à Roubaix, la même année. En 1911, la ville du nord de la France organisa une Exposition Internationale du 30 avril au 6 novembre. Les nations se retrouvaient à ce genre d’évènement dans le cadre de la compétition mondiale qui prévalait avant la Première Guerre Mondiale. Naturellement, des compétitions sportives s’organisaient en marge de ces expositions, comme un autre exutoire de cette affrontement entre nations. Pour les sports naissant de la fin du XIXème siècle, les expositions internationales étaient une belle vitrine pour se faire connaître. Ainsi, l’UIAFA (Union Internationale Amateur de Football Association), une nouvelle rivale amateur de la FIFA, profita de l’exposition internationale de Roubaix pour créer un tournoi dénommé « Grand Tournoi européen de football association » du 25 au 29 mai. Il regroupait 4 nations : France, Angleterre, Bohème et Sélection du Nord (en remplacement de la Suisse qui renonça à participer). La Bohème faisait parti de l’Empire Austro-Hongrois mais, dans cet Etat multinational, le football au début du XXème siècle était le lieu des revendications nationalistes de chaque peuple slave (slovène, tchèque, serbe …). Ainsi, des équipes « nationales » slaves se constituèrent au grand dam de l’Empire. A partir de 1905, sous la houlette de John Madden, un écossais triple champion d’Ecosse avec le Celtic, la sélection de Bohème-Moravie devint une place reconnue du football continental. Ainsi, en 1908, les Tchèques reçurent la sélection olympique d’Angleterre et s’inclinèrent 4 buts à zéro, une défaite en réalité flatueuse face à l’équipe la plus forte du moment (et de loin) et qui venait d’étriller les Autrichiens 11-1 et les Hongrois 7-0. Lors de ce fameux tournoi de Roubaix, qui fut vu comme un championnat d’Europe amateur, la sélection de Bohème bâtit en demi-finale 4 buts à 1 l’Equipe de France et surtout remporta le finale face à une sélection anglaise 2 buts à 1. Battre l’Angleterre (même si ce n’était pas la sélection officielle car composée de joueurs amateurs – mais à cet époque, tout joueur britannique était généralement supérieur à tout footballeur du continent) était un grand exploit et eut donc son retentissement parmi les fondateurs du club.

En 1948, avec l’avènement du communisme en Tchécoslovaquie, le Comité d’action du Front national décida que toutes les associations sportives devaient fusionner en une seule organisation sportive nationale, dénommée Sokol. Cette association unifiée s’appuya sur les syndicats et ainsi Viktoria Plzeň devient Sokol Škoda Plzeň. Jusqu’en 1992, le club connut alors différents noms (Sokol, Spartak, Škoda). En 1993, avec la fin du communisme et la séparation en deux de la Tchécoslovaquie, le club reprit son nom historique de Viktoria Plzeň.

#548 – Beitar Jérusalem FC : האריות מהבירה

Le Lion de la Capitale. Le club de la capitale de l’Etat d’Israël porte ce surnom à double titre. En effet, le lion est le symbole, à la fois du mouvement sioniste Beitar, dont dépend le club (cf article #420), et de la ville de Jérusalem, où il réside. Le Betar, mouvement de jeunesse sioniste fondé en 1923, signifie « Alliance de la jeunesse hébraïque en souvenir de Joseph Trumpeldor » et rappelle la ville de Betar, dernière forteresse juive à tomber face aux troupes romaines lors de la révolte des années 132-135. La cité, située en Judée, au sud-ouest de Jérusalem, n’existe plus mais, citée dans certaines prières, dans le Talmud, la Mishna, mentionnée par de célèbres rabbins (Maharal de Prague, Gaon de Vilna, Maimonide), la ville de Betar fit preuve d’héroïsme et de combativité, devenant ainsi un symbole pour la résistance juive et le retour en terre sainte. En 132 après JC, plusieurs mesures prises par l’Empereur Hadrien conduisirent à une insurrection des juifs de la province de Judée face à l’Empire Romain. La ville de Betar en était l’épicentre. Après 3 ans de guerre civile, les légions romaines encerclèrent les rebelles juifs à Betar et la cité-forteresse résista avant de tomber en août 135. Selon le rabbin Gaon de Vilna, les légions romaines, composés de 80 000 hommes, entrèrent dans Betar et massacrèrent la population en égorgeant hommes, femmes, enfants jusqu’à ce que le sang coule des porches et des égouts. Néanmoins, la bataille fut difficile car la population se battit et mourut comme des lions. Le roi des animaux devint alors le symbole de la ville, de sa résistance et fut donc repris par le mouvement Betar.

