#509 – CD Tolima : los Pijaos

Les Pijaos sont un peuple amérindien, localisé principalement aujourd’hui dans le département colombien du Tolima. Selon le recensement de 2005, le peuple pijao se résume à 58 810 personnes. A l’époque précolombienne, les Pijaos étaient agriculteurs et également des experts en métallurgie, fabriquant des articles en or. Leurs oeuvres étaient reconnus par les autres peuples des régions andines. Les Pijoas n’avaient pas de hiérarchie stricte et ne créèrent pas d’empire. Pour autant, au XVIIème siècle, ils réussirent à s’opposer farouchement à la colonisation espagnole. Selon certaines chroniques, ils auraient cannibalisé jusqu’à 100 000 espagnols en 50 ans environ. Ils furent finalement anéantis sans se rendre. Un véritable génocide fut réalisé, avec conversion forcée au catholicisme et métissage des femmes asservies. Leurs réserves furent par la suite dissoutes au cours du XIXème siècle. Mais, emmené par Manuel Quintin Lame, le peuple Pijao commença la récupération de leur territoire dans les années 1910. D’abord réprimé, ce mouvement obtint gain de cause à la fin des années 1930. Malheureusement, la violence contre les peuples autochtones s’accentua à partir de 1945, aboutissant à la dépossession de la quasi-totalité de leurs terres, à la désintégration sociale et culturelle et à des migrations massives. Résultat, leur culture s’éteint petit à petit, leur langue ayant par exemple disparue dans les années 1950.

#508 – Club Nacional : la Academia

L’académie. Au début du XXème siècle, l’instabilité politique sévissait au Paraguay et les programmes scolaires commençaient à envisager le sport comme un des éléments du développement global des élèves. L’enseignant-athlète de nationalité hollandaise, William Paats, importa et chercha à éveiller l’intérêt de ses étudiants à de nouveaux sports venus d’Europe, dont le football. Plusieurs équipes de football se formèrent dans les lieux d’étude de la capital tels que le « Colegio de los Salésiens » , « l’Escuela de Derecho » et « l’Escuela Normal de Maestros » . Dans ce contexte, 17 jeunes collégiens, dont 15 étudiaient au Colegio Nacional de la capital, Asunción, décidèrent de fonder un association sportive le 5 juin 1904. Ainsi naquit le Club Nacional qui reprit plusieurs symboles du collège que ses fondateurs fréquentaient. Tout d’abord le nom. Puis l’uniforme qui devint l’équipement des sportifs. Par la suite, le club devint un grand club formateur du Paraguay. La plupart des plus grands joueurs du pays y furent formés tels que Hector Chávez, Roberto Acuña, Manuel Fleitas Solich, Raúl Piris, Marcos Riveros, Marcos Melgarejo et Ignacio Don. mais, surtout, de ses rangs, sorti Arsenio Erico, considéré par la FIFA comme le meilleur joueur paraguayen de tous les temps. S’il obtint sa réputation en Argentine avec Independiente, où il est toujours le meilleur buteur de tous les temps du championnat d’Argentine, il fut formé, évolua plusieurs fois et termina sa carrière sous les couleurs du Nacional (1930-1933, 1942 et 1949). Ce lien avec le collège Nacional mais surtout cette tradition de formation (qui produisit le plus grand joueur) donna le surnom d’Academia.