De l’autre côté, en 1958, Jérusalem adopta également le lion comme symbole. Composé en 1950, le blason de la ville affiche un lion rampant devant le Mur des Lamentations, entouré de deux branche d’olivier. L’animal est le Lion de Juda et demeure, en réalité, un symbole traditionnel des juifs et de Jérusalem. Dans la bible, Juda était le fils du patriarche Jacob et lors de sa bénédiction, Jacob qualifia son fils de גּוּר אַרְיֵה יְהוּדָה, jeune lion (Génése 49:9). Ainsi, la tribu de Juda, l’une des douze tribus d’Israël, composée des descendants de Juda, reprit le lion comme symbole. Jérusalem, comme capitale du Royaume de Juda, l’utilisa aussi.

#547 – Anórthosis Famagouste : Μεγάλη Κυρία

La grande dame. Le football à Chypre se développa comme dans d’autres pays, avec l’immigration anglaise. Il commença à s’infuser dans la jeunesse chypriote à la fin du XIXème siècle via les écoles anglaises de l’ile. Puis, vers 1910, les premières clubs commencèrent à se créer dans les grandes villes (Nicosie, Larnaca et Limassol). Le 30 janvier 1911, Anorthosis fut fondé dans la ville de Famagouste mais, dans les premières années, l’association se concentra dans les activités culturelles et sociales. D’ailleurs son nom était au départ Αναγνωστήριο Ανόρθωσις (Anórthosis Salle de Lecture) et dans les premières années, sa section musicale était la plus reconnue. Dans une île qui n’était pas indépendante et pire, passait du statut de protectorat à celui de colonie britannique, l’association avait des revendications nationalistes. Ainsi, des discours patriotiques et des commémorations nationales étaient organisés dans le bâtiment d’Anorthosis. Au début des années 1920, des jeunes de la ville avaient formé une équipe de football appelée POEB. Cette équipe devint la base de la section football d’Anórthosis en 1929, au moment où l’association changeait de nom, d’emblème et cherchait à se développer. Le département football commença à glaner quelques titres locaux et à acquérir une petite renommée. Résultat, il participa à la création de la Fédération chypriote de football en 1934. Ainsi, sans être le doyen, le club est l’un des plus anciens de l’île et à ce titre est qualifié de grande dame. Sa particularité est de ne plus résider à Famagouste. En effet, en 1974, suite à la partition de l’île, Famagouste fut annexé par la Turquie. La section de football se réfugia à Larnaca (et y évolue encore aujourd’hui). Les autres départements éclatèrent dans d’autres villes de la partie grecque de Chypre : à Limassol pour le volley-ball masculin et à Nicosie pour le volley-ball féminin. Malgré cela, Anorthosis a remporté 13 championnats chypriotes, 11 coupes nationales et 7 super coupes, possédant le 3ème plus beau palmarès de Chypre. Lors de la saison 2008-2009, il réussit l’exploit d’être le premier club chypriote à jouer les phases de poule de la Ligue des Champions.

#546 – SK Rapid Vienne : die Grün-Weißen

Les verts et blancs. Le Rapid joue en vert et blanc et fait parti des rares européens à porter ses couleurs (comme le Sporting Lisbonne, le Betis Séville, le Werder Brême, le Celtic Glasgow et l’AS Saint-Étienne). Pourtant, le club viennois adopta à sa fondation en 1897 une combinaison de couleurs plus classique, le rouge et le bleu. Les raisons de ce choix sont inconnues. Ces couleurs furent conservées même après le changement de nom en 1899. Finalement, le vert et le blanc, couleurs traditionnelles désormais, ne s’imposèrent qu’en 1905. Selon l’auteur du livre Rapid-Chronik, Roland Holzinger, ce changement fut suggéré par des nouveaux membres du club, Anton Müllner, Hans Devide et Ernst Steinfellner. Toutefois, Holzinger ne fournit pas d’informations détaillées sur les raisons de cette décision. Selon lui, elles pourraient simplement s’inspirer des couleurs vert et blanc figurant dans les armoiries du district de Rudolfsheim, le quartier du Rapid à l’époque. Dans une interview accordée au magazine de football Ballesterer, Thorsten Leitgeb, conservateur du Rapideum (le musée du club) estime toutefois qu’une autre explication peut être avancée. Au début du XXème siècle, les lignes de tramways viennois n’étaient pas identifiées par des numéros mais des couleurs. Or, le tram qui se rendait à Hütteldorf, le nouveau quartier où s’installera le club, avait le vert et blanc comme combinaison de couleurs pour l’identifier. Pourtant, dans cette hypothèse, le hic réside dans le fait que le club ne s’installa qu’en 1911 à Hütteldorf. En tout cas, le nouveau jeu de couleurs fut très bien accueilli par les fans. Lors d’un match, le 24 juin 1906, l’équipe se présenta pour la première fois avec sa nouvelle tenue à rayures horizontales vertes et blanches. Elle fut saluée par de vifs applaudissements et le bleu et le rouge d’origine furent définitivement enterrés. Désormais, ces dernières couleurs apparaissent sur le maillot extérieur.