#507 – CDU San Martín de Porres : los Santos

Les saints. Fondé récemment (en 2004), le club s’est installé dans l’élite péruvienne et compte déjà 3 titres de champion du Pérou. Il est affilié à l’Université de San Martín de Porres (d’où son nom et surnom), établissement d’enseignement privé à Lima, très lié à l’Eglise. L’institution romaine, Pro Deo, impulsa en 1952 la création d’un institut d’enseignement sous la houlette de l’Ordre Dominicain. Le but était certes d’éduquer les jeunes péruviens mais les objectifs politiques n’étaient pas nuls. En effet, les étudiants devaient être éveillés à la doctrine sociale chrétienne afin de réduire l’avancée du marxisme dans les universités péruviennes. Le 16 mai 1962, le Pape Jean XXIII canonisa un religieux dominicain péruvien du nom de Martín de Porres. La même année, l’institut obtint le statut d’Université et prit le nouveau saint comme patron et comme nom. Frère Martín naquit à Lima le 9 décembre 1579 et y mourut le 3 novembre 1639. A l’age de 16 ans, il entra dans les ordres et vécut une vie humble. D’une grande foi, il œuvra à la fondation d’un orphelinat, instruit les enfants et fut proche des pauvres de la ville. On lui prêta des dons de guérison et lui attribua des miracles (don de bilocation, contrôle de la nature, lévitation, voyance …).

#506 – AS Salé : قراصنة سلا

Les corsaires de Salé. L’équipe de la ville de Salé n’est pas constituée de voyous au style de jeu rude. Pour connaître l’origine de ce surnom, il faut plonger dans l’histoire de la ville et revenir au XIIIème siècle. Située sur la côte littorale, à l’embouchure du Bouregreg, Salé ne se trouve qu’à 50 lieux (environ 250 km) du détroit de Gibraltar. Cette position à la fois reculée sur la côté marocaine et proche de l’Europe, protégée par les méandres et les bancs de sable de l’embouchure, fit de Salé et des villes environnantes de Rabah et Kasbah, la base arrière d’une communauté reconnue et crainte de pirates. L’activité de piraterie débuta avec la population locale au XIIIème siècle mais demeura limitée, ne possédant pas de grandes compétences maritimes. La Reconquista au XVème siècle et surtout les édits d’expulsions promulgués entre le 22 septembre 1609 et le 18 janvier 1610 par Philippe II d’Espagne envers les populations musulmanes ou d’origine musulmane fut la véritable impulsion de l’activité pirate de Salé. En effet, les Hornachos (des musulmans qui habitaient dans la ville d’Hornachos et la région de l’Estrémadure) puis les Morisques (des musulmans ou anciens musulmans provenant d’Andalousie) s’établirent à Salé, Rabah et Kasbah. Désireux de se venger de l’Etat Espagnol qui les expulsa, ces nouveaux arrivants, bons marins et fins connaisseurs de la région, développèrent la piraterie en réalisant des raides sur les côtes espagnoles. Leur succès attira d’autres forbans venant d’Europe qui donna un nouvel allant à leurs actes en interceptant les bateaux en pleine mer et en élargissant leur zone d’intervention. Limités à l’Espagne au départ, les pirates de Salé finirent par établir leur terrain de chasse entre les Canaries, les Açores et le Finistère. L’un des plus célèbres, un hollandais du nom de Jan Janszoon alias Murad Reis, fit une expédition jusqu’au côte islandaise, pillant Reykjavik et capturant 400 personnes pour en faire des esclaves. Placés sous la protection du Sultan de la région de Salé, les pirates se constituèrent d’importantes richesses grâce au vol et au trafic d’esclaves et finirent par s’affranchirent du Sultan en 1627, en créant la République de Bouregreg ou de Salé. En 1688, Salé et sa région repassa sous le joug du pouvoir Chérifien, qui encouragea les pirates à poursuivre leur activité sous la forme d’une guerre sainte. Finalement, en 1818, le Sultan du Maroc, Moulay Sliman renonça officiellement à la guerre sainte, mettant définitivement fin à toute activité corsaire. Au sens européen du terme, ils n’étaient pas véritablement des corsaires mais bénéficiant de l’appuie d’un Etat (Sultanat ou République) et lui reversant une partie de leurs revenues, leur organisation s’en rapprocha. Le XVIIème siècle constitua l’age d’or de la piraterie à Salé et leur réputation fut grande en Europe (Ils réduisent en esclavage le héro Robinson Crusoé dans le roman de Daniel Defoe).